La rupture isolée du ligament croisé antérieur (LCA) du genou constitue une des lésions les plus redoutées par les sportifs de glisse (ski alpin) ou de ballon comme le rugby, le handball et le football. Autrement plus déstabilisante pour la fonction du genou que celle du ligament croisé postérieur (LCP), la rupture du LCA bouleverse à court terme la pratique sportive pendant 4 à 12 mois et s'accompagne à long terme d'une dégradation cartilagineuse et méniscale aboutissant inexorablement à une arthrose post traumatique du genou, quel que soit le type de traitement : conservateur ou chirurgical.
Les sports dans l'axe comme le cyclisme ne sollicitent pas le ligament croisé antérieur.
Statistiquement c'est le sexe féminin qui est, en nombre, le plus touché: de 4 à 7 fois plus. Le LCA y est anatomiquement plus petit, l'échancrure plus étroite, l'hyper laxité plus fréquente et le déséquilibre dans le ratio Quadriceps/ Ischio-jambiers plus prononcé que dans le sexe masculin.
ANATOMIE DU LCA
Elle se fait essentiellement à partir de la synoviale qui se comporte comme une lame porte vaisseaux, ce qui explique l'hémarthrose en cas de rupture; malgré une mauvaise vascularisation, et contrairement à ce qui a était dit pendant longtemps, il y a des possibilités de cicatrisation en cas de rupture isolée, justifiant que le traitement fonctionnel soit d'abord tenté avant d'avoir recours à la chirurgie .
Le LCA est riche en propriocepteurs et pauvre en nocicepteurs.
En cas de lésion isolée, la douleur parfois syncopale au début, va s'atténuer fortement en quelques minutes pour laisser le temps à un bon examen clinique, qui va devenir beaucoup plus compliqué après quelques heures, la tension globale liée à l'hémarthrose entravant la recherche d'une rupture.
Si la douleur persiste sans intervalle libre, il faut craindre une lésion associée (en particulier si association à une lésion du plan médial ménisco ligamentaire sur mécanisme lésionnel enVFE).
Inversement, une indolence totale toujours possible peut être source d'erreur diagnostique ou de non consultation, la récupération apparente d'une lésion du LCA se faisant en quelques jours.
1- la capsule du genou présente un épaississement postérieur des 2 côtés, appelé coques condyliennes et un épaississement antéro-externe ou FAE (formations antéro-externes) constitué par des fibres du tenseur du fascia lata (TFL).
2- les extrémités osseuses du plan externe du genou: condyle externe(CE) et plateau tibial externe (PTE) sont convexes.
Dans le mouvement de F/E du genou les condyles glissent et roulent sur les plateaux tibiaux avec dans les premiers degrés de F, une rotation interne (RI) automatique du tibia sous le fémur entraînant une avancée du PTE.
En Extension (E) complète du genou, les 2 faisceaux sont en tension maximale, ainsi que les 2 ligaments collatéraux interne (LLI) et externe (LLE) et les 2 coques condyliennes.
En Flexion(F) complète, les 2 faisceaux sont également tendus.
Conséquences cliniques: le ressaut rotatoire qui survient vers 30° de F se recherche pied en RI; un ressaut en RE signe une lésion du PAPE.
La fiabilité de l'examen clinique est supérieure à celle de l'IRM.
(fig 5) ou sur crochet intérieur afin de prendre un adversaire à contre pied, c'est le plan ligamentaire interne et le ménisque médial qui sont lésés en premier, mais parfois le LCA peut se rompre isolément.
- ou en VRI (varus/flexion/rotation interne) lors d'un crochet extérieur afin de déborder un adversaire.
Une torsion du genou, au foot, pied bloqué au sol par les crampons, peut entraîner une rupture du ligament croisé antérieur
2- Les signes immédiats de gravité
Le diagnostic clinique d'une rupture du LCA doit être réalisé au mieux immédiatement ou dans l'heure qui suit le traumatisme; si ce n'est pas le cas, la plupart du temps, le genou gonfle rapidement et devient difficilement inexaminable.
