En pathologie micro-traumatique de l'épaule, le motif de consultation est le plus souvent la douleur, mais aussi une perte d'efficacité du geste avec baisse de la performance professionnelle ou sportive. Cette douleur peut être de localisation :
A/ L'épaule de conflits avec ou sans tendinopathie: les plus nombreuses
- Les épaules douloureuses étaient anciennement dénommées épaule en 4 maux de de Sèze (épaule douloureuse simple, épaule enraidie, épaule pseudo paralytique, épaule gelée)
- ensuite décrite par Neer avec ses 3 stades ( impigement syndrome, tendinopathie dégénérative, rupture) et son test anesthésique préalable en sous - acromial et touchant les sujets entre 25 et 40 ans.
- actuellement on sait que ce qui fait mal dans un conflit ce sont les bourses sous- acromiale ou sous-coracoidienne anatomiquement très adhérentes aux tendons ce sont donc des tendino-bursites, avec une symptomatologie en 3 tableaux qui ne se succèdent pas forcément: bursite seule sans signe de tendinopathie, tendinopathie théoriquement superficielle mais le plus souvent profonde par dégénérescence primaire, rupture totale ou partielle.
Cette majorité d'épaules douloureuses dites conflictuelles sont:
- mais le plus souvent secondaires:
Conflit A/I
Les 2 zones de conflit: le plus haut situé au niveau de l'échancrure coracoïdienne et répercussion sur les 2 muscles supra et infra-épineux et le plus bas situé au niveau de l'échancrure spino-glénoïdienne et répercussion sur le seul muscle infra-épineux
Ces lésions nerveuses sont dues :
Le diagnostic est radio-clinique: positivité des manœuvre d’appréhension en ABD-RH et laxité G/H au test de Rodineau. Radios suivant le protocole de Bernageau (3 clichés de face et 1 ou 2 profils glénoïdiens) = lésion du rebord glénoïdien antérieur et inférieur (visière de la casquette). L'arthro-scanner visualise en entier le labrum (EDI = lésion inférieure), la capsule et les ligaments gléno-huméraux.
C/ L'instabilité du TLB (tendon du long biceps) dans sa gouttière anatomique avec ressaut antérieur. Fréquente chez les lanceurs en athlétisme.
Son rôle précis dans la biomécanique de l'épaule est encore contreversé.
En rotation interne, il se trouve plaqué vers la berge externe.
Si la coulisse est anatomiquement rétrécie par de l'ostéophytose, la répétition des mouvements entraîne des lésions de type tendinopathie.
- l'EA (élévation antérieure)
- puis la RE (rotation externe 1) coude au corps
- puis l'Abduction en bloquant l'omoplate -
- puis la RI (rotation interne) main dos, rend l'examen physique in-interprétable.
En cas de conflit diffus: utiliser une aiguille longue avec seringue de 20 cc et piquer en externe pour la première et dans le sillon delto pectoral pour la seconde, 2 travers de doigt sous la coracoïde et un travers de doigt vers en dehors, coude fléchi et rotation externe forcée pour ne pas toucher le TLB.
NB: de plus en plus il est recommandé d'injecter de l'acide hyaluronique dans les tendinopathies de coiffe symptomatique par voie sous acromiale, alors que les injections de PRP n'auraient aucun effet bénéfique.
La douleur peut - être de type:
Test de NEER
5-testing analytique contre résistance (douleur par tendinopathie ou faiblesse par rupture ou atteinte neurologique: tests de Jobe (sus épineux), Patte (sous épineux), Liff off test de Gerber du sous scapulaire, Palm up test de Gilchrist et étirement pour le long biceps.
L'arthropathie Acromio/Claviculaire
Mécanisme lésionnel
Clinique
Une trapézalgie d'apparition progressive est le signe clinique principal. Parfois, le premier symptôme est une tuméfaction de la région acromio-claviculaire, en dehors de toute notion traumatique.
L'examen est assez pauvre mais très évocateur à la palpation-mobilisation de l'articulation A/C. Les amplitudes articulaires de l'épaule sont globalement conservées, réveillant des douleurs en bout de course lors des élévations antérieure et latérale, en rétropulsion et surtout au testing en adduction horizontale. Le testing tendineux gléno-huméral est négatif. L'A/C peut être aussi isolément tuméfiée. La clavicule est stable.
Les radios guidées par la clinique doivent être centrées sur l'A/C et la Gléno/Humérale.
pas d'ostéophytose, pas d'ascension claviculaire.
Diagnostic différentiel
1- Essentiellement l'arthrose acromio-claviculaire: patient plus âgé; symptômes bilatéraux; signes d'arthrose sur la radiographie: pincement articulaire, ostéophytose, remaniement des deux berges articulaires).
- parfois affecte un sport d'équipe, comme le rugby, où l’épaule est particulièrement exposée.
Hypothèse physiopathologique: nécrose ischémique de l’extrémité distale de la clavicule (trouble de la vascularisation de l'artère acromio-coracoïdienne.
Pour le diagnostic, l'IRM est très performante.
