lundi 9 mai 2016

Prise en charge des traumatismes chez les sportifs

Epidemiologie
L’activité physique et sportive est un fait de société, pratiqué par un grand nombre de nos concitoyens de tous âges, de tous sexes et de tous niveaux avec un profil type particulièrement exposé aux traumatismes sportifs: homme jeune, sportif de loisir ou de sports collectifs.
Chaque année, 3.5 millions de jeunes athlètes de moins de 14 ans sont traités aux Etats Unis pour cause de blessures sportives (sources luxembourgeoises) et 50% des blessures observées chez les jeunes athlètes sont des blessures de surcharge (micro-traumatologie) par évolution délétère de la pratique sportive chez les jeunes:
- spécialisation précoce 
- saisons de plus en plus longues 
- absence de coupure entre les saisons 
- engagement dans plusieurs équipes 
- pression de l’entourage 
Physiopathologie
A coté des traumatismes sportifs par mécanisme lésionnel unique et violent et signes cliniques immédiat, il existe de plus en plus des lésions plus sournoises de sur-utilisation (dys-entraînement) comme les tendinopathies, les fractures de fatigue chez les adultes (à l’exemple de ce que l’on retrouve dans la vie professionnelle avec les accidents musculo- squelettiques) et des ostéo-chondroses en période de croissance chez les jeunes sportifs. 
Tous les éléments du système locomoteur (os, articulations, tendons, ligaments, muscles, ménisques, aponévroses, etc) peuvent être touchés avec des degrés de sévérité variable.
Primauté à l'évaluation clinique par un praticien confirmé
Une majorité de lésions tendino-musculaires sont sous-tendues par des dérangements inter-vertébraux qu'il faut dépister pour les prévenir, traiter par manipulations vertébrales ou infiltrations si nécessaire  concomitamment à la lésion périphérique et surveiller afin d'éviter l'évolution vers la chronicité ou les récidives. 
Pour une lésion donnée, il existe un médecin adéquat et bien formé pour le diagnostic et la conduite à tenir: cela va du médecin généraliste ou du médecin du sport, au spécialiste: médecin ou chirurgien, du haut niveau et vigilance extrême envers tous les demi-sel pseudo-scientifiques qui gravitent dans l'entourage des clubs et des sportifs (et parfois même dans le haut niveau) et leurs techniques non évaluées scientifiquement et tous les appareils miracles qui ne font guère mieux que l'effet placébo. 
Intérêt majeur de la clinique dans le diagnostic des lésions traumatiques, la clinique, rien que la clinique, mais toute la clinique (Jacques Rodineau) et de la règle des 3M de la Pitié Salpétrière: quel Malade (son profil spécifique)? quel mécanisme lésionnel (a engendré la blessure)?, quel Médecin (ou chirurgien) est le mieux placé pour intervenir ? 
Intérêt et respect des règles d’Ottawa dans l’entorse de cheville, lésion la plus fréquente dans la vie courante, et des critères diagnostiques de Stiell dans les traumatismes aigus du genou.

Règles d'Ottawa pour les entorses de cheville (lésion la plus fréquente)

L'imagerie de 1er et 2ème niveau
Guidé par la clinique, le recours à l'imagerie de 1er niveau: binôme radiographies+échographie est non seulement indispensable, mais le plus souvent nécessaire et suffisant.
La prescription des examens complémentaires de deuxième intention (scanner, IRM, arthro-scaner, arthro-IRM, etc), importante source de dépenses de santé, doit être réfléchi et devraient n'être l'apanage que du seul praticien spécialiste, afin d'éviter toute redondance. 
Les règles d'or de la prise en charge d'un traumatisme sportif et le recours aux injections d'acide hyaluronique et de PRP
L’interruption immédiate de l’activité sportive, le glaçage, le béquillage et l'immobilisation dans une attelle dans les cas sévères constituent les 4 règles d’or dans la dans la prise en charge d'une lésion traumatique aigüe chez un sportif.


Dans les traumatismes articulaires qui ne sont pas chirurgicaux d’emblée, le recours à des injections d’acide hyaluronique et en cas d'échec de ces dernières, les injection de facteurs de croissance type PRP sont des traitement de choix qui préservent au mieux l’avenir de la fonction articulaire. 
En prévention 
Se rappeler, qu'un bon mental peut faire des miracles, qu'il ne saurait y avoir de pratique sportive de qualité sans une bonne hygiène alimentaire, une hydratation correcte et donc des urines claires, un bon sommeil réparateur, le respect des grands principes de l'entraînement: progressivité, respect des temps de repos, etc, et une pratique intelligente de la musculation dont le but est d'optimiser la performance et non d'alourdir les morphotypes. 
Vigilance extrême envers toute forme de dopage
L'utilisation de substances dopantes ou de toute technologie dans un but d'amélioration illicite de la performance est un mal absolu qui lèse une majorité d'athlètes et qu'il faut combattre sans pitié et tous ensemble (médecins, athlètes, coaches, fédérations sportives).

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