Avis à lire par tous les lecteurs:

Les premiers articles du blog "Un médecin du sport vous informe" datent de 2013, mais la plupart sont mis à jour pour pouvoir coller aux progrè médicaux. Ce blog inter-actif répond à la demande de nombreux confrères, kinésithérapeutes, étudiants en médecine et en STAPS, patients et sportifs. Il est le reflet de connaissances acquises tout le long de ma vie professionnelle, auprès d'enseignants remarquables, connaissances sans cesse actualisées que je me suis efforcé de rendre accessibles au plus grand nombre par le biais d’images trouvées sur le Net, images qui sont devenues par la force des choses, la propriété intellectuelle de tous; si cela dérange, ces images seront retirées.

Certains articles peuvent apparaître un peu plus polémiques que d'autres et indisposer, mais il n'est pas question pour l'auteur de tergiverser ou de se taire, quand il s'agit de problèmes d'éthique, en particulier en matière de dopage et quand la santé des sportifs est en jeu, compte tenu du nombre élevé de blessures liées au surentraînement et à une pratique imbécile d'une certaine musculation, qui n'est plus au service de la vitesse et de la force explosive utile (et non de la force maximale brute), qui sont les deux qualités physiques reines, qui ne respecte pas les règles de la physiologie musculaire et qui, au lieu d'optimiser la performance, fait ressembler certains sportifs body-buildés à l'extrême, davantage à des bêtes de foire gavées aux anabolisants, qu’à des athlètes de haut niveau.

Ce blog majoritairement consacré à la traumatologie sportive, est dédié à mes maîtres les Prs Jacques Rodineau, Gérard Saillant et à tous les enseignants du DU de traumatologie du sport de Paris VI Pitié Salpétrière et en particulier aux docteurs Jean Baptiste Courroy, Mireille Peyre et Sylvie Besch. L'évaluation clinique y tient une grande place: "la clinique, rien que la clinique, mais toute la clinique" et s'il y a une chose à retenir de leur enseignement, c'est que dans l'établissement d'un diagnostic, l'examen clinique, qui vient à la suite d'un bon interrogatoire, reste l'élément incontournable de la démarche médicale. Toutefois dans le sport de haut niveau et guidé par la clinique, l'imagerie moderne est incontournable : radiographie conventionnelle, système EOS en trois dimensions pour les troubles de la statique rachidienne, échographie avec un appareillage moderne et des confrères bien formés, scanner incontournable dans tous les problèmes osseux et enfin IRM 3 Tesla, le Tesla étant l'unité de mesure qui définit le champ magnétique d'un aimant; plus le chiffre de Tesla est élevé et plus le champ magnétique est puissant ("à haut champ") et plus les détails des images sont fins et la qualité optimale.

Hommage aussi au Pr Robert Maigne et à son école de médecine manuelle de l'Hôtel Dieu de Paris ou j'ai fais mes classes et actuellement dirigée par son fils, le Dr Jean Yves Maigne. Je n'oublie pas non plus le GETM (groupe d'étude des thérapeutiques manuelles) fondé par le Dr Eric de Winter et ses enseignants, tous des passionnés; j'y ai peaufiné mes techniques et enseigné la médecine manuelle-ostéopathie pendant 10 années.

Dr Louis Pallure, médecin des hôpitaux, spécialiste en Médecine Physique et Réadaptation, médecin de médecine et traumatologie du sport et de médecine manuelle-ostéopathie, Pr de sport et musculation DE, ex médecin FFRugby et USAP Perpignan, Athlé 66, comité départemental 66, ligue Occitanie et Fédération Française d’Athlétisme, médecin Etoile Oignies Athlétisme.

vendredi 5 juillet 2013

L'arthrose du genou (gonarthrose)

