Avis à lire par tous les lecteurs:

Les premiers articles du blog "Un médecin du sport vous informe" datent de 2013, mais la plupart sont mis à jour pour pouvoir coller aux progrè médicaux. Ce blog inter-actif répond à la demande de nombreux confrères, kinésithérapeutes, étudiants en médecine et en STAPS, patients et sportifs. Il est le reflet de connaissances acquises tout le long de ma vie professionnelle, auprès d'enseignants remarquables, connaissances sans cesse actualisées que je me suis efforcé de rendre accessibles au plus grand nombre par le biais d’images trouvées sur le Net, images qui sont devenues par la force des choses, la propriété intellectuelle de tous; si cela dérange, ces images seront retirées.

Certains articles peuvent apparaître un peu plus polémiques que d'autres et indisposer, mais il n'est pas question pour l'auteur de tergiverser ou de se taire, quand il s'agit de problèmes d'éthique, en particulier en matière de dopage et quand la santé des sportifs est en jeu, compte tenu du nombre élevé de blessures liées au surentraînement et à une pratique imbécile d'une certaine musculation, qui n'est plus au service de la vitesse et de la force explosive utile (et non de la force maximale brute), qui sont les deux qualités physiques reines, qui ne respecte pas les règles de la physiologie musculaire et qui, au lieu d'optimiser la performance, fait ressembler certains sportifs body-buildés à l'extrême, davantage à des bêtes de foire gavées aux anabolisants, qu’à des athlètes de haut niveau.

Ce blog majoritairement consacré à la traumatologie sportive, est dédié à mes maîtres les Prs Jacques Rodineau, Gérard Saillant et à tous les enseignants du DU de traumatologie du sport de Paris VI Pitié Salpétrière et en particulier aux docteurs Jean Baptiste Courroy, Mireille Peyre et Sylvie Besch. L'évaluation clinique y tient une grande place: "la clinique, rien que la clinique, mais toute la clinique" et s'il y a une chose à retenir de leur enseignement, c'est que dans l'établissement d'un diagnostic, l'examen clinique, qui vient à la suite d'un bon interrogatoire, reste l'élément incontournable de la démarche médicale. Toutefois dans le sport de haut niveau et guidé par la clinique, l'imagerie moderne est incontournable : radiographie conventionnelle, système EOS en trois dimensions pour les troubles de la statique rachidienne, échographie avec un appareillage moderne et des confrères bien formés, scanner incontournable dans tous les problèmes osseux et enfin IRM 3 Tesla, le Tesla étant l'unité de mesure qui définit le champ magnétique d'un aimant; plus le chiffre de Tesla est élevé et plus le champ magnétique est puissant ("à haut champ") et plus les détails des images sont fins et la qualité optimale.

Hommage aussi au Pr Robert Maigne et à son école de médecine manuelle de l'Hôtel Dieu de Paris ou j'ai fais mes classes et actuellement dirigée par son fils, le Dr Jean Yves Maigne. Je n'oublie pas non plus le GETM (groupe d'étude des thérapeutiques manuelles) fondé par le Dr Eric de Winter et ses enseignants, tous des passionnés; j'y ai peaufiné mes techniques et enseigné la médecine manuelle-ostéopathie pendant 10 années.

Dr Louis Pallure, médecin des hôpitaux, spécialiste en Médecine Physique et Réadaptation, médecin de médecine et traumatologie du sport et de médecine manuelle-ostéopathie, Pr de sport et musculation DE, ex médecin FFRugby et USAP Perpignan, Athlé 66, comité départemental 66, ligue Occitanie et Fédération Française d’Athlétisme, médecin Etoile Oignies Athlétisme.

mercredi 15 janvier 2025

Tout traumatisme de la main et du poignet, même le plus bénin en apparence,  très souvent consécutif à une chute sur le talon de la main, est susceptible à court, moyen et long terme, de laisser des séquelles douloureuses et enraidissantes capables de retentir considérablement non seulement dans la vie professionnelle ou sportive (vélo, sports de raquettes, de ballons, de combat, etc.) mais aussi dans la vie de tous les jours. Cela doit inciter le traumatisé à consulter au plus vite avec l'accord de son médecin traitant (sans passer par un service d'urgence généraliste), un service d'orthopédie spécialisé SOS Main tellement la prise en charge de ces traumatismes ou micro-traumatismes est singulière et nécessite des compétences et un savoir faire très spécifique. S'il y a une lésion à ne pas négliger jusqu'à preuve radiologique du contraire, c'est la fracture de l'os scaphoïde du poignet et trois autres lésions, également d'apparence bénigne, mais toutes aussi lourdes de conséquences: les entorses scapho-lunaires et à un degré moindre pyramido-lunaires, par rupture de l'un ou l'autre des deux ligaments intrinsèques de la 1ère rangée du carpe, mais aussi la désinsertion du ligament triangulaire du poignet sur son versant ulnaire (interne). 


Le poignet 
Il est délimité en haut par l'extrémité inférieure de l'avant bras et en bas par la base des 5 métacarpiens et on lui distingue 2 articulations: la radio et la médio carpienne. Sur le poignet s'insère de nombreux tendons, tandis que d'autres ne font que le traverser pour aller sur la main.
La main 
Elle se compose:
1- de 4 types d'articulation: les métacarpo phalangiennes (AMP), les inter-phalangiennes proximales (IPP) et distales (IPD) et la trapézo métacarpienne pour le pouce. Ces différentes articulations sont stabilisées latéralement par des ligaments collatéraux et sur l'avant par la plaque palmaire au niveau de la base des deux  premières  phalanges. 


2- d'une musculature intrinsèque:
- lombricaux
- interosseux
- muscles thénariens pour la mobilité du pouce
- muscles hypo-thénariens pour la mobilité du 5ème doigt.
3- d'une musculature extrinsèque pour la flexion et l'extension des doigts et des tendons extrinsèques coulissant dans des gaines fibreuses .


1/ FRACTURES DU SCAPHOÏDE
Le Scaphoïde, os très mal vascularisé, est cravaté par des ligaments allant du radius au grand os et qui accrochent la fracture entravant sa consolidation.
La fracture du Scaphoïde doit être évoquée de principe chez un sportif ( sports de combat, sports collectifs, déséquilibre et chute de vélo et de moto) devant tout traumatisme du poignet avec chute sur le talon de la main, poignet en extension entraînant un poignet gonflé sur son versant latéral et douloureux et sans attendre la confirmation radiologique qui peut être retardée parfois jusqu'au 30 ème jour (ne pas hésiter à demander un Scanner ou une échographie).
Après glaçage et immobilisation dans un pansement compressif il faut orienter le blessé vers un service SOS Main surtout si 3 signes très évocateurs de fracture sont présents:
1- la douleur provoquée à la pression de la tabatière anatomique. 
2- le télescopage douloureux de la colonne du pouce.
3- la palpation douloureuse du tubercule antérieur du S. sur la face palmaire du poignet.
Les 4 incidences radiographiques de Schneck qui déroulent le scaphoïde vont préciser le siège de la fracture: col, pôle supérieur ou inférieur; le trait de fracture horizontal, oblique ou vertical et l'importance du déplacement. Attention sur la radio de face, on ne voit pas la fracture.
Si la lésion est stable elle sera traitée orthopédiquement par immobilisation plâtrée d'au moins 3 mois qui prendra le coude les 1ers 45 jours.
Les fractures instables, bénéficieront d'un vissage chirurgical en compression par une vis d'Herbert.
La pseudarthrose du scaphoïde de traitement décevant est la complication à redouter en cas de retard diagnostique ou de prise en charge inadaptée en milieu non spécialisé.
Il y a aussi possibilité de lésions ligamentaires associées (scapho ou pyramido-lunaires) à une fracture du scaphoïde avec déstabilisation du carpe potentielle.

