- la douleur: elle est évaluée par l'échelle visuelle analogique EVA; c'est un signe fonctionnel à contrôler régulièrement; elle peut représenter le 1er signe d'une algo-dystrophie et dans tous les cas si la douleur est la conséquence d'une kinésithérapie un peu trop musclée, la douleur ne doit pas perdurer le lendemain de la séance.
La douleur quelle soit d'origine gléno-humérale (moignon de l'épaule et irradiation descendante) ou scapulo-thoracique (cervico-trapézienne et sans irradiation descendante) doit être contrôlée par les antalgiques de classe I ou II, les AINS, la physiothérapie, les massages.
- les mobilités passives et actives analytiques: EA, EL, RP, RI et RE, les mouvements complexes main-nuque et main-dos, les tests de conflit: antéro-supérieur, antéro-interne et postéro-supérieur de Walsch; les tests de tendinopathies, d'instabilité et de laxité.
- la palpation soigneuse de toutes les structures
- le score fonctionnel de Constant et l'évaluation isocinétique
En cas de raideur articulaire: c'est la mobilité passive qu'il faudra récupérer en 1er, celle des 3 articulations et celle des 2 surfaces de glissement.
III- Quelques définitions
1- le plan de la scapula: c'est le plan de mobilité physiologique de l'omoplate compris entre 20 et 40° d'antépulsion.
Plans de glissement de l’omoplate: le grand dentelé est séparé de la cage thoracique et du sous-scapulaire par des plans cellulo-graisseux. Ceux-ci sont indispensables au bon glissement de l’omoplate sur le thorax et sont considérés comme faisant partie du complexe articulaire de l’épaule.
2- le Zéro-position de Saha correspond à l'angle d'élévation de 150° à atteindre passivement dans le plan de l'omoplate, à 20 - 40° d'antépulsion, avant d'attaquer les mobilisations actives; c'est une position qui permet un bon réveil musculaire du deltoïde, tout en protégeant la coiffe des rotateurs et avec un bon centrage de la tête humérale.
3 - la voie de passage de Sohier dans le conflit antéro-supérieur de coiffe; c'est un trajet en s qui évite le conflit trochiter-voûte sous- acromiale, sans provoquer de conflit mécanique.
IV- Travail passif de l'épaule
Bases techniques
- patient relâché; balnéothérapie en eau chaude à 35°
- massages décontracturants cervico-scapulaires
- mobilisations omo/thoraciques (techniques GETM et Lesage) avec jeu corporel
|
mobilisation O/T |
- décoaptation gléno-humérale (techniques Lesage)
|
décoaptation G/H |
- travail pendulaire de l'épaule = aspirine de l'épaule.
|
travail pendulaire à 2 mains |
- auto-rééducation auto-passive et active aidée avec bâton.
V-Nécessité d'une scapula mobile et stable
- la récupération des amplitudes actives intervient toujours secondairement après un travail strictement passif jusqu'à la position de Saha et en respectant la douleur; elle intervient après un délai de 3 semaines dans les prothèses d'épaule, si pas de suture de la coiffe; après 4 à 6 semaines si acromioplastie seule; après 6 à 8 semaines si suture de la coiffe associée (pas de travail de la RE si réfection du sous-scapulaire y compris en balnéothérapie avant 4 à 6 semaines; travail d'abord en actif aidé puis en actif sans résistance et sans la pesanteur puis contre pesanteur puis contre résistance
(isocinétisme +++).
- travail de recentrage de la tête humérale: des abaisseurs et stabilisateurs longs (grand dorsal, grand pectoral, grand rond) et courts (coiffe des rotateurs)
- resynchronisation agonistes-antagonistes RE/RI
- travail proprioceptif en chaîne fermée puis ouverte.
- renforcement musculaire progressif: électro-stimulation du deltoïde, actif aidé par la balnéothérapie, sur dynamomètre iso-cinétique
- travail global du geste puis réadaptation du geste professionnel ou sportif en ergothérapie et en activités physique adaptées et éventuellement relatéralisation si besoin.
Les interdits
- non respect de la douleur
- renforcement musculaire sur épaule enraidie
- renforcement musculaire en abduction pure qui aggrave le déséquilibre deltoïde/coiffe
- travail en position d'instabilité ou de conflit
- musculation inadéquate
Bilan final:
il fixe les limites de l'utilisation fonctionnelle professionnelle ou sportive en particulier en cas de raideur résiduelle.
Apport de l'isocinétisme
P. Codine et collaborateurs, à partir d'une revue de la littérature, ont précisé l'apport de l'isocinétisme dans l'évaluation et la rééducation de l'épaule.
Ils ont conclu que l'isocinétisme constituait une méthode de référence en matière d'évaluation de la force musculaire, permettant de détecter les déficits portant sur certains groupes et plus encore les perturbations de la balance agonistes-antagonistes constatées lors de certaines pathologies d'épaule. Il constitue une aide précieuse à la rééducation en orientant la prise en charge préférentiellement sur les groupes déficitaires, en complétant les techniques de renforcement classiques et en permettant un suivi précis des progrès accomplis. La validité de l'évaluation isocinétique de l'épaule est bonne et la reproductibilité, bien qu'inférieure à celle du genou, est satisfaisante sous réserve d'une méthodologie de test rigoureuse. Les valeurs normales, pour les rotateurs, les abducteurs-adducteurs et extenseurs-fléchisseurs sont dépendantes de divers paramètres tels que l'âge, le sexe, la corpulence, l'activité physique pratiquée. Le calcul des ratios agonistes-antagonistes est surtout intéressant en pathologie.
