lundi 5 août 2013

Le syndrome de l'essuie-glace

Le syndrome de l'essuie-glace est une douleur d'effort de la face externe du genou qui remonte plus ou moins vers le haut sur la face latérale de la cuisse et affecte de manière spécifique les coureurs de fond, les cyclistes,  les tri-athlètes et les amateurs de course en montagne (trail).




Cette douleur correspondant à une tendino-bursite  du bord postérieur de la bandelette fibreuse ilio-tibiale très épaisse qui entre en conflit avec le condyle externe de l'extrémité inférieure du fémur.
Cette bandelette fibreuse positionnée vers l'avant lorsque le genou est en extension, glisse à la manière d'un essuie- glace vers l'arrière, genou fléchi et la répétition du mouvement va créer un frottement douloureux contre le relief condylien externe.



Le syndrome de l'essuie-glace touche préférentiellement les runners et les tri-athlètes 




Facteurs favorisants intrinsèques:
saillie excessive du condyle externe fémoral
genu varum
inégalité de longueur des membres inférieurs
pied hyper-pronateur.
Facteurs favorisants extrinsèques
- technologiques: chaussures inadaptées ou usagées du coureur de fond, sol particulier (route bombée), mauvais réglage du pédalier.
- dysentraînement: excés et surtout augmentation brutale du kilométrage hebdomadaire, entraînement en côte et en descente, étirements négligés.
Le diagnostic est essentiellement clinique
Les douleurs d'effort sont localisées au niveau de la partie externe du genou et irradient le long de la face externe de la cuisse. Elles sont d'installation progressive n'apparaissant qu'au bout de quelques kilomètres, favorisées par les terrains vallonnés ou des surfaces planes non dures. Les douleurs se majorent quand l'effort s'intensifie et que le kilométrage augmente. Une fois installée, la douleur ne disparaît pas à l’arrêt de l’effort (stade 3 de Blazina).
La palpation de la face postérieure du condyle externe entraîne une douleur exquiseL'examen du genou est normal : rotule, ménisques, ligament collatéral externe, pivot; pas de choc rotulien, pas de douleur à la palpation des interlignes articulaires à la recherche d'une chondropathie, pas de laxité en varus, pas de mobilité anormale.
L'articulation péronéo-tibiale supérieure est libre. 
Deux tests cliniques confortent le diagnostic : 
- le test de Renne: en charge et appui mono-podal: 
apparition d'une douleur lors de la réalisation de mouvements de flexion/extension du genou .




- le test de Noble : sujet en décubitus dorsal ou latéral :
si l'on exerce une pression digitale, genou fléchi à 90°, au niveau du sommet du condyle externe, 2 à 3 cm au-dessus de l'interligne articulaire et que l'on étend passivement le genou en maintenant le tibia en varus et rotation interne par la main mobilisatrice; une douleur vive apparaît vers 30° de flexion, signant la positivité du test.

départ 

arrivée 

L'imagerie est inutile et le diagnostic différentiel est facile (examen du genou strictement normal) avec un syndrome méniscal externe, un blocage de l'articulation péronéo-tibiale supérieure, une fracture de fatigue du col du péroné chez les runners, une chondropathie fémoro-tibiale externe.
Traitement à la phase aigüe: essentiellement médical: repos relatif, glace, antalgiques, AINS, kinésithérapie (MTP: massage transverse profond et étirements), physiothérapie.
Traitement à la phase chronique (stade 3 de Blazina), repos total et 1 à 2 infiltrations de la tendinobursite peuvent régler le problème.
Traitement chirurgical exceptionnel (Jager, Lutz), en cas d'échec du traitement médical : excision de la bursite, régularisation de la face postérieure du condyle externe, plasties d'allongement de la bandelette ilio-tibiale. 
Prévention: étirement, chaussures de running adaptées et remplacées régulièrement, réglage du pédalier ... , orthèse plantaire si pied pronateur.
Pour les  runners, il faut faire attention à la nature du terrain et l’entrainement peut être repris progressivement lorsque les étirements de la bandelette sont devenus indolores.