Fracture du scaphoïde

Pseudarthrose du scaphoïde
                                 

Vissage en compression du scaphoïde par une vis d'Herbert

Note au lecteur: nous conseillons, pour une information plus complète, de lire l'article du blog consacré spécifiquement  aux fractures et pseudarthroses du scaphoïde.
N.B.: ce qui se rapproche le plus cliniquement d'une fracture du scaphoïde, c'est une fracture articulaire non déplacée de l'apophyse styloïde du radius (fracture cunéenne externe) de traitement orthopédique. Anatomiquement les deux lésions sont très proches et les trois signes d'examen d'une fracture du scaphoïde: douleurs exquises au fond de la tabatière anatomique, à la pression du tubercule antérieur et au télescopage de la colonne du pouce sont présents dans une fracture cunéenne externe du poignet. Mais si l'on décale un tant soit peu le point de pression vers le haut, on déclanche également une douleur exquise sur l'apophyse styloïde et c'est finalement l'imagerie (radios et scanner si le trait de fracture est peu net) qui va préciser la lésion et dicter la conduite à tenir.

Fractures cunéennes externes: le trait de fracture détache la styloïde radiale dont le déplacement est souvent peu important. 

2/ LES ENTORSES INTRINSEQUES (scapho-lunaire, pyramido-lunaire, ligament triangulaire) DU POIGNET

                                            
Les entorses intrinsèques du poignet constituent un diagnostic d'élimination (avant tout penser à une fracture du SCAPHOÏDE+++ qui est parfois associée à une entorse intrinsèque). Le mécanisme lésionnel est celui d'une chute sur la paume de la main avec poignet en hyper extension. L'imagerie (radiographies et arthrographie) est indispensable au diagnostic.
La plus fréquente et la plus grave, parce que rapidement arthrogène, des entorses intrinsèques du poignet est l'entorse Scapho - Lunaire: le poignet est tuméfié, la douleur est dorsale et latérale avec sensation d'instabilité et de ressaut lorsqu'on le mobilise: signe du "ballottement" et test de Watson (ce test est effectué en exerçant une pression sur la face palmaire du pôle distal du scaphoïde et en mettant la main en inclinaison radiale. Normalement le scaphoïde fléchit en inclinaison radiale. En faisant se test on bloque ce mouvement et on reproduit un ressaut douloureux car la flexion du scaphoïde se produit de façon brutale à la fin de la manoeuvre). 
Les radiographies de face mettent en évidence un écart scapho lunaire supérieur à 3 mm avec horizontalisation du scaphoïde; de profil le Semi Lunaire est basculé en arrière en DISI. L'arthrographie visualise la lésion ligamentaire. 



L'autre forme clinique est l'entorse Luno - Pyramidale avec bascule vers l'avant en VISI du Semi- Lunaire sur les radiographies du poignet de profil.
Conduite à tenir
Devant un poignet tuméfié, douloureux et instable, le mieux est d'orienter le blessé vers un service SOS Main hospitalier ou privé qui prendra en charge de la manière la plus adéquate ce poignet douloureux aiguë avec au préalable la mise en évidence de la lésion par un arthro-scanner qui est l'examen le plus performant ou mieux par une arthroscopie exploratrice++. 
Le traitement en aiguë est affaire de chirurgien hyperspécialisé++ et consistera soit en la pose d'une immobilisation plâtrée de 6 semaines, soit à suturer chirurgicalement la lésion en fonction des données personnelles du patient sédentaire, sujet actif, travailleur manuel, sportif de haut niveau.
Attention, il faut savoir qu'en cas de retard diagnostique, le traitement tardif d'une instabilité chronique du poignet est décevant+++; aussi le plus rapidement possible après 1 traumatisme du poignet , il ne faut pas hésiter à consulter 1 chirurgien spécialisé et faire une arthroscopie exploratrice+++ qui visualisera une ou plusieurs lésions ligamentaires intrinsèques du poignet et sera suivie d'une réparation ligamentaire +++ qui alors aura les plus grandes chances de réussite.
En conclusion: 
Pour Didier Fontès, seule une prise en charge précoce et adaptée de ces lésions permet d’envisager une restitution optimale du poignet traumatisé. Un examen clinique spécialisé, un bilan radiographique poussé (le plus souvent un arthroscanner) et un traitement souvent chirurgical le plus précoce sont les meilleures garanties d’un résultat fonctionnel satisfaisant. Le traitement est d’autant plus lourd que le stade lésionnel sera plus avancé : un brochage sous arthroscopie pourra être indiqué dans les formes vues tôt mais des gestes de scaphoïdectomie et d’arthrodèse partielle pourront s’avérer nécessaires, sources de séquelles qui, la plupart du temps, auraient pu être évitées par un diagnostic précoce et un traitement adapté.
Entorse du ligament triangulaire
Le mécanisme lésionnel d'une désinsertion traumatique isolée du ligament triangulaire du poignet est le plus souvent une chute vers l’arrière sur le talon de la main positionnée en pronation et inclinaison cubitale. Sa traduction clinique correspond à un poignet discrètement tuméfié et douloureux sur son versant cubital et parfois instable accompagné de claquement. Même si le traumatisme est en apparence peu important, il faut se dépêcher de l’adresser à un chirurgien spécialisé SOS Main, tellement son diagnostic qui relève spécifiquement d’une exploration par arthroscopie et sa prise en charge thérapeutique demande des connaissances approfondies que seul un chirurgien orthopédique spécialisé est capable de maîtriser parfaitement.


Le diagnostic
Comme indiqué en préambule, le diagnostic d’une atteinte isolée du ligament triangulaire est une affaire de chirurgiens hyperspécialisés tellement la structure du TFCC est complexe et les possibilités thérapeutiques différentes suivant que la zone lésée est bien ou mal vascularisée, c'est-à-dire avec ou sans possibilité de cicatrisation.
En aigu le blessé se présente avec un poignet légèrement tuméfié sur son versant interne ulnaire secondairement à une chute en arrière sur le talon de la main positionnée en pronation et inclinaison cubitale+++. La mobilisation douce en fin de pronation et de supination passive , coude bloqué à 90°est sensible, de même que l’inclinaison cubitale main en hyper- pronation. La palpation antérieure du versant cubital s’accompagne d’une douleur exquise qui doit alerter l’examinateur.
La positivité de ces 3 signes doit sans attendre faire orienter le blessé vers une structure spécialisée en prenant bien soin au préalable de glacer ce poignet traumatique et de l’immobiliser dans une attèle en position neutre de fonction.
C’est toutefois l’arthroscopie entre des mains bien entraînées qui reste l’examen exploratoire le plus performant avec une sensibilité et une spécificité maximale de 100% ; elle seule permet d’apprécier l’élasticité du disque articulaire et les désinsertions fovéales qui sont généralement sous estimées par les explorations radiologiques.
La thérapeutique sera:
- ou médicale si la perforation est d’origine dégénérative ou devant un simple dérangement interne: immobilisation temporaire par attelle thermo-formée, médications anti-inflammatoires, physiothérapie.
- ou chirurgicale de réparation ligamentaire ciblée par voie arthroscopique avec agrandissement optique qui autorise des gestes précis et la possibilité d’y associer un geste d’ostéotomie de raccourcissement de l’ulna si nécessaire avec comme toujours le consentement éclairé du blessé. Chirurgie suivie de cryothérapie en post opératoire immédiat et de mobilisation passive précoce.
NB: en cas d'évolution post opératoire qui n'est pas rapidement favorable (persistances de douleurs, de fourmillements, de claquements, faire à nouveau appel au chirurgien qui soit rassurera le patient soit procédera à un geste complémentaire++++. Sans tarder il ne faut pas hésiter devant un poignet douloureux post traumatique à faire une arthroscopie exploratrice+++ qui visualisera une ou plusieurs lésions ligamentaires intrinsèques du poignet et sera suivie d'une réparation ligamentaire qui alors aura les plus grandes chances de réussite+++.
Nous recommandons de lire en complément ces 2 autres articles du blog: 
1- mise au point sur les entorses intrinsèques scapho-lunaires et pyramido-lunaires du poignet.
2- désinsertion traumatique du ligament triangulaire du poignet.


