Avis à lire par tous les lecteurs:

Les premiers articles du blog "Un médecin du sport vous informe" datent de 2013, mais la plupart sont mis à jour pour pouvoir coller aux progrè médicaux. Ce blog inter-actif répond à la demande de nombreux confrères, kinésithérapeutes, étudiants en médecine et en STAPS, patients et sportifs. Il est le reflet de connaissances acquises tout le long de ma vie professionnelle, auprès d'enseignants remarquables, connaissances sans cesse actualisées que je me suis efforcé de rendre accessibles au plus grand nombre par le biais d’images trouvées sur le Net, images qui sont devenues par la force des choses, la propriété intellectuelle de tous; si cela dérange, ces images seront retirées.

Certains articles peuvent apparaître un peu plus polémiques que d'autres et indisposer, mais il n'est pas question pour l'auteur de tergiverser ou de se taire, quand il s'agit de problèmes d'éthique, en particulier en matière de dopage et quand la santé des sportifs est en jeu, compte tenu du nombre élevé de blessures liées au surentraînement et à une pratique imbécile d'une certaine musculation, qui n'est plus au service de la vitesse et de la force explosive utile (et non de la force maximale brute), qui sont les deux qualités physiques reines, qui ne respecte pas les règles de la physiologie musculaire et qui, au lieu d'optimiser la performance, fait ressembler certains sportifs body-buildés à l'extrême, davantage à des bêtes de foire gavées aux anabolisants, qu’à des athlètes de haut niveau.

Ce blog majoritairement consacré à la traumatologie sportive, est dédié à mes maîtres les Prs Jacques Rodineau, Gérard Saillant et à tous les enseignants du DU de traumatologie du sport de Paris VI Pitié Salpétrière et en particulier aux docteurs Jean Baptiste Courroy, Mireille Peyre et Sylvie Besch. L'évaluation clinique y tient une grande place: "la clinique, rien que la clinique, mais toute la clinique" et s'il y a une chose à retenir de leur enseignement, c'est que dans l'établissement d'un diagnostic, l'examen clinique, qui vient à la suite d'un bon interrogatoire, reste l'élément incontournable de la démarche médicale. Toutefois dans le sport de haut niveau et guidé par la clinique, l'imagerie moderne est incontournable : radiographie conventionnelle, système EOS en trois dimensions pour les troubles de la statique rachidienne, échographie avec un appareillage moderne et des confrères bien formés, scanner incontournable dans tous les problèmes osseux et enfin IRM 3 Tesla, le Tesla étant l'unité de mesure qui définit le champ magnétique d'un aimant; plus le chiffre de Tesla est élevé et plus le champ magnétique est puissant ("à haut champ") et plus les détails des images sont fins et la qualité optimale.

Hommage aussi au Pr Robert Maigne et à son école de médecine manuelle de l'Hôtel Dieu de Paris ou j'ai fais mes classes et actuellement dirigée par son fils, le Dr Jean Yves Maigne. Je n'oublie pas non plus le GETM (groupe d'étude des thérapeutiques manuelles) fondé par le Dr Eric de Winter et ses enseignants, tous des passionnés; j'y ai peaufiné mes techniques et enseigné la médecine manuelle-ostéopathie pendant 10 années.

Dr Louis Pallure, médecin des hôpitaux, spécialiste en Médecine Physique et Réadaptation, médecin de médecine et traumatologie du sport et de médecine manuelle-ostéopathie, Pr de sport et musculation DE, ex médecin Athlé 66, comité départemental 66, ligue Occitanie et Fédération Française d’Athlétisme, médecin Etoile Oignies Athlétisme.

jeudi 13 décembre 2018

La maladie de Lyme

Entre printemps et automne, et il convient pour chacun d'entre nous d'être vigilant d’avril à octobre, monsieur ou madame Toutlemonde au décours d'une simple ballade en forêt, ou tout sportif pratiquant la randonnée en montagne, la course d’orientation, le golf, le cyclisme, le jogging, tous nous pouvons être affectés par la maladie de Lyme  (MDL) avec en cas d'errance diagnostique, retentissement sur la vie de tous les jours chez chacun d'entre nous et sur la performance chez les sportifs. Il va s'agir donc pour tout médecin de penser très vite à cette maladie, tout spécialement dans les zones géographiques infestées de tiques et ne pas hésiter pour se donner les meilleures chances d'un diagnostic positif et d'un traitement précoce, à faire appel à un service hospitalier spécialisé dans les maladies infectieuses.
La MDL est une maladie infectieuse due à des micro-organismes de la famille des Borrelia, après morsure de tique femelle, petit parasite de 3 et 6 mm de la famille des acariens, qui se nourrit de sang et transmet la maladie quand elle est infectée (de 5 à 35 % suivant les régions) à la personne piquée. Sa symptomatologie est très polymorphe : dermatologique, articulaire, cardiaque, neurologique, oculaire et son diagnostic peut errer quand la piqure porte sur une zone de peau peu accessible à l'oeil nu (aisselles, pli de l'aine, creux poplité des genoux, dos). Après piqure, la tique va se gorger de sang et transmettre la maladie qui va évoluer en quelques jours, sous la forme d'un érythème migrant (taches rouges en forme de cocarde) qui peut parfaitement échapper à la vigilance du sujet piqué.



En France, c'est la région Grand Est (Vosges++) qui est la plus touchée

Mais également bien d'autres régions

Les signes cliniques de la phase initiale (le 1er mois)
Après une piqûre de tique dans une zone de peau pouvant échapper à la vigilance du sujet mordu, apparaît un érythème migrant chronique d'une quinzaine de cm en moyenne, centré sur le point de morsure. Cet érythème est inconstant et n'apparaît qu'une fois sur deux environ. Quand il est présent, il disparaît spontanément et est susceptible de n'éveiller aucun soupçon. Quelques signes généraux peuvent l'accompagner comme de la fièvre, une fatigue soudaine et donc anormale, des douleurs musculaires (myalgies) et des maux de tête (céphalées).

Erythème migrant centré sur la piqure et assez fréquent 

Erythème migrant moins fréquent 

Phase secondaire avec manifestations diverses
En l'absence de traitement, elle succède  à la phase initiale, la bactérie parasite se disséminant dans l'organisme par voie sanguine et avec une traduction clinique polymorphe :
Fièvre. 
Syndromes grippaux à répétition. 
Fatigue chronique. 
Irritabilité non coutumière.
Manifestations diverses:
- cutanées : très rare érythème migrant multiple qui siège sur une grande partie du corps.
- cardiaques : troubles du rythme ou de la conduction cardiaque, péricardite, myocardite entre autres avec retentissement majeur sur la performance ou impossibilité de poursuivre toute activité sportive, ces manifestations cardiaques pouvant conduire à des retards ou à des errances diagnostiques.
- rhumatologiques : douleur articulaire (arthralgie) isolée ou pluri-articulaires, ou arthrite avec gonflement, chaleur. Le genou et le plus souvent atteint mais aussi le coude, l’épaule et le pied (tarse).
- neurologiques : maux de tête, névralgies, paralysie faciale, déficit neurologique, myélite, atteintes méningées, etc.
- oculaires diverses : conjonctivite responsable d’une rougeur de l’œil, kératite, uvéite.
En l’absence de traitement après quelques mois à quelques années d'évolution, il y a passage à la phase tertiaire de la maladie de Lyme.
Cette phase tertiaire chronique se manifestera par des signes cutanés, articulaires et nerveux.
Le diagnostic
Il doit être évoqué de principe sur la notion d’exposition possible aux morsures de tiques dans une région infestée, associée aux manifestations cliniques évoquées plus haut.
L’érythème migrant est la manifestation clinique la plus fréquente (40 à 77 %) et la plus évocatrice au début. Les formes neurologiques et rhumatologiques sont également fréquentes en phase secondaire, les atteintes dermatologiques, cardiaques ou ophtalmologiques sont plus rares. 
La Biologie
Le diagnostic biologique repose sur l’utilisation de techniques de recherche directe de la bactérie, hélas réservées à des laboratoires spécialisés et à des techniques indirectes reposant sur la recherche d’anticorps spécifiques. En cas de séro-diagnostic positif, cette sérologie a une bonne valeur prédictive de maladie de Lyme avec une sensibilité proche de 90% (hélas dans 10% des cas, la sérologie est prise en défaut avec en l'absence de traitement, risque de passage vers la phase chronique tertiaire). 
Le traitement
L’antibiotique de choix est la Doxycycline, sur une durée de 4 semaines et parfois plus (ne pas hésiter à adresser en consultation dans un service de maladies infectieuses+++ les personnes atteintes). 
Les formes compliquées seront traitées dans les services de maladies infectieuses par de la Ceftriaxone (céphalosporine de 3ème génération).