Affection fréquente (trois fois plus que l'arthrose de hanche), souvent invalidante, l'arthrose du genou ou gonarthrose doit pouvoir bénéficier d'une prise en charge globale, associant des mesures orthopédiques à des thérapeutiques modernes avant de recourir à la chirurgie prothétique qui peut être retardée, voire évitée, dans de nombreux cas. Certaines professions et certains sports sont de grands pourvoyeurs de gonarthrose. Au delà de 70 ans, la fréquence d'une gonarthrose radiologique est de l'ordre de 40 % , mais toutes ne sont pas symptomatiques. A un degré lésionnel moindre, les lésions anatomiques des cartilages (chondropathies) du genou sont par contre beaucoup plus fréquentes et de l'ordre de 70 % à 70 ans. 
Classification anatomique
On distingue : 
- la gonarthrose fémoro-tibiale globale, externe, ou interne. 
- l'arthrose fémoro-patellaire qui peut être globale, interne et le plus souvent externe. 
- les deux localisations sont souvent associées. 
I-L'arthrose fémoro-tibiale
La gonarthrose fémoro-tibiale est plus fréquente chez la femme, en particulier sur un terrain de surcharge pondérale et d'insuffisance veineuse chronique.
Physiopathologie
Il existe des phénomènes mécaniques et biologiques déstabilisant l’équilibre entre la synthèse et la dégradation du cartilage et de l’os sous chondral. Le tissu synovial aussi intervient en produisant des médiateurs activant les chondrocytes et altérant directement la matrice extra-cellulaire. L’os sous chondral pourrait participer par la sécrétion d’enzymes protéolytiques. Par ailleurs le cartilage ne possède pas de récepteur de la douleur. L’origine de la douleur dans la gonarthrose semble provenir de l’atteinte de l’une ou plusieurs structures possédant des récepteurs de la douleur à savoir l’os sous chondral.
Epidémiologie
La prévalence de la gonarthrose varie selon la définition retenue (clinique ou radiologique) et selon les populations étudiées et leurs âges.
L’incidence augmente avec l’âge avec un maximum entre 70-79 ans. 
L’arthrose peut toucher, un, deux, ou les trois compartiments du genou.
Il existe une atteinte fémoro-patellaire dans 88% des cas, une atteinte fémoro-tibiale interne dans 67% des cas et une atteinte fémoro-tibiale externe dans 16% des cas.
Elle est bilatérale dans deux tiers des cas. 
Facteurs de risque 
Le développement de la gonarthrose peut être favorisé à la fois par des facteurs mécaniques locaux et par des facteurs systémiques. 
Facteurs systémiques : la prévalence et l’incidence de la gonarthrose augmentent avec l’âge et sont plus élevées chez la femme après 50 ans. 
Plusieurs travaux ont démontré l’influence de facteurs génétiques dans la survenue de la gonarthrose.
L’oestrogénothérapie substitutive intervient aussi en réduisant le risque de gonarthrose. Le rôle du tabac dans la protection ou au contraire la prédisposition à la gonarthrose reste encore flou. L’arthrose radiologique serait moindre chez les fumeurs (étude de Framingham).
Facteurs biomécaniques locaux: les traumatismes articulaires importants en particulier les lésions des ligaments croisés ou des ménisques et les activités professionnelles nécessitant le port de charge lourde, l’agenouillement et l’accroupissement entraînent fréquemment une gonarthrose.
Les activités sportives augmentent ce risque par les traumatismes articulaires et l’usage répété de l’articulation. Les sports les plus incriminés sont les sports collectifs et les sports de combat. Par ailleurs il n’a pas été démontré de relation entre les sports de loisir et la gonarthrose. 
L’obésité est l’un des facteurs les plus importants de l’apparition et de progression radiologique de la gonarthrose. L’obésité agit par l’augmentation des pressions sur le genou mais également par l’intermédiaire d’anomalies métaboliques. 
Plusieurs substances synthétisées par les adipocytes tel la leptine, l’adiponectine sont incriminées dans la genèse de lésions cartilagineuses.
Les vices architecturaux (genu-varum genu-valgum genu-flessum et genu-recurvatum) peuvent aussi favoriser l’apparition de gonarthrose par la surpression sur un compartiment par rapport aux autres. D’autres facteurs de risque peuvent intervenir tel que l’inégalité des MI et le port de talons hauts (> 5 cm) et étroits.
Clinique 
Les douleurs de gonarthrose se manifestent lors de la mise en charge ou lors de la marche prolongée, ou sur terrain accidenté. Elles sont d'horaire mécanique, accentuées par l'effort, calmées par le repos; diffuses ou plus localisées, mais il n'y a pas nécessairement de concordance entre les douleurs ressenties et l'origine anatomique latérale ou médiale des douleurs. 
Les signes d'examen 
L'exploration clinique du genou est facilitée par son caractère superficiel: 
- douleur à la palpation de l'interligne sur un genou fléchi, soit médial, soit latéral, soit les deux. 
- limitation articulaire pouvant porter sur la flexion, mais plus souvent sur l'extension, avec possible de déficit d'extension passive et active ( flexum). 
- épanchement articulaire (hydarthrose) entraînant une augmentation du volume du genou et la présence d'un choc rotulien. 
En cas de d'hydarthrose, il n'y a pas de signes inflammatoires (pas d'augmentation nette de la chaleur locale), le liquide ponctionné est de type mécanique c'est à dire pauvre en cellules et en polynucléaires (moins que 2000 cellules/mm3, moins de 50 % de PN (polynucléaires). 
- désaxation possible soit en genu- varum (jambes en O) associée à une arthrose fémoro-tibiale interne soit en genu- valgum (jambes en X) associé à une gonarthrose fémoro-tibiale externe.
Cas particulier de la poussée congestive d'arthrose: 
Elle est caractérisée par une modification des douleurs qui deviennent plus ou moins permanentes, mal calmées par le repos; présence d'un épanchement articulaire avec signes inflammatoires discrets (légère augmentation de la chaleur locale), mais l'épanchement reste mécanique à l'analyse cytologique.
Les poussées d'arthrose congestive correspondent à une irritation synoviale en réaction à la libération de fragments cartilagineux, ce qui entraîne une activation du processus d'arthrose avec risque de chondrolyse accentuée lors de ces périodes congestives.
Diagnostic radiologique d'une gonarthrose


gonarthrose tri-compartimentale sévère sur la radiographie de face et de profil.

