Avis à lire par tous les lecteurs:

Les premiers articles du blog "Un médecin du sport vous informe" datent de 2013, mais la plupart sont mis à jour pour pouvoir coller aux progrè médicaux. Ce blog inter-actif répond à la demande de nombreux confrères, kinésithérapeutes, étudiants en médecine et en STAPS, patients et sportifs. Il est le reflet de connaissances acquises tout le long de ma vie professionnelle, auprès d'enseignants remarquables, connaissances sans cesse actualisées que je me suis efforcé de rendre accessibles au plus grand nombre par le biais d’images trouvées sur le Net, images qui sont devenues par la force des choses, la propriété intellectuelle de tous; si cela dérange, ces images seront retirées.

Certains articles peuvent apparaître un peu plus polémiques que d'autres et indisposer, mais il n'est pas question pour l'auteur de tergiverser ou de se taire, quand il s'agit de problèmes d'éthique, en particulier en matière de dopage et quand la santé des sportifs est en jeu, compte tenu du nombre élevé de blessures liées au surentraînement et à une pratique imbécile d'une certaine musculation, qui n'est plus au service de la vitesse et de la force explosive utile (et non de la force maximale brute), qui sont les deux qualités physiques reines, qui ne respecte pas les règles de la physiologie musculaire et qui, au lieu d'optimiser la performance, fait ressembler certains sportifs body-buildés à l'extrême, davantage à des bêtes de foire gavées aux anabolisants, qu’à des athlètes de haut niveau.

Ce blog majoritairement consacré à la traumatologie sportive, est dédié à mes maîtres les Prs Jacques Rodineau, Gérard Saillant et à tous les enseignants du DU de traumatologie du sport de Paris VI Pitié Salpétrière et en particulier aux docteurs Jean Baptiste Courroy, Mireille Peyre et Sylvie Besch. L'évaluation clinique y tient une grande place: "la clinique, rien que la clinique, mais toute la clinique" et s'il y a une chose à retenir de leur enseignement, c'est que dans l'établissement d'un diagnostic, l'examen clinique, qui vient à la suite d'un bon interrogatoire, reste l'élément incontournable de la démarche médicale. Toutefois dans le sport de haut niveau et guidé par la clinique, l'imagerie moderne est incontournable : radiographie conventionnelle, système EOS en trois dimensions pour les troubles de la statique rachidienne, échographie avec un appareillage moderne et des confrères bien formés, scanner incontournable dans tous les problèmes osseux et enfin IRM 3 Tesla, le Tesla étant l'unité de mesure qui définit le champ magnétique d'un aimant; plus le chiffre de Tesla est élevé et plus le champ magnétique est puissant ("à haut champ") et plus les détails des images sont fins et la qualité optimale.

Hommage aussi au Pr Robert Maigne et à son école de médecine manuelle de l'Hôtel Dieu de Paris ou j'ai fais mes classes et actuellement dirigée par son fils, le Dr Jean Yves Maigne. Je n'oublie pas non plus le GETM (groupe d'étude des thérapeutiques manuelles) fondé par le Dr Eric de Winter et ses enseignants, tous des passionnés; j'y ai peaufiné mes techniques et enseigné la médecine manuelle-ostéopathie pendant 10 années.

Dr Louis Pallure, médecin des hôpitaux, spécialiste en Médecine Physique et Réadaptation, médecin de médecine et traumatologie du sport et de médecine manuelle-ostéopathie, Pr de sport et musculation DE, ex médecin FFRugby et USAP Perpignan, Athlé 66, comité départemental 66, ligue Occitanie et Fédération Française d’Athlétisme, médecin Etoile Oignies Athlétisme.

