Des protocoles expérimentaux réglés, effectués sur des sujets volontaires et donc bien loin de la réalité de terrain, ont démontré que l'administration de stéroïdes anabolisants chez des athlètes de force, augmentent le poids corporel, la masse maigre et potentialise l'effet propre lié à l'entraînement de force. Le gain de force passe par l'hypertrophie des fibres musculaires et l'augmentation de la population de cellules satellites, sans qu'un effet sur la multiplication des fibres musculaires ne soit observé. Cette augmentation du calibre des fibres musculaires rapides est plus conséquent au niveau des muscles du membre supérieur. Pour une dose globale similaire, l'administration de plusieurs substances anabolisantes différentes ont des effets supérieurs à celle d'un seul produit. Les effets sont dose dépendants. Nous rappelons que la force est corrélée à la masse musculaire et que les cellules satellites sont des cellules souches musculaires (pro-myoblastes) qui sont naturellement présentes dans tous les muscles squelettiques et qui après activation, prolifération et maturation vont donner des myoblastes. L'entraînement de force active ces cellules satellites grâce à des facteurs de croissance locaux qui vont proliférer et connaître des destinées diverses, soit fusionner avec des fibres musculaires existantes et augmenter leur taille, soit former de nouvelles fibres musculaires, soit revenir à l'état de quiescience pour reconstituer le pool de cellules satellites en réserve.
Effets délétères des stéroïdes anabolisants sur les tendons et les ligaments
Football et rugby ont nommément été cités par l'Agence française de lutte contre le dopage en 2013 comme étant les sports les plus atteints par le dopage. L'usage d'anabolisants y serait monnaie courante et ce de manière précoce parfois avant l'âge de 18 ans (cas du footballeur Ronaldo ) avec une action rapide sur le développement de la musculature conduisant à une approche sportive basée essentiellement sur la puissance musculaire avec par exemple en football une prise de poids spectaculaire et un jeu tout en puissance dont le joueur Brésilien Ronaldo est l'exemple type avec des tendinopathies et des ruptures tendineuses des tendons du genou à répétition dénoncées par le Dr Jean Pierre de Mondenard (un des plus fins connaisseurs de ces problèmes en France), et par le Dr Santi, le coordinateur antidopage de la Confédération brésilienne de football dans les colonnes de la Folha de Sao Paulo. Le dopage serait donc la source de tous les maux du double Ballon d'Or 1997 et 2002, selon Santi.
En rugby, la prise d'anabolisants va de pair avec l'introduction dans la préparation physique de séances de musculation outrancières qui se traduisent par des prises de poids rapides pouvant aller jusqu'à 20 kilos et la généralisation d' un jeu stéréotypé sans imagination, fait de percussions avec macro et micro-traumatismes répétés des tendons et des ligaments dont la structure et le métabolisme diffèrent de celui des muscles et ne peuvent suivre le cycle de croissance accéléré que leur impose cette musculature surpuissante et la surcharge mécanique qui en découle. En conséquence, des tendinopathies apparaissent sur les tendons les plus sollicités: tendon d'Achille, tendon quadricipital et rotulien, tendon du long biceps, etc, et inévitablement s'ensuivent des ruptures brutales de ces mêmes tendons, sans passage souvent par le stade préalable de tendinopathies.
Par ailleurs, les ligaments se retrouvent à supporter de telles contraintes articulaires qu'ils se rompent et c'est le cas en particulier du ligament croisé antérieur du genou (LCA).
A noter les mises en garde pertinentes et argumentées sur le dopage que font valoir quelques médecins du sport courageux, quelques journalistes soucieux d'équité sportive du Monde et de l'Equipe et d'anciens sportifs de haut niveau dont Laurent Bénézech qui se demande à juste titre où sont passées les valeurs du rugby.
La puissance publique pour l'instant feint de fermer les yeux, avant peut être de se déchaîner contre le Rugby, comme elle l'a fait avec l'affaire Festina en Cyclisme, la FFC ayant depuis vigoureusement redressé la barre avec le Dr Armand Mégret redoutablement efficace avec son suivi médico-sportif longitudinal pour traquer les tricheurs.
Une chose est certaine, depuis le procès en diffamation intenté par 135 joueurs du syndicat Pro des joueurs de rugby Provale contre l'ancien pilier international des années 90 Laurent Bénézech, la justice a fait son travail et débouté les plaignants.
Le Canadien Ben Johnson devient champion du monde aux mondiaux de Rome en 1987 en battant l’américain Carl Lewis,établissant un nouveau record du monde du 100 M en 9,83 s, le précédent record de Calvin Smith était de 9,93 s. Il gagne la finale du 100 mètres masculin aux Jeux olympiques d’été de 1988 à Séoul en 9,79 s, devant Carl Lewis son grand rival. Il fut rapidement reconnu coupable de dopage au Stanazolol, un stéroïde anabolisant, ce qui invalida ce nouveau record du monde. Ce contrôle positif brisera sa carrière et sa réputation.