Mise en évidence des signes habituels d'arthrose, c'est à dire pincement de l'interligne, condensation sous-chondrale, ostéophytes, géodes sous-chondrales. Ces signes pouvant concerner l'ensemble de l'articulation fémoro-tibiale, soit uniquement la fémoro-tibiale interne ou l'externe.
Clichés à demander : 
Pour diagnostiquer précocément l'arthrose débutante sous forme d'un pincement discret de l'interligne articulaire, il faut demander : 
- 1 cliché comparatif de face des deux genoux en position debout en charge qui peut révéler un pincement articulaire ou une désaxation. 
- 1 cliché en schuss (30° de flexion) qui explore plus particulièrement la zone portante des 
condyles ( zone la plus exposée). 
- le cliché de profil est moins utile. 
- dans certains cas, une téléradiographie prenant l'ensemble des membres inférieurs en charge, permet d'étudier l'axe mécanique des membres inférieurs. 
Evolution 
L'évolution de la gonarthrose se fait vers une aggravation lente, avec périodes de poussées douloureuses. En moyenne, la perte de l'interligne articulaire est de 0,2 mm par an, avec de très grandes variations individuelles. 
Formes cliniques 
La gonarthrose peut être primitive, sans cause particulière ou secondaire. 
Gonarthrose secondaire à des traumatismes ou micro-traumatismes: fractures articulaires; suites de méniscectomie; laxité chronique par rupture du ligament croisé antérieur. 
Gonarthrose secondaire à des désaxations axiales : genu varum, genu valgum 
L'axe mécanique des membres inférieurs (en téléradiographie) : le tracé du centre de la tête du fémur au milieu de la cheville doit passer entre les deux épines tibiales. 
En cas de genu varum, l'axe mécanique des membres inférieurs passe en-dedans du genou, entraîne une hyperpression du compartiment fémoro-tibial interne, et une arthrose fémoro-tibiale interne. 
En cas de genu valgum , l'axe mécanique du membre inférieur passe en-dehors du genou, entraîne une hyperpression du compartiment fémoro-tibial externe, et une arthrose fémoro-tibiale externe. 
Le genu varum ou le genu valgum constitutionnels entraînent une arthrose secondaire. 
Mais en présence d'une arthrose localisée à l'un des compartiments fémoro-tibiaux, il est quelquefois difficile de dire si la déviation axiale est primitive ou secondaire à l'arthrose. 
Arthrose et ostéo-chondromatose 
La chondromatose synoviale primitive est caractérisée par une fabrication métaplasique de cartilage par la synoviale, qui peut entraîner une atteinte secondaire du cartilage articulaire. Mais au cours de la gonarthrose primitive, des fragments cartilagineux peuvent tomber dans l'articulation et s'y développer et s'ossifier (ostéochondromatose secondaire). 
Arthrose et ostéonécrose condylienne 
L'ostéonécrose peut concerner plus particulièrement le condyle interne et provoquer une déformation de ce condyle interne, entraînant par la suite une arthrose fémorotibiale interne. 
L'ostéochondrite disséquante est une nécrose osseuse sous-chondrale, d'origine probablement ischémique (comme certaines ostéonécroses). Elle concerne surtout l'adolescent. En l'absence de traitement, le séquestre tend à se détacher par rupture du cartilage recouvrant la zone nécrosée, et libère un gros fragment ostéocartilagineux dans la cavité articulaire, se comportant comme un corps étranger intra-articulaire.
La radiographie standard montre une image typique de séquestre osseux dense ovalaire, au sein d'une niche condylienne, ou libre dans l'articulation.
L'ostéonécrose aseptique (ONA) primitive du genou est le plus souvent condylienne, affectant le condyle interne dans la quasi-totalité des cas.
L'atteinte du plateau tibial interne est extrêmement rare. L'ONA se manifeste typiquement comme une gonalgie mécanique avec cependant des réveils nocturnes fréquents en début d'évolution.
La douleur est localisée en regard du condyle fémoral interne, et s'aggrave rapidement.
La radiographie standard montre une clarté sous chondrale entourée d'un liseré d'ostéo-condensation. Un aplatissement du condyle, lié à un effondrement de la zone nécrotique peut s'observer en fin d'évolution.
Les séquelles de traumatisme d'une fracture articulaire (rotule, plateau tibial ou condyle), d'une entorse grave (en particulier rupture ancienne du ligament croisé antérieur), ou d'une lésion traumatique des ménisques.
Traitement de la gonarthrose fémoro-tibiale
Education du patient sur sa maladie, ses facteurs de risque, les profils évolutifs, les différents traitements, apprentissage de l'économie articulaire.
Des exercices réguliers pour entretenir les amplitudes articulaires et l'endurance musculaire.
Auto-rééducation à domicile:
- l'utilisation d'aides techniques (cannes, semelles)
- privilégier chaussures à semelles souples, éviter chaussures à talons hauts et fins. 
- l'utilisation de canne et marche avec pas simulé ou 2 cannes anglaises. 
- la réduction d'une surcharge pondérale. 
Traitements pharmacologiques:
- le paracétamol est l'antalgique de première intention, à poursuivre au long cours si son efficacité est suffisante. La dose est de 2 à 3 g/j, à prendre régulièrement (il est conseillé compte tenu de la toxicité hépatique du paracétamol à partir de 4g /jour, de s'en tenir à la dose de 1g, 2 à 3 fois par jour. 