Ostéolyse du 1/4 externe de la clavicule (radio et IRM)
Le traitement médical de l'arthropathie A/C
A l'inverse des vraies épaules douloureuses dont les causes sont à rechercher dans les différentes articulations de l'épaule, les causes des fausses épaules douloureuses sont à rechercher à en dehors du complexe articulaire de l'épaule.
L' explication de ces fausses épaules douloureuses dans lesquelles les douleurs sont projetées dans l'épaule réside dans une erreur d'aiguillage des voies de la douleur dans le cerveau.
I-Les scapulalgies d'origine viscérale
Les douleurs d’épaule d’origine rachidienne cervicale sont probablement les causes les plus fréquentes d’erreurs diagnostiques.
A titre isolé, une épaule cervicale est une pathologie fréquente, mais aussi souvent associée à une tendinopathie de la coiffe des rotateurs et on parle alors d’épaule mixte cervico-scapulaire, responsable d’une insuffisance notoire de bons résultats dans la réponse thérapeutique si l’on oublie de traiter concomitamment le rachis cervical.
Le plus facile à éliminer est la névralgie cervico-brachiale C5 dont l’anamnèse et la symptomatologie laissent peu de place à l’erreur diagnostique. Sa forme atténuée, la cervico-brachialgie C5 est déjà plus piégeuse, mais la présence d’un signe de Lasègue cervical doit orienter vers une origine rachidienne.
Une symptomatologie est encore plus piégeuse si l’on ne pense pas au rachis, c’est celle des douleurs projetées (référées) sur l’épaule, d’origine segmentaire cervicale C3- C4 ou C4-C5 qui se présentent sous la forme d’une trapézalgie par irritation de la branche postérieure de C4, par une douleur sous claviculaire si la branche antérieure de C4 est atteinte, ou par une dorsalgie interscapulo-vertébrale ou des douleurs projetées sur le moignon de l’épaule ou en sus épicondylien latéral si C5 est lésé.
Sur le plan diagnostique, ces douleurs projetées s’accompagnent de cellulalgies et d’un syndrome vertébral segmentaire avec limitation fonctionnelle et un point articulaire postérieur qui les font rattacher au rachis cervical.
Une trapézalgie C4 ou une algie sous claviculaire ne sont jamais en relation avec une pathologie de la coiffe des rotateurs mais constituent un diagnostic différentiel avec une pathologie scapulo-thoracique le plus souvent acromio ou sterno-claviculaire.
Une douleur du moignon de l’épaule, du sillon delto-pectoral, sus épicondylienne latérale d’origine rachidienne cervicale doivent faire discuter une atteinte de la coiffe des rotateurs, du tendon du long biceps et une épicondylite, ces pathologies pouvant nous l’avons déjà dit, être associées.
Les personnes présentant une symptomatologie de type syndrome du défilé thoraco-brachial s’interrogent sur ce syndrome et le plus souvent sont désemparées parce que le diagnostic est pratiquement toujours porté avec retard, la symptomatologie prenant souvent au début le masque d'une épaule douloureuse (d'ou le rattachement aux fausses épaules douloureuses) et le traitement à partir d’exercices de kinésithérapie, n’est jamais complètement satisfaisant. Quant aux formes chirurgicales du syndrome du défilé, elles ont fait l'objet au préalable d'une kinésithérapie longue et fastidieuse qui n'a pas stabilisé la symptomatologie et il va falloir les confier après une imagerie ciblée, à des chirurgiens rompus à la chirurgie thoracique et vasculaire compte tenu de la complexité du défilé, à cheval sur trois régions: le cou, le thorax et le membre supérieur.
Le STCTB est un ensemble de symptômes résultant de la compression permanente ou intermittente du plexus brachial et/ou de l’artère sous-clavière et/ou de la veine sous-clavière dans la traversée cervico-thoraco-brachiale.
Généralités
La symptomatologie affecte la région de l’épaule (fausses épaules douloureuses) et le membre supérieur et devant une épaule douloureuse, l’évaluation clinique doit toujours inclure la recherche d’un Lasègue cervical à la recherche d’une épaule douloureuse d’origine vertébrale cervicale et le signe du chandelier dynamique de Roos.
Poitevin a subdivisé ce défilé le plus long de l’organisme à cheval sur 3 régions anatomiques: le cou, le thorax et le bras en 6 zones dont 3 à risque++ : la zone inter-scalénique, la pince costo-claviculaire et la région rétro petit pectorale traversées par le Plexus brachial et les Vaisseaux Sous-claviers (veine en avant et artère en arrière).
1- récupérer la mobilité G-H.
4- ouvrir la pince costo-claviculaire (trapèze supérieur, angulaire de l’omoplate, sterno-cléido-mastoïdien
Bonjour Docteur,
RépondreSupprimerLes injections de PRP pourraient-t-elles cicatriser une fissure (non transfixiante d'après l'arthro-IRM) de mon supra épineux ?
Au delà de l'usage du PRP, pensez vous qu'une fissure/rupture, même petite, peut cicatriser sans intervention chirurgicale ?
Je précise que je suis sportif et que je compte bien un jour reprendre le sport (muscu).
Merci par avance pour votre avis
Cordialement