Pour bon nombre d'observateurs avertis, il est temps de se remettre à jouer au rugby avec ce génie qui nous est propre et mettre fin à cette fabrique de robots sans imagination, en commençant par virer tous ceux qui ont laissé les clefs du camion à ces apprentis sorciers de la préparation physique qui prônent à la fois une augmentation outrancière de la masse musculaire base de cette violence qui dénature notre sport et une vitesse maximale aérobie élevée, c'est à dire tout et son contraire. Virer également tous ces médecins fédéraux qui ne jouent plus leur rôle de garde fou de la santé de nos joueurs. Si rien ne change, la prochaine coupe du monde pourrait tourner à la désillusion et le désamour s'installer encore plus durablement dans les esprits. Malgré tout, ne désespérons pas, notre belle France est terre de rugby, nos joueurs sont potentiellement doués et nous ne manquons pas de dirigeants et d'éducateurs de haut niveau. Vive notre 15 de France, vive le rugby.
Tournoi 2015.
Victoire sans la manière (15-08) de notre 15 de France contre celui d'Ecosse. Mais victoire quand même et c'est tout ce qu'il faut retenir. Notre équipe est toujours sans repaires, sans schéma de jeu, sans génies aux postes clés, sans vitesse et sans possibilité de changer de rythme. En face les Ecossais au jeu incomparablement plus fluide, auraient pu tout aussi bien l'emporter. Avec un peu plus de densité physique, ces Ecossais pourraient surprendre les meilleures équipes. Quant à la France, notre staff s'obstinant à sélectionner des costauds pas encore ou plus du tout au top niveau, mis à part notre Numéro 7 et 3 ème ligne Leroux et le prometteur ailier Thomas qui doit quand même améliorer sa défense, c'est inquiétant pour la suite. Serge Blanco, pour l'instant, votre nomination auprès du 15 de France ne se traduit ni dans le choix des hommes, ni dans le jeu, et pendant ce temps on continue à s'ennuyer ferme. Pourtant PSA, notre coach, persiste et reconduit à peu près la même équipe (départ du centre Fickou et rappel du pilier Debaty) pour affronter sur leurs terres les terribles Irlandais. Tout ça ressemble bien à une défaite annoncée, mais puissé-je me tromper. Ce PSA fut pourtant en son temps un adepte du jeu à la main; excellent finisseur il fut à la conclusion d'une action d'éclat contre le 15 d'Angleterre, au terme d'une action de 100 mètres lancée depuis la ligne d'en-but française par Serge Blanco et Pierre Berbizier, essai considéré toujours comme l'un des plus beau marqué dans un Tournoi des cinq nations.
Irlande 18, France 11 avec tout de même un essai (d'avants) pour nos bleus à la clé et un 15 d'Irlande qui a assuré le minimum. L'ennui quand même, pendant pratiquement une heure de jeu, puis menés 18/6, réveil de notre équipe qui s'est enfin lâchée en s'appuyant sur un banc de remplaçants qui a enfin dynamisé notre jeu. Défaite qui laisse quand même entrevoir une possible victoire contre le 15 de Galles, dans 15 jours au stade de France, à condition d'être davantage disciplinés et de retrouver une charnière et un buteur, très loin encore des standards Européens. Devant, Bernard Leroux est toujours impeccable, tandis que derrière, Matthieu Bastareaud, paradoxalement, est notre meilleur élément. PSA pourquoi ne donnez vous pas dans la perspective de la coupe du Monde, une chance supplémentaire à Maxime Mermoz, Jules Plisson et Brice Dulin qui sont de véritables attaquants davantage capables de déstabiliser les défenses que les titulaires actuels?
De suspense il n'y en a eu guère, malgré les déclarations optimistes d'avant match des coaches et de nos joueurs, une rentrée assez satisfaisante de Dulin à l'arrière et 10 bonnes minutes en 2ème mi-temps. En face nous avons eu droit à une formation Galloise bien organisée et qui a récité son rugby comme à l'entraînement. Quant à notre 15 de France, désorganisé par la sortie rapide sur blessure de Lamerat, il s'est encore une fois montré incapable d'accélérer le jeu et s'est incliné sans panache.
Zéro pointé pour notre staff qui n'a pas jugé utile de remplacer un Lopez toujours approximatif dans son rôle de buteur et de distributeur. Frustration donc sur toute la ligne, à la fois pour le public du stade de France et pour tous les amateurs de rugby et vive inquiétude pour le prochain match contre un vaillant 15 d'Italie qui s'est offert le luxe de coiffer sur le poteau un 15 d'Ecosse pourtant donné favori sur son terrain fétiche de Murrayfield et qui à n'en pas douter ne fera aucun complexe à domicile, face à notre 15 de France.
Le lendemain, le 15 d'Irlande, du moins tant que son ouvreur Sexton était à la baguette, maîtrisait entièrement son rugby, face à un 15 d'Angleterre muselé au centre de l' attaque. Au final un bon match de rugby, des Irlandais intelligents à tous les niveaux et des Anglais qui sont dans l'obligation de rebondir.
