Avis à lire par tous les lecteurs:

Les premiers articles du blog "Un médecin du sport vous informe" datent de 2013, mais la plupart sont mis à jour pour pouvoir coller aux progrè médicaux. Ce blog inter-actif répond à la demande de nombreux confrères, kinésithérapeutes, étudiants en médecine et en STAPS, patients et sportifs. Il est le reflet de connaissances acquises tout le long de ma vie professionnelle, auprès d'enseignants remarquables, connaissances sans cesse actualisées que je me suis efforcé de rendre accessibles au plus grand nombre par le biais d’images trouvées sur le Net, images qui sont devenues par la force des choses, la propriété intellectuelle de tous; si cela dérange, ces images seront retirées.

Certains articles peuvent apparaître un peu plus polémiques que d'autres et indisposer, mais il n'est pas question pour l'auteur de tergiverser ou de se taire, quand il s'agit de problèmes d'éthique, en particulier en matière de dopage et quand la santé des sportifs est en jeu, compte tenu du nombre élevé de blessures liées au surentraînement et à une pratique imbécile d'une certaine musculation, qui n'est plus au service de la vitesse et de la force explosive utile (et non de la force maximale brute), qui sont les deux qualités physiques reines, qui ne respecte pas les règles de la physiologie musculaire et qui, au lieu d'optimiser la performance, fait ressembler certains sportifs body-buildés à l'extrême, davantage à des bêtes de foire gavées aux anabolisants, qu’à des athlètes de haut niveau.

Ce blog majoritairement consacré à la traumatologie sportive, est dédié à mes maîtres les Prs Jacques Rodineau, Gérard Saillant et à tous les enseignants du DU de traumatologie du sport de Paris VI Pitié Salpétrière et en particulier aux docteurs Jean Baptiste Courroy, Mireille Peyre et Sylvie Besch. L'évaluation clinique y tient une grande place: "la clinique, rien que la clinique, mais toute la clinique" et s'il y a une chose à retenir de leur enseignement, c'est que dans l'établissement d'un diagnostic, l'examen clinique, qui vient à la suite d'un bon interrogatoire, reste l'élément incontournable de la démarche médicale. Toutefois dans le sport de haut niveau et guidé par la clinique, l'imagerie moderne est incontournable : radiographie conventionnelle, système EOS en trois dimensions pour les troubles de la statique rachidienne, échographie avec un appareillage moderne et des confrères bien formés, scanner incontournable dans tous les problèmes osseux et enfin IRM 3 Tesla, le Tesla étant l'unité de mesure qui définit le champ magnétique d'un aimant; plus le chiffre de Tesla est élevé et plus le champ magnétique est puissant ("à haut champ") et plus les détails des images sont fins et la qualité optimale.

Hommage aussi au Pr Robert Maigne et à son école de médecine manuelle de l'Hôtel Dieu de Paris ou j'ai fais mes classes et actuellement dirigée par son fils, le Dr Jean Yves Maigne. Je n'oublie pas non plus le GETM (groupe d'étude des thérapeutiques manuelles) fondé par le Dr Eric de Winter et ses enseignants, tous des passionnés; j'y ai peaufiné mes techniques et enseigné la médecine manuelle-ostéopathie pendant 10 années.

Dr Louis Pallure, médecin des hôpitaux, spécialiste en Médecine Physique et Réadaptation, médecin de médecine et traumatologie du sport et de médecine manuelle-ostéopathie, Pr de sport et musculation DE, ex médecin Athlé 66, comité départemental 66, ligue Occitanie et Fédération Française d’Athlétisme, médecin Etoile Oignies Athlétisme.

mercredi 2 décembre 2015

L'entraînement en endurance.


L'entraînement en endurance est celui de la filière aérobie et concerne des millions d'individus, du sportif du dimanche au marathonien de haut vol et le critère qui définit la filière aérobie est VO2 Max (consommation maximale d'oxygène). Sa détermination directe par mesure des échanges gazeux respiratoires ou son estimation indirecte à partir de la fréquence cardiaque et basée sur des épreuves sous maximales permettent de classer les individus, par assimilation de la machine humaine à un véhicule automobile avec des petites, moyennes ou grosses cylindrées en fonction des résultats des mesures de VO2 Max exprimées en ml/mn/kilo.
I- Classification des fibres musculaires en fonction de leur vitesse de contraction et de leur résistance à la fatigue
L'activité musculaire est différente en fonction de la vitesse de contraction des différentes fibres musculaires. Cette vitesse de contraction est étroitement corrélée à la vitesse d'hydrolyse de l'ATP. On en distingue 2 types qui sont de coloration différentes:
- les fibres de Type I ou fibres ST sont à contraction lente, leur puissance mécanique est faible et leur résistance à la fatigue élevée. Elles sont fortement colorées et riches en pigment musculaire, la Myoglobine qui va fixer l'O2, et en Mitochondries (petite usine à dégrader le Glucose). Elles sont à fort potentiel oxydatif et capables d'utiliser comme carburant le glucose, les lipides et même certains acides aminés dans les efforts de très longue durée. Elles abondent dans le système musculaire des individus génétiquement doués pour les activités d'endurance.
- les fibres de Type II ou fibres FT ont 2 sous groupes: FTA et FTB ou IIA et IIB. Elles sont à contraction rapide et à puissance élevée. Elles sont moins colorées que les fibres de type I. Leur potentiel oxydatif est faible avec peu de Myoglobine et de Mitochondries. Par contre, leur sarcoplasme est riche en enzymes qui leur permettront d'utiliser le glucose comme carburant (enzymes glycolytiques). Leur potentiel Anaérobie est élevé. Ce type de fibre II abonde chez les individus doués pour les activités de vitesse. 
Le classement en 2 sous groupes FTA et FTB est fonction de leur résistance à la fatigue. Les fibres FTA ou IIA, sont des fibres rapides-résistantes, capables d'assurer un métabolisme oxydatif important. Les fibres FTB ou IIB sont des fibres rapides fatigables dont le métabolisme est essentiellement anaérobie. 
L'entraînement en endurance va augmenter le potentiel oxydatif des fibres FTA à contraction rapides-résistantes, le potentiel oxydatif global I +IIA (ST + FTA) va alors devenir important si bien que le sujet entraîné et doué génétiquement aura des valeurs de consommation maximale d'O2 (VO2 Max) élevées.
II- Classification des efforts en fonction de VO2 MAX

                          

Par rapport à VO2 Max on distingue:
1- des efforts supra-maximaux au-dessus de VO2 Max effectués à des vitesses sur-critiques et correspondant à un travail Anaérobie, en dette d'oxygène.
2- des efforts maximaux effectués à vitesse critique et sollicitant au maximum le système de transport de l'oxygène. Le niveau d'effort atteint sera d'autant plus élevé que le potentiel du sportif (inné par la génétique + acquis par l'entraînement) est grand.
Si l'entraînement fractionné est choisi, la fréquence cardiaque d'effort sera voisine de la fréquence cardiaque maximale (entre 180 et 200 pulsations/mn de 20 à 30 ans) et le temps d'effort compris entre 5 et 10 mn avec des intervalles de repos équivalents au temps d'effort ou à sa moitié en fonction de la tolérance individuelle du moment.
3- des efforts sous-maximaux, effectués à des vitesses sous-critiques qui seront couverts d'autant plus largement par les processus Aérobies, que le pourcentage par rapport à VO2 Max est bas. Des efforts sous-maximaux inférieurs à 50% de VO2 Max, n'entraînent aucune amélioration de l'aptitude Aérobie. Ils sont toutefois d'un intérêt sans pareil comme outils naturels de décrassage musculaire après une compétition (paiement de la dette d'oxygène), après interruption suite à blessures ou alitement, en prévention des traumatismes de surcharge tendino-musculaires et ostéo-articulaires, pour mobiliser la filière des graisses et épargner le glycogène musculaire et dernier et non des moindre, pour affiner la silhouette et perdre de la masse grasse.

                                                   