Dans le conflit sous-acromial et l'instabilité de l'épaule sont constamment observés une modification du ratio des rotateurs, qui apparaît plus comme un agent causal que comme une conséquence de l'affection. Cette modification perdure habituellement après traitement chirurgical de ces atteintes et la normalisation des ratios doit constituer un des éléments de la rééducation postopératoire.
En effet il existe un déséquilibre important entre les muscles stabilisateurs antérieurs et rotateurs internes très puissants : sous-scapulaire et grand pectoral, grand rond et grand dorsal et les muscles stabilisateurs postérieurs et rotateurs externes: le sous épineux qui assure à lui seul 90 % de la force de rotation externe, mouvement essentiel dans le fonctionnement de l’épaule et le petit rond.
Le sous épineux est véritablement le muscle clé de la fonction de l’épaule assurant la presque totalité de la rotation externe et le centrage de la tête humérale en élévation.
Evaluer le déséquilibre entre rotateurs externes et rotateurs internes par le biais de l'isocinétisme est la clef du programme de rééducation des épaules douloureuses et des épaules instables.
VI - Prise en charge par un traitement conservateur des épaules douloureuses et stables:
Le principe d’un traitement médical conservateur (médication orale, infiltration, kinésithérapie) de première intention peut donc être retenu, conformément aux recommandations d’avril 2005 concernant les modalités de prise en charge d’une épaule douloureuse chronique non instable chez l’adulte.
1- Les épaules conflictuelles avec plus ou moins tendinopathie associée rompue ou non rompue:
Les 3 formes cliniques: le conflit antéro-supérieur trochiter- voûte sous- acromiale; le conflit antéro-interne coracoïde-petite tubérosité; le conflit postéro-supérieur de Walsch en armé du bras avec déséquilibre RI/RE en faveur des RI et rééducation isocinétique en excentrique des RE.
les 3 conflits
Rééducation:
- récupération d'abord des amplitudes passives+++
- décoaptation G/H et mobilisations O/T
- travail pendulaire
- recentrage de la tête H par un travail des abaisseurs longs et courts
- voies de passage de Sohier
2 - La tendinopathie calcifiante
- aigue: AINS, corticothérapie, infiltration sous- acromiale et ou intra-articulaire, glace+++, immobilisation de 48 heures.
- chronique: infiltration sous- acromiale et ou intra-articulaire; trituration chirurgicale; arthroscopie de nettoyage.
3 - La tendinopathie rompue:
bonjour docteur, je suis un étudiant en médecine 5eme année, je viens d'entamer le module d'orthopédie
RépondreSupprimeralors j'ai eu cette fracture il ya 10ans, voici la conclusion de la tdm faite ya 7ans (3ans apres la fracture):
-fracture+détachement d'un fragment osseux de la partie intero-inférieure de la tète humérale.
-Aspect dégénératif du bourrelet glénoidien antérieur avec aspect très épaissi du ligament gléno-huméral moyen.
-Irrégularités osseuses de l'insertion humérale du tendon sous-scapulaire: tendinopathie très probable.
-Tendinopathie calcifiante modérée de l'insertion du sous épineux(objectivée à l'echographie)
~~J'ai rien obtenu comme trt, mes je peut mobiliser mon épaule sans aucun soucis, mes je ressent des douleurs parfois...merci docteur
Je présume qu'après cette contusion de l'épaule il y a 10 ans, vous avez eu une fracture de l'extrémité supérieure de l'humérus ou une luxation - fracture gléno-humérale; 3 ans après, devant la persistance d'une gêne fonctionnelle douloureuse de votre épaule on vous a prescrit un arthro-scanner; ce dernier a mis en évidence des lésions séquellaires à la fois osseuses, des parties molles intra articulaires: bourrelet glénoïdien et ligament gléno huméral et de la coiffe des rotateurs (tendinopathie du tendon sous scapulaire et du tendon sous épineux); actuellement vous avez pas ou peu de limitation fonctionnelle et quelques douleurs. Si votre gêne venait à s'accentuer, il faudrait consulter 1 rhumatologue qui sans doute vous proposera de vous traiter par infiltration intra-articulaire ou sous acromiale; beaucoup plus tard vous présenterez une omarthrose secondaire à traiter par de la rééducation au début et si ce n'est pas suffisant on vous proposera en dernier ressort une prothèse d'épaule. Si ma réponse vous paraît un peu compliquée, lisez attentivement tout les articles consacrés à l'épaule et aux tendinopathies en général. Merci de faire un don aussi modique soit-il à l'USAP Association. Dr LP
RépondreSupprimerMerci docteur..en faite j'ai fait une IRM+tdm+Rx aujourd'hui, Je suis en attente pour les résultats(demain), je vais vous dire quand je les reçois Merci encore
Supprimer