Les fantastiques performances de Florence Griffith-Joyner sur 100 et 200 mètres, toujours inaccessibles de nos jours, ainsi que sa mort prématurée, ont alimenté nombres de polémiques. Si Flo Jo ne fut jamais contrôlée positive, ses transformations physiques laissent peu de doute lorsque elle se présente aux sélections américaines de 1988 avec une morphologie totalement changée au profit d’une impressionnante masse musculaire. On soupçonne une prise de stéroïdes anabolisants, surtout lors des Jeux de Séoul de 1988 où Ben Johnson est disqualifié.
Dr Louis PALLURE.
1- Quelques extraits de la thèse du Dr Jacques PELLIZZA:
"Les anabolisants et leur emploi en pratique sportive:
"Depuis une dizaine d’années, chaque fois qu’un record est battu dans les lancers ou en haltérophilie, on parle des stéroïdes anabolisants. Ces véritables «engrais» du muscle envahissent aussi bien l’athlétisme que les autres sports où la force est requise. Ils sont devenus d’un usage courant dans de nombreuses activités physiques débordant largement le cadre des sports de force et échappant à toute analyse et à tout contrôle.
Les sportifs de compétition sont, de nos jours, bien préparés pour accomplir des performances. Cependant, certains recherchent l’emploi de substances dites «dopantes» à base d’amphétamines. Mais, si l’on a beaucoup parlé du «doping», fâcheusement mis en vedette lors d’épreuves cyclistes ou athlétiques, on a, jusqu’à présent, très peu parlé du rôle joué par les substances dites anabolisantes que certains sportifs étrangers utilisent déjà avec un certain recul. Ces produits sont utilisés par quelques sportifs tels que les haltérophiles ou les lanceurs de poids, de disque, de marteau et de javelot, ainsi que par des boxeurs et des lutteurs.
Depuis quelques années, ce qui n’était qu’anecdote a cédé le pas au domaine de la science, et de nombreux pays ont véritablement «expérimenté» des produits capables de faire prendre du poids et du muscle à des sportifs bien déterminés, afin d’améliorer leurs performances.
«Il est probable, comme le souligne Alberto Arcioni, que les athlètes russes ont utilisé les anabolisants avant 1960, mais c’est véritablement à cette époque que l’on a eu avec certitude les premiers renseignements sur leur emploi. Dans le même temps, aux USA, Ziegler utilisa ces substances sur des haltérophiles de Pennsylvanie...»
Effets sur les caractères sexuels primaires
Au niveau de l’appareil génital mâle, il existe un effet indirect entraînant au total une atrophie testiculaire, une diminution de la spermatogenèse et de la fonction des cellules de Leydig testiculaires, ce qui aboutit à une mise au repos du testicule avec baisse de la spermatogenèse et atrophie du tissu interstitiel conduisant à une fonte du testicule incapable dès lors de produire des spermatozoïdes ou des hormones...
Utilisation des anabolisants en pratique sportive
Les anabolisants ont commencé à être utilisés en milieu sportif vers 1960. Ils furent d’abord employés dans les disciplines où la force pure devait être développée (lancer, haltérophilie). Actuellement, ces substances ont un usage plus étendu:
1- Les sports nécessitant une augmentation globale de la force:Haltérophilie, Athlétisme: Lancer, Poids, Disque, Marteau, Javelot, Décathlon et perche; Boxe, Lutte (dans les catégories "lourdes"), Judo, Hockey sur glace, Football américain, Culturisme, (à remarquer cependant que les adeptes de cette discipline recherchent plus l’accroissement de leur musculature que celui de la force pure).
2- Les sports nécessitant le renforcement d’un ou de plusieurs groupes musculairesAthlétisme: Sprint (100 et 200 m), Saut (hauteur, longueur, triple saut), 110 m haies
A un degré moindre: 400 m, 400 m haies, 800 m. Cyclisme, Aviron, Patinage. Il est probable que d’autres sports tels que le rugby (lignes d’avants), le ski, la gymnastique ou même la natation ont été l’objet d’expériences similaires.
Les anabolisants non hormonaux
Il faut craindre particulièrement, avec eux, les accidents tendineux allant de la simple tendinite traînante et récidivante (surtout au niveau des genoux) jusqu’aux ruptures tendineuses complètes (biceps et triceps brachial, quadriceps, triceps sural, pour ne citer que les principaux muscles correspondants). L’explication de cet accident est la suivante: sous l’effet de l’anabolisant, le muscle s’hypertrophie.
L’«attache» tendineuse, elle, ne se développe pas en conséquence. Lors d’une contraction musculaire violente, cette attache est soumise à une traction plus importante que normalement. Très schématiquement, plus le muscle est volumineux, plus le risque de rupture est grand lors d’un effort bref et intense.
Par ailleurs, nous avons vu que les sportifs «de force» sont soumis à un entraînement intensif de musculation, les articulations, en particulier celles des membres inférieurs, étant mises à rude épreuve lors des séries de squats (mouvements de flexion/extension des jambes avec barre d’haltérophilie lourdement chargée sur les épaules). De nombreux cas de coxarthrose et de gonarthrose en évolution ont été relevés chez ce type de sportif corpulent se soumettant à ces exercices répétés. Rappelons pour terminer que chez l’athlète masculin utilisant les anabolisants il existe toujours un risque majeur: le déclenchement d’une tumeur prostatique.