- les applications locales (AINS et capsaïcine) sont efficaces et sans danger. Elles permettent d'éviter les effets indésirables systémiques des AINS et un soulagement supérieur à 50% des patients par rapport au placebo.
- les AINS par voie générale doivent être utilisés chez les patients ne répondant pas au paracétamol. Les antalgiques opiacés, avec ou sans paracétamol, sont utiles comme alternative chez les patients chez qui les AINS sont contre indiqués, inefficaces, ou mal tolérés. Leurs effets secondaires sont fréquents (constipation...) surtout chez les sujets âgés.
- les anti-arthrosiques symptomatiques d'action lente (sulfate de glucosamine, chondroïtine sulfate, diacérhéine) ont un effet symptomatique et pourrait avoir un effet structural. Leur activité anti-inflammatoire est prouvée mais elle est inférieure aux AINS, avec un retard de quelques semaines (4 semaines) et un effet rémanent à l'arrêt du produit de 2 à 3 mois. Ils ont une bonne tolérance, notamment digestive.
- la viscosupplémentation réalisée par les injections intra articulaires d'acide hyaluronique possède actuellement une place reconnue dans le traitement de la gonarthrose. Elle est indiquée dans la gonarthrose en cas d'échec du traitement médical classique, et en l'absence de poussée congestive (douleurs nocturnes, épanchement). L'efficacité semble d'autant plus probable que l'arthrose est modérée, et peu hydarthrodiale. En relai les PRP, sont de plus en plus utilisés. 
- l'infiltration de corticoïdes locaux est indiquée en cas de poussée douloureuse de la gonarthrose, surtout si elle s'accompagne d'un épanchement.
- les synoviorthèses peuvent être réalisées avec divers produits dont l'hexacétonide de triamcinolone (Hexatrione*) qui est un corticoïde fluoré puissant ou les radio-isotopes (Yttrium 90). Ils sont proposés dans certaines arthroses avec épanchement réfractaire. 
Bientôt le chitosan en intra-articulaire, une avancée spectaculaire dans la bataille contre l'arthrose+++.
L’Organisation mondiale de la santé estime qu’entre 2015 et 2050, la proportion des plus de 60 ans dans le monde va presque doubler, passant de 12% à 22% et parmi les plus de 60 ans, il y en a un grand nombre qui souffrent d’arthrose, maladie articulaire la plus répandue et responsable d'une sédentarisation forcée. L'arthrose touche 15% de la population mondiale et 20 millions d’Européens. A 65 ans, et selon des critères radiologiques, il y a à peu près 70% des gens qui présentent des signes d’arthrose et cette proportion augmente encore avec l’âge et il existe un lien scientifiquement prouvé entre le fait de souffrir d’arthrose et de développer d’autres problèmes de santé tels que le diabète, l’obésité et les maladies cardio-vasculaires.. En 2016, les traitements proposés aux arthrosiques (antalgiques, AINS, AH, PRP, corticoÏdes injectables) ne les améliorent que sur le plan algo-fonctionnel, mais aucun traitement ne permet encore de véritablement soigner l’arthrose. Toutefois le chitosan, composé végétal naturellement contenu dans le pied du champignon de Paris, sera peut être la clé d’une régénérescence du liquide synovial duquel dépend la bonne santé du cartilage (Frédéric Oprenyeszk, de l’Unité de recherche sur l’os et le cartilage (UROC - Liège du Pr Yves Henrotin). 
La nécessité de trouver des traitements qui vont modifier de façon positive le métabolisme du cartilage et de la membrane nourricière synoviale pour qu’ils cessent de se dégrader est impérative et l'UROC du Pr Henrotin tente de mettre au point un gel qui va se substituer au fluide synovial naturellement présent dans les articulations. Cela donne des micro-billes, à base de chitosan végétal. 
Ce chitosan est un glycosaminoglycane riche en glucosamine dont les propriétés sont remarquables. Il est hypoallergénique et ne contient pas de contaminants qui pourraient provoquer des réactions inflammatoires ou infectieuses au sein de l’articulation et sa source est intarissable (champignon de Paris). En présence de chitosan, on assiste in vitro à une diminution significative des marqueurs inflammatoires et cataboliques. A l’inverse, on assiste à une augmentation des marqueurs anaboliques, acide hyaluronique et aggrécane, constituants de la matrice. 
La première application sera la visco-supplémentation et le Professeur Henrotin parle de « révolution » dans ce domaine: "jusqu’à présent on injectait dans les hanches ou les genoux, des gels formés d’acide hyaluronique. Mais le problème est que cet acide se résorbe très vite, disparaît très vite dans les articulations. En quelques jours, voire quelques heures on n’est plus performant. Notre gel une fois injecté va, lui, rester plus longtemps car le chitosan ne se dégrade pas très vite et il va de plus protéger le cartilage. Donc on va diminuer la douleur mais aussi améliorer les propriétés mécaniques au niveau de l’articulation : moins de frottements, moins de forces délétères appliquées sur les cartilages, moins de compression sur les cartilages ».
Les premiers essais cliniques ont débutés début 2016 et le premier produit devrait être sur le marché en 2017.
Traitement chirurgical :