lundi 19 novembre 2018

De l'Homme de Tautavel aux grands lanceurs de javelot, comment le Lancer de projectiles est devenu indispensable à la survie de l'espèce humaine et à l'universalité de l'Athlétisme

De l'Homme de Tautavel aux grands lanceurs de javelot, comment le Lancer de projectiles est devenu indispensable à la survie de l'espèce humaine et à l'universalité de l'Athlétisme
Homo Erectus = Homme dressé, est la plus ancienne espèce du genre humain à présenter autant de qualités similaires à l'Homme moderne : bipédie, taille du cerveau (entre 800 cc et 1100), dextérité manuelle, vie en communauté avec cueillette et chasse. Il est aussi le premier a avoir émigré hors d'Afrique, en Europe et en Asie. Il maîtrisait parfaitement la taille de la pierre et même le feu avec capacité à faire cuire ses aliments et ne s'exprimait pas encore par le langage. Pas de dimorphisme sexuel véritable chez Erectus.
Bipédie d'abord parce qu'Erectus se tenait debout sur ses deux jambes, cette posture de bipède qui n'est d'ailleurs pas uniquement propre à l'espèce humaine est la qualité première pour pouvoir chasser à main nues puis avec des projectiles afin de ne pas trop se mettre en danger et pouvoir se nourrir de gros gibier, nourriture riche en protéines absolument indispensables à l'accroissement de la taille et du cerveau. Je rappelle qu'une branche d'Erectus a vécu non loin de chez moi en Catalogne Nord, très précisément à Tautavel,  village viticole renommé pour la qualité de ses vins, il y a 500 000 ans. Cet Homme de Tautavel, Homo erectus tautavelensis = - 560 000 à 300 000 années a été découvert en 1965. Il avait déjà une taille (entre 140 et 170 cm) et un poids respectable (70 kg) lui permettant de parcourir de plus grandes distances que ces prédécesseurs plus petits, à pied ou en courant, afin de bien se nourrir et de conserver ainsi un bon état de forme physique et un cerveau intelligent dont la capacité était voisine de 1000 cc (1400 chez nos contemporains). 

Caune de l'Arago, sur la commune de Tautavel, dans les Pyrénées Catalanes, proche de Perpignan (25 km), endroit où ont été découverts les restes fossilisés de l'Homme de Tautavel 

Dextérité et intelligence
Erectus avait aussi comme évoqué plus haut, à cause de la taille de son cerveau, des signes certains d'humanité et d'intelligence. Il savait fabriquer de bons outils, bien taillés, nécessaires à la fois pour chasser, décarcasser convenablement le gibier et combattre le léopard ou le tigre, animaux ô combien redoutables, ce qui suggère bien qu'il était à la fois : costaud, courageux et intelligent. 

De la paresse aussi
Erectus, sans doute à cause de son intelligence et de son habilité motrice a été également par trop paresseux. Tant et si bien qu'il n'a pas survécu; l'époque il est vrai étant passablement perturbée sur le plan climatique, avec de la sécheresse et des zones devenues désertiques et Erectus a épuisé quasi toutes les réserves alimentaires de son environnement immédiat. Cette paresse s'avérant rédhibitoire chez Erectus mais aussi chez tout Athlète qui ne s'entraînerait pas assez et donc pas assez motivé pour être persévérant, l'audace et l'intelligence ne suffisant pas (l'audace, la persévérance et l'intelligence sont les  trois conditions sine qua non de la réussite sportive et de toutes les réussites).
Erectus à partir de - 2 Millions d'années et les Lancers
Le lancer de pierre puis de lance est une étape fondamentale dans la phylogenèse (évolution de la race humaine) et une des toutes premières activités physiques de nos ancêtres qui ont très vite excellé dans cet exercice, surclassant leurs cousins primates par cette capacité à pouvoir lancer un projectile à plus de 150 km/h, contre à peine un peu plus de 30 Km/h pour les grands singes. Cela leur a permis il y a 2 millions d'années, de se nourrir et se défendre contre tout adversaire ou prédateur potentiel, à une période où la chasse s'est intensifiée et de ne pas se mettre en danger en affrontant à main nue le gibier pour se nourrir, ou plus fort que soi pour se défendre. Le lancer de projectiles a permis à nos ancêtres de tuer du gros gibier de façon efficace et sécuritaire et selon Neil Roach de l'université George Washington, "une nourriture plus riche en calories, en viande et en graisse a permis de développer le cerveau de nos ancêtres et leurs corps et a contribué à faire de nous ce que nous sommes aujourd'hui, le jet constituant l'atout le plus important en terme de comportement de chasse".






Erectus est à son époque, quasiment le seul être capable de lancer du fait que deux conditions rarement rencontrées sont présentes chez lui et sont biomécaniquement indispensables: la station debout et donc la bipédie et une préhension précise et puissante. Le jet de pierre est le premier lancer à être utilisé pour impressionner un adversaire ou un prédateur; il est devenu au fil du temps une arme à distance permettant la chasse puis la guerre. Puis les outils de lancer se sont améliorés au fil des âges: après les pierres, les lances, puis les javelines. 
Le Lancer de javelot est le plus naturel des lancers; il s'est tout naturellement imposé comme activité sportive majeure lors de la création des premiers Jeux Olympiques. Le record du monde est la propreté du phénoménal tchèque Jan Zelesny avec 98,48m. Sa compatriote Barbora Spotakova avec 72,28m est l'actuelle recordwoman du monde chez les féminines. Actuellement dans le lancer de javelot masculin, il semble que l'école allemande soit la plus forte et la plus homogène (Thomas Röhler, Andreas Hofmann, Johannes Vetter).


L'articulation de l'épaule = arme secrète de l'efficacité dans les Lancers en Athlétisme 
Les lancers comptent 4 spécialités: javelot, poids, disque, marteau et le moins qu'on puisse dire est qu'ils ont été très vite intégrés à l'Athlétisme, le sport de base par excellence. 
Le secret de cette efficacité dans les Lancers est du à la remarquable articulation de l'épaule, profilée pour produire un maximum de puissance. Pour cela un chercheur américain a équipé de caméras de capture du mouvement des lanceurs de base ball et la cinétique et la cinématique de l'épaule ont été décortiquées. Les caméras ont mis en évidence que les lanceurs utilisent leur épaule comme une fronde qui emmagasine de l'énergie élastique lors de l'armé du bras. Dans cette phase d'armé du bras, tendons et ligaments stockent de l'énergie élastique qui va accélérer le bras vers l'avant et générer un mouvement ultra-rapide et un jet efficient. 
Cette aptitude à Lancer loin, a été progressivement acquise au cours du développement de notre espèce humaine, et rendue possible grâce :
1- à la souplesse des structures gléno-humérales de l'épaule qui a cette qualité biomécanique extraordinaire de pouvoir étirer son plan articulaire antérieur (confer schéma ci-dessous) :
- capsule articulaire gléno-humérale lâche et parsemée de solutions de continuité (propices aux luxations antérieures)
- ligament stabilisateur gléno-huméral inférieur 
- hauban antérieur du tendon du long Biceps.

