Quand on sait, comme nous le verrons dans cet article, que deux joueurs de rugby Pro sur trois sont affectés par un traumatisme conséquent de l'épaule, il faudrait se poser clairement la question suivante : jadis, nous les médecins du rugby de première division, alors que nous étions entièrement bénévoles et que nous nous dévouions corps et âme pour les différents clubs dont nous avions la charge (en ce qui me concerne : l'USAL Limoges du capitaine Hélios Ruiz, entraîné par Marcel Puget, puis L'USAP Perpignan du capitaine Roland Génis et entraîné par André Quilis), et quand on constate la sévérité actuelle accrue et croissante des traumatismes du rachis cervical, des contusions thoraciques et des commotions cérébrales, les médecins de club pro d'aujourd'hui, sont-ils toujours, comme nous l'étions, les garde-fous de la préparation physique et de la préservation de la santé des joueurs?
Epidémiologie de la traumatologie de l'épaule
Dans une étude rétrospective (et donc avec peu de pertinence scientifique) sur 154 joueurs Pro (L.Nové – Josserand): 2/3 des joueurs ont présenté 1 traumatisme de l’épaule.
1- Une moitié de ces traumatismes sont des lésions Acromio/Claviculaires (entorses, arthropathie), source de morbidité importante.Subluxation acromio-claviculaire droite
2- Montée en puissance de l'instabilité Gléno/Humérale aigüe (15% de luxations antérieures).
3-Fractures de la clavicule (9%,) entorses Sterno/Claviculaires et contusions de la Coiffe des rotateurs (3%).
Trois catégories de critères de facteurs de risque de contusions de l’épaule en rugby:
1- Trois Critères anatomiques
Mécanismes Lésionnels (ML) spécifiques de la luxation Gléno/Humérale pendant une action de jeu plaqueur/plaqué.
Deux ML spécifiques rugby, entrainent une rétropulsion (recul) forcée du moignon de l’épaule et sont potentiellement pathogènes:
1- Le mvt d’ABDRH (abduction-rétropulsion horizontale forcée en RE (situation du plaqueur).
2 – L’ impact direct sur le moignon de l’épaule en RI (rotation interne): situation du joueur qui percute et va être plaqué.
Conséquences: 2 situations en fonction de la souplesse de la chaîne musculaire antérieure des pectoraux:
- soit chaîne souple, l’omoplate se frontalise, la Gléno/Humérale garde sa congruence: luxation évitée.
- soit souplesse insuffisante, pas de frontalisation, perte de congruence Gléno/Humérale et luxation.
Prévention
- technique irréprochable de placage (à apprendre dès l’Ecole de rugby).
- étirement de la chaine antérieure des pectoraux .
- renforcement des RE (rotateurs externes d'épaule) sur machine isocinétique ou par rééducation classique et des abaisseurs de l’épaule: les 3 grands:Grand Pectoral, Grand Rond, Grand Dorsal).
Traitement de la luxation G/H
Une stabilisation chirurgicale est préférable après plusieurs épisodes de luxation (et même d'emblée si jeune joueur et fracture de la glène antéro-inférieure); plutôt mettre en place une butée de Latarget (à cause du bon verrouillage osseux par le transplant coracoïdien, mais aussi du verrouillage musculaire par le 1/3 inférieur du muscle sous scapulaire; il y a moins de récidives avec une butée).
Autres techniques chirurgicales
Le Bankart arthroscopique réinsère le bourrelet glénoïdien ou labrum (il faut un score ISIS <3).
La Capsulorraphie remet en tension la capsule antérieure en la doublant et le muscle sous scapulaire (hyperlaxes++).
2- Articulation sterno-claviculaire (S/C) et rugby.
Les lésions de la S/C représentent 3% de la traumatologie spécifique rugby.
La S/C = seule vraie articulation entre tronc et Membre Supérieur; c'est une articulation peu stable mais elle a 1 ménisque + des ligaments puissants.
C'est une articulation mobile, assimilée par Dumontier au pied d’1 mât de planche à voile.