3 -Les signes cardinaux de certitude: la recherche des laxités
- si les cuisses du blessé sont proéminentes
- s’il n’est pas relâché au niveau de ses IJ (ischio-jambiers)
- et si la main distale mobilisatrice de l'examinateur est mal placée sur l’épiphyse tibiale (souvent en position trop basse) mais qui a la possibilité, pour faciliter la manœuvre, de glisser son genou ou un petit coussin sous le fémur et même de coincer sa main proximale fémorale fixatrice par son genou.
Autre possibilité:
le Drop leg lachman test: placer le genou à examiner hors de la table et toujours à 20°, hanche à 25°, pied du patient coincé entre les cuisses de l’examinateur.
Examiner le patient en décubitus ventral (Lachman en procubitus) ce qui diminue l’appréhension du blessé et facilite le relâchement des IJ.
Entre 20° et 30° de F "le genou est en position confortable malgré l’hémarthrose, la hanche étant peu fléchie, les IJ ne s’opposent pas beaucoup à la translation antérieure du tibia et il y a peu de friction des surfaces articulaires".
Les faux négatifs sont rares : anse de seau luxée bloquée dans l’échancrure inter -condylienne, languette méniscale ou moignon de LCA également bloqués.
Dans 418 ruptures anciennes, Panisset retrouve un Lachman arrêt mou dans 98%; si l’arrêt est retardé et dur, il faut se faire aider par l’imagerie pour différencier une lésion partielle, une mise en nourrice sur le LCP ou une cicatrisation.
Le tiroir antérieur direct (TAD) se recherche, blessé en décubitus dorsal, hanche fléchie
à 45°, flexion du genou d’abord à 80°, puis à 60° et 40°, pied en position neutre bloqué par l’examinateur assis dessus.
C’est à 40° de flexion que le TAD est le mieux perçu, tout comme le tiroir postérieur (TP). A partir de 60°, si le TAD est toujours présent, c’est que il existe une lésion associée d’un plan latéral.
La mise en évidence d’un ressaut rotatoire en RI est très délicat à mettre en évidence dans une lésion fraîche et nécessite un relâchement complet du blessé, difficile dans un contexte post traumatique immédiat.
Sa sensibilité est donc faible et il est retrouvé 1 fois sur 10 et au mieux 1 fois sur 3.
Par contre sa spécificité est proche de 100%, ce qui en fait un test d’une grande valeur diagnostique.En chronique, le ressaut rotatoire est beaucoup plus sensible.
La description princeps ayant été faite par Lemaire en 1967, c’est ce test qui est généralement pratiqué et il est d’autant moins traumatisant qu’il n’y a pas de lésion associée du plan interne.
En cas de lésion du LLI, la poussée valgisante de la main proximale est pénalisante car elle met en tension le plan interne.
Il existe de nombreuses variantes : Pivot schift de Mac Intosh , Jerk test de Hugshton, test de Slocum.
Théoriquement, une rupture du faisceau AM (antéro-médial) devrait aboutir à une laxité en flexion, à un genou stable en extension et à l'absence d'anomalie clinique de rotation.
La rupture isolée du faisceau PL (postéro-latéral) devrait théoriquement aboutir à une laxité antérieure en extension, à une augmentation des rotations interne et externe en extension.
Devant un test de Lachman asymétrique, le diagnostic de lésion fraîche du LCA est probable et des mesures locales vont permettre de soulager rapidement le blessé: glaçage, béquillage avec 2 cannes anglaises et ponction de l'hémarthrose en l'absence de lésions osseuses aux radios standards.
Ces mesures locales associées à des mesures générales: mise sous traitement antalgique et AINS vont permettre en quelques jours une nouvelle évaluation clinique du genou qui va confirmer la lésion du LCA, suspectée initialement.
Passé les premiers jours, si le diagnostic de sévérité n'est pas fait, le genou semble avoir récupéré et le traumatisme oublié.
Cet intervalle libre toutefois ne va pas durer et en quelques semaines ce genou va devenir instable et la gène fonctionnelle, majeure, rendant quasi impossible la poursuite d'activités physiques y compris la marche simple sur sol inégal, sans compter les gonflements itératifs du genou blessé à chaque accident d'instabilité et l'amyotrophie avec perte de force qu'il faudra bien par la suite récupérer.