Plan antérieur de l'épaule qui a cette particularité anatomique d'être particulièrement souple et donc parfaitement adaptée toutes les activités de Lancers

2- à la Stabilité essentiellement dynamique de cette épaule aussi, grâce à la chappe musculaire des muscles de la coiffe des rotateurs (Supra et Infra-épineux, Sous scapulaire, Tendon du long Biceps), qui en s'opposant à la force ascensionnelle du puissant muscle Deltoïde, lorsque les tendons sont sains, assurent en permanence le maintien de la tête humérale face à la glène de l'omoplate, elle-même contrôlée dynamiquement par l'action conjuguée des muscles grand Dentelé (stabilisateurs), Rhomboïdes et Trapèzes moyen et inférieur (fixateurs).

muscles de la coiffe des rotateurs d'épaule

Le revers de la médaille de cette souplesse antérieure d'épaule et de cette extrême mobilité est une instabilité antéro-inférieure permanente de l'épaule, avec potentiel de sub-luxation, voire de luxation antérieure chez les plus laxes et base de toutes les pathologies de surcharge des Lanceurs.

L'épaule osseuse et articulaire

Nos meilleurs Lanceurs

                                          



dimanche 18 novembre 2018

Du Big Bang à Homo Sapiens : la Science est-elle chrétienne ?

