Dans les années 30 (1933 sans doute), le RCV fut débaptisé et devint le SOV (Stade Olympique Villelonguet) qui connut ses plus grandes heures de gloire de 1942 jusqu'en 1962, alors que notre village ne dépassait pas les 1300 âmes, en opérant en 2ème et 3ème division nationale, avec 3 dates mémorables : 1948 avec un 1er titre de champion de France FSGT; 1949 avec un superbe parcours en coupe de France (seulement battu sur le stade de la ville de Castres en 64ème de finale par le grand CA Brive d'Elie Pébeyre (6-14), avec comme spectateur le célèbre abbé Henri Pistre, ancien 3ème ligne du SC Albi, grand amateur de rugby, entièrement conquis par l'extrême bravoure de nos 15 joueurs; enfin le 26 novembre 1950 où le SOV, commandé par son pilier René Pla (fondateur du célèbre camping Brasilia à Canet plage, repris ensuite par son fils Roger) ne s'inclina que par le score de 9 à 3 devant la terrible équipe de l'USAP Perpignan (une des meilleures équipes de 1ère division en ce temps là). L'engouement à cette époque, de tout le village, de la Salanque et au delà de tout les amateurs de rugby roussillonnais, était tel pour le SOV que même à l'extérieur l'équipe semblait jouer à domicile. S'il fallait retenir un nom parmi les plus représentatifs, toutes générations de joueurs du SOV confondues, qui pourrait résumer parfaitement la vaillance et l'esprit de corps de ce rugby des villages, c'est bien celui du légendaire 3ème ligne aile Gabriel Pla qui restera à jamais un monument du rugby Salanquais.
A noter que le SOV disputa et gagna 4 finales du championnat de France : 1948 (FSGT), 1967 (2ème série), 1977 (4ème série) et 1996 (4ème série).
Le rugby et moi
Mon souvenir de rugby le plus lointain remonte au début des années 50; c'était un beau dimanche d'automne et je garde encore très présente dans ma mémoire, l'image de mon père Pierre évoluant au poste d'arrière avec un certain brio sans doute compte tenu des applaudissements qui accompagnaient la plupart de ses actions et remplissaient de bonheur le petit garçon de 5 ans que j'étais, très fier ce jour là de son père.
Il ne faut pas chercher ailleurs les débuts de cette passion viscérale qui ne m'a jamais plus quittée pour le jeu de rugby dont la pratique de longues années durant a endurci mon corps et mon caractère. Depuis mes 5 ans, sur la place en terre battue puis en ciment de mon village natal, dans les rues, dans les champs, dans la cour de l'école, sur le terrain communal, tout était prétexte à jouer au rugby et bien souvent un bout de bois ou un simple mouchoir nous tenait lieu de ballon. Fierté quand minime et cadet j'ai endossé le maillot du SOV, porté les couleurs bleu et rouge de l'AS Biterroise en Junior Crabos aux côtés d'Henri Cabrol, Gérard Lavagne, Gilbert Marzullo, Jean Pierre Hortoland, Jean Louis Martin et Georges Senal avec l'ex Lourdais Félix Lacrampe comme entraîneur et l'année suivante en classe de terminale, le maillot bleu azur de l'USAP en Junior Reichel aux côtés de Jacky Rodor et Jacques Tisseyre, avec le seconde ligne international André Sanac et Jo Lagrèze, prof d'EPS au Lycée Arago de Perpignan, comme entraîneurs.
Autre bonheur, celui d'avoir porté haut pendant toutes mes années d'études, les couleurs des facultés de médecine de Montpellier puis de Limoges et d'avoir été le médecin de l' USAL Limoges d'Hélios Ruiz, entraîné par Marcel Puget, puis au tout début de ma vie professionnelle et pendant 7 belles années, médecin de L'USAP Perpignan de 1975 à 1982.
Et que dire de la saison 66/67; encore junior Reichel et déjà en fac de médecine à Montpellier après un titre de champion d'académie universitaire courant février, avec mes coéquipiers du SOV dont la presque totalité étaient natifs du village, nous fûmes, après un parcours homérique en phases finales, sacrés champions de France 2ème série au mois de mai; rebelote 10 ans après en 4ème série.
J'ai également une tendresse toute particulière pour les joueurs de 1996 du capitaine Didier Montanès et de Jean Paul Custoja, pour les entraîneurs Etienne Martinville et Joseph Galy (une légende du rugby dans notre village), je fus leur président et encore une fois dans l'adversité la plus totale, nous fûmes sacrés champions de France 4ème série.