3/ LES TENDINOPATHIES DU POIGNET
Les tendons sont nombreux au niveau du poignet; ils sont grêles pour la plupart et ils ont un trajet long et coudé; ils coulissent dans des tunnels ostéo- fibreux par l'intermédiaire de gaines synoviales. Tendinites et téno-synovites sont en augmentation constante et en rapport avec une hyper-sollicitation du poignet et de la main engendrée par la pratique sportive et des activités de loisir. Toutefois un certain nombre d'entre elles se rencontrent couramment et sont non caractéristiques de l'activité sportive. D'autres sont réellement liées au geste sportif. Ces tendinopathies du poignet touchent soit le tendon, soit sa gaine synoviale et les bourses séreuses. L'origine est parfois métabolique, mais le plus souvent elle est micro-traumatique par surmenage du poignet sur des formations nous l'avons dit fragiles, avec des facteurs favorisant comme l'âge (autour de 40 ans) et le dys-entraînement quantitatif et qualitatif. Ces lésions touchant de préférence le sportif amateur. Les signes cliniques se résument à une douleur localisée le plus souvent sur un des compartiments du dos de la main (tendons extenseurs ++) déclanchée par le mouvement, plus rarement sur les tendons antérieurs.
L'examen retrouve un empâtement localisé et la triade symptomatique de toute tendinopathie: douleur à la contraction résistée isométrique, à l'étirement et à la palpation.L'impotence fonctionnelle est variable (chez le sportif il y a souvent baisse de force de la prise). Le diagnostic positif est constitué par le test anesthésique qui fait disparaître la douleur; ensuite il faut éliminer les causes associées.
Ce sont des affections bénignes et la guérison peut être spontanée si arrêt du geste sportif délétère. Il faut parfois pratiquer une ou plusieurs infiltrations et corriger le défaut technique. Dans certains cas le MTP ( massage transverse profond) est la clef du problème.
Le diagnostic différentiel avec l'aide des examens complémentaires (radiographies, échographie, IRM ou arthro-scanner) c'est toute la pathologie de la main: 
- enthésopathie à hydroxy - apatite de calcium du cubital antérieur 
- ténosynovite infectieuse à staphylocoque voire à bacille de Koch 
- séquelles de traumatismes anciens et méconnus sur le ligament triangulaire et le tendon cubital postérieur à l'origine de conflit local 
- syndromes canalaires et EMG sur fractures parcellaires d'1 os du carpe 
- kystes synoviaux occultes du poignet 
- instabilité scapho ou pyramido-lunaire débutante 
- fractures de l'apophyse unciforme de l'os crochu et tendinopathie du fléchisseur du 5ème doigt et du court fléchisseur .
a/ Ténosynovite de DE QUERVAIN du 1er compartiment du poignet.
C'est une pathologie qui touche les sportifs de raquette et ceux pratiquant l'aviron, le ski, l'escrime, le tennis, la gymnastique,l'haltérophilie, le kayak.
Il s'agit d'une affection sténosante touchant les tendons du 1er compartiment du poignet le long abducteur et le court extenseur du pouce, en regard de la tabatière anatomique par surmenage local en inclinaisons répétés du poignet. 
Clinique: tuméfaction du bord externe de la tabatière anatomique; signe de Finkelstein (pouce replié sous les doigts+inclinaison cubitale); extension contrariée du pouce avec douleur proximale.

Imagerie: Radios et Echographie++ montrent un tendon et une gaine épaissis.
Traitement: infiltration locale d'un corticoïde.

La T. de De Quervain est souvent associée à la névrite de WARTEMBERG qui est une neuropathie de la branche sensitive du nerf Radial qui émerge à 9,5 cm de la styloïde radiale sur le bord externe de l'avant bras avec signe de Tinel à ce niveau, dysesthésies du bord externe qui peuvent être masqué par les douleurs de la tendinopathie et troubles sensitifs à l'effleurement de la face dorsale du pouce et de la 1ère commissure.
Traitement de la névrite de Wartemberg:
Attelle de repos qui doit éviter toute compression nerveuse+ infiltration.
En cas d'échec: neurolyse de la compression nerveuse (grande fréquence des variations anatomiques de cette région que connaissent les chirurgiens spécialisés SOS Main).
                                                       
 Névrite de Wartemberg

b/ Les autres Tendinopathies dorsales du poignet

- la tendinopathie des Radiaux du 2 ème compartiment: la douleur est plus distale sur la colonne du pouce à 3 travers de doigt de la styloïde: c'est le syndrome du croisement ou aïe crépitant.
- la tendinopathie du 3ème compartiment du long extenseur du pouce.
- la tendinopathie du 4ème compartiment de l'extenseur propre du II.
- la tendinopathie du 5ème compartiment de l'extenseur propre du V sont plus anecdotiques avec souvent anomalies musculaires sur le 4 ème et le 5 ème compartiment.
- la tendinopathie du 6ème compartiment du cubital postérieur (c'est un muscle épicondylien) par  enthésite d'insertion sur la styloide du 5ème Métacarpien. Quelque fois il peut s'agir chez le tennisman d'une rupture de la cloison interne du 6ème compartiment après mouvement brusque du poignet, douleur sur la styloïde cubitale et parfois claquement pas toujours évident de la luxation du tendon libéré .


4/ FRACTURES DE LA BASE DU PREMIER METACARPE
Les fractures de la base du 1er métacarpe surviennent toutes sur le même mode lésionnel: un mécanisme d' hyper abduction et hyper extension de la colonne du pouce.
Comme dans la plupart des traumatismes de la main et du poignet, elles doivent être prises en charge dans un service spécialisé type SOS Main sous peine de complication fonctionnelle au niveau de la 1ère commissure à type de fixation en fermeture compte tenu du positionnement en adduction du fragment distal avec retentissement sur la pince pouce index et les prises fines. Possibilité aussi de complications tardives dégénératives à type de rhizarthrose post traumatique.
Cliniquement elles se présentent sous forme d'un gonflement douloureux de la colonne du pouce souvent positionnée en adduction. Suivant la localisation du trait de fracture (radiographies de face et de profil ), on distingue:
- des fractures extra articulaires dont les formes stables seront traitées orthopédiquement après réduction par immobilisation plâtrée en position de fonction avec ouverture de la 1ère commissure.
- des fractures intra - articulaires
1- de ROLANDO

fracture de ROLANDO


2- de BENNET qui emporte le bord médial de la tête métacarpienne. 
Ce sont en réalité des fractures - subluxations (la luxation étant liée à la traction exercée par les muscles long abducteur du pouce et thénariens).
Les fractures de Bennet et de Rolando sont traitées chirurgicalement après réduction, soit à foyer fermé par broches , soit à foyer ouvert avec immobilisation de 45 jours post opératoire.                                                    

fracture de BENNET

5/ FRACTURES DES METACARPIENS DES DOIGTS LONGS


Dans ce type de fracture, le mécanisme lésionnel est celui d'un choc direct et le sport le plus exposé reste la boxe sur les métacarpiens mobiles (4ème et 5 ème métacarpe).
Sur le plan biomécanique, les mobilités diffèrent: les 2ème et 3ème métacarpe sont fixes, le 4ème est semi mobile et le 5ème métacarpien est mobile et lors de la fermeture de la main, les pulpes des différents doigts convergent vers le le tubercule du scaphoide. Cette particularité biomécanique doit être respectée au moment de prendre la décision thérapeutique qui ne devrait se faire qu'en milieu spécialisé (SOS Main).L'aspect clinique est très évocateur devant une tuméfaction du dos du carpe après impaction et point exquis à la palpation et mobilisation et compression douloureuse.
Le diagnostic de certitude est donnée par les radiographies qui vont préciser le siège (base, diaphyse, col, tête) et le déplacement.
Le traitement est affaire de spécialiste et sera soit orthopédique, soit chirurgical, en fonction du siège de la fracture et du déplacement en sachant qu'une immobilisation qui excéderait 4 semaines serait néfaste à une bonne récupération fonctionnelle, même si le cal osseux radiographique est toujours en retard.