13, 7 milliards d'années nous séparent du Big Bang et 4,55 autres de la formation de notre système solaire et donc de la naissance de notre planète Terre, pas vraiment accueillante à ses débuts pour quiconque de vivant, à cause de son activité sismique et volcanique intense, de ses grandes étendues d'eau et de sa température élevée; les premiers êtres vivants n'apparaîtrons d'ailleurs dans les océans que sous la forme de bactéries unicellulaires vraisemblablement dans son sous- sol, afin de se protéger des rayonnements ultraviolets. Il a fallu ensuite bien du temps encore pour qu'apparaissent les premiers organismes, dépourvus de squelette dans un premier temps, puis grâce à la présence d'oxygène obtenu par photosynthèse, avec une charpente plus solide. Bien du temps encore et après cinq extinctions de masse pour que des mammifères prennent possession de notre terre et qu'en 10 Millions d'années ils s'emparent de nombreuses niches écologiques en multipliant les espèces et en croissant en taille. Vers - 60 Millions d'années environ, sont apparues les premiers primates à l'origine de notre genre humain; le titre de plus ancien hominidé est actuellement détenu par Toumaï, "Espoir de vie" en dialecte Tchadien. 
Tout ça est assurément très éloigné des écrits de la Genèse et de l'existence d'un Dieu créateur de l'Homme et de l'Univers en six journées de 24 heures, il y a 6000 ans. Mais en sommes nous si sûr?. Certes le siècle des Lumières (XVIIIe) de Diderot, D'Alembert, Rousseau et Voltaire d'abord, les travaux scientifiques de Charles Darwin au XIXe ensuite et les récentes découvertes en paléo-anthropologie, en un mot la Science, pourraient faire croire que décidément cette dernière n'est pas chrétienne. Chateaubriand et son "Génie du Christianisme" constate que si l'origine de l'espèce humaine s'étend sur plusieurs millions d'années, le génial Vicomte observe que " la Science est à géométrie variable et spéculative dans le temps, que les siècles savants ont toujours été des siècles de destruction, que la morale qui joue le même rôle que le goût et la foi reste ou plutôt devrait rester la base de toute société et que sans l'existence de Dieu, pas de garanties d'un certain ordre social, la morale n'ayant plus alors aucun socle solide". "Quand les Homme perdent l'idée de Dieu, ils se précipitent dans tous les crimes en dépit des Lois et des Bourreaux" (Chateaubriand), surtout quand "rien qui mérite d'être prouvé, ne se peut prouver ni désapprouver" (Miguel de Unamuno, rapporté par Pierre Reboul). 
Voici détaillée ci dessous, une conférence du Pr Jean Marie Escané : 
DIEU, L’EGLISE ET LA SCIENCE PAR JEAN-MARIE ESCANE 
" En parcourant la France, je suis en admiration devant le nombre d’églises, de chapelles que l’on rencontre et je comprends pourquoi on avait baptisé la France « Fille ainée de l’Eglise ». Force est de constater cependant qu’en général les portes en sont fermées, par crainte des cambriolages, et parfois même murées. Assiste-t-on à une disparition de la foi ? Le nombre de fidèles diminue de plus en plus, des prêtres partent se marier, nombre de séminaristes ne vont pas au bout de leur vocation, n’acceptant pas le célibat. 
Paradoxalement, moins on croit en Dieu, plus on idolâtre l’argent. C’est le nouveau «  veau d’or ». Jésus a dit : « On ne peut pas honorer Dieu et l’argent » mais on a bâti la nouvelle religion du Divin marché, c’est l’addiction à la consommation en tous genres, les français sont les plus gros consommateurs de cannabis en Europe. On achète un joueur de foot comme on achète du bétail…. 
Moins on croit en Dieu, plus on idolâtre tel chanteur : « Pour moi Johnny Halliday était un Dieu » a-t-on entendu à la télévision. Ou tel footballeur. Il y en a même un qui s’appelle Messi, c’est tout dire. 
Moins on croit en Dieu plus on se plonge dans les horoscopes dont le contenu est affligeant. Moins on croit en Dieu et plus on croit aux voyants, aux cartomanciennes et aux gourous de toute sorte. Le fin du fin ce sont les astrologues. Combien de Présidents de la République ne consultent-ils pas les astrologues. Même les chaines de télévision. Un peu avant la guerre du Golfe, une astrologue, la meilleure, consultée par une chaine de télé pour savoir s’il y aurait ou non une guerre répondit que « compte tenu de la conjonction de Saturne et d’Uranus, étant donné que Vénus….et blablabla et blablabla, il n’y aurait pas de guerre ». Le simple bon sens m’avait fait répondre à un ami qui s’interrogeait «  les Américains n’ont pas déplacé quatre cent cinquante mille hommes et le matériel qui va avec pour repartir comme ils sont arrivés ». Le bon sens élémentaire est plus efficace que la meilleure des astrologues. 
Finalement, tout cela me conduit à m’interroger sur les raisons qui ont conduit à la situation actuelle. Elles sont évidemment de deux sortes : les internes et les externes. 
Les raisons internes sont dues à l’Eglise elle-même. On peut en citer quelques-unes : 
- Jésus a donné une direction à suivre « Aimez-vous les uns les autres », « on ne peut pas honorer Dieu et l’argent ». L’Eglise a construit une religion avec un rite, avec ses barrières et ses commandements (Dieu avait dû en oublier). S’ils étaient adaptés à une époque, ils ne font plus recette aujourd’hui. A la question « pourquoi ne vas-tu plus à l’église » une amie m’a répondu « on y prononce des phrases qui n’ont aucun sens »Même le Pape François semble l’admettre quand il dit : « l’Eglise est prisonnière de ses propres rigidités de langage » 
- On entend parfois des propos contradictoires. Le Père Varillon par exemple écrit « Ne me dites surtout pas que Dieu est tout puissant .Il est tout puissant en amour ».Ce n’est pas ce que dit le Credo. Peut-être faudrait-il s’entendre sur le sens des mots. 
- L’Eglise a fait une fixation sur la sexualité dont Jésus n’a pas parlé et a voulu imposer aux époux des prescriptions absurdes et impraticables qui voulaient régir leur conduite dans leurs rapports intimes. 
- L’Eglise a produit des exemples comme l’Abbé Pierre, Sœur Emmanuelle, Mère Térésa pour ne citer qu’eux qui oeuvraient dans la direction indiquée par Jésus. Mais trop de responsables de l’Eglise se sont montrés plus intéressés par les honneurs et le pouvoir que par l’aide aux plus faibles, ce qui n’a pas échappé au Pape François. Voici quelques-unes de ses phrases : 
« Chaque fois que nous avons tenté de supplanter, de faire taire, d’ignorer, de réduire le peuple de Dieu à de petites élites, nous avons construit des communautés, des projets de choix théologiques, des spiritualités et des structures sans racines, sans mémoire, sans visage, sans corps et, en définitive, sans vie ». 
Il vise la structure actuelle de l’Eglise dans laquelle tous les pouvoirs sont aux mains des clercs et il exhorte les évêques à « abandonner toute psychologie de princes et à renoncer à toute ambition ». 
Il dit encore «  l’Eglise a la tentation d’oublier les pauvres et sa vocation de pauvre parmi les pauvres en s’appuyant sur les choses matérielles et l’organisation ». « Malheur à nous si nous faisons de la croix un étendard pour des luttes mondaines » 
- L’Eglise hésite à parler de miracles préférant parler de signes. Pourtant, il n’y a pas si longtemps on a entendu un témoignage difficile à discuter. «  J’étais paralysé. Ma femme voulait m’emmener à Lourdes. Je n’y croyais pas et ne voulais pas y aller. De guerre lasse j’ai fini par céder pour faire plaisir à ma femme. Quelques jours après, j’étais guéri et les médecins sont restés perplexes ». Pourtant, j’ai le souvenir du cas de Marthe Robin qui ne pouvait plus déglutir, donc ni manger, ni boire. On lui plaçait juste une Ostie dans la bouche tous les jours qu’elle ne pouvait avaler. Pensant à une supercherie, les journalistes ont fait le siège de sa maison et ont été contraints de constater la réalité des faits. Elle a vécu sans boire ni manger pendant plusieurs dizaines d’années. Comment peut-on appeler cela ? 
- L’Eglise a raté un certain nombre de virages comme celui des prêtres ouvriers que le Pape Pie XIII a interdits , de peur de les voir virer aux communisme. Ils étaient dans le droit fil de l’Evangile, mais les séminaires avaient été infiltrés par des jeunes communistes. 
- Le comportement de certains membres de l’Eglise est loin d’être exemplaire tant dans le clergé que dans les fidèles de base. Les exemples sont multiples. 
Les agissements révoltants d’un prêtre pédophile ne rendent pas service à l’institution même si comme certains veulent le faire croire, l’institution n’est pas identifiable à l’intéressé. 
En bref, les représentants de l’Eglise n’ont pas tous suivi Jésus. Ce n’est cependant pas une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain. 
Les raisons externes sont le fait des ennemis de l’Eglise. L’homophobie est un délit, l’antisémitisme est un délit, l’islamophobie est un délit mais la christianophobie n’est qu’une opinion. Charlie hebdo peut représenter le Pape François en train de sodomiser un gamin, c’est une opinion. Il peut représenter le christ en croix avec un pénis à la place du nez, ce n’est qu’une opinion 
Depuis mai 68 il est interdit d’interdire, c’est la génération « J’ai le droit » mais l’Eglise a des principes moraux. Elle doit donc être combattue. Et souvent avec la plus grande mauvaise foi. 
-Un exemple de mauvaise foi : Lorsque le film « La passion du Christ de Mel Gibson est sorti, en regardant la télé je suis tombé sur un débat dont l’objectif était d’interdire sa projection en France parce que c’était un film antisémite. L’un des membres qui participaient n’hésita pas à dire «  Je ne l’ai pas vu, mais il faut l’interdire parce que c’est un film antisémite ».Bravo la mauvaise foi. La projection a quand même eu lieu. A priori je n’avais pas envie de le voir. Je connaissais l’histoire et réalisé par un américain ça ne pouvait être que du sang et encore du sang. Mais j’ai quand même voulu me rendre compte par moi-même et qu’est-ce que j’ai vu ? J’ai vu un Juif, qui avait des copains Juifs, qui dérangeaient des notables Juifs. Il disait «  On ne peut pas Honorer Dieu et l’argent ». Ces notables pour s’en débarrasser demandèrent au chef romain de l’exécuter .Pour éviter des émeutes et de crainte que Rome soit mécontente ce dernier demande à ses soldats de passer aux actes. Alors les soldats, selon les habitudes de l’époque s’en donnent à cœur joie. Personnellement je n’ai pas vu un film antisémite. A la limite on aurait pu le dire anti-romain. Quand on fait un film sur les atrocités des nazis, le traite-t-on d’antigermanique ? 
- Autre exemple de mauvaise foi. Combien de personnes font des tas de reproches sans jamais être entrés dans une église pour savoir ce qu’on y raconte. S’ils avaient cette curiosité ils auraient vu que la phrase qui revient tout le temps est « aimez- vous les uns les autres ». On n’y parle que d’amour, de pardon et de paix. 
Le fin du fin consiste à évoquer la science. Dans cet ordre d’idées, j’ai entendu trois phrases explicites : 
La première c’était lors d’un repas entre amis. Un jeune père annonce le Baptême de son fils. Et là, un autre jeune dit : « vous croyez encore à ces bondieuseries qui étaient là pour occuper nos grand-mères ? Eh! Réveillez-vous, Einstein est passé par là » 
La deuxième : « Je ne crois que ce que je vois, je croirai en Dieu quand je le verrai » 
La troisième : « on ne peut pas être scientifique et croire en Dieu » 
Je vais commenter ces trois phrases : 
Celui qui a prononcé la première ne connaissait d’Einstein que le nom et peut-être la photo sur laquelle il tire la langue. Il ignorait qu’Einstein avait dit : « Dieu ne joue pas aux dés » ou encore « la probabilité pour que tout ça soit le fruit du hasard est à peu près la même pour que, si on lance en l’air toutes les lettres du dictionnaire, elles retombent dans l’ordre du dictionnaire ».Il a dit encore : « Tous ceux qui sont sérieusement impliqués dans la science finiront par comprendre un jour qu’un esprit se manifeste dans les lois de l’Univers, un esprit immensément supérieur à celui de l’homme » 
Quant à la deuxième, « je ne vois que ce que je vois », elle a été prononcée entre autres par deux ingénieurs de mes amis. Elle est curieuse. Ils n’ont jamais vu un champ magnétique et n’en verront jamais. Ils disent : « J’en vois les effets, la limaille de fer s’oriente quand j’approche un aimant ». Ils ne voient pas que celui qui croit en Dieu fait exactement la même démarche, mais à un niveau supérieur. 
La troisième phrase, « On ne peut être scientifique et croire en Dieu », je connais bon nombre de scientifiques de valeur qui sont croyants et pratiquants. Je ne peux pas ne pas citer André Blanc Lapierre. Il était mon patron et président de l’Académie des sciences. 
Il est un peu difficile de dire que Blaise Pascal et Einstein n’étaient pas des scientifiques. Voici de plus une phrase de Darwin, père de la théorie de l’évolution : « Il est impossible de concevoir cet immense et merveilleux univers comme résultat du hasard aveugle et de la nécessité ». 
En voici une autre de Max Planck, père de la physique quantique : « Religion et science mènent une bataille commune dans une incessante croisade qui ne s’arrête jamais, contre le scepticisme et contre le dogmatisme, contre l’ignorance et contre la superstition ; et le cri de ralliement de cette croisade a toujours été : jusqu’à Dieu ! » 
Mais il y a aussi des scientifiques qui ne croient pas en Dieu. En voici deux exemples. 
Albert Jacquard veut démontrer mathématiquement que la question « Qu’y avait-il avant le Big Bang ? » n’a pas de sens. Sa démonstration est la suivante. Prenons le logarithme du temps. Le logarithme de zéro est moins l’infini et se poser la question « Qu’y avait-il avant moins l’infini n’a pas de sens ». 
C’est ce raisonnement qui n’a aucun sens. C’est comme si quelqu’un voulant évaluer la surface de son jardin disait : cela n’a pas de sens parce que si je prends le périmètre du jardin, c’est une ligne, elle n’a donc pas de surface. 
Le deuxième exemple que je vais citer est dû à Joël de Rosnay, un des responsables de l’Institut Pasteur. Il a écrit un livre ayant pour titre : « Je cherche à comprendre les codes cachés de la nature. Il évoque dans ce livre les lois qui font que la nature fonctionne et conclut que les avoir comprises le dispense de Dieu. Voici un extrait de son livre : 
« Avec ce livre, j’espère avoir attiré l’attention des lecteurs sur l’espoir que représente pour l’humanité la compréhension du sens caché de la nature, de cette unité qui réside dans les trucs de la nature et de ses codes, invisibles mais réutilisés indéfiniment. Dans la célèbre tapisserie La Dame à la licorne, du début du XVI° siècle, la beauté de l’œuvre, ses formes et ses couleurs sont immédiatement perceptibles. L’observateur en comprend aussitôt le sens. C’est ainsi que ceux qui ont le don ou la chance de croire en une entité supérieure, immanente ou transcendante, voient l’univers et le monde autour d’eux. Comme s’ils contemplaient La Dame à la licorne, les croyants ont une explication simple de l’évolution de l’humanité. Les scientifiques, eux, tentent de révéler ou de suivre les fils cachés derrière la tapisserie, pour eux la seule partie visible de l’œuvre. Ils cherchent à comprendre les astuces de l’artiste, en l’occurrence les tours de la nature. » 
Dans sa métaphore, il n’a pas l’air d’avoir compris que la nature n’est pas l’artiste mais la tapisserie. Pour la nature il a oublié l’artiste. 
Pour bien comprendre le peu de rigueur de ses raisonnements, voici un exemple. Il explique qu’il a fait des mesures dans une boîte de Pétri. Comme le lecteur ne sait pas forcément ce que c’est, il l’explique en disant : « Une boîte de Pétri est un récipient circulaire ». Voilà qui est curieux car un récipient est un volume et le cercle n’en est pas un. 
Ces deux exemples de scientifiques qui veulent démontrer  que l’on n’a pas besoin de Dieu me laissent pantois. Posons-nous alors la question : que fait la science ? 
Prenons un exemple, Newton. La légende veut que, dormant sous un pommier, il reçut une pomme et se demandant pourquoi elle était tombée, comprit que les masses s’attirent. Il entreprit alors une série d’expériences qui le conduisirent à trouver la loi d’attraction universelle qui dit que la force d’attraction entre la Terre et la Lune, par exemple, est égale à un coefficient (que l’on appelle constante d’attraction universelle) multiplié par la masse de la Terre et par la masse de la Lune et divisé par le carré de la distance entre les centres de la Terre et de la Lune. C’est ce qu’on appelle un modèle comportemental, c'est-à-dire, une expression qui indique comment s’attirent deux masses, mais ne dit pas pourquoi elles s’attirent .Et il en est toujours ainsi. La science explique le toujours comment la nature fonctionne mais jamais pourquoi il en est ainsi. Elle ne peut en aucun cas démontrer l’inexistence de Dieu. Quelle est alors la réaction d’un scientifique, où le conduit la science ? A deux attitudes diamétralement opposées. 
La première est une attitude d’une très grande modestie. Plus on append de choses et plus on découvre l’immensité de son ignorance. Je citerai l’exemple d’André Blanc Lapierre, Président de l’Académie des Sciences, qui a poussé la modestie jusqu’à demander à un des professeurs de lui faire un cours. Je citerai également Louis de Broglie, prix Nobel de physique, père de la mécanique ondulatoire, que j’ai eu comme professeur et qui était d’une modestie exemplaire devant ses élèves. 
La deuxième est une attitude d’une très grande autosuffisance, d’un orgueil démesuré. J’ai même vu un prix Nobel de médecine l’avouer dans son livre  « Sur la nature et au-delà ». L’orgueil n’est-il pas, d’ailleurs, ce que l’on nomme le pécher originel ?"
Alors partons du tout début : 