Elles sont indispensables et peuvent mettre en évidence des signes osseux indirects :
Leur détection va de 4% à 30% suivant les auteurs et est quasi pathognomonique d'une lésion du LCA.
Le mécanisme lésionnel est en VRI.
Ces radios dynamiques cherchent à mettre en évidence un tiroir différentiel avec le côté sain d'au moins 4 mm, en cas de lésion du LCA.
Autres possibilités d'évaluation de la laxité différentielle:
le KT-1000 (arthromètre) et le GNRB (évaluation robotisée en position de Lachmann à 20°).
Dans une lésion fraichedu LCA, il reste la solution de facilité alors qu'il est un peu moins performant que l'évaluation clinique, surtout s'il est demandé de manière systématique.
Il est toutefois indispensable pour faire le diagnostic des lésions associées qui nécessitent un avis chirurgical précoce: lésions du PAPE, anse de seau méniscale.
Chez le sportif de haut niveau, il est également fait systématiquement.
Le plan sagittal est le plan de référence ou le LCA apparaît comme une bande continue, oblique à 55° et évasée à son insertion basse tibiale.
Une lésion du LCA fraîche, à cause de l'oedème, donne une image IRM peu nette et épaisse réalisant un syndrome de masse en T1 et un hypersignal hétérogène en T2.
Ces images s'améliorent avec des séquences en saturation de graisse. Si l'image est peu nette, il peut s'agir d'une lésion partielle surestimée.
L'idéal est de visualiser les 2 fragments rompus (plus facile quand l'oedème a régressé) qui sont davantage visibles sous forme d'une image sinueuse ou anormalement horizontale.
Cette image épaisse doit être différenciée d'une infiltration kystique du LCA.
Si la lésion est au plafond, il faut y associer des plans frontal et axial
(ce dernier pour mettre en évidence des lésions partielles).
A noter que les lésions osseuses post traumatiques (encoches condyliennes du PTE, fracture de Segond, fracture du rebord postérieur du PTE) que l'on peut parfois difficilement détecter en radio standard, sont beaucoup plus visibles à l'IRM.
L'IRM met aussi en évidence des lésions du PAPE et méniscales associées:lésions fissuraires périphériques,désinsertion corne postérieure médiale, anse de seau.
Le traitement d'une lésion du LCA, qu'il soit conservateur ou chirurgical, n'empêche pas l'évolution à long terme vers l'arthrose post traumatique.
Une fois le LCA rompu et contrairement à ce qui a été longtemps affirmé, il existe des possibilités de cicatrisation anatomique qui justifient généralement de privilégier en premier le traitement conservateur fonctionnel ou orthopédique avec attelles.
Il consiste à lutter précocement contre la douleur et les troubles trophiques, mobiliser progressivement le genou, éviter les gonflements itératifs, renforcer les éléments de stabilisation active en particulier les IJ en association avec un travail en chaîne fermée.
Si les fragments du LCA rompu restent alignés et parallèles au toit de l'échancrure, le taux de cicatrisation serait de 85%, mais nécessite une bonne adhésion du blessé et une stricte observance du port d'une attelle articulée de 30° à 60° de flexion pendant 6 semaines, suivi d'une libération progressive sur 4 à 6 semaines.
Au total 3 mois sont nécessaires au traitement orthopédique pour une cicatrisation complète contrôlée cliniquement ou par l'imagerie. Un temps plus court exposerait à un allongement ligamentaire ou à un défaut de cicatrisation.
La phase de cicatrisation sera suivie d'une rééducation adaptée en privilégiant au départ le renforcement des muscles ischio-jambiers et un travail de proprioception et en chaîne cinétique fermée des membres inférieurs de 3 mois supplémentaires avec retour progressif sur le terrain de sport.
Un travail progressif de la force du Quadriceps devenu amyotrophique sera également nécessaire, en particulier du Vaste interne sidéré qui a perdu sa capacité de recentrer la rotule; quant au travail en chaîne ouverte il agresse l'appareil extenseur et nécessitera de placer la résistance près du genou.
La possibilité de reprise d'activités sportives contraignantes est encore débattue en particulier dans les sports de pivots-contacts.