L'endurance maximale aérobie est préférentiellement améliorée par des efforts sous-maximaux (80% de VO2 Max) à vitesse sous-critique si l'on a choisi l'entraînement continu; si l'on a choisi l'entraînement fractionné, les intervalles de repos doivent être courts.
La réponse adaptative de l'organisme à un entraînement de type Aérobie est une augmentation de la capacité à utiliser l'oxygène (capacité oxydative) des fibres à contraction rapide FTA.
III- L’entrainement aérobie
L'acquisition d'un bon VO2 Max (65 ml/mn/kg et plus) nécessite plusieurs années d'entraînement.
Cet entraînement aérobie, plus il est introduit tôt dans une carrière sportive (par la pratique de l'athlétisme, du ski de fond ou de la natation de compétition, du vélo, de la randonnée en montagne comme activités de loisir) plus il a de chance d'atteindre un niveau très élevé surtout si le potentiel génétique est présent.
Le rythme de 3 à 4 entraînements par semaine est un rythme optimal qui évite la saturation. Il devra être précédé par 2 étapes indispensables:
- 1ère étape: pendant 1 à 2 mois, à raison de 2 ou 3 fois par semaine, le sportif devra s'astreindre à une séance d'entraînement longue et de faible intensité (50% et de style jogging) de manière à habituer l'organisme à puiser dans le réservoir des graisses et épargner le glycogène musculaire. 
Cette 1ère étape d'efforts modérés va également améliorer considérablement la vascularisation des muscles, des tendons et des articulations et prévenir les traumatismes (accidents musculaires ou tendineux, fractures de fatigue).
- 2ème étape: cette fois-ci à raison de 3 à 4 séances hebdomadaires, le sportif va augmenter graduellement la difficulté des séances en élevant progressivement leur intensité.
Chez un adulte sédentaire, ce type d'entraînement régulier pet faire progresser VO2 Max de 100%. Pour un compétiteur, l'amélioration ira de 15 à 30% et même jusqu'à 50% après 24 mois d'entraînement intensif, à raison de 5 fois par semaine. Une fois le bon niveau aérobie acquis, 2 séances d'entretien par semaine seront nécessaires et suffisantes. Avant 20 ans, l'entraînement doit être axé sur l'acquisition d'un VO2 Max élevé, après 20 ans, il sera axé sur l'endurance maximale aérobie.
IV- Les procédés d'entraînement en endurance 
Tous les procédés d'entraînement de la filière aérobie doivent tendre à améliorer la vitesse de course et le procédé le plus performant est sans conteste, l'entraînement fractionné.
1- L'endurance INS à 50% de VO2 Max.
Pour impacter la filière cardio-respiratoire sa durée doit être d'au moins 20 mn et jusqu'à plusieurs heures. Intérêt chez les sportifs vétérans en paiement de la dette d'O2 et comme 1ère étape d'un travail foncier d'endurance. Ce type d'entraînement était autrefois le procédé utilisé par les plus grands champions pour améliorer leur capacité aérobie sur des distances de 40 à 50 kms, parcourues quotidiennement.
2- Le fartlek.
C'est un forme d'entraînement sauvage où toutes les cadences de course sont utilisées et intéressantes car reproduisant les changements de rythme de la compétition en cyclisme, cyclo-cross, ski de fond, triathlon, cross-country, courses en montagne, sports collectifs, à condition de pouvoir recueillir et analyser grâce à un cardio-fréquencemètre relié à un ordinateur de poignet, les différents paramètres physiologiques.
3- L'entraînement fractionné (interval-training de Fox et Mathews).
C'est un travail intermittent particulièrement prisé par les sportifs de haut niveau, qui alterne des séries d'exercices à intensité élevée et des périodes de calme qui retardent la fatigue et permettent de soutenir pendant les périodes de travail des efforts proches du maximum. L'intervalle de repos intervient pour payer la dette d'oxygène en limitant l'accumulation des lactates qui seront convertis en Glycogène musculaire ou consommés par les Tissus (cardiaques en particulier).
Ce type d'entraînement obéit à 3 règles:
- 1ère règle: bien définir la filière métabolique que l'on veut améliorer (par exemple aérobie pour un cycliste ou un marathonien; anaérobie lactique pour un coureur de 400 mètres; anaérobie alactique pour un sprinter; les 3 filières dans la plupart des sports collectifs).
- 2ème règle: appliquer le principe de la surcharge progressive pour ne pas agresser brutalement les systèmes cardio-respiratoire, musculaire et ostéo-articulaire.
- 3ème règle: tout entraînement spécifique d'une spécialité sportive doit accorder une attention égale aux caractéristiques personnelles du sportif (spécificité d'individu), chaque sportif est unique et son programme de travail doit être du sur-mesure.
4- Le sprint par intervalle: 15 " d'effort - 15" de repos est un procédé intéressant d'amélioration de la capacité aérobie en Athlétisme.
NB: règle d'Astrand: pour des efforts maximaux ou très voisins, la réduction de l'intervalle de repos rend la charge physique plus aérobie.
En pratique
Il est commode de distinguer l'endurance de base, le travail de la vitesse de base et l'entraînement fractionné qui, tout en réduisant distances et temps d'effort, permet de soutenir des charges de travail élevées.
1- L'entraînement de l'endurance de base est réalisé entre 60-75% de F C max, en fonction du niveau du coureur. Le programme hebdomadaire doit comporter au moins une séance longue de 90 mn et 2 ou 3 séances plus courtes de 30-45 minutes.
En phase de pré-compétition, les séances d'endurance de base ne servent qu'à la récupération.
2- L'entraînement de la vitesse de base doit s'effectuer de préférence en fractionné, avec des temps d'effort par exemple de: 4 x 8min/ avec 5 min de récupération, ou en distance 4 x 2km/ et 1km de récupération.
Développer sa vitesse de base est important lorsqu'on s'entraîne pour un marathon, puisque la majeure partie est courue à l'allure d'entraînement. Il faut toujours inclure au moins 1 séance de vitesse de base au programme d'entraînement hebdomadaire.
3- Les séances de fractionné sont les plus intéressantes car il est plus facile de maintenir une allure élevée sur des intervalles courts, le niveau de fatigue engendré étant moins important.
Pour un entraînement au marathon par exemple, faire: 3 x20 min à 80% de FCmax, alternant avec 10 min de footing léger à 60% de FCmax. Puis progressivement durcir les séances par du fractionné à intensité très élevée. 
Afin que le niveau d'acide lactique reste suffisamment bas ou plus exactement que l'acidose reste contenue, (le taux de lactates n'est plus le poison musculaire comme présenté jusqu'aux années 80 par les physiologistes de l'effort, il est le simple témoin de la participation du glucose comme facteur principal de l'effort lorsque ce dernier atteint une certaine intensité et il sert même de carburant aux muscles qui travaillent et au muscle cardiaque; l'ennemi c'est l'acidose, liée à l'ion H+) il est important de courir juste en-dessous de la vitesse maximale, c'est-à-dire entre 90-95% de la FC max.
Une séance classique comportera par exemple 5 x 3 min alternant avec 5 min en footing de récupération.
Pour un coureur expérimenté, courir à 95% de FC Max de 45 à 90 secondes, avec 5 minutes de récupération. Par exemple: 8 x 60 secondes + 5 minutes de marche.
Au final sur 12 mois:
- en début de saison sur 2 mois: 3 séances hebdomadaires d'endurance de base à 70% + 1 séance supplémentaire de vitesse de base le 2ème mois- de J60 à J150: 1 séance d'endurance de base + 3 séances de vitesse de base.
- à partir de J150 et pendant 5 mois (périodes de compétition): 1 séance de base à 60%+ 1 à 2 séances de vitesse à 80% + 2 séances de fractionné (1 à 90% + 1 à 95%).
- les 11 et 12 ème mois, repos relatif (faire autre chose que de la course à pied).
Tous les sportifs d'endurance ont un point commun qui est celui d'être particulièrement motivé. La motivation étant le processus psychologique qui pousse l'individu à se surpasser. Son rôle dans la performance est fondamental; elle est présente chez tous les sportifs de haut niveau et c'est le meilleur des dopants. Les qualités physiques naturelles ne sont pas suffisantes si le sportif ne désire pas les cultiver en s'entraînant jusqu'à ses limites extrêmes. A l'inverse, quelle que soit la motivation il n'y a pas de performance de haut niveau possible en cas d'aptitude physique limitée.
NB: pour tous les adeptes de course à pied, nous conseillons de consulter le blog dirigé par Cyrille Gindre : VOLODALEN.

lundi 16 novembre 2015

Mise au point pour tous ceux qui n'arrivent pas à s'y reconnaître entre médecins-ostéopathes, kiné-ostéopathes,  ostéopathes non médecin et non kiné pratiquant les manipulations vertébrales et articulaires.
Les manipulations vertébrales sont des manoeuvres orthopédiques d'utilisation quotidienne dont les indications et contre indications ont été bien codifiées par les écoles de médecine manuelle et tout particulièrement en France par celle de l'Hôtel Dieu de Paris du Dr Robert Maigne et quelques autres comme le GETM d'Eric de Winter et l'école de Bobigny.
Elles s'adressent à la pathologie ostéo-articulaire bénigne essentiellement. Leur apprentissage ne souffre d'aucune approximation et le diplôme de médecin n'exonère pas ce dernier d'un apprentissage long et méticuleux qui nécessite des connaissances médicales approfondies, tellement les pièges sont nombreux et les conséquences terribles en cas d'erreur de diagnostic. Cela aurait du inciter en 2002, le ministre Kouchner de l'époque, à réfléchir à deux fois avant d'autoriser leurs diffusions aux kinésithérapeutes dans un premier temps, puis aux professions non médicales.
Ainsi mises de nos jours dans beaucoup de mains, elles sont utilisées à toutes les sauces y compris les plus extravagantes comme peuvent l'être l'ostéopathie crânienne et viscérale, sans que pas grand monde s'en émeuve. Les Fédérations, les clubs et les sportifs et souvent les plus huppés sont très friands de ces techniques et avec juste raison, mais frappent-ils à la bonne porte
 en s'adressant à des non médecins qui ne sont pas et ne seront jamais des cliniciens, pour diagnostiquer les dysfonctions articulaires et vertébrales, ces dernières en raison du retentissement à distance par rapport à leur lieu d'origine de ces douleurs projetées de type référé, en l'occurence le syndrome cellulo-téno périosto-myalgique de Robert Maigne qui peuvent être de véritables pièges diagnostiques (je dis bien diagnostiquer, et non pas traiter, le traitement étant fonction de la sévérité de l'atteinte vertébrale ou articulaire et ne pouvant se résumer aux seules techniques de médecine physique et en particulier les manipulations vertébrales ou articulaires qui ont leurs indications et précautions d'emploi mais aussi des contre indications relatives ou absolues).
En 2002, une boite de Pandore a été ouverte au détriment des médecins, pionniers en France de ces techniques, qui voient tous les jours rétrécir le champ de leurs interventions dans la pathologie ostéo-articulaire. Un proche avenir nous dira si ce bon Dr Kouchner était dans le vrai, mais on peut en douter.
Les futurs médecins qui veulent pratiquer la médecine manuelle, doivent d'abord s'inscrire dans une faculté de médecine, ensuite une fois validé leurs très longues et difficiles années d'études poursuivre leur formation par une inscription dans une spécialité de médecine physique et réadaptation, de rhumatologie ou de médecine du sport et enfin s'astreindre à un long apprentissage avant de pratiquer les thérapeutiques manuelles, soit au bas mot une bonne quinzaine d'années de formation. Tout autre filière d'apprentissage risque de s'apparenter à du nivellement par le bas. Dr LP

jeudi 8 octobre 2015

Est-il nécessaire pour les sportifs français de très haut niveau (footballeurs, athlètes), d'aller consulter à Munich le bon Dr Müller-Wolhfart pour guérir les accidents musculo-tendineux récurrents liés à leur pratique sportive intensive?