Sur le plan chronologique, il y a 13,7 milliards d'années, il y eu tout d'abord le Big Bang.
Puis la formation de notre système solaire, et donc de la Terre, il y a 4, 55 milliards d'années; elle n'était pas très accueillante et sans vie, mais avec une intense activité sismique et vulcanologique. Puis notre planète va très lentement se refroidir et une partie de l'eau qu'elle contient va se condenser dans l'atmosphère et une importante couche nuageuse va se former autour du globe. Si bien que dans les océans, protégée des rayons ultraviolets par la couche nuageuse, la "vie" va apparaître, peut être d'abord dans le sous-sol avant de remonter à la surface de la planète. 
Il y a environ - 3,85 milliards d'années, la vie a progressé sous la forme d'organismes composée d'une seule cellule ou procaryote, équivalents des bactéries, protégées des attaques extérieures comme les pluies de météorites, la lave ou les rayons ultraviolets.  


Ensuite il y a 3 milliards d'annéesdu stade unicellulaire, la vie est passée à un stade plus complexe dit pluri-cellulaire (à plusieurs cellules), grâce à des algues bleues qui se sont développées et ont  produit de l'oxygène par photosynthèse. Oxygène à l'origine de la couche protectrice d'ozone autour de la Terre. 
Puis il y a 2,1 milliard d'années, au Gabon ont été découverts les premiers eucaryotes : des organismes dont les chromosomes sont protégés dans un noyauA partir des eucaryotes, la vie dans les mers va s'accélérer, se multiplier, disparaître, se reformer différemment et s'enchaîner à un rythme plus soutenu. 