La cure
C’est au début de cette dernière période que la suprématie américaine dans les lancers était totale. Trois «barrières» furent abolies: celles des 20 m au poids, des 60 m au disque, des 70 m au marteau... "Dr Jacques PELIZZA.
2-Voici le témoignage édifiant d'un lutteur dopé aux anabolisants
Pour vous faire comprendre les effets négatifs que peuvent avoir les anabolisants sur l'organisme, je vous propose le témoignage du lutteur suédois Pelle Svenson, médaille d'argent aux jeux olympiques de Tokyo:
"Je sentis mon énergie décupler deux mois après le début du traitement, j'avais rattrapé mon retard sur l'élite mondiale en douze piqûres! Je gagnai le championnat du monde en juillet 1970. Un an après, je commençai à subir les effets négatifs du traitement, nervosité, mauvaise humeur, appétit sexuel exagéré, foie en mauvais état. De même, sans raison particulière, j'accumulai les accidents musculaires.
Ce fut d'abord mon deltoïde droit, ce muscle qui fait l'arrondi de l'épaule: distension ligantaire. Puis mon grand dorsal gauche: déchirure. La guérison rapide ne put me faire oublier cette sensation débilitante de voir mes muscles partir en charpie. J'étais devenu trop fort pour mes tendons et mes fibres musculaires. Quatre mois avant les jeux de Munich, je fus cloué au sol par un nouvel accident musculaire en courant dans les sous-bois: déchirure d'un des muscles du mollet. Jamais cela ne m'était arrivé en dix-huit ans de pratique sportive. La déchirure se cicatrisa en moins de trois semaines mais je devenais de plus en plus bizarre.
Mon entourage avait l'impression que j'avais "un verre dans le nez"! Cette fausse ivresse fut une révélation: à cause du testoveron, mon foie fonctionnait moins bien, ses capacités d'élimination étaient très diminuées, c'est pourquoi le moindre gramme d'alcool restait anormalement longtemps dans le corps. Malgré l'arrêt des piqûres, l'action du testoveron se faisait toujours sentir, notamment dans le domaine sexuel. Ma fringale d'amour était telle qu'il m'était impossible de l'assouvir et que mon désir suractivé me devenait pénible. Pour dévier cette énergie que je ne pouvais employer qu'en partie, je m'entraînais davantage pour me fatiguer au maximum.
Lors des préliminaires du tournoi olympique, après avoir éliminé difficilement un jeune espoir bulgare, le tirage au sort me propose Tore Herm. Dès le début de la rencontre, une douleur fulgurante me déchira le dos, de bas en haut jusqu'à la nuque. Comme si on m'avait labouré avec un fer rouge. Je sombrai dans l'inconscience. Quand je revins à moi, j'étais allongé sur une table de massage dans les vestiaires. Je ne pouvais plus bouger ; mon bras gauche et tout le côté gauche de mon thorax étaient morts; le docteur Strombach, le médecin de notre délégation, était penché sur moi: "votre muscle grand dorsal est complètement déchiré, dit le toubib, comme une étoffe trop mûre. Les Jeux sont terminés pour vous." Mon histoire "exemplaire" m'incite furieusement à lancer une mise en garde à l'ensemble des athlètes de toutes les disciplines sur les dangers des anabolisants. Arrêtez cette folie! "
3-Autre article sur les dangers du DOPAGE:
"- Années 60 : amphétamines.
La mort du cycliste Tom Simpson fut le détonateur. La lutte antidopage est lancée à la fin des années 60 par le C.I.O qui institue des contrôles pour limiter les abus pharmaceutiques faits par les sportifs professionnels. Mais l'efficacité de cette lutte est restreinte puisque peu de produits sont décelables (amphétamines) et encore faut-il qu'ils soient administrés à très forte dose pour les détecter.
Les dopés n'hésitaient pas d'ailleurs à utiliser des subterfuges lors des contrôles pour ne pas se faire prendre (mélange d'additifs à l'urine, siphonnage de la vessie...). Le plus inquiétant peut-être à l'époque était l'utilisation massive de stéroïdes anabolisants ou de corticoïdes sans aucun contrôle. Heureusement les progrès dans la lutte antidopage ne se font pas attendre et en 1974, on décèle enfin des substances apparentées aux amphétamines qui étaient jusque là interdites mais indécelables. L'élite sportive se détourne ainsi de l'usage de ces produits, mais d'autres déjà font leur apparition.
- Années 70 : anabolisants.
Les stéroïdes anabolisants dont les athlètes abusent déjà dans les années 60 sont interdits par l'IAAF aux Jeux de Munich en 1972. Un an plus tard, les recherches permettent de déceler les anabolisants et en 1976 les premiers contrôles sont effectués à Montréal.
- Années 80 : testostérone.
Ayant pris conscience des dangers des stéroïdes anabolisants, les athlètes se sont tournés vers des substances hormonales naturelles produisant les mêmes effets, comme la testostérone.
- Années 90 : EPO.