Si je vous dis et uniquement en ce qui concerne le gratin de l'Athlétisme mondial: Usain Bolt, Linford Christie, Donovan Bailey, Maurice Greene, Carmelita Jeter, Tyson Gay, Blake, Powel , Ronald Pognon pour ne citer que le gratin du sprint mondial en Athlétisme, qu'ont ils en commun? Celui d'avoir eu des accidents musculo-tendineux récurrents et d'avoir consulté le Dr Müller, le médecin du Bayern de Munich et de l'équipe d'Allemagne. Or en dehors de traiter les sportifs fort cher dans sa luxueuse clinique , qu'a donc de si particulier ce bon Docteur? et bien tout simplement d'avoir compris très tôt et d'affirmer qu'il y'a un lien à 90% entre accidents tendino-musculaires et la colonne vertébrale dont les racines nerveuses qui s'en échappent les innervent et donc de traiter par des injections concomitamment la lésion périphérique tendino-musculaire et l'irritation de la racine nerveuse dans la colonne vertébrale.
Prenons l'exemple du Jamaïcain Usain Bolt, en délicatesse permanente avec ses ischio-jambiers (IJ) du côté gauche, ce qui a ralenti sa préparation et failli lui coûter sa victoire aux derniers championnats du monde de Pékin (pour les profanes, ce sont les muscles fléchisseurs du genou et extenseurs du bassin situés à la face postérieure de la cuisse), ces mêmes IJ qui ont beaucoup handicapé notre meilleur sprinter du moment, notre Jimmy Vicault (team Ontanon).  Il est affligé d'une scoliose (déformation de la colonne vertébrale) qui se traduit non seulement par une jambe droite plus courte d’1,5 cm et forcément un surcroît de travail de sa jambe gauche et donc de ses ischio-jambiers gauches qui se lèsent de manière récurrente, mais aussi de sa colonne lombo-sacrée et plus largement de son système lombo-pelvi-fémoral qui est une structure innervée par les racines nerveuses des plexus lombaires et lombo-sacrés, en l'occurence les racines nerveuses L5 et S1 qui  innervent également les muscles de la cuisse .
Revenons à Usain, voila sans doute le meilleur sprinter de tous les temps avec son anatomie hors norme, comme le rapporte le coach d'athlétisme Pierre-Jean Vazel (auteur d'un blog que je recommande à tous les sportifs et les coaches de toute la planète: "Plus vite, plus haut, plus fort , des corps et des records", le médecin allemand traite concomitamment sa lésion musculaire des IJ, mais aussi, sa colonne vertébrale et c'est là qu'il se différencie des autres grands noms de la traumatologie sportive
Alors nos sportifs français ont-ils besoin du Dr Müller et frappent-ils à la bonne porte?
alors que nous avons dans nos hôpitaux et cliniques en France, sûrement les tous meilleurs médecins et chirurgiens du sport de notre vielle Europe et que pour guérir, depuis 35 ans avec beaucoup d'autres, comme nous l'ont appris nos Maîtres, nous traitons les lésions tendino-musculaires et articulaires rebelles par des thérapeutiques diverses et validées sur le plan scientifique et en particulier par de l'acide hyaluronique et depuis une dizaine d'années médicalement par des injections de PRP, de la kinésithérapie excentrique type Stanisch et si nécessaire par de la chirurgie de pointe sur les tendinopathies (peignage, etc) et les douleurs projetées en provenance de la colonne vertébrale par des manipulations vertébrales, des infiltrations épidurales ou articulaires postérieures radio-guidées si nécessaire, de la kinésithérapie posturale et de la podologie.
Pour moi globalement la réponse est oui, même si sa pratique a pu être controversée et que je ne saurais approuver tout ce qu'il fait (Actovagin), c'est le seul parmi les grands de la médecine du sport à faire le lien entre blessures de surcharge et colonne vertébrale. 
Ce lien suggéré au départ par le Dr Robert Maigne, j'ai pu le vérifier tout au long de ma pratique de médecin du sport, entre blessures tendino-musculaires et colonne vertébrale et avoir remis sur pied les plus prestigieux sportifs de la planète, en traitant concomitamment leur lésion musculaire et leur colonne vertébrale, il mérite le plus grand respect et de passer à la postérité.
Les secrets du médecin du Bayern Munich (Pierre-Jean Vazel, coach d'Athlétisme)
Dans son communiqué, Bolt fait état d’une « légère contracture (slight strain) » de « grade 1 », d’après le diagnostic effectué sur son lieu d’entrainement. Ce n’est pas exactement la terminologie utilisée par Müller-Wohlfahrt. Pas question non plus d’élongation, de claquage ou de déchirure. Pour lui, la distinction des blessures « ne peut pas se baser sur leur sévérité et leur grade ». La différence n’est donc pas quantitative mais qualitative et il ne voit que deux natures : les « contractures » et les « ruptures de fibres ». Une contracture est caractérisée par une détérioration neuromusculaire plutôt qu’une perturbation des fibres musculaires, elle altère la fonction de l’organe mais laisse l’anatomie intacte. « Chez les footballers, les contractures arrivent en général en première mi-temps ou dès les premières minutes, tandis que les ruptures interviennent en fin de match. » Müller-Wohlfahrt a observé empiriquement que la colonne vertébrale est impliquée dans 90 % des cas de problèmes musculaire, et on voit bien que la scoliose de l’homme le plus rapide du monde a fait l’objet de toutes les attentions. Comme il n’est pas possible de changer la forme de sa colonne, Bolt doit vivre et s’entrainer avec. Depuis deux olympiades, il s’astreint donc à des exercices spécifiques trois fois par semaine, il est suivi en permanence par un masseur et doit se rendre en moyenne trois fais par an à la clinique.
L’originalité de cette méthode repose moins sur le diagnostic que sur le traitement. Faire en sorte de réduire l’hypertonicité musculaire causée par des mauvais alignements du squelette, des amplitudes articulaires réduites, des rigidités causées par la fatigue et le stress émotionnel. Vous souffrez des ischios ? Pas de repos, le docteur vous met au boulot. Il passe une éponge glacée, masse, étire, puis vous allonge sur le ventre. Les yeux fermés pour mieux palper l’épiderme du dos, il plante d’une main ferme et sûre six, sept, huit seringues, longues comme des couteaux de cuisine, de part et d’autre de la colonne. Les produits injectés, Meaverin, Actovegin et Traumeel (anesthésiants, acides aminés et anti-inflammatoires), sont censés bloquer les fonctions nerveuses et améliorer le métabolisme. La pharmacopée munichoise est en principe homéopathique, naturelle et non synthétique. Et dès le premier jour, il faut s’entrainer. Jogging ou vélo, « la course fait partie des modalités du traitement » pour stimuler l’organisme. Le lendemain et le surlendemain, deux entrainements d’endurance de 20 min et de nouvelles infiltrations, dans un protocole qui inclut kinésithérapie, électrothérapie et thermothérapie. Au 4ème jour, l’entrainement peut reprendre là où l’athlète l’avait laissé. En cas de rupture de fibres, le délai est de dix à quatorze jours minimum, si le patient est immédiatement pris en charge. Sinon, « chaque minute perdue dans les dix premières minutes suivant la blessure peut-être un jour de perdu »., PRP, sang déprotéiné.
La contracture ayant eu lieu le week-end dernier, Bolt peut en théorie s’aligner sur le 100m du meeting des îles Caïman le 8 mai. La douleur, réveillée à la fin des championnats jamaïquains en juillet dernier, s’était tue jusqu’à ce printemps, et le dernier détour par Munich début avril n’a manifestement pas été suffisant. On pourrait donc ne pas revoir les foulées asymétriques de « la Foudre » avant le 6 Juin lors du meeting Rome. Il lui reste encore suffisamment de temps - 100 jours exactement - pour préparer les Mondiaux de Moscou (du 10 au 18 août) où il remerciera peut-être encore publiquement le Docteur Müller, comme il l’avait fait à Londres après ses trois titres olympiques.
UN MÉDICAMENT À BASE DE SANG DE VEAU DÉPROTÉINÉ
Ce n'est pas la première fois que le médecin bavarois, dont la clinique ultramoderne a été financée en partie par le milliardaire Dietmar Hopp, patron du club d'Hoffenheim et cofondateur de la société informatique SAP, se retrouve au coeur d'une polémique impliquant un joueur de l'équipe de France.
Lors de l'Euro 2008 organisé en Autriche et en Suisse, le capitaine des Bleus, Patrick Vieira, sur les recommandations de Willy Sagnol et Bixente Lizarazu, tous deux alors au Bayern, avait contacté « Mull » pour traiter sa blessure à la cuisse gauche. Le médecin des Bleus, Jean-Pierre Paclet, s'était opposé à toute intervention du « guérisseur » allemand. En cause, les substances administrées par le bon docteur Müller-Wohlfahrt.
Le médecin de la sélection allemande est un adepte des injections d'Actovegin. Ce médicament à base de sang de veau déprotéiné, prescrit à l'origine contre les troubles de la mémoire, est interdit à la vente en France et aux Etats-Unis, mais pas en Allemagne. D'abord classé dans la catégorie dopage sanguin, l'Agence mondiale antidopage ne l'interdit aujourd'hui qu'en intraveineuse.
Pourtant, dans la foulée du Tour de France 2000, des poches d'Actovegin avaient été retrouvées dans les poubelles de l'US Postal, l'équipe de Lance Armstrong. Et, six ans plus tard, la police espagnole en saisira, cette fois à Madrid, lors du démantèlement du vaste réseau de dopage sanguin organisé par un autre médecin célèbre, Eufemiano Fuentes. L'ancien gardien de la RFA, Harald Schumacher, évoque dans son autobiographie, Coup de sifflet, les « milliers de piqûres » reçues avec ce produit lors de la Coupe du monde 1986. A cette époque, Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt n'était pas encore sur le banc de la Nationalmannschaft.
Pour plus d'informations, je conseille la lecture attentive de cet autre article: "Bases médicales des blessures de surcharche en Athlétisme".