Entre - 600 et - 544 millions d'années d'abord sous la forme d'organismes mous, sans squelette (les traces qui nous en parviennent sont des empreintes laissées sur le fond de sédiments : sortes de méduses, coraux mous. 
Vers 530 millions d'années, certains de ces organismes mous vont se solidifier, mais aussi disparaître en quelques millions d'années. 
Il y a 440 millions d'années, la première extinction de masse a eu lieu.  
Vers - 420 millions d'années, des vertébrés vont commencer à coloniser les océans et différentes sortes de poissons vont évoluer, avec ou sans mâchoire, dotés d'une carapace, puis disparaître. 
Vers - 410 millions d'années, la vie animale et végétale va sortir de l'eau. Les plantes d'abord vont pousser  à proximité de l'eau, puis s'en affranchir en développant des racines. Les premiers animaux à se déplacer sur terre semblent être des arthropodes (famille des scorpions), des acariens et d'autres insectes que l'on a retrouvé dans des couches géologiques. 

premières plantes

premiers animaux

Il y a 375 millions d'années vont apparaître des modifications sur le squelette de certains poissons : d'abord des débuts de pattes qui vont apporter un avantage décisif pour se déplacer dans un environnement boueux et saturé de morceaux de plantes. 
Il y a 365 millions d'années, deuxième extinction de masse (fin du Dévonien) où de nombreuses espèces vont  disparaître.
Vers - 360 millions d'années, dans un temps où tous les continents sont réunis en une unique masse continentale, vont apparaître des sortes de reptiles, capables de se déplacer et de coloniser les terres émergées, . 
Il y a 250 millions d'années, troisième extinction de masse, avec disparition de 90% des espèces. 
Il y a 230 millions d'années, les premiers mammifères sont apparus. 

premier ancêtre des mammifères, petit animal de 10 à 11 cm de long de la taille d'un rat, à sang chaud et et avec des poils et qui devait se nourrir d'insectes 

Vers - 200 millions d'années, une baisse du niveau des eaux, une énorme explosion volcanique ou un événement extra-terrestre sont peut-être à l'origine de la quatrième extinction en masse. Les océans se vident et seuls quelques reptiles survivent. Les continents commencent à s'écarter progressivement les uns des autres, séparant ou isolant des espèces qui vont évoluer différemment. C'est le temps des dinosaures qui vont dominer la Terre pendant plus de 160 millions d'années. Ils occupent le terrain avec les crocodiles, les serpents et les lézards. Toutefois entre les pattes des gros dinosaures, des mammifères, ancêtres des humains, de la taille d'un rat vont trouver une niche écologique.


Tyranosaure

Il y a 65 millions d'années, une intense activité volcanique et une énorme météorite qui heurte la Terre au Yucatan (Mexique actuel) vont avoir raison des dinosaures géants et d'un grand nombre d'espèces. C'est la cinquième extinction de masse (limite Crétacé tertiaire) qui va éradiquer 70% des espèces. Ensuite les mammifères vont prendre possession du terrain en 10 millions d'années et conquérir de nombreuses niches écologiques, en multipliant les espèces et croître en taille. 
Vers - 60 millions d'années, on retrouvre les premières traces de primates ou protoprimates. Le plus ancien a été découvert dans le sud du Maroc. D'un poids estimé de 120 grammes, il ne laissait pas présager de la diversité et de la taille de l'évolution de cette famille.


Pendant ce temps, l'homme prend son temps, les premiers hominidés datent de - 7 millions d'années. Le titre de plus ancien hominidé est actuellement détenu par Toumaï qui vivait dans l'actuel Tchad et son nom est bien trouvé, il veut dire "Espoir de vie" dans un dialecte tchadien. 

Hominidé

Les Australopithèques : - 4,2 Millions d'années à - 2 Millions. Leur cerveau était peu volumineux. Leur locomotion associait de la bipédie et une très bonne capacité à grimper aux arbres. Notre lignée humaine est probablement issue d'une forme gracile d'Australopithèque entre 2 et 3 Millions d'années. La comparaison des crânes entre mâles et femelle montre un fort dimorphisme sexuel
Lucy : - 3 Millions d'années. Découverte d'Yves Coppens (1974), le célèbre paléontologue français = jeune femme de l'espèce Australopithecus afarensis. Age = 25 ans; capacité crânienne = 450 cm3; taille : 1,10m; poids = 30kg. Elle était végétarienne et bipède permanente, mais avec des capacités à grimper aux arbres. Elle savait se servir d'outils.
Néanderthal : - 430000-26000 il est né en Europe et est contemporain d'Homo Sapiens; ils ont vécu 50 000 ans côte à côte et s'il n'est pas son ancêtre, il y eu des croisements entre les 2 espèces (3% du patrimoine génétique de l'Homme moderne provient de Neandertal). Il mesurait en moyenne 1m 65; sa boite crânienne était 10% plus grande que celle de Sapiens. Il a vécu à l'époque inter-glaciaire dans des conditions polaires. Il fut le plus robuste et le plus téméraire des hominidés. Véritable homme des bois,  vêtu de peau de bête, à la carrure et la démarche imposante ; alors qu'il ne connaissait pas la lance, il se battait avec des armes en pierres et devait donc approcher de près ses proies. Malgré tout il a osé s'attaquer aux gros cervidés de 200 kilos, aux bisons d'1 tonne, aux rhinocéros de 3 tonnes, aux mammouths, aux ours des cavernes, aux fauves les plus féroces. Il enterrait ses morts et certaines tribus étaient cannibales. Pas assez nombreux, (et donc avec de la consanguinité qui l'a affaibli) et malgré sa robustesse, il a disparu sous la pression du représentant européen de Sapiens, l'Homme de Cro-Magnon.
Homo Sapiens = Homme moderne et même si nombreux sont encore les chrétiens qui croient comme il est écrit dans la Genèse, que l'Homme né du souffle divin est apparu il y a 6 000 ans en six journées de vingt-quatre heures, en bon fils du siècle des Lumières et grâce aux travaux scientifiques de Charles Darwin au XIXe siècle et aux récentes découvertes en paléo-anthropologie, la Science n'est pas Chrétienne, l'origine de l'espèce humaine s'étendant en réalité sur plusieurs millions d'années, comprend de 15 à 20 espèces pré-humaines et humaines. 
Les premiers pas sur Terre de Sapiens ont eu lieu il y a environ 300 000 ans et depuis il a évolué. Sa capacité crânienne est  de 1100 cm3 pour les premiers sapiens à 1 650 cm3 il y a 40 000 ans pour "se retrouver" à 1400 cm3 actuellement.
Ses capacités sont différentes de celles des autres espèces d'hominidés, 
Sapiens est la seule espèce a avoir introduit dans son alimentation, en plus de la viande, du poisson, des plantes, des tubercules et du lait, jusque là réservée aux enfants.  
Il est :
- constructeur d'outils de plus en plus perfectionnés (souvent des armes) 
- artiste et nous a laissé de nombreuses fresques (Chauvet, Lascaux).
Cro-Magnon est un Sapiens et il y a des traces de sa présence en Europe il y a 35 000 ans. Première découverte aux Eyzies (Dordogne). Il avait approximativement un physique identique au nôtre mais des os un peu plus épais que les nôtres et un cerveau plus important en capacité. De grande taille, il mesurait entre 1,70 m et 2 mètres; sa durée de vie maximum était de 35 ans. On lui attribue une importante production artistique (Chauvet, Lascaux, Altamira). Il avait une certaine maîtrise de la chasse avec la fabrication d'armes de jets. Contemporains des néanderthaliens, a été témoin, voire acteur de leur disparition. Dans le génome individuel des Sapiens, 3% provient des néanderthaliens, mais il n'y a pas de rapport de descendance entre Sapiens et Néanderthal.

