- le déficit du muscle moyen fessier (atteinte radiculaire L5 ou tronculaire du nerf fessier supérieur) mais aussi sur coxarthrose sera compensé par la boiterie de Trendélembourg avec élévation de l'hémi-bassin du côté oscillant + inclinaison du tronc côté appui.
- déficit du muscle quadriceps (polio, radiculalgie L2, L3 ou L4, cruralgie) qui entraîne un dérobement du genou qui sera compensé par une hyper extension du genou, une Salutation du tronc vers l'avant, un appui sur la face antérieure de la cuisse avec le membre supérieur homolatéral pour ramener le genou vers l'extension (polio), un équin du pied.
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salutation du tronc |
- le déficit des muscles dorsi-fléchisseurs de cheville (radiculagie L5, tronculaire SPE) avec instabilité à l'attaque du talon qui sera compensé par appui sur le bord latéral du pied.
- la spasticité du triceps sural qui sera compensée par l'appui sur le bord latéral de l'avant pied.
b- Les causes ostéo-articulaires et fonction de support:
- les douleurs articulaires se traduiront par une esquive du pas avec raccourcissement du temps d'appui monopodal (N de 40%).
- les laxités frontales et sagittales des genoux dégénératifs seront compensées par un genu valgum et récurvatum qui va s'accentuer.
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genu valgum et genu recurvatum |
2- défaut de la fonction d'amortissement:
- impossibilité de freinage excentrique des muscles moyen fessier, quadriceps, des dorsi- fléchisseurs, du triceps sural
- déficit du quadriceps
- déficit des dorsi-fléchisseurs de cheville: le pied va claquer au sol avec appui latéral par le bord du pied.
- spasticité du triceps sural et appui sur l'avant pied.
- en cas de raideur tibio- astragalienne , de genou ou de hanche, la boiterie est peu visible à la marche normale; la boiterie devient plus probante à la marche rapide ou à la course.
3- défaut de la fonction de propulsion
- par impossibilité de contraction musculaire concentrique du triceps sural et des extenseurs de hanche avec impossibilité d'utiliser le secteur articulaire d'extension de la cheville et de la hanche: Sciatique S1 déficitaire, atteinte tronculaire du SPI ou du nerf fessier inférieur (nerf petit sciatique).
- par ankylose de cheville du pied équin, du pied talus ( prévalence des dorsi fléchisseurs de cheville sur le triceps sural avec hyper-pression sur le talon osseux, hyperkératose, sorte de coussin amortisseur alors que l'avant pied est atrophique).
II- LES DIFFERENTES PATHOLOGIES AVEC TROUBLE DE LA MARCHE
1- la marche de l'hémiplégique.
Elle est secondaire à une atteinte unilatérale de la voie motrice centrale, la voie pyramidale. Elle s'effectue avec un fauchage de hanche en arc de cercle à concavité interne, le membre inférieur étant trop long et rectiligne et le pied en varus équin. Le membre supérieur est en flexion pronation.
2- la marche du paraplégique.
Elle est secondaire à une atteinte bilatérale de la voie centrale. Dans une première phase, la marche est raide, les pas sont courts, ralentis, réguliers et les mouvements peu amples, la marche est dite "sautillante". L'attaque du sol se faisant par la pointe des pieds.
A un degré de plus la contracture est telle que le pas n'est possible qu'avec une inclinaison du tronc du côté de l'appui. C'est la marche dite de "gallinacé". Enfin, la démarche "pendulaire" désigne la marche avec béquilles servant de support au corps qui avance par oscillations successives. Les membres supérieurs sont indemnes.
3- la marche de la paralysie périphérique.
La paralysie est flasque, s'accompagne d'une amyotrophie et d'une abolition des réflexes ostéo-tendineux. Le steppage est en rapport avec un déficit des muscles de la loge antéro-externe de la jambe. Le pied est tombant, en varus équin et de ce fait, à chaque pas, la jambe doit être levée haut avec flexion exagérée de la hanche et du genou. Dans les formes plus discrètes la pointe du pied bute surtout en terrain accidenté ou en montant les escaliers.
4 - la marche dandinante du myopathe.
Celle-ci résulte de l’atteinte des muscles moyens fessiers. Le bassin n’étant pas retenu du côté portant, retombe à chaque pas du côté opposé, entraîné par le poids du membre ballant, l’inclinaison du tronc du côté de la jambe portante n’étant qu’un acte de compensation pour protéger l’équilibre.
À un stade plus évolué, le myopathe avance les reins fortement cambrés en lordose, le tronc et la tête rejetés en arrière ce qui, s’ajoutant au dandinement et parfois à un steppage, fait ressembler la marche à celle d’un « roi de comédie ».
