Les raisons internes sont dues à l’Eglise elle-même. On peut en citer quelques-unes :
- Jésus a donné une direction à suivre « Aimez-vous les uns les autres », « on ne peut pas honorer Dieu et l’argent ». L’Eglise a construit une religion avec un rite, avec ses barrières et ses commandements (Dieu avait dû en oublier). S’ils étaient adaptés à une époque, ils ne font plus recette aujourd’hui. A la question « pourquoi ne vas-tu plus à l’église » une amie m’a répondu « on y prononce des phrases qui n’ont aucun sens »Même le Pape François semble l’admettre quand il dit : « l’Eglise est prisonnière de ses propres rigidités de langage »
- On entend parfois des propos contradictoires. Le Père Varillon par exemple écrit « Ne me dites surtout pas que Dieu est tout puissant .Il est tout puissant en amour ».Ce n’est pas ce que dit le Credo. Peut-être faudrait-il s’entendre sur le sens des mots.
- L’Eglise a fait une fixation sur la sexualité dont Jésus n’a pas parlé et a voulu imposer aux époux des prescriptions absurdes et impraticables qui voulaient régir leur conduite dans leurs rapports intimes.
- L’Eglise a produit des exemples comme l’Abbé Pierre, Sœur Emmanuelle, Mère Térésa pour ne citer qu’eux qui oeuvraient dans la direction indiquée par Jésus. Mais trop de responsables de l’Eglise se sont montrés plus intéressés par les honneurs et le pouvoir que par l’aide aux plus faibles, ce qui n’a pas échappé au Pape François. Voici quelques-unes de ses phrases :
« Chaque fois que nous avons tenté de supplanter, de faire taire, d’ignorer, de réduire le peuple de Dieu à de petites élites, nous avons construit des communautés, des projets de choix théologiques, des spiritualités et des structures sans racines, sans mémoire, sans visage, sans corps et, en définitive, sans vie ».
Il vise la structure actuelle de l’Eglise dans laquelle tous les pouvoirs sont aux mains des clercs et il exhorte les évêques à « abandonner toute psychologie de princes et à renoncer à toute ambition ».
Il dit encore « l’Eglise a la tentation d’oublier les pauvres et sa vocation de pauvre parmi les pauvres en s’appuyant sur les choses matérielles et l’organisation ». « Malheur à nous si nous faisons de la croix un étendard pour des luttes mondaines »
- L’Eglise hésite à parler de miracles préférant parler de signes. Pourtant, il n’y a pas si longtemps on a entendu un témoignage difficile à discuter. « J’étais paralysé. Ma femme voulait m’emmener à Lourdes. Je n’y croyais pas et ne voulais pas y aller. De guerre lasse j’ai fini par céder pour faire plaisir à ma femme. Quelques jours après, j’étais guéri et les médecins sont restés perplexes ». Pourtant, j’ai le souvenir du cas de Marthe Robin qui ne pouvait plus déglutir, donc ni manger, ni boire. On lui plaçait juste une Ostie dans la bouche tous les jours qu’elle ne pouvait avaler. Pensant à une supercherie, les journalistes ont fait le siège de sa maison et ont été contraints de constater la réalité des faits. Elle a vécu sans boire ni manger pendant plusieurs dizaines d’années. Comment peut-on appeler cela ?
- L’Eglise a raté un certain nombre de virages comme celui des prêtres ouvriers que le Pape Pie XIII a interdits , de peur de les voir virer aux communisme. Ils étaient dans le droit fil de l’Evangile, mais les séminaires avaient été infiltrés par des jeunes communistes.
- Le comportement de certains membres de l’Eglise est loin d’être exemplaire tant dans le clergé que dans les fidèles de base. Les exemples sont multiples.
Les agissements révoltants d’un prêtre pédophile ne rendent pas service à l’institution même si comme certains veulent le faire croire, l’institution n’est pas identifiable à l’intéressé.
En bref, les représentants de l’Eglise n’ont pas tous suivi Jésus. Ce n’est cependant pas une raison pour jeter le bébé avec l’eau du bain.
Les raisons externes sont le fait des ennemis de l’Eglise. L’homophobie est un délit, l’antisémitisme est un délit, l’islamophobie est un délit mais la christianophobie n’est qu’une opinion. Charlie hebdo peut représenter le Pape François en train de sodomiser un gamin, c’est une opinion. Il peut représenter le christ en croix avec un pénis à la place du nez, ce n’est qu’une opinion
Depuis mai 68 il est interdit d’interdire, c’est la génération « J’ai le droit » mais l’Eglise a des principes moraux. Elle doit donc être combattue. Et souvent avec la plus grande mauvaise foi.