Nous sommes maintenant les seuls représentants sur Terre de l'espèce humaine,  les autres espèces d'hominidés comme Néanderthal, Homo Floresiensis, Homo Dénisova, ont disparu.
Sédentarisation de Sapiens. Elle remonte à - 12000 ans et correspond au Néolithique ou nouvel âge de la pierre taillée, avec le développement de l'Agriculture, la domestication des animaux et la mise en place d'une économie communautaire d'abord familiale organisée en tribu, puis en village autour d'un pouvoir central garant de la sécurité et de la survie.
Avec l'apparition de l'écriture - 5500 ans en Mésopotamie (Sumer) puis en Egypte (Hiéroglyphes : - 5250 ans), on entre de plein pied dans l'Histoire.
A partir de l'âge de bronze , -3700/ -2800 ans, puis de l'âge de fer, - 2500 ans, en façonnant des armes en série solides et efficaces, Sapiens s'est développé en détruisant tout ce qui peut le gêner, la Nature et autrui en particulie; c'est un tournant qui sans doute l'amènera un jour à sa perte.
François René de Chateaubriand. Son Génie du christianisme par ces temps incertains, le lire ou le relire ne saurait être une mauvaise chose. L'auteur lui même l'a résumé en ces termes : « De toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde moderne lui doit tout, depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites, depuis les hospices, bâtis pour les malheureux, jusqu'aux temples élevés par Michel-Ange et décorés par Raphaël. Il n’y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte ; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l'écrivain et des moules parfaits à l'artiste. »  
Paléontologie = science qui étudie les fossiles des êtres vivants.
Anthropologie = science qui étudie l'être humain sous tous ses aspects, à la fois physiques (anatomiques, morphologiques, physiologiques, évolutifs) et culturels (social, religieux, psychologiques, géographiques, etc.). 
Sources
CNRS : L'origine et la radiation des primates, la place des hominoïdes (Jean Jacques Jaeger); Dossier évolution; La vie est belle et Le Livre de la Vie (Stephen Jay Gould); Science et Vie - Hors série - La terre cette inconnue - juin 2015.

DIEU, L’EGLISE ET LA SCIENCE PAR JEAN-MARIE ESCANE : conférence de Juillet 2019 à Torreilles (66).

jeudi 15 mars 2018

Douleurs postérieures d'épaule par conflit postéro-supérieur et autres douleurs chez les sportifs de lancer en Athlétisme


Un conflit postéro-supérieur d'épaule est une lésion d'usure progressive de la face profonde du tendon supra-épineux contre la glêne de l'omoplate et le bourrelet (labrum) postero-supérieur. Il ne survient qu'en position d'armé du bras et se rencontre plus spécialement chez les lanceurs de javelot. Toutefois et plus généralement, la problématique au niveau de l'épaule est une équation impossible à résoudre, celle d'une asymétrie de la force musculaire en faveur des rotateurs internes qui crée un important déséquilibre que les rotateurs externes et le tendon du long biceps ne parviennent pas à résoudre, laissant ainsi les tubérosités (grande et petite) de la tête humérale venir se fracasser sur des formations ostéo-ligamentaires antéro-supérieures et ou antéro-internes, en créant des lésions d'impaction sur les tendons de la coiffe et leurs bourses, qui peuvent aller jusqu'à la rupture tendineuse chez les lanceurs de javelot, poids et disque et des lésions en distraction (étirement) chez les lanceurs de marteau. Equation impossible à résoudre, parce que la gestuelle répétitive des lancers entraîne un développement excessif des rotateurs internes d'épaule,  phénomène à la fois adaptatif et indispensable pour l'exécution du bon geste technique, mais qui va s'avérer profondément délétère dès la première primo-blessure qu'il va falloir s'efforcer de prévenir  par des examens isocinétiques répétés des rotateurs d'épaule et une évaluation clinique régulière du complexe articulaire scapulo-huméral et scapulo-thoracique et celui du rachis cervical en particulier des étages C3/C4 et C4/C5 dont les nerfs rachidiens qui s'en échappent, assurent la commande sensitive-motrice de l'épaule, ainsi qu'une évaluation clinique des nerfs supra-épineux qui innerve les muscles supra et infra-épineux et long thoracique de Charles Bell qui innerve le muscle grand dentelé de l'omoplate.



Mécanisme lésionnel d'un conflit postero-supérieur d'épaule (CPS)


La répétition de milliers de gestes avec armé du bras chez les lanceurs en Athlétisme et tout spécialement chez les lanceurs de javelot surmène la capsule antérieure de l'épaule et ses éléments de renforcement capsulaires: les ligaments gléno-huméraux, créent des lésions de frottement sur la face profonde du tendon du supra-épineux et du labrum postéro-supérieur et finit par provoquer inéluctablement des douleurs postérieures d'épaule chroniques en rapport avec un conflit postéro-supérieur d'épaule.


Lésions

Pour les profanes, rappelons qu'un conflit correspond au coincement de parties molles: tendons, nerfs, artères, etc, entre deux parties dures, généralement ostéo - fibreuses. En l'occurence, le conflit postéro - supérieur d'épaule qui ne survient qu'en position d'armé du bras. Dans cette position physiologique, la face profonde du tendon du muscle supra-épineux et le bourrelet glénoïdien (labrum) se retrouvent  coincés entre le trochiter  (grosse tubérosité) de la tête humérale et la cavité glénoïde de l'omoplate, la répétition du geste d'armé du bras étant à l'origine de ces lésions de frottement : tendinopathie profonde pour le supra - épineux, désinsertion ou déchirement du labrum postéro-supérieur.





Le diagnostic 
Le diagnostic de ses douleurs postérieures d'épaule est à la fois clinique et paraclinique.
Clinique: 

Accentuation des douleurs au testing en position d'armé du bras debout et poussée vers l'avant par l'examinateur de la tête humérale (TH); disparition de ces douleurs en position couchée par poussée inverse vers l'arrière de la TH (relocation test de Jobe).
Signes associés: positivité de la manoeuvre de Jobe (testing du supra-épineux) et des tests de Neer, Hawkins et Yocum
Il est également recommandé en début d'examen de bien analyser la statique et la dynamique de l'omoplate qui est souvent dyskinétique.
A noter l'absence de signes cliniques d'instabilité: sulcus signe sous acromial, appréhension test +++.