L'articulation sterno-claviculaire barre l’accès aux éléments nobles vasculo-nerveux et viscéraux de la jonction cou-tronc.
Deux mécanismes lésionnels (ML)
1- Indirect (9/10) sur empilement d’1 joueur au sol++:
- soit moignon repoussé vers l’arrière et clavicule avec déplacement inverse : Luxations ou entorses antérieures pré-sternales.
- soit moignon repoussé vers l’avant: luxations ou entorses postérieures rétro-sternales.
2- Choc direct (1/10) sur percussion ou placage violent.
Conséquences
- Bénignité des luxations et des entorses antérieures.
- L’hyper-laxité gléno-humérale: abduction> 110°; rotation externe en position (RE1) > 85°; Test de laxité antéropostérieure de Rodineau; Sulcus signe.
- Le défaut de souplesse de la chaine musculaire antérieure des pectoraux.
- Le déséquilibre du ratio RI/RE d’épaule.
2- Quatre Critères sportifs
- L’insuffisance de technique individuelle (plaqueur et plaqué).
- Le dys-entrainement musculaire (musculation outrancière du train supérieur).
- Les sols durs ou gelés et chute sur le moignon de l’épaule (clavicule++).
- Les intersaisons courtes et les saisons longues (internationaux++).
3- Deux Critères éthiques
- Les conduites dopantes dénoncées (mars 2013) par l’Agence française de lutte contre le dopage (perte de lucidité et course à la surpuissance musculaire base du dys-entrainement).
Conséquences: traumatismes de toutes sortes, dont l’épaule, le genou, rupture des tendons, etc.
Principales formes cliniques
2- Quatre Critères sportifs
- L’insuffisance de technique individuelle (plaqueur et plaqué).
- Le dys-entrainement musculaire (musculation outrancière du train supérieur).
- Les sols durs ou gelés et chute sur le moignon de l’épaule (clavicule++).
- Les intersaisons courtes et les saisons longues (internationaux++).
3- Deux Critères éthiques
- Les conduites dopantes dénoncées (mars 2013) par l’Agence française de lutte contre le dopage (perte de lucidité et course à la surpuissance musculaire base du dys-entrainement).
Conséquences: traumatismes de toutes sortes, dont l’épaule, le genou, rupture des tendons, etc.
Principales formes cliniques
1- Luxation Gléno-humérale et rugby
Mécanismes Lésionnels (ML) spécifiques de la luxation Gléno/Humérale pendant une action de jeu plaqueur/plaqué.
Deux ML spécifiques rugby, entrainent une rétropulsion (recul) forcée du moignon de l’épaule et sont potentiellement pathogènes:
1- Le mvt d’ABDRH (abduction-rétropulsion horizontale forcée en RE (situation du plaqueur).
2 – L’ impact direct sur le moignon de l’épaule en RI (rotation interne): situation du joueur qui percute et va être plaqué.
Conséquences: 2 situations en fonction de la souplesse de la chaîne musculaire antérieure des pectoraux:
- soit chaîne souple, l’omoplate se frontalise, la Gléno/Humérale garde sa congruence: luxation évitée.
- soit souplesse insuffisante, pas de frontalisation, perte de congruence Gléno/Humérale et luxation.
Prévention
- technique irréprochable de placage (à apprendre dès l’Ecole de rugby).
- étirement de la chaine antérieure des pectoraux .
- renforcement des RE (rotateurs externes d'épaule) sur machine isocinétique ou par rééducation classique et des abaisseurs de l’épaule: les 3 grands:Grand Pectoral, Grand Rond, Grand Dorsal).
Traitement de la luxation G/H
Une stabilisation chirurgicale est préférable après plusieurs épisodes de luxation (et même d'emblée si jeune joueur et fracture de la glène antéro-inférieure); plutôt mettre en place une butée de Latarget (à cause du bon verrouillage osseux par le transplant coracoïdien, mais aussi du verrouillage musculaire par le 1/3 inférieur du muscle sous scapulaire; il y a moins de récidives avec une butée).
Butée de Latarjet avec transplant osseux et musculaire
Autres techniques chirurgicales
Le Bankart arthroscopique réinsère le bourrelet glénoïdien ou labrum (il faut un score ISIS <3).