                                   

6/ ENTORSES DU LIGAMENT COLLATERAL INTERNE (LLI) DE L'AMP (ARTICULATION METACARPO -PHALANGIENNE) DU POUCE
L'entorse grave du LLI de l'AMP par mécanisme lésionnel en abduction forcée du pouce, en plus d'être une des plus fréquentes lésions traumatiques de la colonne du pouce (rugby, hand, volley, ski) présente la particularité lorsque le ligament principal est rompu de ne pas pouvoir cicatriser du fait de la proximité de la lame aponévrotique de l'Adducteur du pouce qui recouvre le LLI et s'interpose, l'empêchant de cicatriser (lésion de Stener).

                              

Mécanisme lésionnel en abduction forcée du pouce

   
                        Lésion de Stener (interposition de l'adducteur du pouce)

Le diagnostic de gravité clinique (le testing des laxités est à proscrire car il risque d'aggraver un éventuel arrachement osseux) consiste à faire saisir et à soulever par le blessé un objet de gros volume, comme une bouteille, ce qu'il est incapable de faire, l'AMP n'étant pas stable et la 1ère commissure ne pouvant pas bien s'ouvrir. Les autre signes sont la perception par le blessé d'un craquement suivi de l'impression de déboîtement de l'AMP.

Le bilan radiographique recherchera un éventuel arrachement osseux.

Traitement: le recours à un service SOS Main est indispensable.
Une lésion bénigne sera immobilisée 15 jours + 15 jours supplémentaires pour la rééducation. Une entorse grave non déplacée sera immobilisée entre 30 et 45 jours + 15 jours de rééducation. Une entorse grave avec déplacement sera opérée + plâtre post opératoire de 30 jours + rééducation de 15 jours. En cas de prise en charge inadaptée, la colonne du pouce ne sera pas fonctionnelle.
7/ ENTORSES DES DOIGTS LONGS (IPP et IPD)
Les entorses des doigts longs sont des lésions des ligaments collatéraux des IPP (inter-phalangienne proximale) et IPD (inter-phalangienne distale) qui assurent la stabilité latérale et sont composés d' un ligament principal tendu en flexion et d' un ligament accessoire tendu en extension .
Il y a également un fibro cartilage antérieur la plaque palmaire qui assure la stabilité de l'IPP. C'est un ligament palmaire puissant s'insérant sur la base de P2 et se dirigeant en arrière pour se terminer en 2 cornes sur les faces latéro-palmaires de P1.


Le diagnostic clinique est facile : gonflement le plus souvent de l'IPP. Les radiographies de face et de profil, voire les clichés dynamiques, préciseront l'éventuelle existence d'un fragment osseux ou d'une laxité radiologique qui signera l'entorse grave. Ces entorses sont des traumatismes bénins et donc le plus souvent négligés par les blessés qui ne respectent pas les consignes médicales; aussi les séquelles de ces entorses à type de gonflement douloureux et de raideur sont monnaie courante et la gène fonctionnelle durable d'autant plus importante que l'entorse porte sur l'IPP.
Le traitement de ces entorses en particulier celui des entorses graves est assez délicat si bien que leur prise en charge relève de structures spécialisées. En effet la cicatrisation ligamentaire dure 3 semaines, mais si l'on immobilise 3 semaines , c'est la raideur articulaire assurée. La tendance actuelle est d'appareiller le doigt pendant 2 à 5 jours puis de pratiquer une syndactylie avec capitonnage interdigital par de la mousse avec kinésithérapie active de 15 jours de manière à rendre le doigt indolore et mobile avec reprise sportive après 3 semaines. Attention à ne pas confondre ces entorses avec le doigt en boutonnière par rupture de la bandelette médiane de l'appareil extenseur des doigts.
Entorses de la Plaque palmaire des doigts longs
Lorsque le doigt se retourne à l'envers (mécanisme lésionnel en hyper extension ) c'est la plaque palmaire qui est lésée et de prise en charge plus délicate. Ces entorses de la plaque palmaire peuvent aboutir à une déformation en col de cygne. 
Clinique: hématome, oedème, douleur, impotence fonctionnelle majeure.
Radios: arrachement osseux palmaire.
8/ DOIGTS A RESSAUT
Le doigt à ressaut correspond à une tendinopathie nodulaire palpable du tendon fléchisseur en regard de la poulie métacarpo-phalangienne. On le rencontre dans les sports à forte prise ( tennis, golf, varape).

                 

Le nodule accroche lors du passage de la flexion vers l'extension d'un doigt et curable par infiltration élective du nodule avec 1 cc d'hydro cortancyl que l'on peut répéter. En cas d'échec du traitement médical, le traitement chirurgical excisera la poulie avec mobilisation douce dès le lendemain de l'opération.

Le doigt à ressaut = nodule palpable du tendon fléchisseur en regard de la poulie métacarpo-phalangienne.

9/ RUGBY FINGER ou JERSEY FINGER du 4ème DOIGT
Lésion souvent diagnostiquée avec retard, le rugby finger correspond à  rupture de la bandelette médiane sur P2.
C'est une lésion que l'on rencontre beaucoup dans la pratique du rugby lors de l' agrippage du maillot sur un joueur qui prend à contre pied son adversaire; ce dernier tentant alors de l'accrocher violemment par son maillot. Cela rompt l'insertion du tendon fléchisseur profond (FCP) qui va se rétracter sur la 3ème phalange (P3) du 4ème doigt.
Ce 4ème doigt a une faible indépendance de flexion qui ne permet pas de lâcher prise immédiatement lorsque le 3ème et 5ème doigts sont fléchis, le 5ème lâchant en 1er.
En outre, l'insertion sur P3 du Fléchisseur commun profond est fragile au niveau du 4ème doigt à cause des Lombricaux du 4ème doigt s'unissant à ceux du 3ème et du 5ème.
La clinique est évocatrice: gonflement hyperalgique palmaire de P3 du 4ème doigt correspondant au moignon + ou - bas située suivant que la lésion emporte ou non un fragment osseux avec ecchymose retardée et impossibilité de fléchir activement P3 positionné en extension pour bloquer l'action du tendon fléchisseur superficiel (FCS), alors que la flexion active de P2 est possible ( FCS intact ). Les radiographies de profil doivent rechercher un arrachement osseux distal.
Le traitement doit se faire dans les meilleurs délais ; il est complexe et relève d'un service spécialisé et sera le plus souvent chirurgical avec refixation sur P3 du tendon rompu avec rééducation à la clef.

Rupture distale du tendon du muscle Fléchisseur commun profond du IVème doigt

10/ LESIONS DE L'APPAREIL EXTENSEUR DES DOIGTS
a/ Mallet finger (doigt en maillet)
Le doigt en maillet correspond à la rupture de la portion terminale de l'appareil extenseur des doigts, ici en l'occurrence le tendon de l'Extenseur commun qui s'insère sur la partie dorsale de la 3ème phalange (P3).

Image de couverture
  Rupture de la terminaison de l'extenseur commun

Le mécanisme lésionnel est une contusion directe distale en flexion forcée par exemple dans les sports de ballon ( handball, volley ball) , surtout sur les 4ème et 5ème doigts; le pouce étant très rarement atteint.
Le diagnostic peut tarder si la prise en charge médicale n'est pas immédiate et l'on se retrouve alors devant un déficit d'extension de P3 du doigt lésé avec flexum distal irréductible.

                                                            Flexum distal irréductible

Comme toujours, les radiographies de profil cherchent à mettre en évidence un fragment osseux dorsal et permettent de différencier 3 types de lésion de gravité croissante en fonction de l'angle de déficit d'extension :
1- angle inférieur à 30° si rupture incomplète; supérieur à 30° en cas de rupture totale et sans lésion osseuse
2- lésion osseuse distale peu déplacée qui sera réductible ou non en extension
3- lésion osseuse déplacée avec sub-luxation de P3 correspondant à une fracture articulaire.
Le traitement doit être fait en milieu spécialisé et sera ou orthopédique pour 6 semaines par attelle ou chirurgical + attelle.
b/ Déformation en col de cygne: 
La lésion en col de cygne correspond à une inefficacité des bandelettes latérales qui s'insèrent sur le dos de P3 et sont rejointes par les muscles lombricaux qui passent en arrière de l'axe de la phalange.
Le col de cygne fait suite très souvent à un Mallet finger qui se pérennise.
La déformation majore le Mallet et se traduit par un flexum de la phalange distale P3 et par une hyperextension de la 2ème phalange P2.
La prise en charge relève d'un milieu spécialisé.