En fait c'est l'instabilité post traumatique persistante qui doit inciter à faire opérer les lésions du LCA. La rééducation et l'apprentissage neuro-musculaire du contrôle de la stabilité du genou sont essentiels dans le traitement conservateur.
Le KJ a pour lui la fiabilité de la fixation os-os dans les tunnels, et contre lui le risque de douleurs antérieures persistantes.
Le DIDT a pour lui une cicatrice plus esthétique, des suites opératoires habituellement plus simples et contre lui une laxité résiduelle en règle plus importante avec un point faible, la fixation tendon-os au tibia, une grande résistance à l’arrachement, mais une grande élasticité mise en évidence lors des tests cycliques par un effet de glissement de la greffe sur la fixation qui doit inciter à la prudence les 1ers mois post opératoires.
D'où l’intérêt des greffes courtes et de la fixation TLS pour une plus grande résistance à l’arrachement et une plus faible élasticité du montage, la mise en pré-tension de la greffe TLS permettant de ne pas faire de cyclage du genou pendant l'intervention, la greffe ayant déjà sont son allongement élastique définitif et la fixation est rigide par blocage des bandelettes dans les tunnels osseux par les vis en titane.
La mise en tension initiale et surtout la fixation primaire stable et solide dans le temps est essentiel.
Il est très efficace sur l'instabilité post traumatique mais la rééducation neuro- musculaire également.
Chirurgie ou pas, la cinématique du genou traumatisé restera déficitaire et les sports de pivot contacts, à risque.
Les seuls critères d'importance de la laxité et de niveau sportif, ne doivent pas faire choisir le traitement chirurgical en priorité.
Le choix doit se faire sur des épreuves physiques, des mesures de la force musculaire sur machine isocinétique et des questionnaires d'auto évaluation du handicap fonctionnel.
Il est certain que la chirurgie avec ses complications potentielles est bien trop vite et trop souvent proposée et source de dépenses de santé excessives qui pourraient être consacrées à des études cliniques plus rigoureuses et à la mise en place d'un registre national qui existe dans d'autre pays.
Après chirurgie ligamentaire, la plastie devient mécaniquement faible entre 2 et 4 mois. Priorité sera donné en début de rééducation à la lutte contre la douleur, au réveil du quadriceps et au respect du site de prélèvement des transplants.
Ensuite on s'attaquera à la récupération des mobilités, puis à la récupération musculaire.
En cas de diagnostic de rupture partielle du LCA, le traitement conservateur doit être proposé.
Il est variable associant l'utilisation d’une attelle, de la rééducation, du renforcement musculaire.
Le port d'une attelle n'a pas prouvé son efficacité sur la prévention de l'évolution vers une rupture complète à la reprise des activités sportives.
Le délai admis de reprise sportive est de trois mois.
Si une indication chirurgicale est posée, la réparation partielle nécessite une parfaite connaissance de l’anatomie ligamentaire (position du faisceau antéro-médial ou postéro-latéral) et une maîtrise de la technique chirurgicale.
Le plus souvent, une greffe au DIDT est utilisée (2 tendons).
La technique de greffe courte utilisant uniquement un ischio-jambier semble être plus anatomique pour ces ruptures partielles.
Il faut utiliser dans ce cas le demi tendineux pour le faisceau AM et le droit interne pour le faisceau PL. Quelques équipes utilisent le tendon rotulien pour ces ruptures partielles.
De nombreuses techniques se sont développées à côté du KJ qui reste le Gold Standard chez le sportif de haut niveau et du DIDT dans le tout venant, mais quelles que soient les greffes et techniques utilisées, le positionnement correct et la fixation solide du transplant sont les éléments essentiels de la réussite de la ligamentoplastie.
L’utilisation de la navigation permet d’améliorer le positionnement. L’utilisation d’allogreffe (non autorisée en France) limite la pathologie liée au prélèvement.
La plastie à double faisceau bien que supérieure dans les études biomécaniques expérimentales ne montrent pas de différence significative avec la plastie mono faisceau classique dans les études cliniques.
Enfin une meilleures connaissance de l’anatomie et de la biomécanique du LCA et les progrès de l’imagerie (IRM 3D) ont permis de développer des techniques de réparations uni-fasciculaire du LCA très anatomiques.
