On ne la rencontre quasiment qu'en milieu sportif et beaucoup en milieu carcéral et tout spécialement chez les adeptes de la musculation du train supérieur (répétitions excessives de séries de développé- couché, développé-nuque, etc.). Les autres sports incriminés: haltérophilie, judo, rugby, lutte et les sports qui ont en commun l'utilisation de mouvements amples de l'épaule à grande vitesse et avec une fin de geste en adduction croisée (jeux de ballon, jeux de raquette, golf, tennis vétéran, lancers en athlétisme, squash, badminton, volley bal, handball).
Les premiers articles du blog "Un médecin du sport vous informe" datent de 2013, mais la plupart sont mis à jour pour pouvoir coller aux progrè médicaux. Ce blog inter-actif répond à la demande de nombreux confrères, kinésithérapeutes, étudiants en médecine et en STAPS, patients et sportifs. Il est le reflet de connaissances acquises tout le long de ma vie professionnelle, auprès d'enseignants remarquables, connaissances sans cesse actualisées que je me suis efforcé de rendre accessibles au plus grand nombre par le biais d’images trouvées sur le Net, images qui sont devenues par la force des choses, la propriété intellectuelle de tous; si cela dérange, ces images seront retirées.
Certains articles peuvent apparaître un peu plus polémiques que d'autres et indisposer, mais il n'est pas question pour l'auteur de tergiverser ou de se taire, quand il s'agit de problèmes d'éthique, en particulier en matière de dopage et quand la santé des sportifs est en jeu, compte tenu du nombre élevé de blessures liées au surentraînement et à une pratique imbécile d'une certaine musculation, qui n'est plus au service de la vitesse et de la force explosive utile (et non de la force maximale brute), qui sont les deux qualités physiques reines, qui ne respecte pas les règles de la physiologie musculaire et qui, au lieu d'optimiser la performance, fait ressembler certains sportifs body-buildés à l'extrême, davantage à des bêtes de foire gavées aux anabolisants, qu’à des athlètes de haut niveau.
Ce blog majoritairement consacré à la traumatologie sportive, est dédié à mes maîtres les Prs Jacques Rodineau, Gérard Saillant et à tous les enseignants du DU de traumatologie du sport de Paris VI Pitié Salpétrière et en particulier aux docteurs Jean Baptiste Courroy, Mireille Peyre et Sylvie Besch. L'évaluation clinique y tient une grande place: "la clinique, rien que la clinique, mais toute la clinique" et s'il y a une chose à retenir de leur enseignement, c'est que dans l'établissement d'un diagnostic, l'examen clinique, qui vient à la suite d'un bon interrogatoire, reste l'élément incontournable de la démarche médicale. Toutefois dans le sport de haut niveau et guidé par la clinique, l'imagerie moderne est incontournable : radiographie conventionnelle, système EOS en trois dimensions pour les troubles de la statique rachidienne, échographie avec un appareillage moderne et des confrères bien formés, scanner incontournable dans tous les problèmes osseux et enfin IRM 3 Tesla, le Tesla étant l'unité de mesure qui définit le champ magnétique d'un aimant; plus le chiffre de Tesla est élevé et plus le champ magnétique est puissant ("à haut champ") et plus les détails des images sont fins et la qualité optimale.
Hommage aussi au Pr Robert Maigne et à son école de médecine manuelle de l'Hôtel Dieu de Paris ou j'ai fais mes classes et actuellement dirigée par son fils, le Dr Jean Yves Maigne. Je n'oublie pas non plus le GETM (groupe d'étude des thérapeutiques manuelles) fondé par le Dr Eric de Winter et ses enseignants, tous des passionnés; j'y ai peaufiné mes techniques et enseigné la médecine manuelle-ostéopathie pendant 10 années.
Dr Louis Pallure, médecin des hôpitaux, spécialiste en Médecine Physique et Réadaptation, médecin de médecine et traumatologie du sport et de médecine manuelle-ostéopathie, Pr de sport et musculation DE, ex médecin Athlé 66, comité départemental 66, ligue Occitanie et Fédération Française d’Athlétisme, médecin Etoile Oignies Athlétisme.
mercredi 21 mai 2014
L' arthropathie acromio-claviculaire du sportif
On ne la rencontre quasiment qu'en milieu sportif et beaucoup en milieu carcéral et tout spécialement chez les adeptes de la musculation du train supérieur (répétitions excessives de séries de développé- couché, développé-nuque, etc.). Les autres sports incriminés: haltérophilie, judo, rugby, lutte et les sports qui ont en commun l'utilisation de mouvements amples de l'épaule à grande vitesse et avec une fin de geste en adduction croisée (jeux de ballon, jeux de raquette, golf, tennis vétéran, lancers en athlétisme, squash, badminton, volley bal, handball).
L'épaule micro-traumatique de sur-utilisation (over-use des Anglo-saxons)
- les nerfs grand dentelé de Charles Bell et sus scapulaire
- le bourrelet glénoïdien.