                                         
  Flexum de P3 + hyperextension de P2

c/ Déformation en boutonnière 
La lésion en boutonnière correspond à une rupture de la bandelette médiane qui s'insère sur la base de P2 par mécanisme lésionnel en hyper-flexion brutale de la 2ème phalange P2 que l'on rencontre dans les sports de varape chez les grimpeurs positionnant leurs doigts en arqué. La déformation se traduit par un flexum de l'inter phalangienne proximale (IPP) et par une hyper extension de l'inter-phalangienne distale (IPD) et de la métacarpo -phalangienne (AMP). La prise en charge difficile à traiter relève d'un milieu spécialisé.
                                        
Rupture de la bandelette médiane de P2

Les dorsalgies

Les dorsalgies sont un problème de pratique médicale quotidienne tellement le symptôme est courant mais aussi de médecine interne tellement les causes potentielles sont variées, la clinique pauvre et les pièges diagnostiques nombreux. 


Exemples de pièges: ceux posés par les localisations sur les vertèbres thoraciques des cancers secondaires des os, ou par les douleurs d'origine viscérales se projetant sur la colonne dorsale.Une bonne culture médicale de médecine interne, un bon interrogatoire, une bonne évaluation clinique du rachis thoracique, un bon démembrement sur le plan nosologique et le recours systématique à l'imagerie complémentaire au moindre doute seront à même de déjouer les pièges, même si la plupart des dorsalgies ont une origine vertébrale bénigne, souvent cervicale basse.
Dans les dorsalgies communes, le traitement manuel est très souvent la clef du problème, amenant un soulagement durable et parfois définitif et ce malgré un gainage musculaire rachidien la plus part du temps insuffisant, un terrain particulier qui peut être psychasthénique et très souvent un trouble postural comme chez certains utilisateurs de clavier de machine à écrire ou d'ordinateur .
ANATOMIE