samedi 8 août 2015

Mise au point sur les compléments protéinés et la Créatine chez le sportif.
Les lignes ci dessous s'adressent en priorité aux jeunes sportifs, les athlètes de haut niveau et leurs coaches étant en principe parfaitement avertis de toutes les subtilités liées à la performance sportive, alors pour les plus jeunes, il n'est pas inintéressant de faire la mise au point qui suit. Pendant trop longtemps on a pensé qu’il fallait systématiquement « faire du muscle » et que l’objectif prioritaire était qu'une prise de masse musculaire était synonyme de performance. Bon nombre de jeunes sportifs se sont aussitôt imaginés qu'un gain de masse musculaire  s'accompagnerait obligatoirement d'une amélioration sensible à la fois de leurs silhouettes et de leurs performances, idée d'autant plus ancrée dans leurs cervelles de jeune (sans péjoration aucune) que dans beaucoup de sports, certains grands champions ont amélioré leur look et leurs masses musculaires grâce à la prise de compléments protéinés alors que physiologiquement une supplémentation artificielle en protéines est non seulement inutile, mais le plus souvent dangereuse, en particulier lorsqu'on est jeune,  période ou l’éducation sportive doit  absolument privilégier les notions de bon sens, de respect du corps, d’éthique sportive, pas encore bien assimilés. Et pourtant beaucoup trop d’adolescents se laissent tenter par la consommation de protéines, alors que le seul intérêt d'un apport protidique supplémentaire par rapport à une alimentation normale concerne uniquement la phase de récupération succédant à une séance d'entraînement intensif et encore cette supplémentation peut parfaitement se faire en augmentant le pourcentage de protéines dans la ration alimentaire en la faisant passer de 20 à 30% (421 GPL), à la condition expresse de l'accompagner obligatoirement d'ingestion concomitante de glucides, éléments nutritifs essentiels des muscles et de liquides (pour être assimilé les protéines ont besoin de beaucoup d'eau, c'est ce qu'on appelle l'action dynamique spécifique des protéines). En post entraînement intensif: Yop, fruits, fromage blanc à 0% sont toujours les bienvenus.
A quoi ça sert de prendre de la masse musculaire par rapport à son morphotype qui est génétiquement défini 
A cela on peut répondre le plus souvent à rien du tout et que penser d’un gain de masse rapide « grâce » à la prise de Créatine?
Un gain de masse rapide signifie hélas très souvent une prise concomitente d'anabolisants à distance des compétitions pour échapper à tout contrôle anti-dopage. En effet notre organisme fabrique de façon autonome environ 3 g de créatine par jour et le danger en consommant de la Créatine en supplément est que l’organisme arrête d’en fabriquer tout seul à l’arrêt de la consommation, avec apparition de sévères troubles musculaires pouvant évoluer vers de graves pathologies musculaires et respiratoires.
L'administration de Créatine par voie intraveineuse a entraîné de nombreux décès à l’âge de 40 ans et certaines poudres de créatine que l'on peut se procurer sur le Net peuvent contenir des produits interdits (Nandrolone, Testostérone, etc.)
Une prise de Testostérone exogène va s'accompagner à la longue d'une forte diminution de la testostérone endogène, les testicules ne pouvant plus assurer une production autonome. Sans compter la fréquence du cancer du testicule et de la prostate. Ces prises d'anabolisants représentent de réelles bombes à retardement.
Une étude du CIO (Comité International Olympique) a démontré que le risque pour le sportif de consommer un produit ou un complément nutritionnel dans lequel ont été inclus des produits interdits (Nandrolone, IGF1, facteurs de croissance, Insuline, etc.) est élevé. Ce risque est évalué à 25% (soit un produit sur 4).
En France les produits et compléments bénéficient généralements d’une autorisation de commercialisation par l’AFSSAPS (agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).
A retenir 
Les glucides (sucres ou hydrates de carbone) sont les nutriment essentiels des muscles et surtout pas les protéines. Ces dernière consommées de façon sauvage, génèrent la production de déchets que le rein aura du mal à éliminer (sous forme d'urée). Un apport massif de protéines va déséquilibrer l’équilibre nutritionnel souhaitable pour la santé (55% de glucides, 30% de lipides, 15% de protéines). Enfin le risque d’être positif lors d’un contrôle anti-dopage doit être envisagé si le sportif achète des protéines non sécurisées.
Limites des suppléments protéinés:
1- Une nutrition équilibrée restera toujours le principal moyen pour que l’organisme dispose de tout ce dont il a besoin pour la santé et la performance, rien ne sert de consommer des protéines après un effort intensif si on ne respecte déjà pas les règles d’une alimentation équilibrée.
2- En aucun cas un protocole nutritionnel basé sur la prise de protéines ne doit être mis en place chez le jeune sportif qui doit d’abord s’approprier d’autres outils pour progresser : la nutrition équilibrée, le mental, la technique+++, l’endurance (y compris chez le sportif de force, cette endurance va lui permettre d'éliminer plus facilement les déchets et en particulier l'acide lactique, cela s'appelle le paiement de la dette d'oxygène), etc. Et bien sûr un sportif dont l’âge osseux n’est pas adulte ne doit pas être exposé à des entraînements intensifs qui sollicitent trop la masse musculaire si bien qu’en fait il n’est pas concerné par un protocole de récupération musculaire.
3- Apporter trop de protéines ou trop d’acides aminés ne sert à rien et au contraire cela va diminuer la capacité autonome que possède notre corps de reconstruire du muscle après l’effort.
Principe, bénéfices d'un protocole nutritionnel enrichi en protéines après entraînement intensif 
Pendant une séance d'entraînement, on ne construit pas de fibres musculaires, tout au contraire on casse des fibres et des acides aminés sont libérées. Si les grosses séances s’enchaînent, la perte protidique fait qu'un protocole supplétif va faciliter les processus de reconstruction mis en place par l’organisme, mais le gain musculaire est moindre si pendant la séance on n’apporte pas un peu de glucides; en clair pendant la séance il est conseillé de consommer une boisson un peu sucrée et salée (en transpirant on perd du sel) et au minimum boire 500ml/heure (jus de fruits +++). Dès la fin de séance et pendant l’heure qui suit consommer 250 ml de Yop et un oeuf dur et le soir 1 à 2 assiettes de soupe que l'on salera un peu plus que de coutume.  Cette supplémentation en protéines en période d'entraînement intensif doit faire appel uniquement à des protéines naturelles que l'on va trouver exclusivement dans une alimentation riche en protéines (viandes, abats, oeufs, poissons, laitages, soja, légumineuses, etc. et exclut donc tout recours à toutes protéines en poudre.
En aucun cas les entraînements en endurance qui sollicitent la filière des lipides (graisses) ne sont concernés puisque ce sont surtout les lipides qui vont servir de carburant. Quant aux exercices en résistance (fractionné), c'est vers une gestion correcte de l'acidose qu'il faut s'orienter.
Conclusion
Une prise de compléments protéinés ou de Créatinine n'a aucun intérêt dans la mesure ou une alimentation supplémentée (421GPL) en protéines naturelles de lait et en oeufs suffit amplement à couvrir les besoins des sportifs de toutes disciplines y compris dans les sports de force pure. Chez les jeunes athlètes cette supplémentation est non seulement inutile, mais dangereuse.
421 GPL = 4 parts de glucides + 2 parts de protéines + 1 part de lipides, et uniquement en période d'entraînement intensif.
Alimentation équilibrée = 50% à 55% de glucides + 30% de lipides + 15% à 20% de protéines.
Mise au pont sur les Protéines.
Les protéines sont de grosses molécules biologiques composées de carbone (C), d'hydrogène (H+)et d'oxygène (O2) tout comme les glucides et les lipides avec en plus et c'est leur spécificité, de l'azote (N).
L'élément de base des protéines est l'acide aminé et leurs combinaisons possibles sont illimités. Elles constituent la structure de base et la charpente de notre corps et la base de nos cellules: muscles, peau, cheveux, os, organe. Certaines protéines pilotent même le fonctionnement de nos cellules: enzymes, hormones, hémoglobine, plaquettes, anticorps. Elles sont indispensables à la croissance de l'enfant.
Les 8 acides aminés essentiels
Un adulte détruit 300 g. de protéines chaque jour dont une partie est recyclée, mais 50 à 80 g. sont perdus, transformés en urée et éliminés par les urines. Notre organisme s'avérant incapable de synthétiser 8 acides aminés : l'isoleucine, la leucine, la lysine, la méthionine, la phénylalanine, la thréonine, le tryptophane et la valine, ces 8 acides aminés sont dits essentiels et doivent obligatoirement être apportés par l'alimentation. Chez l'enfants 2 autres acides aminés sont également essentiels: l'histidine et l'arginine.
Les acides aminés limitants
Certains acides aminés sont dits limitants, parce qu'ils diminuent la valeur biologique des protéines (nivellement par la base de la valeur biologique d'une protéine).
L'organisme ne possédant pas de réserve d'acides aminés (ils s'épuisent en quelques heures) doit pour les remplacer, s'approvisionner à partir des apports alimentaires. En effet, si l'organisme peut stocker de la graisse (réserve de lipides) et des sucres (hydrates de carbone en réserve sous forme de glycogène), ces 2 nutriments ne possédant pas d'atome d'azote ne peuvent pas être transformés en acides aminés.
Besoins journaliers en protéines
Les besoins journaliers sont d'environ 1g par kilo de poids corporel et au delà d'un poids corporel de 100 kg, le surplus de poids ne nécessite pas d'apport protéique supplémentaire. A noter qu'une trop grande ingestion de protéines entraîne un excès de poids, le surplus étant converti en sucre puis en graisse; tandis que l'azote, lui, n'étant pas mis en réserve, mais éliminé dans les urines, entraîne avec lui une certaine quantité de calcium. 
Quelles protéines consommer ?
On distingue :
- les protéines animales : viande, poisson, œuf.
- les protéines laitières : fromage, lait.
- les protéines végétales: levure, légumineuses, oléagineux, céréales complètes (le soja est une légumineuse, la levure de bière et les germes de céréale contiennent tous les acides aminés essentiels.
La protéine de l'œuf est la protéine de référence. Elle constitue un parfait équilibre en acides aminés. Ces derniers sont totalement utilisables en période d'entretien. On l'appelle protéine complète.
La valeur biologique des protéines dépend de leur teneur en acides aminés essentiels et non indispensables. Une protéine a une valeur biologique élevée lorsque, apportée en petite quantité, elle fournit l'ensemble des acides aminés requis par l'organisme.
Les acides aminés  limitants:
- la méthionine présente dans les protéines du lait, de la viande, du soja, des fèves, des pois chiches et des lentilles.
- la lysine,  présente dans le blé, l'avoine, le riz, le maïs.
- le tryptophane, dans le poisson et le maïs.
- l'isoleucine dans le foie et le cœur.
En présence d'un acide aminé limitant,  il est nécessaire d'associer différentes sources de protéines au cours d'un même repas : par exemple céréale + produit laitier; céréale + légumineuse.
Exemple d'équivalence par rapport à la viande 1/2 tasse de haricots secs (ou légumineuses) = 60 g de steak; 1 tasse de riz complet cuit = 50 g de steak. Si mangés séparément (60 g.+ 50 g.) = 110 g de steak; si mangés ensemble = 160 g de steak (soit une augmentation de 43% dans l'utilisation des protéines).