- le lavage articulaire est un traitement d'appoint précieux de la gonarthrose. Il consiste à irriguer l'articulation avec du sérum physiologique. Ceci permet d'évacuer les métalloprotéases, les cytokines, les débris cartilagineux, les éventuels cristaux de pyrophosphate de calcium ou d'hydroxyapatite, toutes ces substances contribuant à l'inflammation synoviale, source de douleurs.

- chirurgie du cartilage, ostéotomie de réaxation en cas de genu varum ou valgum 

- prothèse uni- ou bi-compartimentale en cas de douleurs rebelles associées à un handicap et une destruction radiologique. Elle est rarement de mise chez les sujets de moins de 60 ans sauf en cas de maladie inflammatoire (PR), ou arthrose post- traumatique.
- un traitement par implant de cellules souches dans la gonarthrose localisée est actuellement en cours d'étude et semble promise à un bel avenir.


II- Syndrome rotulien et gonarthrose fémoro-patellaire
Caractéristiques communes du syndrome rotulien: 
signes fonctionnels 
- douleur à la descente des escaliers 
- douleur à l'accroupissement 
- douleur au maintien de la station assise prolongée ("signe du cinéma") 
- éventuellement accrochage ou pseudo-blocage rotulien 
signes d'examen 
- le palper rotulien de la face profonde de la rotule (facette latérale ou facette médiale) en poussant transversalement la rotule 
- signe du rabot : sensation d'accrochage et frottement douloureux en mobilisant verticalement la rotule dans la trochlée comme un rabot 
- signe de Zohlen punitif car très souvent douloureux : l'examinateur bloque le bord supérieur de la rotule en demandant au patient une contraction du quadriceps. Le signe est dit positif s'il provoque une douleur rotulienne. 
Bilan radiographique 
Les radiographies visent à explorer la course de la rotule dans la gorge trochléenne lors de la flexion du genou. 
Les incidences les plus intéressantes sont les incidences axiales (défilé rotulien) réalisées à 30° de flexion. 
L'articulation fémoro-patellaire est également bien analysée sur les clichés de profil. 
Pour explorer les premiers degrés de flexion, le scanner est plus intéressant. 
L'examen radiographique vise à mettre en évidence des signes d'atteinte du cartilage fémoro-patellaire sous forme d'un pincement débutant de l'interligne (global, médial ou habituellement latéral). Il cherche également à vérifier la bonne position de la rotule (la crête de la rotule doit coïncider avec le fond de gorge trochléenne) et l'absence de dysplasie fémoropatellaire : rotule trop plate = angle rotulien supérieur à 140° ; gorge trochléenne pas assez profonde (angle trochléen supérieur à 140°, berge externe de la trochlée dépassant la berge interne de moins de 5 mm). 
Formes cliniques 
La chondropathie rotulienne 
En général post-traumatique; affecte souvent les sujets jeunes de moins de 40 ans. 
Les lésions sont plus ou moins sévères du stade I (chondromalacie) au stade III (fissure profonde). L'évolution est variable, soit apparition progressive d'une arthrose fémoro-patellaire, soit stabilisation et régression des douleurs. 
Le diagnostic de chondropathie est permis par l'examen clinique (signes rotuliens positifs). La tendance naturelle est à la déviation latérale de la rotule. Cela est dû à la position latérale de la tubérosité tibiale antérieure, de sorte que le quadriceps et le tendon rotulien et son insertion sur la tubérosité forment un angle ouvert vers l'extérieur (angle Q). Cette tendance à la déviation externe peut être accentuée soit par une dysplasie osseuse (rotule trop plate, trochlée pas assez profonde, situation trop latérale de la tubérosité tibiale antérieure), soit par un déséquilibre musculaire (insuffisance des muscles comme le vaste médial par rapport aux muscles latéraux). 
Selon son importance on observe : 
- l'hyperpression rotulienne latérale: sur les radiographies, la rotule est en place, mais on peut trouver un début de pincement de l'interligne articulaire latéral, une condensation sous-chondrale (traduisant l'hyperpression), éventuellement une convergence des berges de l'interligne latéral. 
- la subluxation rotulienne latérale où la crête rotulienne est décentrée par rapport au fond de la gorge trochléenne 
- la luxation latérale de la rotule (rotule complètement en-dehors de la trochlée) qui peut être récidivante, ou permanente. 
L'arthrose fémoro-patellaire


Se voit plus particulièrement chez la femme au-delà de 40 ans, ou dans les suites d'une chondropathie traumatique ou d'une instabilité rotulienne. L'arthrose fémoro-patellaire peut être isolée ou associée à une arthrose fémoro-tibiale. Elle est le plus souvent latérale. 
Du point de vue clinique, on trouve les différents éléments du syndrome rotulien. La radiographie visualise les signes d'arthrose habituels. 
Traitement de l'arthrose fémoro-patellaire 
- traitements médicamenteux de l'arthrose 
- renforcement isométrique du vaste interne pour rééquilibrer la rotule 
- indication chirurgicale prudente. En cas de désaxation rotulienne, section de l’aileron rotulien externe, transposition médiale, plus ou moins avancée de la tubérosité tibiale antérieure.






Gonarthrose et sports
Professions à risque
Facteurs de risque généraux modifiables ou non.