-Un exemple de mauvaise foi : Lorsque le film « La passion du Christ de Mel Gibson est sorti, en regardant la télé je suis tombé sur un débat dont l’objectif était d’interdire sa projection en France parce que c’était un film antisémite. L’un des membres qui participaient n’hésita pas à dire « Je ne l’ai pas vu, mais il faut l’interdire parce que c’est un film antisémite ».Bravo la mauvaise foi. La projection a quand même eu lieu. A priori je n’avais pas envie de le voir. Je connaissais l’histoire et réalisé par un américain ça ne pouvait être que du sang et encore du sang. Mais j’ai quand même voulu me rendre compte par moi-même et qu’est-ce que j’ai vu ? J’ai vu un Juif, qui avait des copains Juifs, qui dérangeaient des notables Juifs. Il disait « On ne peut pas Honorer Dieu et l’argent ». Ces notables pour s’en débarrasser demandèrent au chef romain de l’exécuter .Pour éviter des émeutes et de crainte que Rome soit mécontente ce dernier demande à ses soldats de passer aux actes. Alors les soldats, selon les habitudes de l’époque s’en donnent à cœur joie. Personnellement je n’ai pas vu un film antisémite. A la limite on aurait pu le dire anti-romain. Quand on fait un film sur les atrocités des nazis, le traite-t-on d’antigermanique ?
- Autre exemple de mauvaise foi. Combien de personnes font des tas de reproches sans jamais être entrés dans une église pour savoir ce qu’on y raconte. S’ils avaient cette curiosité ils auraient vu que la phrase qui revient tout le temps est « aimez- vous les uns les autres ». On n’y parle que d’amour, de pardon et de paix.
Le fin du fin consiste à évoquer la science. Dans cet ordre d’idées, j’ai entendu trois phrases explicites :
La première c’était lors d’un repas entre amis. Un jeune père annonce le Baptême de son fils. Et là, un autre jeune dit : « vous croyez encore à ces bondieuseries qui étaient là pour occuper nos grand-mères ? Eh! Réveillez-vous, Einstein est passé par là »
La deuxième : « Je ne crois que ce que je vois, je croirai en Dieu quand je le verrai »
La troisième : « on ne peut pas être scientifique et croire en Dieu »
Je vais commenter ces trois phrases :
Celui qui a prononcé la première ne connaissait d’Einstein que le nom et peut-être la photo sur laquelle il tire la langue. Il ignorait qu’Einstein avait dit : « Dieu ne joue pas aux dés » ou encore « la probabilité pour que tout ça soit le fruit du hasard est à peu près la même pour que, si on lance en l’air toutes les lettres du dictionnaire, elles retombent dans l’ordre du dictionnaire ».Il a dit encore : « Tous ceux qui sont sérieusement impliqués dans la science finiront par comprendre un jour qu’un esprit se manifeste dans les lois de l’Univers, un esprit immensément supérieur à celui de l’homme »
Quant à la deuxième, « je ne vois que ce que je vois », elle a été prononcée entre autres par deux ingénieurs de mes amis. Elle est curieuse. Ils n’ont jamais vu un champ magnétique et n’en verront jamais. Ils disent : « J’en vois les effets, la limaille de fer s’oriente quand j’approche un aimant ». Ils ne voient pas que celui qui croit en Dieu fait exactement la même démarche, mais à un niveau supérieur.
La troisième phrase, « On ne peut être scientifique et croire en Dieu », je connais bon nombre de scientifiques de valeur qui sont croyants et pratiquants. Je ne peux pas ne pas citer André Blanc Lapierre. Il était mon patron et président de l’Académie des sciences.
Il est un peu difficile de dire que Blaise Pascal et Einstein n’étaient pas des scientifiques. Voici de plus une phrase de Darwin, père de la théorie de l’évolution : « Il est impossible de concevoir cet immense et merveilleux univers comme résultat du hasard aveugle et de la nécessité ».
En voici une autre de Max Planck, père de la physique quantique : « Religion et science mènent une bataille commune dans une incessante croisade qui ne s’arrête jamais, contre le scepticisme et contre le dogmatisme, contre l’ignorance et contre la superstition ; et le cri de ralliement de cette croisade a toujours été : jusqu’à Dieu ! »
Mais il y a aussi des scientifiques qui ne croient pas en Dieu. En voici deux exemples.