La Capsulorraphie remet en tension la capsule antérieure en la doublant et le muscle sous scapulaire (hyperlaxes++).
2- Articulation sterno-claviculaire (S/C) et rugby.
Les lésions de la S/C représentent 3% de la traumatologie spécifique rugby.
La S/C = seule vraie articulation entre tronc et Membre Supérieur; c'est une articulation peu stable mais elle a 1 ménisque + des ligaments puissants.
C'est une articulation mobile, assimilée par Dumontier au pied d’1 mât de planche à voile.
L'articulation sterno-claviculaire barre l’accès aux éléments nobles vasculo-nerveux et viscéraux de la jonction cou-tronc.
Deux mécanismes lésionnels (ML)
1- Indirect (9/10) sur empilement d’1 joueur au sol++:
- soit moignon repoussé vers l’arrière et clavicule avec déplacement inverse : Luxations ou entorses antérieures pré-sternales.
- soit moignon repoussé vers l’avant: luxations ou entorses postérieures rétro-sternales.
2- Choc direct (1/10) sur percussion ou placage violent.
Conséquences
- Bénignité des luxations et des entorses antérieures.
Gravité potentielle des luxations postérieures:
Danger potentiel des Luxations rétro-sternales de la S/C, à cause des éléments nobles rétro sterno-claviculaires:
- les gros vaisseaux: troncs artériel et veineux brachio-céphaliques = Vaisseaux Innominés.
- les nerfs : Vague (Xème paire crânienne) et Phrénique.
- la veine jugulaire interne.
- l'œsophage et très en AR, la Trachée moins exposée.
Au final: quand on opère une luxation postérieure, il vaut mieux avoir un chirurgien thoracique et vasculaire, à ses côtés.
3- Fractures du tiers moyen de la clavicule et rugby.
9% de la traumatologie spécifique rugby.
ML : chute sur moignon de l’épaule; sol dur.
DIAGNOSTIC radio-clinique facile. Milieu de la clavicule fracturé++ (clichés de face avec rayon ascendant++).
TRAITEMENT
Orthopédique : bras en écharpe +++ 4 semaines en moyenne.
Anneaux « en huit » doivent être très serrés, difficiles à supporter la nuit, finissent par se détendre. A déconseiller++.
Chirurgical réservé aux fractures très déplacées qui menacent de s’ouvrir (plaques, broches).
COMPLICATION
Fracture ouverte secondaire.
EVOLUTION
A 95% favorable avec consolidation de la fracture avec cal +/- exubérant.
5% de pseudarthrose (absence de consolidation à 6 mois) à opérer (greffe).
Cal vicieux si fracture déplacée qui consolide en malposition.
Algo-Neuro-Dystrophie parfois.
- les gros vaisseaux: troncs artériel et veineux brachio-céphaliques = Vaisseaux Innominés.
- les nerfs : Vague (Xème paire crânienne) et Phrénique.
- la veine jugulaire interne.
- l'œsophage et très en AR, la Trachée moins exposée.
Au final: quand on opère une luxation postérieure, il vaut mieux avoir un chirurgien thoracique et vasculaire, à ses côtés.
3- Fractures du tiers moyen de la clavicule et rugby.
9% de la traumatologie spécifique rugby.
ML : chute sur moignon de l’épaule; sol dur.
DIAGNOSTIC radio-clinique facile. Milieu de la clavicule fracturé++ (clichés de face avec rayon ascendant++).
TRAITEMENT
Orthopédique : bras en écharpe +++ 4 semaines en moyenne.
Chirurgical réservé aux fractures très déplacées qui menacent de s’ouvrir (plaques, broches).
COMPLICATION
Fracture ouverte secondaire.
EVOLUTION
A 95% favorable avec consolidation de la fracture avec cal +/- exubérant.
5% de pseudarthrose (absence de consolidation à 6 mois) à opérer (greffe).
Cal vicieux si fracture déplacée qui consolide en malposition.
Algo-Neuro-Dystrophie parfois.