Gril costal

12 vertèbres s'articulant avec les côtes composent le rachis dorsal; elles'inscrivent dans la cyphose dorsale conditionnée par l'épaisseur vers l'arrière des disques intervertébraux thoracique. Il est richement vascularisé et les vertèbres thoraciques ont un rôle dans l'hématopoïèse et la dissémination métastatique.
Sur le plan embryologique les 12 thoraciques ont des points costaux détachés des ébauches vertébrales qui évolueront indépendamment. 
Sur le plan de l'anatomie descriptive, la vertèbre dorsale est celle qui se rapproche le plus de la vertèbre fondamentale. 
Le disque est peu épais (1/5)  par rapport au corps vertébral, en conséquence la mobilité segmentaire sera peu importante en sagittal.
 Cette mobilité intervertébrale est encore plus réduite en extension à cause des apophyses épineuses qui sont longues et obliques vers le bas et viennent faire butée; elles sont le siège à leur extrémité de lésions d'apophysite très  sensible à la pression qui peuvent contre indiquer les manipulations en déroulé dorsal.
Les facettes articulaires ont une disposition quasi frontale et oblique à 60° ce qui réduit encore la mobilité, spécialement celle du rachis  sterno-thoracique ou le jeu intervertébral est également considérablement réduit par la rigidité de la cage thoracique .
La biomécanique doit servir l'acte thérapeutique de la manipulation: le paramètre sagittal et en particulier l'extension constitue le paramètre de moindre amplitude en sterno thoracique (jusqu'à T7) et sera à privilégier dans la manipulation de cette zone.
Au delà de T7 comme la rotation est plus libre, il sera intéressant de pousser à fond l'inflexion latérale de manière à limiter le plus possible la rotation de sens inverse qui  seule est vraiment libre et maximale en T9.
 Sur le plan de l'innervation sensitive, les dermatomes dorsaux sont obliques vers le bas si bien que seuls les 6 premiers étages ont une projection thoracique à la fois antérieure et postérieure.
 Les 6 derniers dermatomes ont une projection postérieure dorso lombaire et une projection antérieure abdomino-inguinale; dans ce même ordre d'idée il faut se rappeler que le rachis cervical inférieur à partir de C5 n'a pas de branche postérieure et son point de projection postérieur se situe en inter scapulaire à 1 cm de la ligne médiane en para T5 ou T6 (point cervical du dos de MAIGNE ) . 
Ce point correspond au niveau d'émergence cutané de la branche postérieure de T2 qui semble représenter à lui seul, toutes les branches inexistentes de C5 à T1 .
CLINIQUE
1/ les dorsalgies aigues :
 Il s'agit de dorsalgies qui disparaissent généralement en quelques jours et en tout cas sur une période maximale de moins de 3 mois. 
Le caractère banal ou commun est complètement probabiliste et essentiellement clinique: réévaluation obligatoire en cas d'évolution défavorable de la douleur en s'appuyant dans un premier temps à partir du 15 ème jour sur l'examen radiologique standard +++. 
Les objectifs du traitement en particulier en ce qui concerne les milieux exposés est de prévenir le risque de récidive et l'évolution vers la chronicité.
a) le dorsalgo de DE SEZE gravitationnel et son tableau clinique stéréotypé par analogie avec le torticolis et le lumbago; il est d'origine discale avec discordance anatomo-clinique surtout en cas de premier épisode avec présence de signes fonctionnels et physiques bruyants: forte contracture locale avec tableau de blocage quasi total du dos et signes vertébraux segmentaires aigus parfois impossibles à mettre en évidence tellement le dos est douloureux, mais avec toujours une zone de cellulalgie unilatérale palpable.
 Il y a peu de signes radiologiques.
 L' évolution est en règle rapide et favorable mais  parfois il y a passage à la chronicité avec douleur atténuée ou évolution vers une radiculalgie intercostale; quelquefois cette évolution  prend un caractère imprévisible, à rechute ou  à bascule.
b) l'algie interscapulaire aigue d'origine cervicale (AISVC) est la plus fréquente des dorsalgies aigues: la douleur est violente, transfixiante, profonde et se projette en para T6; elle peut évoluer en quelque jours vers une névralgie cervico-brachiale typique.
c) l'entorse costale qui survient après contusion costale directe ou après effort ou faux mouvement ou toux ; elle a une localisation préférentielle au niveau des fausses côtes et peut  simuler un problème urologique; elle subit l'influence des mouvements respiratoires et rachidiens.
Le diagnostic est fait par la palpation qui ne retrouve pas pas de signes de DIM au niveau dorsal, par contre la mobilisation élective de la côte vers le haut ou vers le bas exacerbe la douleur.
2/ les dorsalgies chroniques:
 Elles se définissent par une évolution continue de la douleur dorsale d'allure mécanique, supérieure à 3 mois, d'intensité relativement modérée mais entrecoupée de poussées algiques dites "subaigues" qu'il faut traiter médicalement avant de pouvoir les manipuler. Ces formes chroniques touchent :
- des sujets jeunes et plutôt féminins : c'est l' AISVC des couturières et des dactylos  
(algie inter - scapulo - vertébrale d'origine vertébrale cervicale ) qui se présentent sur un mode aigu déjà cité.
- des sujets plus âgés et il y a discordance radioclinique avec pauvreté de l'évaluation clinique au niveau du rachis dorsal, présence de signes de dérangement segmentaire (DIM) et quasi constamment présence d'une zone de cellulalgie postérieure unilatérale située 3 ou 4 étages plus bas.
 Les signes radiographiques sont riches avec présence de signes de dorsarthose ou de discarthrose ou de ses équivalents sur 3 à 4 étages adjacents.
Cet examen radiographique est intéressant aussi pour le dépistage de causes favorisantes:
- séquelles de SCHEUERMANN dorsal vrai et ses 3 critères spécifiques: en période de croissance, cyphose irréductible et cunéisation antérieure d'au moins 5° sur au moins 3 vertèbres.
- trouble statique rachidien: scoliose structurelle vraie supérieure à 40°et dorsalgies statiques à la fatigue de la vertèbre sommet.
- dorsalgies posturales.
Le traitement manipulatif donnera de bons résultats dans ces formes chroniques.
DEMEMBREMENT DES DORSALGIES
Les formes SYMPTOMATIQUES:
Les formes tumorales, infectieuses, inflammatoires, traumatiques avec lésions osseuses sont à traquer absolument par réévaluation clinique au moindre signe d'évolution défavorable de la dorsalgie, avec l'aide des examens complémentaires sans s'attarder sur les signes de dorsarthrose radiologique qui n'expliquent que rarement les troubles. 
Elles sont une contre indication absolue des manipulations.
1er GROUPE : LES DORSALGIES D'ORIGINE NON VERTÉBRALE
a) Les dorsalgies viscérales:
 Grande fréquence+++ (20% dans ce type de dorsalgie), aigues le plus souvent; parfois d'intensité progressivement croissante ou spontanées ou provoquées par un effort minime; à horaire fixe.
- digestives les UGD ( ulcères gastro duodénaux): le piège est de traiter ces formes par des AINS; le pancréas : néoplasie ou pancréatique chronique.
- cardiaques : angor intriqué; péricardites; sténoses aortiques.
- pleuropulmonaires : atteintes pleurales dont le pneumothorax spontané dont la symptomatologie est dominée par la douleur dorsale suraigue qui cède bien à l'association perfalgan IV + Acupan, l'absence de détresse respiratoire et des constantes correctes (pouls, tension artérielle, saturation), pneumothorax qui peut échapper à la vigilance du médecin en cas d'auscultation respiratoire peu évidente et en l'absence de radiographies ; néoplasie pulmonaire.
b) Les dorsalgies neurologiques 
Présence d'un syndrome lésionnel : dorsalgie en ceinture par irritation radiculaire+ syndrome sous lésionnel par compression médullaire avec syndrome irritatif pyramidal et déficitaire du membre inférieur.
Le diagnostic de certitude est évoqué sur les radiographies standard qui mettent en évidence un écart de la distance inter pédiculaire et l'lRM qui visualise la tumeur.
2ème GROUPE : LES DORSALGIES VERTÉBRALES
a) dorsalgies avec signes inflammatoires : non influencées par le mouvement , recrudescence de la douleur nocturne, dérouillage matinal, présence de signes généraux: fièvre, asthénie.
1- Les Spondylodiscites : dorsalgies; signes généraux; diagnostic difficile en début d'évolution; imagerie nécessaire (scintigraphie+radios): pincement, érosion, abcès en nid d'abeille ( mal de POTT); IRM ++. Elles peuvent évoluer vers des tassements discaux ou des fractures de l'arc postérieur vertébral qui se traduisent par une recrudescence des dorsalgies et posent alors des problèmes diagnostiques.
2- la SPA (spondylarthrite ankylosante) de l'homme jeune; dorsalgie inflammatoire; atteintes associées: lombo fessière, talalgie, iritis, uvéite. Radio : sacroiléite, alignement des corps vertébraux, syndesmophytoses. Biologie: HLA B27 positif.
3- Tumorales : 
- K secondaires des os : dorsalgie inflammatoire qui s'aggrave progressivement. Radio: lyse osseuse++ avec vertèbre borgne ou aveugle et rarement condensation osseuse pseudo Pagétique; le disque est toujours conservé ce qui les différencient des spondylodiscites.
-Myélome : infiltration plasmocytaire péridurale.
-Lymphome; Hodgkin; Réticulopathies: sur les radios : vertèbre condensée ++.
-Ostéome ostéoïde: scintigraphie avec hyperfixation non spécifique ++; calmée par l'aspirine.
b) dorsalgies sans signes inflammatoires mais avec anomalies radiologiques
1 - Les ostéopathies décalcifiantes raréfiantes de l' ostéoporose: évolution des dorsalgies par crises; touche surtout le sexe féminin; apparition d'une fracture pour des  efforts minimes ou sans cause déclanchante; entre les crises: diminution de taille, cyphose, cyphoscoliose.
2- la maladie de Scheuermann vraie et ses 3 critères radiologiques
3 - La dorsarthrose : très fréquente mais non obligatoirement douloureuse; ostéophytose et becs de perroquet et ses équivalents :  l' hyperostose engaînante et ses coulées osseuses latérales avec raideur et pas toujours douleur ou les possibilités d'ossification du ligament jaune ou de sténose du canal rachidien.
c) dorsalgies sans signes inflammatoires et sans signes radiologiques 
1- la Hernie discale dorsale: rare, vu le peu d'épaisseur du disque; elle se manifeste par une dorsalgie traînante, le plus souvent sans complication neurologique; diagnostic par I'IRM ou la myélographie.
2- la Dorsagie interscapulovertébrale d'origine cervicale: déjà envisagée.
3- les autres dorsalgies bénignes aigues ou chroniques : posturales, statiques , la fibromyalgie, psychogène, etc
RÉCAPITULATIF DES DORSALGIES EN FONCTION DE L'AGE
Le jeune
1-Scheuermann
2-SPA
3-Les hémopathies
L'adulte jeune :
1-la dorsalgie bénigne de la jeune femme(AISVC)
2- la SPA
3- les affections viscérales
4- le neurinome
5- l'ostéome ostéoïde
L' Adulte âgé :
1- les affections viscérales
2- Les cancers secondaires
3- tout le reste: l'ostéoporose ....
EVALUATION CLINIQUE. 
Insistons encore sur la nécessité d'une culture médicale étendue et sur un bon interrogatoire+++ qui doit faire préciser :
- son siège et ses irradiations: en se méfiant des douleurs en ceinture ou transfixiantes
- les caractères de la douleur: son mode de début aigu ou progressif, spontané ou provoqué par un effort minime, son type: mécanique ou inflammatoire +++, sa majoration à la toux, à l'éternuement, si influencé par les horaires....
L'EXAMEN CLINIQUE
1/ LA STATIQUE RACHIDIENNE
2/ LE SYNDROME RACHIDIEN:
 -mobilité dans les différents plans (debout/assis/couché )
 -arc douloureux
 -attitude antalgique
3/ LE SYNDROME VERTÉBRAL ou si ce dernier est négatif, costal
-signes locaux de DIM
-cellulalgie
-contracture paravertébrale
4/ LE SYNDROME DUREMÉRIEN d'irritation par conflit dure mère/hernie:
-impulsivité
-douleur à l'étirement de la racine
-signe de Farfan à la flexion du cou
5/ LE SYNDROME NEUROLOGIQUE lésionnel
-trajet métamérique de la douleur
-troubles sensitifs/moteurs/réflexes métamériques de type radiculaire, francs ou à minima (syndrome CTPM de Maigne).
6/ le SYNDROME NEUROLOGIQUE SOUS LÉSIONNEL
- Babinski du syndrome pyramidal.
- trouble de la marche, faiblesse musculaire.
7/ EXAMEN GENERAL  et VISCÉRAL
Traitement par manipulations vertébrales des dorsalgies communes
Seules les dorsalgies communes +++ relèvent d'un traitement par médecine manuelle, les dorsalgies symptomatiques (d'origine tumorales, infectieuses, inflammatoires, traumatiques avec lésions osseuses) sont une contre indication absolu des manipulations++++++.
Dans le traitement manuel des dorsalgies on distingue:
1- les techniques sur la zone rachidienne et costale qui s'étend de la 1ère à la 7ème vertèbre thoracique (T1 à T7) ou le paramètre de moindre amplitude est l'extension tandis que la rotation est contrainte
2- de celles intéressant les vertèbres et les côtes de T8 à L2 (zone thoraco-lombaire) dans un zone ou la rotation est libre.
NB: La dorsalgie inter-scapulaire d'origine cervicale: dorsalgie projetée (douleur référée) d'origine cervicale est traitée avec les manoeuvres sur le rachis cervical. 
Comme toujours en médecine manuelle, il est bon de commencer la séance par des techniques de massages et de mobilisations qui vont détendre le patient et bien le préparer à l'acte manipulatif.