- interviennent aussi les autres rotateurs internes et aussi les adducteurs d'épaule que sont les muscles Grand rond - Grand dorsal - Grand pectoral et il faudra veiller à leur souplesse.
2 - De même une connaissance de la physiologie de l'épaule est également indispensable en particulier dans les indications ou les techniques de médecine manuelle sont déterminantes.
Articulation la plus mobile avec ses 3 axes de travail et ses 3 degrés de liberté articulaire et potentiellement la plus instable de l'organisme, servant à orienter la main dans les 3 plans de l’espace dans un but de préhension et de grimper, l’épaule est un SAMA (système articulaire mécaniquement asservi) qui englobe la ceinture scapulaire, son espace de glissement omo-thoracique, l'articulation gléno-humérale et son espace de glissement sous-deltoïdien qui fonctionnent non pas successivement, mais concomitamment grâce à l’action combinée des 19 muscles de la ceinture scapulaire sur les 54 que comportent le membre supérieur agissant sous la forme de 25 couples de rotation fonctionnant comme un seul muscle, si bien que d’une part la terminologie anatomique distinguant des mouvements de flexion-extension, d’abduction -adduction, d’élévation-abaissement et de rotation interne et externe s’avère tendancieuse, la mobilité en rotation constituant le seul substrat mécanique et que d’autre part les contraintes mécaniques que subit l’épaule sont telles que beaucoup d’épaules instables trouvent leur explication dans une désynchronisation musculaire.
3 -Le motif de consultation en pathologie micro-traumatique de l'épaule est le plus souvent la douleur mais aussi une perte d'efficacité du geste avec baisse de la performance professionnelle ou sportive. Cette douleur peut être de localisation :
- ensuite décrite par Neer avec ses 3 stades ( impigement syndrome, tendinopathie dégénérative, rupture) et son test anesthésique préalable en sous - acromial et touchant les sujets entre 25 et 40 ans.
Cette majorité d'épaules douloureuses dites conflictuelles sont:
- mais le plus souvent secondaires:
conflit A/I
Étiré de façon brusque ou progressive la symptomatologie douloureuse postérieure vive, s'amende en quelques jours pour laisser place à une épaule progressivement déficitaire avec fatigabilité, perte d'efficacité du geste, manque de force, maladresse, et douleur nocturne. Le diagnostic devient évident mais assez tardivement lorsque l'omoplate décollée (scapula alata) fait une saillie nette, avec ascension et rapprochement de la ligne des épineuses de son angle supéro-interne, et rotation anti-horaire de la pointe (à différencier du décollement de l'omoplate par atteinte du trapèze supérieur avec éloignement de l'omoplate de la ligne des épineuses).
Le traitement va consister à améliorer la stabilité de l'épaule par le renforcement musculaire et la rééducation proprioceptive ou par la chirurgie.
c/- l'instabilité du TLB (tendon du long biceps) dans sa gouttière anatomique avec ressaut antérieur. Fréquente chez les lanceurs en athlétisme.
- l'EA (élévation antérieure)
- puis la RE (rotation externe 1) coude au corps
- puis l'Abduction en bloquant l'omoplate -
- puis la RI (rotation interne) main dos, rend l'examen physique in-interprétable.
9 - Il ne faut pas hésiter à pratiquer une infiltration de corticoïde, d'abord sous acromiale latérale puis en cas d'échec, intra - articulaire par voie antérieure ou postérieure ou supérieure.
En cas de conflit diffus: utiliser une aiguille longue avec seringue de 20 cc et piquer en externe pour la première et dans le sillon delto pectoral pour la seconde, 2 travers de doigt sous la coracoïde et un travers de doigt vers en dehors, coude fléchi et rotation externe forcée pour ne pas toucher le TLB. Rappelons que cette infiltration doit être suivie d'une période de repos de 4 à 6 semaines si l'on veut que cette infiltration soit efficiente.
NB: de plus en plus il est recommandé d'injecter de l'acide hyaluronique dans les tendinopathies de coiffe symptomatique par voie sous acromiale, alors que les injections de PRP n'ont aucun effet bénénéfique.
La douleur peut - être de type:
Test de NEER
5-testing analytique contre résistance (douleur par tendinopathie ou faiblesse par rupture ou atteinte neurologique: tests de Jobe (sus épineux), Patte (sous épineux), Liff off test de Gerber et Belly press test++ du sous scapulaire, Palm up test de Gilchrist et étirement pour le long biceps.
pas d'ostéophytose, pas d'ascension claviculaire.
Diagnostic différentiel
1- Essentiellement l'arthrose acromio-claviculaire: patient plus âgé; symptômes bilatéraux; signes d'arthrose sur la radiographie: pincement articulaire, ostéophytose, remaniement des deux berges articulaires).
Ostéolyse du 1/4 externe de la clavicule (radio et IRM)