jeudi 9 juillet 2015

Préparation coupe du monde de Rugby du XV de France ou chronique d'une déroute annoncée d'une équipe qui avait la prétention d'être championne du monde

Alors que notre 15 de France en surpoids au niveau de toutes ses lignes, manque cruellement de schéma de jeu, de gaz et d'imagination, son staff préconise d'en remettre une couche au niveau préparation physique afin d'amener les joueurs à leurs extrêmes limites et paradoxe au lieu de réclamer de la préparation rugby, les joueurs alors qu'ils donnent l'impression d'être perdus sur le terrain, redemandent ce type de physique qui ne concilie pourtant pas vitesse, force et endurance
Tout ça pour tenter de se hisser au niveau athlétique des pays de l'hémisphère Sud et en particulier des All Blacks et des Sud Afs, incomparablement mieux armés génétiquement (et techniquement), le tout en défiant toutes les grandes règles de la physiologie musculaire, les grands principes de l'optimisation de la performance sportive et surtout en mettant en grand danger la santé de l'élite de notre sport en multipliant les risques d'accidents tendino-musculaires et articulaires et de contusions multiples graves (traumatismes crâniens et cervicaux, contusions thoraciques avec lésions cardiaques qui peuvent engager le pronostic vital). 
Les lignes qui vont suivre (tirées du grand quotidien sportif l'Equipe) laissent rêveur.
Quelques morceaux choisis sur la préparation du 15 de France (l'équipe).
Réunis à Marcoussis depuis lundi, le XV de France a entamé son marathon pour être prêt le 19 septembre, date de son premier match dans le Mondial face à l'Italie. Pour cette campagne, le staff des Bleus a misé sur une préparation physique d'une intensité maximale. Les hommes de Philippe Saint-André sont partis pour 11 semaines de travail sans relâche...
Les Tricolores ont démarré leurs travaux d'Hercule, ce lundi matin à Marcoussis. Julien Deloire, en charge de la préparation physique, promet un été intense, difficile, mais nécessaire au regard de ce qui les attend en Coupe du monde.
Ce lundi midi, à Marcoussis, Philippe Saint-André et Julien Deloire ont présenté, lors d’une brève conférence de presse, le stage de préparation à la coupe du monde du 18 septembre au 30 octobre, lequel s’étalera sur deux mois, les trois matches amicaux (Angleterre deux fois et Ecosse) intégrant ce programme. Le premier bloc de vingt jours, qui a démarré dès 7h ce matin, a pour objectif de préparer le stage en montagne de Tignes (du 15 au 25 juillet). «Ce sera 70 % de prépa physique, 30 % de rugby avec beaucoup de technique individuelle, a prévenu le sélectionneur. Et puis évidemment beaucoup de team building.» L’objectif fixé à Julien Deloire, patron de la cellule performance, et ses hommes est de mettre les Tricolores au niveau des grandes nations du Sud, notamment et ce différentiel de 15 minutes de temps de jeu effectif entre la finale du Super Rugby et celle du Top 14. «Le bon de commande, c’est de mieux se déplacer et courir plus longtemps. Bref, ne plus rencontrer les mêmes problèmes que sur les dernières années.»
«On approchera les limites du surentraînement.» Le maître étalon pour l’encadrement tricolore reste le dernier Angleterre - France (55-35), coup de semonce de ce qui devrait ressembler aux matches de phases finales et potentiellement au choc en poule, contre l’Irlande. Le quotidien des Bleus sera donc très dense avec des journées de 4h 30 à 5h d’entraînement.
«On est sur 2 à 3 sessions par demies-journées qui vont de 45mn à 1h30. On essaye au maximum de fractionner les entraînements pour y mettre un maximum d’intensité et retrouver un maximum de qualités. Alors que ce soit sur des séances d’entraînements techniques qui exigeront la précision, mais aussi de l’intensité énergétique sur les séances dites de courses. Des séances musculaires évidemment. Et puis nous aimerions qu’ils accordent autant d’importance aux entraînements cachés. L’attention accordée à la récupération sera essentielle. Une journée ne sera pas forcément un enfer pour eux, mais l’accumulation sera particulièrement difficile. Or pour nous cette bonne récupération sera la garantie de pouvoir enchaîner la masse de travail.» D’ailleurs Deloire promet de rester sur un fil. «On sera toujours à flux tendu. On approchera les limites du surentraînement, de la blessure avec lesquelles nous devrons flirter pour obtenir un maximum de gains.»
Avant d'arriver à Marcoussis, il a été demandé à Eddy Ben Arous de prendre du poids. C’est une rareté, surtout à l’heure où les magazines rivalisent de recette pour raffermir votre sangle abdominale, mais figurez-vous que l’encadrement tricolore a demandé à Eddy Ben Arous de... prendre du poids. «J’avais un objectif à plus 3 kilos pendant les vacances. Ils estiment que je dois atteindre les 110 kg pour rivaliser avec les meilleurs.»Le joueur n’a pas été surpris par la requête de ses entraîneurs : «Je ne suis pas surpris, ce n’est pas la première fois qu’on me formule ce reproche.» Malgré ses efforts, le pilier gauche du Racing a intégré "Marcatraz" à 108 kg. Pas de rab de dessert pour autant, mais de la muscu et un régime idoine.
«J’essaye de manger un peu plus que besoin», lâche-t-il d’un ton rêveur. Un comble pour celui qui, du temps de sa prime jeunesse, a pesé jusqu’à 136 kg, avant de lâcher, au prix d’une grosse dose de travail, le poids superflu. «Quand j’ai changé de catégorie, j’ai déjà perdu 10 kg. Et puis à force de m’entraîner, le reste...» Surtout en professionnalisant son alimentation. «Je mangeais beaucoup de féculents, parfois, le soir, deux plats et trois steaks hachés.»
«Deux mois de préparation à cette intensité-là, ça va être très durRetour à Marcoussis, où l’enfer vers la Coupe du monde est pavé de sessions d’entraînement. Lundi, Eddy était au test du yoyo. Des allers-retours en sprint à faire sur 20 mètres, puis 5 mètres de récup avec un temps imparti signalé par un bip. Petite victoire sur ce premier jour de préparation, le Parisien a battu son record avec 1860m contre les 1700m réalisés pendant le dernier Tournoi des 6 Nations. Une période de la saison où les organismes sont malgré tout moins frais. Selon les critères fixés par le staff, il faudra qu’il atteigne au minimum les 2000 mètres. Avant cela, la journée avait commencé par du gainage et une séance de musculation d’une heure et demi avant le déjeuner. «Deux mois de préparation à cette intensité-là, ça va être très dur», appréhende-t-il. Pourtant quand Julien Deloire, patron de la préparation physique des Bleus, prévient la veille qu’il les emmènera à la frontière de la blessure, l’intéressé ne s’émeut pas : «Ça me paraît naturel de s’entraîner comme cela au vu de ce qui nous attend.»
Conclusion
Le plus simple est d'attendre et de voir et en ce qui me concerne, croiser les doigts afin qu'il n'y ait aucun accident grave (commotion cérébrale, accident rachidien cervical, contusion thoracique avec accident cardiaque majeur, lésions ostéo-articulaires et musculo-tendineuses) chez tous ces robocops qui ne manqueront pas de percuter leurs adversaires et de se faire percuter à pleine vitesse comme ils en ont pris l'habitude. Vivement la fin octobre que notre équipe de France nous revienne sans trop d'éclopés et que rapidement sous l'ère de Guy Novès qui succède à Saint André, des changements en profondeur s'opèrent, tout en sachant pertinemment qu'une hirondelle aussi talentueuse soit-elle, ne peut à elle seule faire le printemps.
Premier match de préparation contre l'Angleterre
Contre une équipe d'Angleterre B dont le jeu est déjà en place, qui a joué à 14 contre 15 pendant 20 minutes du fait de 2 expulsions temporaires et qui n'a pas tenté les pénalités dont certaines convertibles, notre 15 de France avec une ligne de 3/4 à la composition insolite a démontré qu'elle n'avait toujours pas de schéma de jeu. Satisfaction toutefois avec notre mêlée. A noter que Dusautoir notre capitaine et Papé, absents sur la feuille de match, semblent mal digérer le type de préparation qu'on leur a imposé.
La revanche au stade de France sera sans doute plus intéressante des 2 côtés, mais il va falloir attendre sans doute le dernier match de préparation contre l'Ecosse, pour se faire une idée plus précise de la valeur réelle de notre EDF.
Deuxième Crunch au stade de France
Pendant une bonne heure notre EDF a largement dominé ce Crunch et s'est montré solide dans tous les secteurs du jeu; du coup elle a semé le doute dans ce 15 d'Angleterre qui se voyait un peu trop beau et déréglé complètement son jeu d'attaque en les prenant d'emblée à la gorge. Pour la 1ère fois depuis l'ère St André "les mouches semblent avoir changé d'âne" comme aurait pu le dire Pierre Albaladéjo et c'est de bonne augure pour la suite. Mais de là à s'imaginer que nous allons être champions du monde avec notre style de jeu étriqué et notre manque de vitesse individuelle et collective, il y' a un monde que Blacks, Boks, Aussies, Argentins, Anglais (ces derniers viennent de s'apercevoir à leur dépend que notre 15 de France ne cédera pas si un jeu de rugby total ne nous est pas opposé), Irlandais et Gallois vont vite nous rappeler.
France/Italie et France/Roumanie
Deux victoires, bonnes à prendre, mais sans la manière.
France/Canada
Toujours pas la manière et en tout cas pas suffisant pour prétendre battre le 15 d'Irlande. L'heure de vérité approche et il ne sera plus question de se cacher derrière son petit doigt; d'abord contre le 15 d'Irlande, ensuite en 1/ 4 de finale où il y a de fortes chances que nous en restions là.  Que ce soit contre les Blacks ou les Pumas, la montagne semble inaccessible, mais avec notre 15 de France, on sait que rien n'est impossible.
France/Irlande
Belle leçon de rugby que nous ont donné nos amis Irlandais et faillite pour l'instant (reste encore une possibilité de prolonger l'aventure) de la méthode Saint André basée sur la force physique et la préparation qui va avec et le combat et qui a oublié que l'attaque est souvent la meilleure des défenses.La fois prochaine au menu, les Blacks, c'est à dire ce qui se fait de mieux sur la planète rugby, alors ne boudons pas notre plaisir et espérons que nos Bleus les feront déjouer et pour le moins vendront chèrement leur peau.
France/Nouvelle Zélande
Le plus grand naufrage du rugby français devant toute la planète rugby, la faillite d'un système de jeu pensé par des médiocres, préparé par des apprentis sorciers et pratiqué ce jour là par de piètres rugbymen,  surclassés dans tous les secteurs de jeu.

