Il s'agit d'une pathologie de surcharge du tibia par micro-traumatismes répétés ( SCHIN SPLINT des anglo saxons). Pathologie très fréquente chez le sportif qui surmène ses membres inférieurs (course à pied, football, rugby, athlétisme), touchant le tibia et plus spécifiquement l'insertion périostée des muscles jambiers antérieur ou postérieur ou celle du muscle fléchisseur commun des orteils.
IL EXISTE DES FACTEURS FAVORISANTS
- reprise de l'entraînement après interruption plus ou moins longue ou entraînement mal conduit ou trop intensif
- terrains de sport durs
- chaussage inadapté
- échauffement insuffisant
CLINIQUE
- douleurs d'effort+++ d'allure pseudo tendineuse avec les 3 stades de Blazina: après l'activité; en début d'activité puis après l'activité; permanente.
- tuméfaction antéro interne sur le tibia sensible à la palpation
- triade symptomatique douloureuse de pseudo tendinopathie: à la palpation, à l'étirement, à la contraction résistée et plus en course externe++ (en position d'étirement).
- examen au podoscope à la recherche d'un pied creux ou plat.
- examen de la statique rachidienne.
- examen articulaire : hanche, genou, cheville.
IMAGERIE
Elle est non nécessaire et en tous cas peu contributive (épaississement cortical sur les radiographies), sauf la scintigraphie ( hyper-fixation localisée).
HYOPTHESE PHYSIOPATHOLOGIQUE
La périostite serait le premier stade d'une fracture de fatigue (pré-fracture). Dans mon expérience, les périostites se développent sur un SCTPM (syndrome cellulo-téno-périosto-myalgique) de Robert Maigne en rapport avec une dysfonction vertébrale qu'il faut impérativement rechercher, traiter et surveiller++ (cf. l'article: Bases médicales des blessures tendino-périostées et musculaires en Athlétisme dont je conseille à tous une lecture attentive.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL+++
- tendinopathie du muscle Jambier antérieur: examen clinique +++ et imagerie (échographie).
- fracture de fatigue du tibia : radios, scintigraphie et IRM pour un diagnostic précoce.
- syndrome de loge des jambes: parfois hernie musculaire; mesure des pressions.
- périostalgie tibiale projetée +++( douleur référée ) d'origine vertébrale L3/L4 qui cède souvent aux manipulations vertébrales électives du joint L3/L4 ou à une infiltration des articulaires postérieures scanno-guidées.
TRAITEMENT
Correction des facteurs favorisants; semelles correctrices, travail postural, gaînage.
Repos sportif impératif qui va de 2 à 8 semaines suivant la sévérité de l'atteinte.
Repos sportif impératif qui va de 2 à 8 semaines suivant la sévérité de l'atteinte.
Localement : glace, pommades AINS, physiothérapie.
Kinésithérapie avec étirements des muscles incriminés (très souvent les muscles inverseurs du pied).
Traitement associé manuel quand c'est possible de la dysfonction vertébrale et ou par AINS, voire par infiltrations si nécessaire de la dysfonction vertébrale.