Douleurs à l'armé du bras


Relocation test de Jobe (B) fait disparaître les douleurs


Test de Jobe

Analyse de la statique et dynamique de l'omoplate

Paracliniques
Radiographies de face et de profil. Le profil glénoïdien de Bernageau cherche à mettre  en évidence des lésions d'usure (inconstantes) du rebord postérieur de la glène.
Echographie des tendons de la coiffe à la recherche de lésions de tendinopathie du supra -épineux.
Arthro-scanner à la recherche de lésions du labrum et parfois du cartilage ou de l'os.
Place de l'arthroscopie
En cas de négativité des examens para-cliniques, le recours à une arthroscopie exploratrice est recommandée par la plupart des spécialistes de l'épaule, afin de mettre en évidence les lésions intra-articulaires (face profonde du supra-épineux, du labrum, de la capsule antérieure et des ligaments gléno-huméraux).
La prise en charge
Elle est médicale si les lésions sont peu évoluées: arrêt temporaire des activités sportives pendant quelques mois, modification de la gestuelle sportive (raccourcissement du geste?), kinésithérapie, une ou deux infiltrations intra articulaires de corticoïdes sous contrôle radiographique.
Chirurgicale sous arthroscopie quand il s'agira de diagnostiquer et traiter des lésions intra articulaires (bourrelet, coiffe, ligaments) sans agresser les parties molles, par de minimes incisions (moins de 1 cm par incision).
Elle peut consister à effectuer une retente antérieure et inférieure ligamentaire des ligaments gléno-huméraux, un débridement de la face profonde du supra épineux et ou de réparer un bourrelet postéro-supérieur déchiré ou désinserré.
Certaines équipes ont proposé d’associer une glénoplastie (en particulier pour régulariser les éventuelles excroissances osseuses de la glène).
Les suites opératoires habituelles:
L’anesthésie est habituellement mixte (loco régionale et générale).
La durée d’hospitalisation est de 24 heures.
Les fils sont résorbables.
Les pansements sont fait pendant une quinzaine de jours environ.
Les cicatrices sont protégées de l’eau (pour la douche) pendant environ 8 jours.
Le bras est gardé en écharpe deux à trois semaines.
Pour ceux qui travaillent, l’arrêt de travail est de 5 à 8 semaines en fonction en particulier du métier exercé par le patient.
La rééducation commence à la fin de la 6° semaine et la reprise du sport entre trois et six mois post opératoires.
Résultats de la chirurgie
La chirurgie à un bon résultat sur la douleur (environ 90% de bons résultats).
Rappelons que dès 1985, débridement chirurgical et régularisation des lésions de la face profonde du sus-épineux, avait été proposé par ANDREWS. Dans sa série, 76% avait pu reprendre leur sport au même niveau, 9% à un niveau inférieur et 15% avaient été incapables de reprendre quelque sport que soit.
L Favard, Ch Lévigne, G Walch sur 36 athlètes opérés avec un suivi compris entre 19 et 123 mois (suivi moyen de 47 mois) ont noté:
- reprise à bon niveau: 18/26 (69%)
- reprise à un niveau inférieur: 6/26 (23%)
- déçus : 2/26 = 8%
Conclusion
Le conflit postéro supérieur est une pathologie des Lanceurs : javelot en Athlétisme, mais aussi au base-ball (pinchers), tennis (service), hand, volley, basket, badmington, etc. Il doit être évoqué de principe chez eux, devant des douleurs d'épaule postérieures ou mal systématisées. 
L'examen clinique et les examens paracliniques, entre les mains d'un praticien spécialisé, conduiront rapidement au diagnostic, pour une prise en charge la plus adéquate possible.
Le traitement sera toujours médical dans un premier temps; en cas d’échec, une intervention chirurgicale sous arthroscopie sera décidée par un spécialiste de l’épaule. 

En prévention
Comme la reprise du sport au même niveau qu’en pré opératoire n’est possible que dans 70% des cas environ, peut être faudrait-il se poser la question, au moins dans le Lancer de Javelot en Athlétisme, tout comme au Base-ball, de limiter le nombre de lancers à l'entraînement et d'observer 3 mois d'arrêt par année sportive afin de préserver au mieux l'intégrité de la fonction de l'épaule et éviter ainsi le recours à une chirurgie réparatrice qui ne donne pas 100% de résultats favorables pour une reprise du lancer de javelot à haut niveau.
Autres douleurs d'épaule chez les Lanceurs, beaucoup plus fréquentes que le CPS pour les deux premières: les douleurs projetées d'origine vertébrale cervicale C3/C4 où C4/C5, les conflits antérieurs d'épaule (antéro-supérieur et antéro-interne), la dysfonction de la 1ère côte. 
Autres possibilités non envisagées ici, les atteintes nerveuses des nerfs supra-épineux et long thoracique (grand dentelé) de Charles Bell par étirement brusque ou par micro -traumatismes répétés.


Une vue latérale de l’articulation gléno-humérale, tirée de l' ATLAS D’ANATOMIE PROMÉTHÉE permet de voir de haut en bas:
- la voûte ostéo-ligamentaire acromio-coracoïdienne sur laquelle viendra frotter le tendon du supra épineux en cas d'ascension de la tête humérale qui ne reste plus centrée en face de la cavité glénoïde de l'omoplate.
- les bourses séreuses (en vert sur le schéma) sous acromiale impliquée dans le conflit antéro-supérieur et sous coracoïdienne, impliquée dans le conflit antéro-interne. Ces bourses et leur liquide synovial facilitent le glissement de la nappe tendineuse des tendons de la coiffe de l'épaule.
- le faible espace sous acromial et rétro-coracoïdien. En cas de réduction de ces espaces, il y a risque de conflit contre les surfaces dures ostéo-ligamentaires et danger pour les bourses séreuses et les tendons.
Si toutefois il n'y avait chez les Lanceurs que le conflit postéro-supérieur (CPS) d'épaule, ce serait véritablement trop simple. En effet le conflit postéro-supérieur s'accompagne toujours de douleurs projetées dans l'épaule d'origine vertébrale cervicale C3/C4 et où C4/C5 dont la prise en charge doit être concomitante au CPS et surtout on rencontre davantage et tout spécialement chez les jeunes lanceurs avec armé du bras, d'autres problèmes douloureux, cette fois-çi latéraux où antérieurs, liés à de l'hyperlaxité gléno-humérale, fréquente chez beaucoup de lanceurs de javelot, et aux étirements capsulo-ligamentaires antérieurs répétés de la tête humérale en rapport avec la gestuelle technique du javelot. Ces deux facteurs, source d'instabilité gléno-humérale par ascension de la tête humérale sont responsables d'un pseudo-impingement syndrom, qui voit le tendon supra épineux et la bourse sous acromiale venir se frotter contre la voute fibreuse acromio-coracoIdienne où contre un bec acromial agressif. La clinique de ce syndrome, est celle d'un conflit antérieur d'épaule (antéro-supérieur où antéro-interne), mais la démarche doit être celle de la recherche de signes d'instabilité gléno-humérale : perte de confiance dans l'armé du bras, sulcus signe, manoeuvre de l'appréhension, relocation test, tiroirs à la manoeuvre de Rodineau. Quand à la démarche thérapeutique et préventive, elle doit être celle du traitement de l'instabilité.
Un piège clinique récemment rencontré chez un jeune lanceur de marteau ne devrait pas échapper à la vigilance du clinicien placé soit devant 
des trapézalgies (douleurs postérieures) soit devant des douleurs sous claviculaires antérieures, en rapport avec une dysfonction de la 1ère côte, laquelle ne l'oublions pas, participe par son attache antérieure à la mobilité de l'épaule et sur laquelle viennent s'insérer les muscles scalènes antérieur et moyen du cou. 




premiere cote
Manipulation de la 1ère côte en antépulsion de Georges Berlinson (sur dysfonction postérieure, la plus fréquente). Autre possibilité, la manoeuvre en menton pivot, par accentuation de l'appui par le pisiforme de la main distale sur le col de la 1ère côte qui va être poussé vers l'avant, c. à dire l'inverse de la manipulation vertébrale de la jonction cervico-thoracique qui accentue l'appui sur la nuque de la main proximale.

Technique en menton-pivot d'Alain Gourjon (école Maigne et membre de la SOFMMOO)

Le diagnostic de dysfonction de la 1ère côte peut échapper même aux meilleurs si cliniquement ne sont recherchés qu'une dysfonction vertébrale C3-C4 (dont la douleur par irritation de la branche antérieure se projète également en sous claviculaire) où une dysfonction d'une des deux articulations acromio-claviculaires où sterno-claviculaires (qui font partie du complexe anatomo-fonctionnel de l'épaule et dont les évaluations cliniques dans l'hypothèse d'un syndrome de la 1ère côte sont alors vierge de tout signe de dysfonction. 

NB: Toute dysfonction acromio ou sterno-claviculaire va se traduire par des douleurs scapulo-thoraciques n'irradiant jamais dans la gléno-humérale ou le bras.


Chez les lanceurs, il y a toujours la possibilité de lésions des nerfs supra-scapulaire où grand dentelé (long thoracique) de Charles Bell, lors d'un étirement brusque ou par micro-traumatismes répétés. Ces deux atteintes nerveuses ont leurs signes cliniques propres dont des douleurs et une maladresse où une faiblesse du geste technique.


Nerf de Charles Bell