La perception des différentes sensations qui parviennent jusqu'au cerveau par les différents canaux sensoriels (vue, ouïe, odorat, goût, toucher) constituent les gnosies. Dès lors, une agnosie, terme créé par Freud en 1891, correspond à un trouble de la perception consistant à une impossibilité à identifier un objet offert à la perception, sans qu'il y ait d'atteinte sensorielle, le patient agnosique se montrant incapable de reconnaître un stimulus qu'il ne peut nommer, montrer son usage ou le désigner en choix multiple.
I- Définition
C'est un trouble (perte ou déficit) de l' identification perceptive (visuelle, auditive, tactile, corporelle); ceci en l' absence de troubles de la vision et de l'audition ou de troubles sensitifs élémentaires (absence de cécité, de surdité, d'anesthésie). Tout se passe comme si le malade « ne savait plus » ce qu'est tel ou tel objet ou tel son. Le trouble est en rapport le plus souvent avec des lésions des aires associatives des cortex pariétal, occipital ou pariéto-occipital.
II- les agnosies visuelles.
On distingue :
- l' agnosie des objets :
Dans l'agnosie aperceptive, le malade ne reconnaît plus les objets, les images ou les couleurs. Il est incapable de dénommer, de préciser les propriétés (fonction, mime d'usage) de l'objet qu'on lui présente, incapable aussi de l'apparier avec une photo du même objet.
Dans l'agnosie associative , le malade ne reconnaît pas l'objet mais peut le décrire ou le dessiner.
Notons que l'aphasie perturbe évidemment la dénomination des objets (ou des couleurs) mais pas leur identification (ou leur appariement).
- une agnosie des visages (prosopagnosie )
- une agnosie des couleurs
- une agnosie du langage écrit ( alexie pure): le malade ne comprend plus le langage écrit, alors qu'il reste capable de le produire.
La lésion est habituellement occipitale.
Les agnosies visuelles témoignent de lésions siégeant dans les régions temporo-occipitales inférieures, de façon uni ou bilatérale, peut en rapprocher la négligence spatiale unilatérale (NSU) ou hémi-négligence (HN) ou négligence visuo spatiale.
III- les agnosies auditives:
Elles sont rares et rarement isolées.
On décrit l'agnosie des sons verbaux (surdité verbale), des sons musicaux (agnosie musicale ou amusie), des bruits de l'environnement. La lésion siège dans le cortex temporal latéral, de façon uni ou bilatérale.
IV- Les agnosies tactiles:
Le malade est incapable de dénommer un objet (pièce de monnaie, crayon) qu'on lui permet de palper dans la main, sans le contrôle de la vue: astéréognosie, ce en l'absence d'un déficit sensitif élémentaire significatif.
La lésion siège dans le cortex pariétal postérieur, le gyrus post-central.
V- Les agnosies de la reconnaissance du corps:
Les 2 hémisphères cérébraux n'interviennent pas au même niveau de l'intégration du schéma corporel.
- l'anosognosie: c'est l'absence de conscience d'un trouble (cognitif, comportemental ou moteur), liée à des lésions frontales ou de l'hémisphère mineur (droit).
Un sujet droitier, frappé d'une hémiplégie gauche massive, refuse l'existence de sa paralysie et se comporte comme s'il n'était paralysé du côté gauche et essaie de se lever de son fauteuil roulant.
- l'hémisomatoagnosie (syndrome d'Anton-Babinski):
Le sujet droitier, frappé d'hémiplégie gauche refuse de reconnaître comme sien l'hémicorps gauche paralysé. Il garde l'image d'un corps composé de 2 moitiés, situe correctement le côté droit non lésé et le côté gauche, mais le côté gauche paralysé cesse d'être intégré.
- le syndrôme de Gerstmann: c'est la perte de la connaissance différenciée des doigts, associé à une indistinction droite/ gauche, une agraphie et une acalculie.
NB: syndrome de Gerstmann et autotopoagnosie sont des perturbations somatognosiques de la connaissance du corps en particulier dans ses aspects les plus tardivement acquis chez l'homme, sur lésion de l'hémisphère dominant gauche
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