mercredi 24 juin 2015

L'asthme d'effort du sportif

L’asthme d'effort correspond à une constriction (spasme) des bronches (broncho-constriction) induite par un effort (BIE). Le tissu bronchique est enflammé et le calibre des bronches rétréci par la constriction des fibres musculaires de la paroi bronchique et par les sécrétions. Dans ces conditions, on peut comprendre aisément que l’air passe difficilement.
Anatomie
L'arborescence bronchique qui fait suite à la trachée. Cette arborescence se distribue dans tout le parenchyme pulmonaire constitué par les alvéoles et les vaisseaux sanguins: artériel pourvoyeur de l'oxygène (O2) et veineux qui se charge en gaz carbonique (CO2). On peut comparer les alvéoles qui ne sont uniquement visibles qu'au microscope a un ballon qui se gonfle et se dégonfle
L'asthme d'effort est plus fréquent chez les sportifs que dans la population générale. 
La différence est encore plus grande chez ceux qui pratiquent des sports d’hiver: ski de fond, hockey, patin de vitesse.
                             
                                 


Les autres sportifs ne sont pas épargnés, en particulier parmi ceux qui s’entraînent assidûment en hiver (cyclistes, coureurs de fond, nageurs).
                                    

                                  

Qu'est ce qu'une broncho-constriction induite par l'effort (BIE)?
C’est un syndrome aiguë d’obstruction réversible des voies respiratoires correspondant à un rétrécissement transitoire des voies aériennes qui se produit pendant ou après l’effort.
On parle alors :
- d’asthme d’effort chez les personnes asthmatiques
- de broncho-spasme d’effort chez les personnes qui ne sont pas asthmatiques.
Près de 90 % des asthmatiques souffrent aussi de BIE. A l’inverse, on peut être sujet à une BIE sans être atteint d’une autre forme d’asthme.
Pour expliquer ce phénomène, deux hypothèses doivent être envisagées (Fitting, 2005) :
- l'hypothèse thermique: l’effort induit un refroidissement bronchique, suivi d’un réchauffement rapide à l’arrêt de l’effort qui entraîne une vasodilatation bronchique puis un œdème.
- l'hypothèse osmotique : l’effort provoque une déshydratation bronchique provoquant une contraction des muscles lisses.
Symptômes d'une BIE
- essoufflement,
- respiration sifflante
- sensation d'oppression thoracique
- difficultés à respirer (dyspnée)
- toux
- baisse immédiate de la performance sportive.
Autres symptômes peuvent coexister:
- maux de tête (céphalées)
- douleurs abdominales ou musculaires…
Facteurs de risques
- la fraicheur de l’air inspiré,
- le faible degré d’hygrométrie (humidité de l’air inspiré),
- l’intensité de la ventilation.
En hiver, l’assèchement des voies respiratoires causé par une forte ventilation d’exercice est à l’origine de la plupart des cas. En été, la pollution de l’air (intensité et type de polluant) est un facteur de risque prépondérant. La pollution est aussi un facteur de risque pour les pratiques de patinage sur glace.
L’ampleur de la réaction traduit des prédispositions allergiques. En effet, lorsque la surface des voies aériennes n’est plus suffisamment humidifiée, cela stimule la libération de médiateurs de l'inflammation. Ce phénomène est accompagné par :
- une contraction du muscle lisse des voies respiratoires (un spasme des bronches),
- un gonflement de la muqueuse,
- une formation de bouchon muqueux.
Diagnostic d'une BIE par des tests d’hyper-réactivité bronchique pendant un effort: 
Plusieurs tests sont couramment employés ne devant être administrés que sous contrôle médical.
Deux tests parmi d'autres sont proposés :
- le test de provocation bronchique à la métacholine
- le test d'hyperpnée volontaire eucapnique (soit 6 minutes d'hyperventilation dans un milieu contenant 23,1% d'oxygène, 5% de CO2 et 74% d'azote).
Le test recommandé par la Commission Médicale du CIO est la mesure du VEMS (volume expiratoire maximum seconde)
La positivité de ce test est marquée par une chute de plus de 10 % du VEMS, c’est-à- dire le volume de gaz rejeté pendant la première seconde d’une expiration forcée (soit 70 à 80% de la capacité vitale).
La corrélation entre les résultats à ces tests et la manifestation de symptômes à l’effort n’est pas systématique et on peut être asthmatique sans pour autant être sujet à une hyperréactivité bronchique induite par l'effort.
Quoiqu’il en soit, un diagnostic ne peut être posé que par un médecin, car d’autres pathologies pulmonaires ont des symptômes en commun et peuvent même coexister (bronchite, allergie aux pollens…).
Prévention et gestion de l’effort
Lorsque le cas d’asthme d’effort est connu du médecin, il faut prendre les médicaments prescrits pour diminuer l’inflammation des voies respiratoires et les dilater avant l’effort: corticoïde et ventoline en spray.
D’autres précautions doivent être prises :
- échauffement progressif et prolongé
- éviter les efforts de type fractionnés ou d’intensité croissante
- s’en tenir à des efforts en aisance respiratoire,
- interrompre l’effort dès les premiers symptômes et éventuellement reprendre progressivement après une bouffée de spray broncho-dilatateur (Ventoline…).
- dans la mesure du possible et en particulier à l’échauffement, il faut respirer par le nez plutôt que par la bouche pour réchauffer l’air avant qu’il ne parvienne aux poumons. On peut aussi s’entraîner en salle plutôt qu’en extérieur à condition que l’air ne soit pas trop sec et surchauffé. Une solution alternative consiste à porter un foulard ou une écharpe devant le nez et la bouche.
Ne jamais oublier que toute détresse respiratoire est un cas d’urgence. Ceci incite, lorsqu’il a été prescrit par un médecin, à emporter un spray broncho-dilatateur d’action rapide et éventuellement appeler le 17 ou le 15 !
Conclusion
L'hyper-réactivité bronchique induite par l'effort est particulièrement fréquente chez les sportifs pratiquant des activités physiques hivernales mais aussi chez les nageurs (39-44% dixit Bouilliez, 2012). Les compétiteurs ne sont pas les seuls concernés. L’air froid et sec mais aussi la pollution sont les agents déclencheurs chez les personnes sensibles.
Etre sujet à l'hyper-réactivité bronchique induite par l'effort n’exclue pas les bronchites et autres pathologies broncho-pulmonaires qui peuvent avoir en commun plusieurs symptômes. Aussi, cette pathologie, qui peut survenir subitement, implique de consulter un médecin pour un diagnostic différentiel et un traitement.
Dès les premiers signes (essoufflement, respiration sifflante, sensation d'oppression thoracique, difficultés à respirer (dyspnée), toux, baisse immédiate de la performance sportive),  l’entraîneur devra être particulièrement vigilant pour interrompre l’activité physique du sportif atteint, afin de ne pas l’emmener vers un état d’urgence respiratoire aggravé. En amont, il aura pris soin de recenser les cas parmi les pratiquants dont il a la charge et s’assurera que ces derniers sont en possession de leur spray de Ventoline (broncho-dilatateur) . En cas de crise, si le recours à celui-ci ne suffit pas, il ne faut pas hésiter à appeler le 15.
Bibliographie
Zlane Rachid, L'asthme d'effort ou bronchoconstriction induite par l'effort (BIE)
Bouilliez, J.-D. (2012). Quel test pour dépister une bronchoconstriction à l'effort chez l'athlète ? Jounal international de médecine. n° du 03/01/2012.
Dickinson, J. & col. (2011). Diagnosis of exercise-induced bronchoconstriction : eucapnic voluntary hyperpnoea challenges identify previously undiagnosed elite athletes with exercise-induced bronchoconstriction. Br J Sports Med ; 45: 1126-31.
Fitting, J-W. (2008). asthme d'effort: diagnostic et prise en charge. Service de pneumologie. CHUV de Lausanne.

mercredi 8 avril 2015

Dopage et Rugby

Dopage et Rugby, ou comment trop de muscles, très souvent artificiellement acquis, tuent les muscles, fragilisent les tendons et les ligaments, surchargent les articulations, induisant à quelques exceptions près, un jeu essentiellement axé sur le défi physique et les percussions, voire même les collisions et leurs cortèges de commotions cérébrales (même si le protocole commotion est médicalement parlant un modèle du genre, mais hélas, ne s'opposant pas à ses causes, est sans effet de prévention) et de macro et micro-traumatologie, sans que pas grand monde s'en émeuve et surtout pas ceux qui commentent les matches, qu'ils soient journalistes sportifs ou anciens internationaux et au final ce trop de muscles dénature notre sport.