Priorité à la lutte contre la douleur, au réveil du Quadriceps et au respect du site de prélèvements des transplants.
La marche avec 2 cannes anglaises ou canadiennes est recommandée avec appui progressif, leur abandon se fait après 30 à 45 jours post opératoire.
- de J60 à J120, l'ancrage est satisfaisant, mais le transplant en cours de ligamentisation reste fragile et la rééducation doit favoriser la récupération de la mobilité, des activités gestuelles et des activités réflexes de protection.
Aussi médecins, chirurgiens et épidémiologistes se sont évertués à identifier depuis 20 ans, les facteurs de risque.
Facteurs de risque identifiés et d'importance variable:
1- les sports collectifs de pivot- contact (rugby,handball, football etc..) sans contact dans 80% des cas; le ski....
2- les mécanismes lésionnels en VRI et VFE proches de l'extension
3- le sexe féminin (de 4 à 8 fois plus) avec rôle des facteurs endocriniens et en période péri-ovulatoire.
4- l'âge entre 14 et 18 ans chez le sportif amateur.
5- le morphotype en génu-valgum
6- l'hyperlaxité constitutionnelle et l'hypoplasie structurelle
hyperlaxité globale polyarticulaire |
10- le déséquilibre dans le ratio Ischio Jambiers faibles/Quadriceps puissants et le déficit proprioceptif
Prévention
- exercices proprioceptifs
-travail de gainage du tronc
-exercices de pliométrie basse
- libération de la mobilité du bassin par un travail sélectif sur les abducteurs et rotateurs externes de hanche pour compenser le génu-valgum
- l'apprentissage d'une bonne technique individuelle et du geste juste économe en énergie et l'abaissement des appuis au sol par flexion combinée des hanches et des genoux afin
d'abaisser le centre de gravité
-l'identification des situations à risque
- un travail de sauts uni et bipodaux avec réception au sol stabilisée.
- donner une place plus importante aux kinésithérapeutes du sport pour contrebalancer celle des préparateurs physiques+++.
2 ème partie
Lecture recommandée+++
Pendant une bonne trentaine d'année, pour un sportif et quelque soit son niveau de pratique, une rupture du ligament croisé antérieur du genou (LCA) était synonyme de réparation chirurgicale dans des délais extrêmement courts qui allaient de un à quelques jours ou quelques semaines, tandis que le traitement fonctionnel ou orthopédique était systématiquement cloué au pilori non seulement par les chirurgiens orthopédistes, mais également par la quasi totalité des médecins du sport.
Le ligament croisé antérieur (LCA) du genou est un ligament torsadé composé de 2 faisceaux, un faisceau principal antéro-médial qui bloque l'avancée du tibia et contrôle donc la translation antérieure et un faisceau postéro-latéral qui limite la rotation interne.
Le LCA est très sollicité dans les activités sportives de pivot qui se caractérisent au niveau du genou par des rotations internes susceptibles d’entraîner sa rupture: réception de saut, changement de direction au tennis, en ski et dans les activités de pivot contact qui supposent que le mouvement est contrarié par un adversaire: football, rugby, sports de combat.
Le diagnostic clinique d'une rupture du LCA doit être réalisé au mieux immédiatement ou dans l'heure qui suit le traumatisme; si ce n'est pas le cas, la plupart du temps, le genou gonfle rapidement et devient difficilement inexaminable.
Le diagnostic de rupture du ligament croisé antérieur doit reposer sur l’examen clinique, temps essentiel pour le diagnostic:
Les manœuvre de ressaut en rotation interne (Lemaire, pivot shift, jerk test, etc.) ne sont pas réalisables sur un genou fraîchement traumatisé. Sur une laxité chronique elles reproduisent la sensation d’instabilité ressentie par le blessé.
Malgré les évolutions des techniques chirurgicales concernant les plasties du LCA, la proportion de patients qui retrouvent un niveau physique suffisant pour reprendre le sport semble être le même après plastie du LCA qu' après traitement conservateur. Il n'y a pas de différence également dans la récupération de la force musculaire et le niveau fonctionnel. La problématique est donc la qualité de la rééducation.