C'est au tour de l'EPO (érythropoïétine) de circuler dans les mains d'athlètes et de soigneurs peu soucieux de l'éthique sportive. Même si elle est interdite par le C.I.O. en 1990, cette molécule, qui favorise la fabrication de globules rouges, fait des émules. Rapidement le cyclisme, comme la course de fond, sont touchés par ce fléau.
- En 1997, les stéroïdes ont été retirés du marché par de nombreux laboratoires.
- Un avenir sombre: on peut craindre pour les années à venir une multiplication des produits dopants non décelables par les laboratoires. Nous ne connaissons pas aujourd'hui les conséquences à long terme des pratiques dopantes actuelles, ce qui laisse présager des fins de carrière et surtout des fins de vie difficiles à tous ceux qui ont usé et abusé de produits pour se rapprocher de la gloire. "
4- Voici ce qu'écrivaient 2 grands spécialistes de la médecine et traumatologie du sport en 2008, les Prs Daniel Rivière et Christian Mansat de Toulouse, tous 2 anciens rugbymen et amoureux du beau rugby.
L'accident musculaire constitue le risque inhérent au sport de haut niveau, que Pierre de Coubertin définissait comme « le culte volontaire et habituel de l’exercice musculaire intensif, appuyé par le désir de progrès et pouvant aller jusqu’au risque » et la question est de savoir (D. Rivière) jusqu’où peut-on accepter ce risque? L’accroissement de la masse musculaire qui pousse un grand nombre de sportifs à utiliser des moyens non naturels a pris le pas sur la prévention des accidents et le « trop de muscles » va finir par tuer le muscle.
Le Toulousain Christian Mansat résume parfaitement la problématique des accidents musculaires: "dans la plupart des statistiques publiées depuis un certain nombre d’années et surtout dans certains sports, il apparaît une augmentation significative du nombre de lésions musculaires et tendineuses et par voie de conséquence, une altération des structures articulaires. Près de 30 % de ces lésions musculaires et tendineuses sont observées au décours d’un entraînement. Elles sont surtout topographiées au niveau du membre inférieur (90 %). Le traumatisme extrinsèque (contacts plus ou moins violents) est le plus souvent évoqué. Ces lésions musculaires intrinsèques représentent plus de la moitié des accidents sportifs avant l’entorse du genou. Rappelons que le muscle est une structure complexe, adaptée à la transformation d’énergie chimique en énergie mécanique. Ses principales qualités sont la vitesse, l’endurance, la vigilance et la viscoélasticité. Ces qualités sont en rapport avec :
- la structure biomécanique propre (fibre musculaire et structure conjonctive)
- l’activité métabolique des différentes fibres (I : oxydative endurante, Ia : oxydative et glycolytique, Ib : glycolytique force durée brève)
- le système neuromusculaire qui permet de régler les activités réflexes automatiques et volontaires.
Ces accidents musculaires et tendineux sont devenus pénalisants pour les athlètes et leur club. Nous avons, en France, le triste privilège d’avoir, dans certains sports (rugby, athlétisme) le pourcentage le plus élevé. Le rôle de l’équipe médicale, paramédicale, des préparateurs et de l’entraîneur est d’essayer de penser à la prévention et d’évaluer les facteurs de risque en mettant en place une réelle prophylaxie. Il est licite de se poser la question concernant la responsabilité de certaines méthodes d’entraînement basées sur un excès de travail musculaire, souvent inadapté aux différents sports. Le travail musculaire doit être finaliste, il doit être adapté au sport pratiqué. Est-il nécessaire, dans certains sports d’avoir de « gros muscles » pour devenir un champion ? L’hypertrophie musculaire est synonyme de fragilité tendino-musculaire. A cette obésité musculaire générale ou locale, il faut associer, hélas, le corollaire, la diététique en particulier, les régimes hyperprotidiques avec ses conséquences volumétriques, densitométriques, endocriniennes, rénales, hépatique.
Cette stratégie nutritionnelle hyperprotidique se fait aux dépens de l’équilibre énergétique, différente selon le type d’exercice : force, vitesse, endurance. Le régime diététique du sportif doit être équilibré qualitativement et quantitativement sans oublier le rôle respectif indissociable des glucides, des lipides et des protides. Il faut savoir garder une juste répartition équilibrée : eau, glucides (50 %), lipides (30 %), protides (15 %). Le tissu adipeux ne doit pas être banni aux dépens des protides, il fait la forme et les formes. Ne pas oublier que trop de muscles tue le muscle, fragilise le tendon et surcharge l’articulation".
5- Le Clembutérol
C'est une substance bêta agoniste (stimulant des récepteurs Beta 2 adrénergiques); à l'origine d'usage vétérinaire (Ventipulmin). C'est un produit anti-catabolisant (s'oppose au catabolisme) non-hormonal. Prescrit à l'origine pour les affections broncho-pulmonaires spastiques (de type asthme) chez le cheval de course. Son délai d'action est très court et sa durée d'action est nettement plus longue que les sympathomimétiques (ventoline) tout en ayant une posologie inférieure.