Somptueuse après midi de rugby, des essais à foison, mais des bleus trop faibles en défense et des buteurs maladroits pour espérer l'emporter; au final distancés de 20 points, ils se sont malgré tout enfin lâchés en marquant 5 essais. Avantage dans ce tournoi 2015 au 15 d'Irlande, mais avec un 15 d'Angleterre qui affiche clairement ses ambitions pour la prochaine coupe du monde et un 15 de France à sa place, la quatrième, mais aussi quelques espoirs et beaucoup d'incertitudes à certains poste clés, en particulier au niveau de la charnière et grosse insuffisance au niveau du buteur.
Finale Coupe d'Europe 2015
Force est de constater que le Rugby a rejoint le Football sur bien des points et qu'il sera bien difficile de faire marche-arrière. Faut-il s'en réjouir ou le déplorer, l'avenir nous le dira?
Un constat, la lente désagrégation des équipes de rugby du Sud de la France, places fortes traditionnelles de notre sport, au détriment des grandes métropoles ou de celles qui disposent d'un matelas financier sans commune mesure avec les budgets étriqués des villes moyennes. Pas sûr au final que le beau rugby sorte gagnant de cette évolution gargantuesque de sa pratique au plus haut niveau et qui ne fait plus rêver.
Saluons la décision de la FFR qui a fait le choix du Toulousain comme patron de notre 15 de France.
Superbe victoire du Stade Français dans cette demi-finale qui a dominé dans tous les secteurs de jeu le grand favori et triple champion d'Europe le RC Toulon, avec un cinq de devant solide, une troisième ligne royale (Burban, Parissé, Lakafia), des demis inspirés, un buteur (Morne Steyn) qui a su concrétiser la large domination de son équipe et une ligne d'attaque séduisante qui pratique un rugby plaisant dont devrait s'inspirer notre 15 de France. Les Toulonnais qui cette année ne disposent plus de leur meneur de jeu et buteur d'exception que fut Jonny Wilkinson ont complètement déjoué et vont devoir renouveler une bonne partie de leur effectif (coaches et joueurs) et revoir leur fond de jeu s'ils veulent continuer à jouer les premiers rôles dans le rugby Hexagonal et Européen.
Victoire de Clermont dans les toutes dernières minutes d'un match âprement disputé et indécis jusqu'au bout grâce à la précision au pied de leur ouvreur Brock James sur un Stade Toulousain qui n'a pas su conserver la petite avance qu'il avait patiemment acquise au fil du match et donner à Guy Novès l'ultime possibilité de disputer une dernière finale au stade de France. Ce n'est qu'un au revoir Guy, puisse tu ces prochaines années redonner à notre cher 15 de France ce lustre qui lui fait tant défaut depuis quelques années.
Paris, fort dans les fondamentaux, a plié en seconde mi-temps mais n'a pas rompu devant une équipe de Clermont qui semble avoir perdu son beau rugby et s'est finalement logiquement inclinée dans cette finale peu spectaculaire, entièrement verrouillée sur le plan du jeu et qui ne fait pas honneur à notre sport, même si l'important dans une finale c'est de gagner.
Pour en finir avec cette saison de rugby, je voudrais rendre hommage à l'esprit offensif de l'équipe de Bègles - Bordeaux impulsé par l'un de ses coach Vincent Etcheto; cette équipe nous a régalé toute la saison et même depuis quelques années, par son jeu d'attaque. Il se trouve que ce Mr Etcheto est également homme de caractère et excusé du peu, petit fils de l'immense Jean Dauger et fils du talentueux Roger, l'ancien ouvreur et coach de Bayonne.
Premier match de l'ère Novès et première victoire de notre 15 de France face à un 15 d'Italie beaucoup plus talentueux que ce que l'on annonçait; victoire acquise à l'arraché mais bonne pour la confiance, grâce à la précision du jeu au pied de notre excellent (surtout en 2ème mi-temps) ouvreur Jules Plisson et surtout grâce à la seule erreur de jugement du capitaine et leader du jeu Italien Sergio Parissé, encore une fois impressionnant sur l'ensemble de la rencontre, mais qui aurait du laisser son ouvreur porter l'estocade finale, au lieu de tenter lui même ce drop goal qui aurait inversé le résultat final. A noter toutefois et ce n'est pas pour nous déplaire, un jeu de notre EDF davantage porté vers l'offensive et la vivacité que sous l'ère Saint André, mais avec encore trop de lacunes, en particulier défensivement, pour espérer comme jadis, jouer les tous premiers rôles.
Attendons avec impatience le prochain match face aux redoutables Irlandais, sur leur terre, cette fois ci sans l'un de nos atouts-maître, notre N° 8 Louis Picamoles, blessé aux ischio-jambiers.