5 - La marche ataxique d'origine proprioceptive.
C'est une marche talonnante. Le sujet n'est plus informé sur la position précise de ses membres et présente des difficultés à les mouvoir harmonieusement. Il compense ce déficit en s'aidant de la vue. Ses troubles sont majorés par l'obscurité. Le sujet lance ses jambes brusquement plus haut que normalement, le talon retombant en premier, tape sur le sol. Signe de Romberg à l'occlusion des yeux, le malade pieds joints, oscille et chute si l'on ne le retient pas.
6- La marche vestibulaire.
Le système vestibulaire assure l'équilibre en maintenant le centre de gravité du corps à l'intérieur du polygone de sustentation. Dans les syndromes vestibulaires périphériques, la marche est déviée du côté du labyrinthe malade. Debout, yeux fermés et pieds joints le sujet est attiré dans une direction précise le plus souvent latéralement, parfois jusqu'à la chute. C'est le signe de Romberg labyrinthique. Yeux fermés, le déséquilibre postural s'exprime aussi par la déviation des index vers le labyrinthe lésé.
7 - La marche cérébelleuse.
Les troubles à la fois de la statique et de la marche sont secondaires à des lésions du Vermis cérébelleux. La marche est titubante, pseudo-ébrieuse, festonnante; les pas sont irréguliers en rythme et en amplitude. En position debout il existe un élargissement du polygone de sustentation, le sujet se présentant jambes écartées avec des oscillations non aggravées à la fermeture des yeux et se traduisant par des mouvements incessants des tendons du cou de pied, la "danse des tendons". Le 1/2 tour est lent, décomposé, l'arrêt s'effectue avec retard; les chutes sont rares et l'obscurité n'aggrave pas les troubles.
8 - La marche extrapyramidale.
L'akinésie et l'hypertonie sont responsables des troubles de la posture et de la marche observés chez ces patients. L' attitude est raide, d'un bloc, les pieds collés l'un à l'autre, les genoux fléchis, le tronc légèrement penché en avant, les bras collés au corps. L'équilibre est précaire surtout au demi tour. La marche se fait à petits pas courts et traînants, les pieds à peine levés du sol. Le démarrage est lent, le malade qui parait cloué au sol, piétine avant d'effectuer ses premiers pas. La marche est entrecoupée de kinésies paradoxales, le patient se mettant à courir.
9 - Les ataxies cortico sous corticales.
Elles sont le fait de lésions dégénératives frontales ou fronto- calleuses. Classiquement le patient élargit son polygone de sustentation et à tendance à chuter en arrière (rétropulsion). L'apraxie de la marche en est l'expression la plus complète. Le sujet ne sait plus marcher, il se tient debout, immobile, piétine, ébauche quelques mouvements désorganisés, les pas sont petits et non symétriques.
10 - Les troubles paroxystiques de la marche:
a- Les drop attacks sont des chutes brusques et inopinées sur les genoux sans trouble de la vigilance.
b - La claudication médullaire intermittente, expression du syndrome pyramidal à l'effort. Elle est très fréquente dans toutes les affections médullaires chroniques et se caractérise par une diminution du périmètre de marche, le patient étant obligé d'interrompre sa marche par une faiblesse des membres inférieurs. Elle s'accompagne d'un syndrome pyramidal clinique (hyper-réflexie ostéo-tendineuse, signe de Babinski) qu'il faut parfois mettre en évidence par une épreuve d'effort sur tapis roulant.
c- La claudication radiculaire est, à l'opposé de la précédente, une claudication douloureuse; elle survient surtout chez les patients qui présentent un canal lombaire rétréci et apparaît à l'effort ou à la station debout prolongée. C'est une radiculalgie bilatérale souvent asymétrique des membres inférieurs, atténuée par la position en anté-flexion du tronc (signe du caddy).
11- La marche de l'arthrosique
Toute les atteintes ostéo-articulaires du bassin et des membres inférieurs; l’arthrose de hanche ou de genou et la raideur du cou de pied peuvent entraîner une boiterie avec esquive de l'appui et douleurs.
12- La marche du vasculaire.
La claudication vasculaire des membres inférieurs se manifeste par une douleur intermittente à type de crampes unilatérales du mollet, survenant après une certaine distance de marche et qui disparaissent immédiatement au repos.
13- La marche précautionneuse de la personne âgée.
La marche de la personne âgée est une marche prudente, caractérisée par un léger déséquilibre, un discret élargissement du polygone de sustentation, un raccourcissement des pas et un ralentissement de la marche. C'est lié à une anxiété qui apparaît à la suite de chutes, conduisant à une véritable régression psycho-motrice.