A l'attention des lecteurs de ce blog : certains d'entre vous m'interrogent pour des problèmes de santé en rapport avec les différents articles. Pour une raison que j'ignore les questions posées ne me parviennent pas comme auparavant, et je ne peux donc pas y répondre. Merci de me faire parvenir vos éventuelles questions sur ma boîte Mail : p6654@msn.com Dr LP
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jeudi 26 janvier 2017

Le mal au dos commun sur syndrome canalaire (canal lombaire rétréci), une cause de lombalgies qui pose encore problème

Le mal au bas du dos commun ou lombalgie est le plus souvent lié chez les personnes actives au disque intervertébral, mais à partir d'un certain âge les douleurs lombaires changent et à une lombalgie d'origine discale (cause la plus fréquente) peut se surajouter un syndrome facettaire par arthrose inter-apophysaire postérieure (deuxième cause en fréquence) qui modifie les caractéristiques de la douleur qui de diffuse, en barre, lombo fessière pour une lombalgie discale, devient aigüe et à point de départ précis lombaire bas quant l'origine est articulaire postérieure. 
Dans un certain nombre de cas après la cinquantaine, la lombalgie peut être aussi liée à une sténose acquise (troisième cause en fréquence) du canal rachidien (le canal lombaire est considéré comme rétréci, si les diamètres sont au scanner inférieurs à 13 mm en antéro-postérieur et à 15 mm en transversal) par dégénérescence des éléments antérieurs de voisinage du canal vertébral: disque inter-vertébral et ligaments (longitudinal postérieur et ligament jaune) et postérieurs (articulaires postérieures), sténose acquise qui dans un certain nombre de cas peut être précédée par un canal lombaire constitutionnellement étroit, sur pédicules vertébraux naturellement courts qui rétrécissent le diamètre du canal. En l'état actuel de nos connaissances et au crible de la médecine par les preuves, il est préférable de traiter le syndrome canalaire par des traitements médicaux conservateurs et de réserver la chirurgie d'élargissement du canal à des cas d'évolution éminemment défavorable.