Effets recherchés:
Perte de masse grasse importante, action anti-catabolique sur la masse sèche (ce qui revient à grossir tout en séchant. Renforcement de la ventilation grâce à l'effet broncho-dilatateur. Augmentation du flux sanguin et donc de la congestion musculaire
Effets secondaires
Tremblements, sudations importantes, maux de tête, tachycardie, hyperthermie, insomnie, changement d'humeur, etc. La majorité de ces symptômes disparaissent dès que l'organisme s'habitue au produit (c'est-à-dire en quelques jours).
Chez l'homme ce produit est très dangereux en cas de surdosage. L'association de clembuterol à l'alcool ainsi qu'à d'autres médicaments peut également avoir des conséquences graves sur l'organisme. Le rythme cardiaque s'accélère et une hyperthermie est observée rapidement après la prise. Il donne des crampes musculaires (à noter que le cœur étant un muscle strié, une crampe peut provoquer un arrêt cardiaque), des céphalées (maux de tête), des insomnies, des troubles de l'humeur, des tremblements, etc. Ces effets secondaires sont quasi systématiques.
Chez les sportifs (source Wikipédia)
Les effets recherchés par les sportifs utilisant le clenbutérol sont deux effets secondaires de ce produit: « sa propriété remarquable à brûler les graisses » et son effet anabolisant. Le clenbutérol a commencé à être utilisé par les sportifs en remplacement des anabolisants hormonaux, dont la détection se faisait plus efficace dans les années 1980. Les culturistes en ont fait usage à partir de 1988 en Angleterre.
La consommation de clenbutérol est devenue détectable aux contrôles antidopage au début de l'année 1992. Plusieurs sportifs ont été contrôlés positifs durant cette année olympique : les haltérophiles britanniques Andrew Davies et Andrew Saxton, les athlètes allemandes Katrin Krabbe et Grit Breuer, contrôlés peu avant les Jeux olympiques, le lanceur de marteau américain Jud Logan, la lanceuse de poids américaine Bonnie Dasse, tous deux positifs durant les Jeux. L'Allemande Manuela Derr avoue sa consommation dans une lettre à sa fédération
Le Clembutérol a été utilisé par le Polonais Adam Seroczynski lors de l'épreuve de canoë biplace des JO de Pékin, où il s'était classé quatrième.
Il a également été utilisé par le Marocain Jamal Chatbi avant la finale du 3 000 m steeple lors des mondiaux d'athlétisme de Berlin en 2009. Karol Beck, tennisman, fut contrôlé positif à cette substance en 2005 (deux ans de suspension), ainsi que Tong Wen, championne olympique de judo en 2008.
Plusieurs cyclistes ont été contrôlés positifs à ce produit. En avril 2010, le Chinois Li Fuyu, de l'équipe RadioShack a été contrôlé positif à ce produit. En août 2014, William Goodfellow, cycliste montréalais, s'est fait suspendre deux ans à la suite d'un contrôle positif.
Le pongiste allemand Dimitrij Ovtcharov (n°13 mondial) a été contrôlé positif au Clembuterol le 23 août 2010 au lendemain de l'Open de Chine. Il pense avoir été victime d'une contamination alimentaire en mangeant de la viande lors de cette compétition.
Des traces de clembutérol ont été décelées dans les échantillons fournis par Alberto Contador, futur vainqueur de l'épreuve, à l'issue des contrôles réalisés lors de la deuxième journée de repos du Tour de France 2010. Il a avancé la thèse de la contamination alimentaire pour se défendre. Le 6 février 2012, le TAS (tribunal arbitral du sport) a jugé coupable Alberto Contador, lui enlevant son titre de vainqueur du Tour de France 2010, qui revient alors à Andy Schleck.
Le 9 juin 2011, la Fédération mexicaine (Femexfut) a annoncé que cinq de ses internationaux qui participaient à la Gold Cup aux États-Unis venaient d'être suspendus pour dopage. Les joueurs concernés sont le gardien Guillermo Ochoa (Club America), les défenseurs Francisco Rodriguez (PSV Eindhoven) et Edgar Duenas (Toluca), ainsi que les milieux Antonio Naelson (Toluca) et Christian Bermudez (CF Atlante). Tous ont été contrôlés positif à la substance interdite dénommée clembuterol, a indiqué le secrétaire générale de la Femexfut, Decio de Maria. Prétextant un problème plus alimentaire et malheureux que sportif et volontaire, la fédération mexicaine a disculpé ses internationaux après nouvelles analyses, cette fois négatives, aux États-Unis.
Femi Ogunude, Nigérian naturalisé Quatari, est suspendu 2 ans par l'IAAF du 9 janvier 2012 au 8 janvier 2014, après avoir fait l'objet d'un contrôle anti-dopâge positif au Clembutérol en décembre 2011 lors des Jeux Panarabes.