Albert Jacquard veut démontrer mathématiquement que la question « Qu’y avait-il avant le Big Bang ? » n’a pas de sens. Sa démonstration est la suivante. Prenons le logarithme du temps. Le logarithme de zéro est moins l’infini et se poser la question « Qu’y avait-il avant moins l’infini n’a pas de sens ».
C’est ce raisonnement qui n’a aucun sens. C’est comme si quelqu’un voulant évaluer la surface de son jardin disait : cela n’a pas de sens parce que si je prends le périmètre du jardin, c’est une ligne, elle n’a donc pas de surface.
Le deuxième exemple que je vais citer est dû à Joël de Rosnay, un des responsables de l’Institut Pasteur. Il a écrit un livre ayant pour titre : « Je cherche à comprendre les codes cachés de la nature. Il évoque dans ce livre les lois qui font que la nature fonctionne et conclut que les avoir comprises le dispense de Dieu. Voici un extrait de son livre :
« Avec ce livre, j’espère avoir attiré l’attention des lecteurs sur l’espoir que représente pour l’humanité la compréhension du sens caché de la nature, de cette unité qui réside dans les trucs de la nature et de ses codes, invisibles mais réutilisés indéfiniment. Dans la célèbre tapisserie La Dame à la licorne, du début du XVI° siècle, la beauté de l’œuvre, ses formes et ses couleurs sont immédiatement perceptibles. L’observateur en comprend aussitôt le sens. C’est ainsi que ceux qui ont le don ou la chance de croire en une entité supérieure, immanente ou transcendante, voient l’univers et le monde autour d’eux. Comme s’ils contemplaient La Dame à la licorne, les croyants ont une explication simple de l’évolution de l’humanité. Les scientifiques, eux, tentent de révéler ou de suivre les fils cachés derrière la tapisserie, pour eux la seule partie visible de l’œuvre. Ils cherchent à comprendre les astuces de l’artiste, en l’occurrence les tours de la nature. »
Dans sa métaphore, il n’a pas l’air d’avoir compris que la nature n’est pas l’artiste mais la tapisserie. Pour la nature il a oublié l’artiste.
Pour bien comprendre le peu de rigueur de ses raisonnements, voici un exemple. Il explique qu’il a fait des mesures dans une boîte de Pétri. Comme le lecteur ne sait pas forcément ce que c’est, il l’explique en disant : « Une boîte de Pétri est un récipient circulaire ». Voilà qui est curieux car un récipient est un volume et le cercle n’en est pas un.
Ces deux exemples de scientifiques qui veulent démontrer que l’on n’a pas besoin de Dieu me laissent pantois. Posons-nous alors la question : que fait la science ?
Prenons un exemple, Newton. La légende veut que, dormant sous un pommier, il reçut une pomme et se demandant pourquoi elle était tombée, comprit que les masses s’attirent. Il entreprit alors une série d’expériences qui le conduisirent à trouver la loi d’attraction universelle qui dit que la force d’attraction entre la Terre et la Lune, par exemple, est égale à un coefficient (que l’on appelle constante d’attraction universelle) multiplié par la masse de la Terre et par la masse de la Lune et divisé par le carré de la distance entre les centres de la Terre et de la Lune. C’est ce qu’on appelle un modèle comportemental, c'est-à-dire, une expression qui indique comment s’attirent deux masses, mais ne dit pas pourquoi elles s’attirent .Et il en est toujours ainsi. La science explique le toujours comment la nature fonctionne mais jamais pourquoi il en est ainsi. Elle ne peut en aucun cas démontrer l’inexistence de Dieu. Quelle est alors la réaction d’un scientifique, où le conduit la science ? A deux attitudes diamétralement opposées.
La première est une attitude d’une très grande modestie. Plus on append de choses et plus on découvre l’immensité de son ignorance. Je citerai l’exemple d’André Blanc Lapierre, Président de l’Académie des Sciences, qui a poussé la modestie jusqu’à demander à un des professeurs de lui faire un cours. Je citerai également Louis de Broglie, prix Nobel de physique, père de la mécanique ondulatoire, que j’ai eu comme professeur et qui était d’une modestie exemplaire devant ses élèves.
La deuxième est une attitude d’une très grande autosuffisance, d’un orgueil démesuré. J’ai même vu un prix Nobel de médecine l’avouer dans son livre « Sur la nature et au-delà ». L’orgueil n’est-il pas, d’ailleurs, ce que l’on nomme le pécher originel ?"
Alors partons du tout début :