La zone sternothoracique s'étend de T1 à T7 . C'est un SAMA ( système articulaire mécaniquement asservi) qui englobe les 7 premières vertèbres dorsales, le sternum et le gril costal avec les 7 côtes dites "sternales". C'est la zone cohérente de respiration qui compte tenu de la rigidité de la cage thoracique et de la longueur des épineuses est de mobilité très réduite: le PMA, paramètre de moindre amplitude = l' extension.
 Mobilité réduite également au niveau du paramètre frontal, même si la rotation couplée à l'inflexion latérale, relativement libre est contrainte à ce niveau par le gril thoracique comme indiqué dans le rappel anatomo-clinique.



Particularités de la zone sternothoracique +++
- les 2 premières vertèbres dorsales Tl et T2 font suite à la zone discocervicale; les techniques manipulatives à ce niveau sont très proches des techniques cervicales et ne seront pas envisagées ici .
- les 2 premières côtes ( la 2ème circonscrivant la 1ère ) s'insérent sur le manibrium sternal et sont très rigides en particulier la première côte. Cette dernière fait partie du complexe de l'épaule par son articulation antérieure sterno costo claviculaire mais les techniques manuelles de 1ère côte se rapprochent des technique sur le sterno thoracique .
- les 5 autres côtes: bien que sur le plan biomécanique leur mobilité  soit un peu plus complexe, en médecine manuelle on les résume en une manoeuvre en antépulsion 
( sur la convexité) et l'autre en rétropulsion (sur la concavité) .
- en sterno thoracique postérieur il y a intrication biomécanique des mobilités rachidiennes et costales avec 10 articulations formant un SAMA : 2 articulations postérieures + 4 articulations vertébro costales + 4 articulations transverso-costales répondant à 1 seul niveau discal.
 Si bien que pour un niveau donné certaines techniques costales en rétropulsion seront à déconseiller quand l 'impulsion manipulative doit se faire en chondrocostal, le risque lésionnel de fracture du plastron cartilagineux étant réel.
 S'il y a une indication de manipulation de la 5ème côte gauche par exemple en rétropulsion, la maneuvre peut se faire sur la 5 ème côte droite en antépulsion qui entraînera une rétropulsion de la côte controlatérale absolument atraumatique et pour un effet quasi identique parce que nous avons à faire à un SAMA (système articulaire mécaniquement asservi).
Précisions technologiques:
En sterno thoracique, l'antepulsion se fait du côté convexe avec butée caudale sur le col de la côte pour se réfléchir vers l'avant et la rétropulsion se fait du côté concave avec butée vertébrale pour ne pas gêner le recul vertébro costal.
Le recrutement dans les techniques Sterno thoraciques peut se faire :
- de manière linéaire et sagittale pour aboutir à un positionnement neutre avec butée franche intervertébrale sur la vertèbre du dessous et nécessité d'une pulsion manipulative franche qui risque d'être agressive.
- de manière linéaire avec rotation et inflexion latérale de même sens et butée latéro-vertébrale sur la transverse du dessous pour les maneuvres vertébrales et butée sur le col de la côte pour les manoeuvres en antépulsion costale.
- de manière linéaire puis en inversion du paramètre asymétrique ou inflexion latérale et rotation seront de sens inverse avec butée latéro-vertébrale ou costale .
NB: ce sont ces dernières techniques, ou inflexion latérale et rotation sont de sens inverse qui sont qualifiées de fondamentales au GETM.
PRINCIPALES TECHNIQUES STERNO-THORACIQUES
La compréhension de ces différentes techniques requiert une habitude certaine de la médecine manuelle
1/ TECHNIQUE FONDAMENTALE AMPHIBRACHIALE

       
Technique en déroulé dorsal (Photo Dr Cardin)

Il n'existe pour le rachis sternothoracique qu'une manoeuvre fondamentale en décubitus dorsal, ou les différents paramètres symétriques (F et E) et asymétriques( R et IL) sont de sens inverse  et avec des variantes selon que la dysfonction porte sur le joint intervertébral ou sur la côte .
1- patient en décubitus dorsal proche du bord de la table, jambes tendues pour un bon équilibre du bassin; bras croisés (main proche-épaule éloignée et main éloignée-épaule proche); bien claveter les coudes pour dégager les omoplates du champ d'intervention.
2 - opérateur positionné à hauteur du joint à manipuler et du côté de la dysfonction
3- contrôle céphalique: la main se place en nuquière au niveau de la charnière cervico-thoracique; l'occiput repose sur l'avant bras, la jonction cranio rachidienne bien protégée.
4 -contrôle pelvien par inertie, coudes du patient dans l'épigastre de l'opérateur, bassin de celui ci en rétroversion.
5-recrutement convexe  en flexion-rotation-inflexion par abaissement de l'opérateur du côté de la dysfonction. 
6 -positionnement de la main caudale avec butée thénar sur la transverse du dessous, controlatérale par rapport à l'opérateur.
7 -inversion de la latéroflexion et de l'extension au dessus de la main caudale vers le sens libre par redressement de l'opérateur et transfert du poids du corps sur l'autre pied
8- mise en tension 
9 - pulsion épigastrique oblique vers l'épaule par transfert du poids du corps, le niveau à manipuler ne bougeant plus et la cyphose caudale étant maintenue.
2/ VARIANTE MONOBRACHIALE
technique fondamentale; intéressante pour les thoraciques hautes ou si sujet corpulent; diffère peu de la précédente si ce n'est dans les préalables ou le bras homolatéral du côté de l'opérateur est le long du corps; la main éloignée du patient sur l'épaule proche et le contrôle céphalique scapulaire ou la main de l'opérateur se place sur l'épaule éloignée du sujet avant bras de l'opérateur solidaire recouvrant le bras du patient.
3/ VARIANTES COSTALES DE L'AMPHI ET DE LA MONOBRACHIALE
- antepulsion costale : butée caudale sur col de la côte du côté convexe sans inversion de paramètre
- retropulsion costale : butée caudale vertébrale pour permettre le recul de la côte côté concave avec ou sans inversion de paramètre
4/ TECHNIQUE EN NELSON ASSIS (Ecole Robert Maigne, Hôtel Dieu de Paris : Drs Gourjon, Juvin, Cardin, Lecorre, Rageot, Toumit) 

Technique en Nelson (Photo Dr Gourgon)