6 - L'Higénamine:
L' Higenamine ou norcoclaurine est un composé chimique que l'on trouve dans une grande variété de plantes (graines de lotus entre autres). Il est présent dans de nombreux compléments alimentaires et utilisé comme bruleur de graisse. Comme le Clembutérol, c'est un bêta 2 agoniste et à ce titre, il est interdit en 2017 par l'AMA (agence mondiale anti-dopage). En 2016, le footballeur français Mamadou Sakho, après un contrôle positif à l'Higenamine n'a pas pu participer au championnat d'Europe. Interdiction levée en appel, la substance ne figurant pas sur la liste des substances interdites en 2016. En décembre 2016, 2 joueurs de l'équipe de rugby du Racing Métro 92 et non des moindres, l'arrière et international Brice Dulin et le troisième ligne international ont été contrôlés positifs à l'Higénamine soutenus bien sur par la direction du Racing, celle de la FFR avec Bernard Laporte et ce bon Dr Simon, son vice président délégué chargé de l'équipe de France de rugby à 15, ce même Dr Simon qui à la tête du syndicat des joueurs Provale a été débouté devant la justice après avoir tenté en vain de faire condamner Laurent Bénézech qui avait dénoncé le dopage dans le rugby. Ce Dr Simon, un confrère donc, qui défend l'indéfendable, l'hingénamine étant un béta 2 agoniste, comme le Clembutérol. Tous, je dis bien tous les dérivés de cette famille des béta 2 agonistes sont interdits par la réglementation de l'AMA (agence mondiale contre le dopage) et sont des produits dopants: à la fois brûleurs de graisse et anabolisants (le produit idéal en fait), mais en ce qui concerne l'Hingénamine seulement inscrit sur la liste nommément au 1er janvier 2017; Dulin avoue en prendre depuis quelques années et Nyanga depuis 10 ans. Nous attendons la suite du feuilleton, la commission médicale de la FFR et celle de l'Agence Française contre le dopage, ne se sont pas encore prononcés. Quant au Racing 92, dernier champion de France de rugby en titre en juin 2016, déjà 3 de leurs joueurs parmi les plus prestigieux, avaient été déclarés positifs aux corticoïdes prescrits par le médecin du club en intra-articulaire pour deux d'entre eux, à cause de genoux récalcitrants. Les 3 joueurs ont été blanchis par la commission médicale fédérale, les produits incriminés qui sont des dopants notoires, ayant fait l'objet d'une AUT: autorisation pour usage thérapeutique.
Mais qu'est devenu le rugby, pour que l'élite de ces pratiquants qui devraient être exemplaires, aient besoin de recourir à longueur d'années à des béta 2 stimulants et autres compléments alimentaires non sécurisés et à des corticoïdes injectables, alors que du moins pour tout problème articulaire, la pharmacopée dispose dans les mêmes indications, de produits non dopants et infiniment plus adapté comme l'acide Hyaluronique par exemple et bientôt le Chitosan. Dr Simon, arrêtez de soutenir l'insoutenable et de prendre vos confrères, médecins de médecine et traumatologie du sport qui font bénévolement et honnêtement leur job, pour des billes.
Règlementation antidopage 2013 de la FFAthlé pour le traitement de l'asthme par les béta 2 agonistes:
Tous les bêta-2 agonistes sont interdits en permanence en et hors compétition, sauf les médicaments suivants sous forme inhalée uniquement:
- salbutamol - formotérol - salmétérol +++ (ces trois derniers produits ne pouvant être utilisés qu’aux posologies recommandées, un surdosage entrainera automatiquement un contrôle antidopage positif et une suspension)+++.
Asthme et bêta-2 agonistes, conduite à suivre par le sportif: (traitement prescrit par un médecin et Code mondial antidopage liste 2013).
Traitements autorisés sans AUT: uniquement Salbutamol, Formotérol, ou Salmétérol.
Déclaration systématique du traitement au service médical de la FFA.
Présentation de l’ordonnance en cas de contrôle antidopage.
Traitement interdit sans AUT: tous les autres bêta-2 agonistes. Demande d’AUT auprès de l’AFLD. Entrainements et compétitions interdits sans accord préalable d’AUT par l’AFLD.
Règlementation antidopage 2013 de la FFAthlé à propos de l'utilisation des corticoïdes par les sportifs
Tous les corticoïdes sont interdits en compétition par voie orale, intraveineuse, intramusculaire ou rectale +++.
Seuls sont autorisés les corticoïdes utilisés par voie intra‐articulaire, péri‐articulaire, péri‐tendineuse, épidurale, cutanée et inhalée.
Les contrôles antidopage ne pouvant pas déterminer la voie d’administration du corticoïde rendent donc un résultat positif quelque soit la voie d’administration et quel que soit le corticoïde utilisé: présentation de l’ordonnance en cas de contrôle antidopage+++.
Maladies graves ou blessures traitées par corticoïdes, conduite à suivre par le sportif: (traitement corticoïde prescrit par médecin (Code mondial antidopage Liste 2013).
Corticoïdes par voie autorisée: infiltration, cutanée, inhalation avec déclaration systématique du traitement au service médical de la FFA et présentation de l’ordonnance en cas de contrôle antidopage.
Corticoïdes par voie interdite: orale, intraveineuse, intramusculaire, rectale: demande d’AUT auprès de l’AFLD et pas de compétition sans accord préalable d’AUT par l’AFLD.