                                 

Alors que ce n'était pas la peine tellement il était supérieur à tous les autres, longtemps je n'ai pas voulu croire que Jonah Lomu, le plus formidable joueur de rugby de tous les temps se soit un jour dopé, mais il y a pourtant de grandes chances que oui, comme rapporté plus bas par le Midol. Et portant à ce joueur exceptionnel, dame nature avait donné un physique impressionnant et admirablement bien proportionné, un rapport poids/vitesse de course optimal et des qualités techniques et un sens tactique incomparables. Hélas, Jonah avait un système rénal en très mauvais état, a subi une greffe rénale en Juillet 2004, et a rechuté en 2011. 
Le journal du rugby "MIDI OLYMPIQUE" du 14 décembre 2015 laisse entendre que l'hérédité n'aurait rien à voir avec sa maladie rénale et que Jonah aurait bel et bien pris des stéroïdes, tout comme l'autre ailier des Auckland Blues Joéli Vidiri, atteint également d'insuffisance rénale. Et que dire de la génération 1995 des Springboks, vainqueurs de la coupe du monde cette même année: le 3ème ligne aile Ruben Krugen décédé à 39 ans d'une tumeur maligne du cerveau, l'autre 3ème ligne aile André Venter atteint depuis 2006 d'une myélite inflammatoire transverse de la moelle épinière, le demi de mêlée Joost Van der Westhuyzen atteint depuis 2011 de la maladie de Charcot (sclérose latérale amyotrophie de la moelle épinière) ? 
L'article qui suit sur Dopage et Rugby est volontairement polémique, sa seule prétention est de faire prendre conscience à tous les amateurs de ce sport magnifique que je défendrais toujours bec et ongles, qu'il est sur une pente glissante à cause des gabarits hors normes induits par une musculation outrancière des joueurs qui le pratiquent à haut niveau. Ces gabarits, sans pouvoir pour l'instant médico-légalement prouver qu'ils sont liés à la prise de substances dopantes anabolisantes, n'ont pas l'air naturels et beaucoup de joueurs bodybuildés à l'extrême sont très loin d'avoir l'allure et le talent de Jonah Lomu. Leurs masses musculaires ferment la porte à ceux qui préconisent un rugby avec davantage d'évitement et moins violent, le seul susceptible de réduire la macro-traumatologie et les micro-traumatismes répétés induits par des méthodes de musculation non physiologiques proposées par les apprentis sorciers que sont devenus beaucoup de préparateurs physiques, avec des prises de poids rapides de 10 à 20 kilos sans que les médecins, les coaches et les présidents de club trouvent pour l'instant à redire et pourtant c'est de l'avenir du rugby et de la préservation de la santé de nos joueurs dont il s'agit.
Beaucoup de sports à haute exigence physique sont confrontés à cette problématique de prise de substances dopantes et il est impératif que chacun d'entre eux balaye vigoureusement devant sa porte et certaines fédérations sportives le font sans réserve. Et si nous sommes de plus en plus nombreux à dénoncer les dérives à l'esprit sportif, peut être qu'alors la devise du poète latin Juvenal "Mens sana in corpore sano: un esprit sain dans corps sain" sera à nouveau d'actualité et la santé des sportifs de toute discipline, enfin préservée.
Dopage et Rugby.
Après le livre de Laurent Bénézech, cet ancien pilier du XV de France qui ose briser l'omerta et pose la question: "rugby, où sont tes valeurs?" et à la lecture du livre très bien écrit et admirablement bien documenté de Pierre Ballester "rugby à charge", c'est le troisième KO dans mon histoire personnelle. Le premier, j'avais 13 ans, sur un violent coup de poing asséné par derrière, lors d'une rixe entre gamins de mon village; le deuxième, j'avais 18 ans, lors d'un match de sélection junior en coupe de l'Avenir ou je défendais les couleurs de ma région natale, le Roussillon; le troisième hier ou je m'aperçois que notre sport, le rugby, le sport roi, le sport que j'ai pratiqué dans la lignée de mon père et de mon grand père, le rugby que j'ai tant aimé et que j'aime tant, celui que je croyais indéfectiblement porteur de tant de valeurs, celui qui a structuré ma vie et a forgé mon caractère bien trempé, serait devenu à son plus haut niveau, un sport de violence, pratiqué par une majorité de tricheurs et défendu par des menteurs et des hypocrites qui nient les évidences: blessures graves à répétition, poids de corps élevés, morphotypes bodybuildés contre-productifs. Notre rugby ne va pas bien: absence de résultats de notre 15 de France, coaches désemparés, forts soupçons de dopage à tous les étages, vision à court terme, médiatisation imbécile sans véritable travail critique, budgets pharaoniques de certains clubs et donc rugby à 2 vitesses qui n'est plus basé sur le recrutement national, joueurs importés à prix d'or aux postes clés et au détriment de nos meilleurs jeunes qui manquent de temps de jeu, ennui profond devant ce jeu stéréotypé et sans imagination. Bref le rugby va dans le mur, ceux qui dénoncent les dérives sont systématiquement accusés de rechercher une quelconque notoriété et cloués au pilori, alors qu'ils ne défendent que l'intérêt supérieur du rugby et ses valeurs. Et pendant ce temps, les seuls légitimes pour faire bouger les lignes, je parle de ces anciens grands joueurs qui nous ont tant fait rêvé, restent arc boutés sur leurs certitudes et leurs pré-carrés. Et puis n'en jetez plus, certains parmi les plus prestigieux internationaux de 86, accusés d'avoir pris des amphétamines selon les affirmations d'un ex médecin fédéral, s'estiment diffamés et vont porter plainte; tant mieux, que la justice fasse son travail et qu'on en finisse; en attendant la vérité, si vérité existe, notre rugby, jadis exemplaire, a, jusqu'à preuve judiciaire du contraire, tout l'air d'être frelaté, inconséquence de médecins qui ont joués aux apprentis sorciers au service d'un système qui se pensait au dessus des lois; dégoût profond si jamais la justice venait à débouter les plaignants. 
Philippe Sella, qui fut et reste  l'un des meilleurs 3/4 centre, avec Jo Maso, que le rugby Européen ait produit, outré par les propos du livre de Ballester, va déposer un recours devant la justice. Mettre en cause Philippe Sella, Pierre Berbizier et Serge Blanco qui n'avaient assurément pas besoin d'amphétamines pour briller de 1000 feux, paraît en effet surprenant, tellement ces 3 joueurs ont été exemplaires dans leur parcours de sportif de haut niveau et d'homme. Mais le livre de Pierre Ballester, ce n'est pas du tout un coup marketing comme on peut déjà l'entendre ça et là, mais un grand coup de pied dans la mare absolument salutaire, tellement le rugby est menacé dans son essence même. 
Je vous livre au passage, les quelques lignes qui dérangent : "Les amphétamines ont toujours existé dans le rugby (…). Dans les années 1970, des équipes entières en prenaient (…). Ce n’était pas interdit (…) On en trouvait partout », raconte le docteur Jacques Mombet, médecin du SU Agen de 1960 à 1975, puis du XV de France pendant vingt ans, de 1975 à 1995. Quand il évoque les joueurs du XV de France, le docteur Mombet ajoute : «Ils avaient chacun leur pilule devant leur assiette lors du repas d’avant match. C’était comme ça à tous les matches. Du Captagon surtout, du Maxiton parfois (…) C’était systématique (…) Ils étaient libres d’en prendre ou pas.» A la question : «Même les Blanco, Sella, Berbizier, que vous tenez en haute estime ?», le docteur Mombet répond. : «Non, pas eux. Ou alors, c’était très exceptionnel.»
Une prise d'amphétamine type Captagon, est effectivement capable de fausser le résultat d'un match de rugby,  comme tout amphétaminique il gomme la fatigue et a un impact direct et conséquent sur la performance physique, mais avec un revers de la médaille non négligeable, celui d'induire une perte de la maîtrise de soi, vecteur de brutalités et les pénalités qui vont avec et donnant un sentiment d'invulnérabilité, elles faussent le jugement et altèrent la lucidité. Sûreté du jugement et lucidité étant les qualités psychologiques absolument indispensables pour un demi de mêlée, un arrière et un trois quart centre, trois postes clés dans le dispositif tactique d'une équipe de rugby et prendre des amphétamines pour  des lignes arrières me semble être d'un non sens absolu, et pourtant Sella, Blanco et Berbizier, trois légendes absolues du rugby français, sont pointés du doigt par le Dr Mombet qui n'est pas n'importe qui.
Une enquête britannique révèle (voir plus bas), des prises d'anabolisants associés à des compléments alimentaires protéinés et leurs impacts durables sur l'hypertrophie musculaire et par tant leurs effets délétères sur l'organisme et tout particulièrement sur le système ostéo-articulaire (voir en fin d'article la mise en garde des Prs Rivière et Mansat). La prise concomitante de ces produits ayant un impact direct sur la masse musculaire, avec des prises de poids rapides pouvant aller jusqu'à 20 kilos, voire plus, induisant un jeu tout en puissance fortement traumatisant avec à court terme un très grand nombre de lésions musculaires, tendineuses et ligamentaires graves (de type rupture) et à moyen et long terme des problèmes de santé majeurs compte tenu des effets délétères sur le psychisme, le coeur, le foie et les reins.
Mon Expérience de médecin de l'USAP Perpignan