Danger pour les genoux

danger pour l'articulation fémoro-patellaire


Microtraumatismes répétés

Danger précoce pour l'ensemble des articulations
Danger articulaire moindre


Activités sportives contraignantes sur le plan articulaire

Activités sportives recommandées après prothèse


Une Avancée spectaculaire dans la bataille contre l'arthrose du genou +++ n'a pas abouti alors que les premiers essais cliniques ont pourtant débutés début 2016 et que le premier produit devait être sur le marché en 2017 ou 2018 (mais n'est pas hélas à l'ordre du jour pour des raisons que nous ignorons).
Pourtant l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’entre 2015 et 2050, la proportion des plus de 60 ans dans le monde va presque doubler, passant de 12% à 22% et parmi les plus de 60 ans, il y en a un grand nombre qui souffrent d’arthrose, maladie articulaire la plus répandue et responsable d'une sédentarisation forcée. L'arthrose touche 15% de la population mondiale et 20 millions d’Européens. A 65 ans, et selon des critères radiologiques, il y a à peu près 70% des gens qui présentent des signes d’arthrose et cette proportion augmente encore avec l’âge et il existe un lien scientifiquement prouvé entre le fait de souffrir d’arthrose et de développer d’autres problèmes de santé tels que le diabète, l’obésité et les maladies cardio-vasculaires.. En 2016, les traitements proposés aux arthrosiques (antalgiques, AINS, AH, PRP, corticoÏdes injectables) ne les améliorent que sur le plan algo-fonctionnel, mais aucun traitement ne permet encore de véritablement soigner l’arthrose. Toutefois le chitosan, composé végétal naturellement contenu dans le pied du champignon de Paris, sera peut être la clé d’une régénérescence du liquide synovial duquel dépend la bonne santé du cartilage (Frédéric Oprenyeszk, de l’Unité de recherche sur l’os et le cartilage (UROC - Liège du Pr Yves Henrotin). 
La nécessité de trouver des traitements qui vont modifier de façon positive le métabolisme du cartilage et de la membrane nourricière synoviale pour qu’ils cessent de se dégrader est impérative et l'UROC du Pr Henrotin tente de mettre au point un gel qui va se substituer au fluide synovial naturellement présent dans les articulations. Cela donne des micro-billes, à base de chitosan végétal. 
Ce chitosan est un glycosaminoglycane riche en glucosamine dont les propriétés sont remarquables. Il est hypoallergénique et ne contient pas de contaminants qui pourraient provoquer des réactions inflammatoires ou infectieuses au sein de l’articulation et sa source est intarissable (champignon de Paris). En présence de chitosan, on assiste in vitro à une diminution significative des marqueurs inflammatoires et cataboliques. A l’inverse, on assiste à une augmentation des marqueurs anaboliques, acide hyaluronique et aggrécane, constituants de la matrice. 
La première application sera la visco-supplémentation et le Professeur Henrotin parle de « révolution » dans ce domaine: "jusqu’à présent on injectait dans les hanches ou les genoux, des gels formés d’acide hyaluronique. Mais le problème est que cet acide se résorbe très vite, disparaît très vite dans les articulations. En quelques jours, voire quelques heures on n’est plus performant. Notre gel une fois injecté va, lui, rester plus longtemps car le chitosan ne se dégrade pas très vite et il va de plus protéger le cartilage. Donc on va diminuer la douleur mais aussi améliorer les propriétés mécaniques au niveau de l’articulation : moins de frottements, moins de forces délétères appliquées sur les cartilages, moins de compression sur les cartilages ».

l'arthrose de hanche ou coxarthrose

La hanche ou articulation coxo-fémorale qui unit le fémur à l'os coxal du bassin, est la plus grosse articulation du corps humain et la deuxième après l'épaule au niveau mobilité. A l'effort manuel ou sportif elle est soumise en permanence à des contraintes importantes, y compris pendant la marche, où à chaque appui unipodal elle supporte quatre fois le poids du corps. D'où le risque élevé de coxarthrose, la deuxième en fréquence après l'arthrose du genou, correspondant comme pour toute arthrose à une usure du cartilage articulaire associée à de l'ostéophytose, sorte d'éperons osseux qui entourent l'articulation, et à des phénomènes d'ostéosclérose caractérisés par une dégradation de l'os sous chondral formant des lacunes (géodes). C'est une affection d'usure articulaire qui touche environ 4% des individus entre 40 et 70 ans, plus souvent secondaire que primitive. Une coxarthrose est dite secondaire lorsqu'elle se développe soit sur une maladie articulaire préexistante soit sur une malformation architecturale (dysplasie). Elle est dite primitive si elle survient sans cause particulière. 

articulationArticulation de la hanche











Epidémiologie
La prévalence de la coxarthrose augmente avec l’age avec une légère prédominance féminine après 50 ans. L’incidence standardisée par âge et par sexe est estimée entre 473 et 88/100 000 sujets-années et augmente avec l’âge pour atteindre 445/100 000 chez les femmes âgées de 70 à 79 ans. La coxarthrose a un retentissement socio-économique certain et sa fréquence est en nette augmentation du fait du vieillissement de la population et de la progression de facteurs de risque tel que l’obésité et la sédentarité.
Physiopathologie
La coxarthrose se développe plus fréquemment en cas d’obésité ou  de micro-traumatismes répétés (coxarthrose du sportif) aboutissant à une hyperpression articulaire. De même un vice architectural peut aboutir à des pressions réparties anormalement sur le cartilage et aboutir à une arthrose précoce (dysplasie de hanche). Elle résulte de plusieurs lésions anatomiques qui affectent tous les tissus articulaires. Il s’agit de fissures qui s’étendent de la surface vers la profondeur du cartilage, le détachent en lambeaux et conduisent à la dénudation de l’os sous-chondral. Le cartilage fissuré, est ramolli, hyperhydraté, appauvri en protéoglycanes avec des chondrocytes évoluant vers la nécrose.
L’os sous-chodral est le siège d’un hyper remodelage condensant et géodique. La synoviale normale au début devient ensuite inflammatoire hyperplasique hypervasculaire avec prolifération des synoviocytes. Le chondrocyte joue un rôle remarquable dans ce processus: il augmente sa synthèse de protéoglycanes et du collagène mais aussi celle des enzymes de dégradation qui finissent par l’emporter.
I-Anatomie radiologique de la hanche :
La tête du fémur en forme de sphère, vient s'articuler dans un logement concave: le cotyle, qui fait partie du bassin.
L'angle CCD ou angle cervico-diaphysaire du fémur dont la normale se situe autour de 130° permet de définir la coxa-valga dont l'angle est majoré et la coxa-vara dont l'angle est réduit (dessin en bas à droite).
L'angle HTE ou angle d'inclinaison du toit du cotyle
L'angle VCE ou angle de couverture de la tête du fémur.
Ces paramètres sont importants à considérer avant la pose de la prothèse.

II-Signes cliniques de présomption
1-Les douleurs 
Elles ont un horaire mécanique et apparaissent lorsque l'articulation est en charge ou en activité ; pour la hanche lors de la marche ou de la station debout prolongée. Elles sont calmées par le repos. Leur topographie est variable.
Dans les cas typiques:
- douleur inguinale à irradiation crurale antérieure, mais il peut aussi s'agir d'une douleur
fessière à irradiation crurale postérieure, ou encore de douleurs de la région trochantérienne irradiant à la face externe du membre inférieur.
- la douleur de la coxarthrose peut siéger exclusivement au niveau du genou; toute douleur du genou doit faire examiner prioritairement la hanche.