AUT = Autorisation d’Usage Thérapeutique
AFLD = Agence Française de Lutte contre le Dopage
Au Gré des scandales qui entachent depuis quelques années l’actualité sportive, l’érythropoïétine (EPO) est devenue le symbole du dopage sportif. Cette hormone qui permet d’augmenter la production de globules rouges a commencé à être utilisée il y a déjà une vingtaine d’années. À l’heure des manipulations génétiques et des nouvelles molécules biomimétiques, le dopage pourrait-il devenir de plus en plus technique ?L’usage de l’EPO, comme celui de l’hormone de croissance (plutôt utilisée dans les sports de force), a été rendu possible par les avancées de l’industrie pharmaceutique. La synthèse de ces molécules par biotechnologies a certes révolutionné le traitement de millions de patients dans le monde, mais a du même coup ouvert la voie à un nouveau type de dopage. Le revers de la médaille de l’innovation.
Le fantasme de la thérapie génique
Dès la publication des premiers essais cliniques utilisant la thérapie génique, le spectre du dopage a donc ressurgi. Le Comité international olympique et l’Agence mondiale antidopage ont réagi très rapidement, inscrivant dès 2003 la thérapie génique sur les listes des produits et procédés interdits. Pour les spécialistes, il semble pourtant que l’utilisation de la thérapie génique, cette technologie qui vise à transférer dans l’organisme des gènes qu’il n’exprime pas ou pas assez pour améliorer les capacités physiques des athlètes tient plus du fantasme que de la réalité. Ces procédures, très complexes, n’ont toujours pas réussi à dépasser le stade des essais cliniques. «Si de grosses équipes de recherche qui travaillent pour guérir des patients se cassent encore les dents sur des problèmes techniques, on peut douter que des professionnels du dopage, même brillants, y parviennent, relève le Dr Stéphane Bermon, médecin à l’Institut monégasque de médecine et chirurgie du Sport. À moins qu’ils n’acceptent de faire courir aux sportifs des risques qui ne seraient jamais admis dans un protocole de recherche.» D’après le médecin, également membre de la Commission médicale et antidopage de la Fédération internationale d’athlétisme, l’avenir du dopage se profilerait plutôt dans la modulation de l’expression génique. C’est-à-dire l’utilisation de molécules capables d’augmenter la production par les propres gènes de l’athlète de protéines susceptibles d’améliorer ses performances.
Des pratiques éthiquement contestable: «Les produits qui activent la voie de signalisation des peroxisome proliferator-activated receptors (PPARs gamma) suscitent beaucoup d’intérêt, explique Martial Saugy, directeur du Laboratoire suisse d’analyse du dopage, à Lausanne. Ils permettent d’augmenter les capacités oxydatives et donc l’endurance des sportifs.» L’Aicar et le GW1516, présentés comme les nouveaux produits dopants à la mode, agiraient de cette manière. «Les données de terrain que nous avons ne nous laissent pas penser que la consommation réelle de ces deux produits soit si importante, modère Martial Saugy. Les molécules classiques comme l’EPO semblent toujours en tête de liste.»
La publication d’une liste de 214 gènes potentiellement «liés» à la performance sportive chez l’homme conduirait à la sélection des jeunes athlètes selon leur patrimoine génétique. Le séquençage du génome est aujourd’hui réalisé par de nombreuses sociétés privées et de plus en plus abordable. Une stratégie qui peut s’avérer très rentable à moyen terme. «Il ne s’agit pas de pratiques dopantes à proprement parler, rappelle le Dr Stéphane Bermon. Mais c’est éthiquement contestable et proscrit par les instances internationales.»
Nouvelles méthodes de dopage (d’après le Professeur André-Xavier BIGARD)
« Les substances à visée dopante actuelles, n’ont pas été fabriquées à des fins de dopage, mais ce sont des médicaments en développement détournés de leur utilisation première, ou pire, des produits chimiques utilisés en recherche, sans aucun essai chez l’Homme. Elles ont pour cible le muscle squelettique. Les caractéristiques de ce dernier pouvant être modulées avec comme finalité l’amélioration de la performance sportive, en deux sens : une modification de son phénotype (carte d’identité du muscle) d’une part, un recul du seuil de fatigue d’autre part. Deux classes de molécules affectent les caractéristiques du muscle pour améliorer artificiellement les performances attendues. Le phénotype musculaire repose sur un certain nombre de volets permettant de rendre compte des performances de l’athlète. Ces volets qui constituent la carte d’identité du muscle sont la masse musculaire, le métabolisme énergétique, le réseau capillaire musculaire, et les types de fibres musculaires. Le propos sera de développer les risques de modulations du métabolisme énergétique et du fonctionnement des mitochondries par de nouvelles molécules dopantes.