Technique vertébrale semi-médiate, contrariée , avec ou sans inversion de paramètres; NON FONDAMENTALE.
PRÉALABLES
1-position du patient:
- assis , ou a cheval
- mains croisées derrière la nuque (Nelson)  positionnées assez basses, proches de la charnière thoracique
2-position de l'opérateur:
- debout , au mieux en fente avant
- manubrium sternal face au joint à manipuler ou par l'intermédiaire d' un coussin pré-pectoral.
3- technique :
recrutement et contrôles :
- la 2ème main mobilisatrice va effectuer un recrutement ou neutre ou linéaire  en flexion- rotation - inflexion du côté de la dysfonction, puis l'opérateur  inversera le recrutement du segment supérieur et la première main peut éventuellement placer le coussin focalisateur sur le joint du dessous et le bloque par son sternum qui va constituer le contrôle caudal.
- mise en tension par les 2 mains de l'opérateur maintenant libérées qui saisissent les avants bras du sujet sans que les mains se referment pour ne pas solliciter le rachis cervical haut, les avants bras sous les aisselles.
- pulsion par traction ferme si le positionnement est neutre ou plus douce si l'on est en inversion de paramètres, vers le haut et l'arrière du segment céphalique sans soulever le patient et contre appui sternal, bassin de l'opérateur bien verrouillé en rétroversion.
TECHNIQUES GETM SUR 1 ères COTES
 SIGNES 
- d'appel: douleur se projetant en cervico trapézien, gêne respiratoire inspiratoire ou expiratoire; déformation scapulothoracique.
- de PRESOMPTION:  éliminer 
- cellulalgie d'origine C4 antérieur sous claviculaire et postérieur sur fosse  supra épineuse
-  AC (acromio claviculaire): signes locaux.
- ST/C (sterno costo claviculaire): signes locaux.
-  dôme pleural, Gléno Humérale ,etc
- de CERTITUDE: asymétrie palpatoire inspiratoire primocostale antérieure ou postérieure sur col de la côte; asymétrie de la mobilité des muscles scalènes en inflexion et rotation homolatérale .
DYSFONCTION EN ANTEPULSION= gêne inspiratoire 
 technique en retropulsion: 
Positionnement concave de type expiratoire, scalènes détendus regardent l'opérateur, butée caudale vertébrale pour faire de la place au recul du col de la côte, coude céphalique dans épigastre, main céphalique avec pouce homolatéral qui recouvre le pouce du sujet , pulsion en fin d'expiration.
DYSFONCTION EN RETROPULSION= gêne expiratoire 
 technique en antepulsion
Positionnement  convexe de type inspiratoire, scalènes tendus (tête tournée vers l'extérieur , butée caudale latérale par rapport à T1 sur le col de la côte pour se réfléchir, main céphalique et doigts allongés posée a plat sur le sternum, bord ulnaire mitoyen avec la côte a traiter, coude en l'air, pulsion en fin d'inspiration.
II/ MANIPULATIONS THORACOLOMBAIRES de T9 à L2
Le rachis thoraco-lombaire est beaucoup moins contraint que le rachis sterno-thoracique, en particulier la rotation qui est relativement libre à compter de T8; c'est la zone élective des syndromes de la charnière thoraco-lombaire de Robert Maigne avec la présence d'un point de crête, qu'un traitement ciblé de médecine manuelle règle facilement et différentes techniques peuvent faire l'affaire.
1ère technique patient en bout de table à cheval (rachis T/L+++): 
Recrutement du paramètre sagittal symétrique :segment caudal en extension, segment céphalique en flexion , puis  du paramètre asymétrique frontal (rotation et inflexion latérale par redressement de l'opérateur ce qui entraîne une inflexion poussée à fond suivie d'une rotation de sens inverse assistée par le bord cubital de la main caudale de l'opérateur sur le joint du dessus. 

        
Technique à cheval (Photo Dr Cardin)

2ème technique à cheval en inversion de paramètre :
 recrutement dans le sens restreint , butée caudale par le pouce sur le joint du dessous , inversion de l'inflexion puis de la rotation dans le même sens et si l'on veut de l'extension dans ce dernier cas, il faudra remettre son pouce de l'autre côté.


Technique à cheval

3ème technique en déroulé dorsal = extension de la technique sterno-thoracique, au rachis thoraco-lombaire


Technique en déroulé dorsal (Photo Dr Robert Maigne)

4 ème MANOEUVRE semi indirecte ou semi médiate EN DEROTATION (PAR EXTENSION DE LA MANEUVRE DE DECONTRENUTATION de DE WINTER)
NB: Dérotation signifie correction de la dysfonction du paramètre de moindre amplitude en Rotation. Positionnement du patient en décubitus latéral côté  en dysfonction sur la table.
- recrutement céphalique par effacement de l'épaule
- recrutement caudal par enroulement du bassin à 60° puis étau abdomino-tabulaire qui verrouille le contrôle caudal ( l'abdomen de l'opérateur bloque le niveau caudal main dessous /dessous(sur le joint inférieur / et sur le dessous vers la table).
- vérification de la mobilité résiduelle par mobilisation du contrôle céphalique
- verrouillage par épuisement du segment céphalique
- mise en tension du joint à manipuler les segments céphalique et caudal étant verrouillés
- pulsion avec petit mouvement de décoaptation en inflexion qui facilite, opérateur regardant vers l'arrière et les 2 mains accompagnant cette inflexion relative.
4ème technique en arbalète: manoeuvre indirecte ou médiate diffuse l'opérateur se positionne directement face à la zone à manipuler. Le recrutement de fait en positionnement neutre, sur le joint thoracolombaire à manipuler. Le contrôle proximal se fait par le coude de l'opérateur dans l'aisselle du patient; le contrôle distal se fait par l'avant bras de l'opérateur orienté en oblique vers le bas et vers l'arrière; vérification préopératoire de la mobilité résiduelle sur le joint à manipuler; mise en tension par verrouillage des 2 contrôles; pulsion sur les  2 contrôles supérieur dans l'aisselle et inférieur sur le bassin ( comme un tir avec une arbalète).

Technique en arbalète (Photo Dr Robert Maigne)

5ème/ MANOEUVRES SUR LES COTES FLOTTANTES en antépulsion en décubitus latéral sur côté lésé: côté en dysfonction en l'air; positionner le bassin presqu'à plat pour pousser vers l'avant et vers le bas la côte en dysfonction.

6ème technique à cheval en bout de table, ici la pulsion se fait sur l'arc costal plus en avant et non sur le joint vertébral.

                                                  
Manoeuvre costatale (Photo Dr Robert Maigne)


Mise au point pour tous ceux qui n'arrivent pas à s'y reconnaître entre médecins-ostéopathes, kiné-ostéopathes,  ostéopathes non médecin et non kiné pratiquant les manipulations vertébrales et articulaires.
Les manipulations vertébrales sont des manoeuvres orthopédiques d'utilisation quotidienne dont les indications et contre indications ont été bien codifiées par les écoles de médecine manuelle et tout particulièrement en France par celle de l'Hôtel Dieu de Paris du Dr Robert Maigne et quelques autres comme le GETM d'Eric de Winter et l'école de Bobigny.
Elles s'adressent à la pathologie ostéo-articulaire bénigne essentiellement. Leur apprentissage ne souffre d'aucune approximation et le diplôme de médecin n'exonère pas ce dernier d'un apprentissage long et méticuleux qui nécessite des connaissances médicales approfondies, tellement les pièges sont nombreux et les conséquences terribles en cas d'erreur de diagnostic. Cela aurait du inciter en 2002, le ministre Kouchner de l'époque, à réfléchir à deux fois avant d'autoriser leurs diffusions aux kinésithérapeutes dans un premier temps, puis aux professions non médicales.
Ainsi mises de nos jours dans beaucoup de mains, elles sont utilisées à toutes les sauces y compris les plus extravagantes comme peuvent l'être l'ostéopathie crânienne et viscérale, sans que pas grand monde s'en émeuve. Les Fédérations, les clubs et les sportifs et souvent les plus huppés sont très friands de ces techniques et avec juste raison, mais frappent-ils à la bonne porte
 en s'adressant à des non médecins qui ne sont pas et ne seront jamais des cliniciens, pour diagnostiquer les dysfonctions articulaires et vertébrales, ces dernières en raison du retentissement à distance par rapport à leur lieu d'origine de ces douleurs projetées de type référé, en l'occurence le syndrome cellulo-téno périosto-myalgique de Robert Maigne qui peuvent être de véritables pièges diagnostiques (je dis bien diagnostiquer, et non pas traiter, le traitement étant fonction de la sévérité de l'atteinte vertébrale ou articulaire et ne pouvant se résumer aux seules techniques de médecine physique et en particulier les manipulations vertébrales ou articulaires qui ont leurs indications et précautions d'emploi mais aussi des contre indications relatives ou absolues).

En 2002, une boite de Pandore a été ouverte au détriment des médecins, pionniers en France de ces techniques, qui voient tous les jours rétrécir le champ de leurs interventions dans la pathologie ostéo-articulaire. Un proche avenir nous dira si ce bon Dr Kouchner était dans le vrai, mais on peut en douter.
Les futurs médecins qui veulent pratiquer la médecine manuelle, doivent d'abord s'inscrire dans une faculté de médecine, ensuite une fois validé leurs très longues et difficiles années d'études poursuivre leur formation par une inscription dans une spécialité de médecine physique et réadaptation, de rhumatologie ou de médecine du sport et enfin s'astreindre à un long apprentissage avant de pratiquer les thérapeutiques manuelles, soit au bas mot une bonne quinzaine d'années de formation. Tout autre filière d'apprentissage risque de s'apparenter à du nivellement par le bas.