2-La gêne fonctionnelle 
- limitation de la marche : définir le périmètre de marche en durée ou en distance.
- boiterie.
- difficultés pour rentrer ou sortir d'une voiture ou d'une baignoire ; s'asseoir sur un
siège bas ; mettre ses chaussettes.

- l'indice de Lequesne:



3-L'examen clinique
Il est toujours comparatif et affirmera l'existence d'une pathologie coxo-fémorale, sans présumer de l'étiologie:- limitation douloureuse des mouvements de la hanche (diminution de l'amplitude articulaire): chiffres retrouvés sur hanche saine: flexion (130°), l'abduction (60°), l'adduction (30°), la rotation externe (60°), la rotation interne (40°), l'hyperextension (30°); la limitation porte sur la flexion croisée: flexion-adduction- rotation interne . 
III-Diagnostic étiologique par les radiographies
Sur les clichés du bassin de face, et faux profil de Lequesne des deux hanches: 


faux profil de Lequesne

- pincement de l'interligne articulaire dû à la diminution de hauteur du cartilage
- réaction osseuse sous forme de condensation osseuse sous-chondrale au niveau de la zone de pincement articulaire ; parfois des géodes.

Pincement électif de l’interligne coxofémoral condensation sous-chondrale et ostéophytose. 

- ostéophytes à rechercher au niveau de l'avant-toit de l’acétabulum, de la jonction toit fond (double fond), à la partie inférieure et médiale de l’acétabulum (seuil, corne
bordante), sur le pourtour du col du fémur (collerette ostéophytique).
La localisation du pincement articulaire permet de définir plusieurs formes topographiques de coxarthrose :
- coxarthrose supéro-externe (pincement de l'interligne supéro-externe )
- coxarthrose interne
- coxarthrose postérieure (uniquement visible sur les clichés de profil et surtout en faux profil).
IV-Les causes de l'arthrose de la hanche :
A- les coxarthroses secondaires
1- les coxarthroses secondaires congénitales: 

Elles sont la conséquence d'un vice architectural appelé dysplasie qui engendre un trouble du développement de l'os; plusieurs dysplasies sont décrites
- dysplasie cotyloidienne : insuffisance de développement de la partie haute du cotyle
- dysplasie fémorale.
Quelques définitions:
coxa-vara : angle cervico-diaphysaire inférieur à 130°
coxa-valga: angle cervico-diaphysaire supérieur à 130°

coxa-plana: aplatissement congénital de la tête fémorale


La dyspasie subluxante est la cause la plus fréquente des coxarthroses secondaires: coxa valga, défaut de couverture externe de la tête fémorale, obliquité exagérée du toit du cotyle. On parle de subluxation lorsqu'il y a ascension de l'ensemble tête-col avec rupture du ceintre cervico-obturateur. La dysplasie subluxante est à l'origine d'une coxarthrose de localisation supéro-externe.
La dysplasie protrusive est caractérisée par une coxa vara, un acetabulum trop profond (exagération de l'angle de couverture), éventuellement une protrusion acétabulaire.
La dysplasie protrusive entraîne une coxarthrose de localisation interne. 

2- les coxarthroses secondaires ostéo-cartilagineuses :
- La maladie de Paget maladie du métabolisme osseux.
- L'ostéonécrose de la tête fémorale conséquence d'une mauvaise vascularisation de la tête fémorale: sujet jeune, actif, unilatérale au début, peut se bilatéraliser dans plus de 50% des cas. 



Causes : ischémie de la tête fémorale, d'origine artérielle, post-traumatiques ; trouble de la micro-circulation: embolie graisseuse (hypercorticisme, alcoolisme, hyperlipidémies); embolie gazeuse (maladie des caissons, plongeurs); cytotoxicité (radiothérapie, chimiothérapie).
L'IRM ici systématique, montrera des images caractéristiques: érosions, ulcérations du cartilage, amincissement focalisé du cartilage d'encroûtement, pincement de l'interligne, lésions associése du bourrelet cotyloïdien, ostéophytes, géodes, épanchement liquidien intra-articulaire, synovite réactionnelle : "synovite poubelle"; chondromatose secondaire.
- Les fractures: les traumatismes avec séquelles morphologiques peuvent engendrer une nécrose vasculaire de la tête fémorale(par ischémie) ou une ostéolyse du cartilage.
- Les séquelles de maladies de hanche infantiles (épiphysiolyse = glissement du noyau épiphysaire; maladie de Legg-Perthes-Calvé = ostéonécrose du noyau épiphysaire et coxa plana).
- Les coxites d'origine inflammatoires ou infectieuses.
B- les coxarthroses primitives
La coxarthrose est dite primitive lorsqu'il n'y a pas de cause retrouvée telle une maladie métabolique ou une déformation du fémur ou du cotyle.
Cliniquement, elle se manifeste par une douleur de hanche d'allure mécanique et une limitation des mouvements passifs de la hanche.

V- Evolution des coxarthroses
Les coxarthroses secondaires ont un début plus précoce (vers 30 ou 40 ans) et une évolution plus rapide, à moins d'un traitement chirurgical précoce.
La dyspasie sub-luxante est plus rapidement évolutive que la dysplasie protrusive.