Médecin de l'USAP Perpignan de 1975 à 1982, je faisais aussi partie du pool des trop rares médecins jeunesse et sport impliqués dans la lutte contre le dopage en particulier dans le cyclisme (à l'époque dans le collimateur des pouvoirs publics, depuis le drame de Tom Simpson dans le Mont Ventoux en 1967). J'étais aussi très impliqué dans l'Athlétisme et la Gym. Je veillais particulièrement au grain, les amphétamines comme le Captagon ou le Maxiton, les Corticoïdes, le Guronsan, des Anabolisants étaient détournés de leur usage thérapeutique et circulaient sous le manteau dans le milieu sportif; impliqué dans la lutte anti dopage, j'en étais parfaitement informé par ma hiérarchie Jeunesse et Sports; circulaient également, les Anorexigènes (coupes faims) substances proches des amphétamines, il fallait être mince et en forme.
Donner du Captagon ou des coupes faims à mes joueurs et plus spécialement à mes avants, ou un stimulant quelconque, (c'était non contrôlé) aurait été aller contre mes convictions les plus profondes, renier mon serment d'Hippocrate et surtout mettre en grand danger mes joueurs et leurs adversaires et en particulier mes chers avants, dont la plupart étaient capables de mettre leur tête, là, ou personne de censé n'aurait osé mettre le bout de son pied. Nous avions à peu de chose près le même âge, la même passion pour notre sport, trois fois par semaine je m'entraînais avec eux, le dimanche j'étais dans les vestiaires, en secret j'admirais leur courage et pour certains leur témérité m'impressionnait. Je connaissais par coeur leur physiologie, leur mental, leurs points forts et leurs points faibles et toute prise de substance illicite aurait aussitôt attiré mon attention. Je protégeais certains d'entre eux dont la personnalité était limite et m'élevais quand il le fallait, contre l'environnement managérial, le public, les médias, qui exigeaient d'eux toujours plus. J'avais toute leur confiance et celle de notre coach André Quilis et de notre président Noel Brazès. Hélas pour nous, il y eu toujours en travers de notre route, le grand Béziers de Raoul Barrière, son paquet d'avant de folie, ses demis diaboliques et son arrière funambule, mais hélas aussi à en croire certains, des relents de prise de Captagon avant certains matchs, qu'il ne sera jamais possible de confirmer. Des fois ça s'est joué à presque rien. C'était une autre époque, celle ou l'on se faisait découper en deux pour ses couleurs sans se plaindre et pour des clopinettes, l'argent comptant bien peu. Le lundi matin sans barguigner on était tous au boulot, on ne passait pas à la télé, on ne nous demandait rien, excepté d'être des hommes, des vrais, des dopés, en ce temps là, dans cette équipe de l'USAP, s'il y en avait et je ne peux malheureusement pas le certifier, ça se faisait derrière mon dos. Avec cette équipe,  entre 75 et 82, nous n'avons jamais gagné de titres, mais je suis fier de voir que 40 ans après la finale de 1977, quand nous nous retrouvons autour d'une bonne table, la plupart des joueurs sont encore en bonne santé et ça sincèrement la plupart d'entre eux me le doivent. 

Voici une anecdote significative de cette époque: beaucoup de cyclistes de cette époque, alors que j'étais le seul spécialiste de médecine du sport reconnu sur Perpignan, me reprochaient de ne jamais prescrire de produits stimulants: "Docteur, m'a dit l'un deux, ne vous étonnez pas si aucun d'entre nous ne vient plus vous consulter, vous ne savez pas nous soigner, vous ne serez jamais riche"; ce cycliste, qui n'a jamais dépassé le niveau régional, préférait consulter un de mes confrères à la réputation douteuse, qui officiait du côté de Bordeaux,  se remplissait les poches avec ses ordonnances sensées corriger les déséquilibres biologiques des sportifs et qui au final a eu maille à partir avec la justice et le conseil de l'ordre des médecins.
Dernière minute (tiré du quotidien sportif l'équipe) Avant d'attaquer frontalement en justice le livre de Pierre Ballester, tous ceux qui nient les évidences, devraient s'imprégner des lignes qui suivent, rapportées par le grand quotidien français du sport l'équipe, le dopage, n'étant évidemment pas qu'un mal français.
"Une enquête devrait faire beaucoup de bruit et qui risque de ternir un peu l’image du rugby anglo-saxon. Nicole Sapstead, directrice de l’Agence anti-dopage britannique (UKad), a révélé au Guardian, une inquiétante augmentation de l’utilisation de stéroïdes chez les jeunes sportifs. Le rugby n’est pas le seul sport cité, mais il est un des principaux dans lesquels des abus ont été constatés. A l’approche de la Coupe du monde de rugby (18 septembre – 31 octobre), Sapstead avance qu’elle a constaté des dérives touchant même des jeunes à peine âgés de 14 ans. C'est un problème de santé publique.
Sur les 15 cas de dopages constatés par l’UKad, 13 viennent du monde du rugby (à XV ou à XIII). Et certains cas ne sont pas vraiment des anonymes. En effet, Sam Chalmers, fils de l’ancien international écossais Craig, a été testé positif à deux stéroïdes lors d’un rassemblement de l’équipe d’Ecosse des moins de 20 ans en mai 2013. «La prise de stéroïdes anabolisants a explosé dramatiquement ces dernières années. En partie parce qu’ils sont très facilement trouvables sur Internet», annonce Nicole Sapstead. La directrice de l’UKad est cependant persuadée qu’aucun test ne sera positif durant la Coupe du monde. Mais en fait, sa principale préoccupation concerne les jeunes sportifs, les aspirants au haut niveau. «Comme dans d’autres sports, ils sont prêts à repousser leurs limites par n’importe quel moyen pour arriver à franchir le cap qui leur permettrait de devenir professionnel».
L’inquiétude de Sapstead rejoint celle de ceux qui considèrent que le problème du dopage ne concerne pas forcément les plus hauts niveaux du sport britannique, mais la formation, où la concurrence est encore plus dure car personne ne veut rester sur le bas-côté et manquer une opportunité de vivre une vie de sportif de haut niveau. «Quand il s’agit de prise de stéroïdes, nous cherchons dans les niveaux inférieur du sport, annonce Sapstead. Mais ce n’est même plus un problème lié au sport ou au dopage, c’est devenu un problème de santé publique. Les responsables de l’éducation et de la santé doivent également s’impliquer.»
Le rugby doit être exemplaire. De fait, de nombreuses voix s’élèvent en Grande-Bretagne pour dénoncer une génération de sportif qui prendrait des stéroïdes comme d’autres prenaient du Guronsan. Les professionnels de la santé dénoncent également un certain narcissisme, qui pousse à faire n’importe quoi pour se sculpter le corps de ses rêves. Avec les dérives que cela peut entraîner. «C’est très dangereux pour leur santé, prévient Sapstead. Il nous arrive d’intercepter des colis qui contiennent des choses qui n’étaient pas du tout ce qui avait été commandé. De plus, les laboratoires clandestins n’offrent aucune garantie de qualité ou d’hygiène dans la fabrication de leurs produits. C’est prendre un énorme risque avec sa santé.»
Inquiète, la directrice de l’UKad voudrait que l’accent soit mis sur la prévention et l’éducation des jeunes afin qu’ils comprennent le danger qu’il y a à prendre des stéroïdes. Un souhait partagé par Debbie Jevans, directrice exécutive de England 2015 World Cup:«En tant que sport au sommet de sa popularité, le rugby doit avoir valeur d’éducation. Il faut comprendre que le meilleur moyen d’y arriver est de s’entraîner dur, très dur, de donner tout ce que l’on a et de ne pas se laisser tenter par les chemins de traverse. N’hypothéquez pas votre santé."
Voici ce qu'écrivaient 2 grands spécialistes de la médecine et traumatologie du sport en 2008, les Prs Daniel Rivière et Christian Mansat de Toulouse, tous 2 anciens rugbymen et amoureux du beau rugby. L'accident musculaire constitue le risque inhérent au sport de haut niveau, que Pierre de Coubertin définissait comme « le culte volontaire et habituel de l’exercice musculaire intensif, appuyé par le désir de progrès et pouvant aller jusqu’au risque » et la bonne question est de savoir (D. Rivière, professeur de médecine sportive) jusqu’où peut-on accepter ce risque? L’accroissement de la masse musculaire qui pousse un grand nombre de sportifs à utiliser des moyens non naturels a pris le pas sur la prévention des accidents et le « trop de muscles » va finir par tuer le muscle.
Le Toulousain, professeur de chirurgie orthopédique Christian Mansat, résume parfaitement la problématique des accidents tendino-musculaires: "dans la plupart des statistiques publiées depuis un certain nombre d’années et surtout dans certains sports, il apparaît une augmentation significative du nombre de lésions musculaires et tendineuses et par voie de conséquence, une altération des structures articulaires. Près de 30 % de ces lésions musculaires et tendineuses sont observées au décours d’un entraînement. Elles sont surtout topographiées au niveau du membre inférieur (90 %). Le traumatisme extrinsèque (contacts plus ou moins violents) est le plus souvent évoqué. Ces lésions musculaires intrinsèques représentent plus de la moitié des accidents sportifs avant l’entorse du genou. Rappelons que le muscle est une structure complexe, adaptée à la transformation d’énergie chimique en énergie mécanique. Ses principales qualités sont la vitesse, l’endurance, la vigilance et la viscoélasticité. Ces qualités sont en rapport avec :
- la structure biomécanique propre (fibre musculaire et structure conjonctive)
- l’activité métabolique des différentes fibres (I : oxydative endurante, Ia : oxydative et glycolytique, Ib : glycolytique force durée brève)
- le système neuromusculaire qui permet de régler les activités réflexes automatiques et volontaires.
Ces accidents musculaires et tendineux sont devenus pénalisants pour les athlètes et leur club. Nous avons, en France, le triste privilège d’avoir, dans certains sports (rugby, athlétisme) le pourcentage le plus élevé. Le rôle de l’équipe médicale, paramédicale, des préparateurs et de l’entraîneur est d’essayer de penser à la prévention et d’évaluer les facteurs de risque en mettant en place une réelle prophylaxie. Il est licite de se poser la question concernant la responsabilité de certaines méthodes d’entraînement basées sur un excès de travail musculaire, souvent inadapté aux différents sports. Le travail musculaire doit être finaliste, il doit être adapté au sport pratiqué. Est-il nécessaire, dans certains sports d’avoir de « gros muscles » pour devenir un champion ? L’hypertrophie musculaire est synonyme de fragilité tendino-musculaire. A cette obésité musculaire générale ou locale, il faut associer, hélas, le corollaire, la diététique en particulier, les régimes hyper-protidiques avec ses conséquences volumétriques, densitométriques, endocriniennes, rénales, hépatique.
Cette stratégie nutritionnelle hyper-protidique se fait aux dépens de l’équilibre énergétique, différente selon le type d’exercice : force, vitesse, endurance. Le régime diététique du sportif doit être équilibré qualitativement et quantitativement sans oublier le rôle respectif indissociable des glucides, des lipides et des protides. Il faut savoir garder une juste répartition équilibrée : eau, glucides (50 %), lipides (30 %), protides (15 %). Le tissu adipeux ne doit pas être banni aux dépens des protides, il fait la forme et les formes. Ne pas oublier que trop de muscles tue le muscle, fragilise le tendon et surcharge l’articulation".