1- La molécule AICAR: L’AICAR est un produit chimique (ce n’est pas un médicament en développement) qui agit sur l’un des acteurs majeurs du développement des mitochondries du muscle squelettique et pour introduire ce sujet, il faut évoquer l’existence d’un complexe enzymatique qui s’appelle l’AMP-kinase (AMPK). Ce système enzymatique donne une idée du statut en énergie de la fibre musculaire ; c’est un véritable capteur du statut énergétique des cellules. Cette enzyme est inactive à l’état de repos et fixe une molécule d’ATP. Or, lors de la contraction de la fibre musculaire, nous observons une diminution progressive de l’ATP, associée à une augmentation de la concentration en AMP. Sur l’AMPK, l’ATP sera remplacé par un AMP, ce qui rendra ce complexe enzymatique sensible à la phosphorylation par une kinase, qui entrainera son activation. L’exercice physique est un activateur naturel de l’AMPK, ce qui entrainera des réponses adaptatives qui permettront l’instauration de l’état d’entraînement. Mais il est également possible d’activer ce complexe enzymatique par des produits chimiques, dont l’AICAR. L’AMPK ainsi activée contribue au développement du réseau mitochondrial, qui est associé à l’amélioration des performances, notamment dans les disciplines d’endurance. Pour ce faire, l’AMPK activée agit sur un petit facteur protéique, dénommé PGC-1α qui accroît la densité des mitochondries, avec un rôle déterminant dans la biogénèse mitochondriale du PGC-1α. En dehors de l’augmentation du réseau des mitochondries, l’activation de l’AMPK participe à la fonte graisseuse. Sur la base de modèles animaux, la durée nécessaire de l’administration d’AICAR doit être d’au minimum huit semaines avant que la fonte graisseuse soit observée. Ce qui est important de retenir, c’est qu’il n’existe pas d’expérimentation chez l’Homme à ce jour. Une autre conséquence de l’activation de l’AMPK est l’inhibition importante des synthèses en protéine du muscle et le développement d’un état d’amyotrophie. L’administration d’AICAR entraîne donc, à terme, une diminution du flux de synthèse des protéines musculaires, ce qui se traduit par une fonte des muscles. Enfin, l’AMPK agit comme un régulateur de comportements, telle la prise alimentaire, et perturbe de manière très importante les métabolismes hépatique et pancréatique. La mise à disposition de l’AICAR 100 mg sur internet est très inquiétante, alors même que ses effets n’ont jamais été évalués chez l’homme et qu’aucune étude de sa toxicité et de ses effets secondaires n’a été réalisée.
2- Les modulateurs de l’utilisation des substrats énergétiques qui vont permettre d’orienter le type de substrat utilisé par les mitochondries, on peut retenir des facteurs de transcription spécifiques, dénommés les PPARs.
Ils vont accroître l’utilisation des acides gras par la mitochondrie des fibres musculaires et donc, à terme, améliorer les performances en endurance. Les PPARs sont des composés qui, lorsqu’ils sont activés, se fixent sur la zone promotrice d’expression de gènes cibles, et, in fine, vont permettre de produire les protéines qui agiront sur le métabolisme des fibres musculaires. Le PPAR-δ est la forme de PPAR principalement présente dans le muscle squelettique et les acides gras sont des facteurs activateurs de ce composé. Or, il existe également des activateurs synthétiques remplaçants ces acides gras, appelés agonistes. Ces produits, actuellement étudiés au sein de laboratoires, devraient être particulièrement intéressants dans le traitement des états de surcharge pondérale. Mais on craint évidemment que leur utilisation soit détournée à des fins d’amélioration des performances. En effet, ces agonistes ont une incidence sur la performance. L’augmentation de l’expression de PPAR-δ dans un muscle squelettique provoque, sur des modèles animaux génétiquement modifiés, un accroissement du temps de course maximal sur tapis roulant ou de la distance parcourue. A l’inverse, la suppression de PPAR-δ induit une réduction des performances. En dehors de ces modèles génétiquement modifiés, l’efficacité potentielle sur la performance du GW-1516 qui permet d’activer PPAR-δ a été testée sur des animaux. Une étude parue durant l’été 2008 a fait grand bruit, puisque pour la première fois des scientifiques ont conclu au caractère ergogène de ces agonistes de PPAR-δ dont le GW-1516. Il convient de rappeler que les effets du GW-1516 ont été initialement évalués sur des organismes sédentaires. Or, un traitement de plusieurs semaines ne fait apparaître aucune modulation de performances sur ces animaux sédentaires. En revanche, le caractère ergogène de cet agoniste est retrouvé sur des organismes à l’entraînement, en augmentant les bénéfices attendus de celui-ci sur les performances en endurance. Comme pour l’AICAR, nous ne pouvons que déplorer la disponibilité de ces produits sur internet. En effet, la communauté scientifique pressent des effets secondaires très graves en cas d’utilisation non maîtrisée de ces composants, notamment sur le métabolisme hépatique et pancréatique.
En conclusion, nous faisons face à l’émergence régulière de nouvelles substances dopantes, et les progrès considérables réalisés dans le domaine de la biologie majorent les dangers de mésusage de ces produits. Ce danger potentiel rend indispensable la coopération avec l’industrie pharmaceutique et impose une veille scientifique, un effort de recherche accru et la nécessité absolue de lutter tous ensembles : sportifs, coachs, médical, encadrement, fédérations, AFLD, AMA, davantage et toujours plus contre le dopage sous toute ses formes. Dr LP