Même pour les coxarthroses primitives, il existe de grandes différences d'évolutivité individuelle allant de quelques années à quelques décennies.
Environ 60 % de coxarthroses nécessitent une prothèse après 10 ans d'évolution.
Il existe une forme de coxarthrose destructrice rapide provoquant en moins d'un an une disparition complète du cartilage et d'importantes destructions osseuses de la tête fémorale.
VI - Traitement
Celui de la coxarthrose primitive est longtemps médical; la mise en place d'une prothèse doit être envisagé, si la gêne douloureuse fonctionnelle est majeure à l'indice algo-fonctionnel de Lequesne. 



Pour les coxarthroses secondaires à une malformation architecturale, un traitement chirurgical correctif (ostéotomie) est envisagé très précocement après l'apparition des douleurs.
La rééducation
- avec un volet éducation thérapeutique: ménagement relatif de l'articulation (réduire les déplacements à pied, limiter les stations debout, marcher avec une canne tenue du côté opposé à la coxarthrose); entretien de la mobilité articulaire (kinésithérapie de préférence en décharge, en piscine) et de la trophicité musculaire, ainsi que la prévention des attitudes vicieuses. Le maintien d'une activité physique dans la mesure du possible est conseillé. - des traitements médicamenteux: antalgiques, anti-inflammatoires avec prudence, traitements anti-arthrosiques, viscosupplémentation scanno-guidée.
Le traitement chirurgical 
- en cas de coxarthrose secondaire, traitement chirurgical précoce visant à corriger la dysplasie et arrêter l'évolution arthrosique : butée latérale (acétabuloplastie),
ostéotomies fémorales de varisation (si coxa valga) ou valgisation (si coxa vara).
- en cas de coxarthrose primitive, prothèse de hanche si la gêne douloureuse et
fonctionnelle le nécessite.



VII- Coxarthrose et sports

1- Sports autorisés : 
marche rapide, golf, natation, canoë, bowling, voile, gymnastique, ski alpin sur pente moyenne, ski de fond, vélo d'appartement.


2- Sports autorisés à leur niveau antérieur de pratique :
tennis double sur terre battue, randonnées en moyenne montagne, tennis de table, escrime, vélo de route, équitation. 


3- Sports déconseillés :
tennis en simple sur terrain dur, squash, ski alpin sur pente raide et/ou bosses, escalade,
sports de combat, sport de ballon avec pivots, course à pied.

VIII- Une Avancée spectaculaire dans la bataille contre l'arthrose+++ qui n'a pas abouti alors que les premiers essais cliniques ont pourtant débutés début 2016 et que le premier produit devait être sur le marché en 2017 ou 2018 mais n'est pas hélas à l'ordre du jour pour des raisons que nous ignorons.
Pourtant l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’entre 2015 et 2050, la proportion des plus de 60 ans dans le monde va presque doubler, passant de 12% à 22% et parmi les plus de 60 ans, il y en a un grand nombre qui souffrent d’arthrose, maladie articulaire la plus répandue et responsable d'une sédentarisation forcée. L'arthrose touche 15% de la population mondiale et 20 millions d’Européens. A 65 ans, et selon des critères radiologiques, il y a à peu près 70% des gens qui présentent des signes d’arthrose et cette proportion augmente encore avec l’âge et il existe un lien scientifiquement prouvé entre le fait de souffrir d’arthrose et de développer d’autres problèmes de santé tels que le diabète, l’obésité et les maladies cardio-vasculaires.. En 2016, les traitements proposés aux arthrosiques (antalgiques, AINS, AH, PRP, corticoÏdes injectables) ne les améliorent que sur le plan algo-fonctionnel, mais aucun traitement ne permet encore de véritablement soigner l’arthrose. Toutefois le chitosan, composé végétal naturellement contenu dans le pied du champignon de Paris, sera peut être la clé d’une régénérescence du liquide synovial duquel dépend la bonne santé du cartilage (Frédéric Oprenyeszk, de l’Unité de recherche sur l’os et le cartilage (UROC - Liège du Pr Yves Henrotin). 
La nécessité de trouver des traitements qui vont modifier de façon positive le métabolisme du cartilage et de la membrane nourricière synoviale pour qu’ils cessent de se dégrader est impérative et l'UROC du Pr Henrotin tente de mettre au point un gel qui va se substituer au fluide synovial naturellement présent dans les articulations. Cela donne des micro-billes, à base de chitosan végétal. 
Ce chitosan est un glycosaminoglycane riche en glucosamine dont les propriétés sont remarquables. Il est hypoallergénique et ne contient pas de contaminants qui pourraient provoquer des réactions inflammatoires ou infectieuses au sein de l’articulation et sa source est intarissable (champignon de Paris). En présence de chitosan, on assiste in vitro à une diminution significative des marqueurs inflammatoires et cataboliques. A l’inverse, on assiste à une augmentation des marqueurs anaboliques, acide hyaluronique et aggrécane, constituants de la matrice. 
La première application sera la visco-supplémentation et le Professeur Henrotin parle de « révolution » dans ce domaine: "jusqu’à présent on injectait dans les hanches ou les genoux, des gels formés d’acide hyaluronique. Mais le problème est que cet acide se résorbe très vite, disparaît très vite dans les articulations. En quelques jours, voire quelques heures on n’est plus performant. Notre gel une fois injecté va, lui, rester plus longtemps car le chitosan ne se dégrade pas très vite et il va de plus protéger le cartilage. Donc on va diminuer la douleur mais aussi améliorer les propriétés mécaniques au niveau de l’articulation : moins de frottements, moins de forces délétères appliquées sur les cartilages, moins de compression sur les cartilages ».