Clinique

Cette lombalgie d'origine canalaire n'est pas univoque cliniquement et peut même dans un nombre non négligeable de cas, être symptomatologiquement muette. Quand elles sont présentes, les lombalgies d'origine canalaire s'accompagnent volontiers de radiculalgies sciatique et ou crurale, de paresthésies (sensation de picotement, d’engourdissement, de décharge électrique ou de fourmillements) ou de dysesthésies (altération de la sensibilité), de faiblesse des membres inférieurs, d'un retentissement sur la marche à type de pseudo-claudication avec réduction du périmètre de marche (la vraie claudication étant d'origine vasculaire artérielle) et quelquefois d'un syndrome de la queue de cheval avec troubles sphinctériens par spondylo-listhésis dynamique (glissement vertébral fonctionnel qui réduit le diamètre du canal) qui en fait une vrai urgence chirurgicale. Une des caractéristiques de la sténose canalaire c'est d'être cliniquement pregnante en position debout, de s'accentuer à la marche jusqu'à réduire le périmètre de marche de façon drastique nous l'avons dit, mais aussi d'être atténuée par la position légèrement penchée en avant (signe du caddie de super-marché) ou couchée en chien de fusil, position qui place le bas du dos en hyper-cyphose et agrandit naturellement le diamètre du canal.
Imagerie
Radiographies (face + profil + clichés dynamiques) toujours en premier et scanner en second suffisent au diagnostic de canal lombaire rétréci et permettent de visualiser :
- le diamètre du canal lombaire rétréci (quand les diamètres sont inférieurs à 13 mm en antéro - postérieur et à 15 mm en transversal)
- la compression de la ou des racines en cas de radiculalgie
et de faire le bilan complet des  disques des articulaires postérieures et des ligaments. 
L'IRM du rachis lombaire peut être prescrit en cas de doute persistant; il sera systématiquement prescrit en cas d’intervention chirurgicale prévue avec séquence myélographique. Il mettra en évidence un aspect typique en «collier de perle» correspondant à une compression étagée du cordon médullaire. NB : le diamètre du cordon médullaire peut être réduit jusqu'à 90.
Traitement médical en première intention 
Le traitement médical est systématique en première intention, sauf peut être en cas de complications neurologiques (5 à 10% des cas) : antalgique, AINS, rééducation, voire le port d’un corset lombaire, infiltrations épidurale ou foraminale. Il peut suffire à stabiliser les douleurs sur de nombreuses années. Mais  il n’existe pas de facteurs permettant de connaître l’évolutivité des douleurs (évolution fréquente par des crises de durée variable) et souvent inefficace en cas de sténose canalaire sévère, de glissement vertébral important, ou de symptomatologie sévère (claudication neurogène sévère avec périmètre de marche de quelques mètres).
Evolution naturelle d'une sténose lombaire 
Elle se fait en quelques semaines,  mois ou années, vers l’aggravation des douleurs, des paresthésies, de la claudication neurogène jusqu’à l’apparition de déficits moteurs et/ou sensitifs, ou de syndrome de la queue de cheval. Le traitement chirurgical consiste à élargir anatomiquement le diamètre du canal médullaire mais par rapport au traitement médical conservateur, aucune étude selon la revue Cochrane ne peut encore le recommander, sauf exceptions, dans la prise en charge du canal lombaire rétréci. 
Quand faut-il opérer (avec l'aide de l'institut parisien du dos, 6 Rue Lacépède, 75005 Paris+++
- en urgence en cas de déficit moteur, sensitif et/ou de syndrome de la queue de cheval,
- en cas de sévérité des signes cliniques (claudication neurogène sévère à quelques mètres)
- en cas de demande du patient ne supportant plus ses douleurs, malgré le traitement médical.
Le traitement chirurgical 
Son but  est de redonner rapidement une autonomie au patient (améliorer le périmètre de marche), et de supprimer les douleurs radiculaires. Il consiste à libérer le canal des éléments de voisinage  qui le sténosent : l’os des lames et des articulaires, la capsule articulaire, le ligament jaune, et une hernie discale si elle est présente. On réalise alors une  laminectomie  (on enlève la lame) avec arthrectomie partielle (on enlève une partie du massi fdes articulaires postérieures), associées si  besoin à une arthrodèse  rachidienne ( pose du matériel qui bloque les segments vertébraux) en cas de rachis déformé ou très mobile, de douleurs des articulaires postérieures.
Parfois, un geste d’ arthrodèse postérieure  est effectué au cours de l’intervention (matériel permettant de rigidifier la colonne vertébrale, avec des vis pédiculaires et 2 tiges ou plaques de part et d’autre), dont la longueur dépend de l’analyse du bilan radiographique. On y associe systématiquement une greffe osseuse à coté du matériel (os prélevé lors de la laminectomie) pour assurer une stabilité à long terme de la colonne vertébrale. En cas d'arthrodèse, une immobilisation par corset lombaire rigide vous sera le plus souvent prescrite, pour une durée de 3 mois.
En résumé: le nombre d’étage à libérer dépend du bilan radiologique. La laminectomie et l'arthrectomie permettent de libérer le canal rachidien. On associe chirurgicalement le vissage pédiculaire et une greffe osseuse.
Nouvelles techniques de décompression du canal médullaire passées au crible de la médecine par les preuves
La laminectomie reste le traitement chirurgical de référence de la sténose basse du canal rachidien. L'objectif de cette intervention chirurgicale est de soulager les symptômes tels que la douleur, l'engourdissement et la faiblesse des jambes et des fesses. Pour ce faire, la laminectomie retire l'arc vertébral postérieur pour permettre aux nerfs médullaires de fonctionner sans gêne. 
Récemment trois techniques chirurgicales ont été développées, qui limitent la quantité d'os ôté de la vertèbre et minimisent les dommages aux muscles et ligaments du dos lors de l'incision chirurgicale.  et les chercheurs de la Collaboration Cochrane ont comparé les résultats attendus de ces trois chirurgies récentes: la laminotomie unilatérale, la laminotomie bilatérale et la laminotomie de division de l'apophyse épineuse avec la laminectomie de référence largement utilisée aujourd'hui. Les résultats attendus sont:  la capacité d'un individu à se prendre en charge lui-même et à réaliser les activités de la vie quotidienne, la non réapparition des symptômes rapportés avant la chirurgie et la guérison des douleurs de jambe.
Résultats de cette comparaison
Concernant les capacités à se prendre en charge et les douleurs de jambe, les résultats de ces trois nouvelles techniques chirurgicales ne sont pas différents de ceux de la laminectomie classique. Seule la guérison perçue des symptômes était en faveur des patients qui avaient eu une laminotomie bilatérale par comparaison avec la laminectomie conventionnelle, mais la différence entre la laminotomie unilatérale et la laminotomie de division du processus épineux n'était pas significative.
Conclusions des auteurs : 
Les preuves fournies par la revue systématique des effets de la laminotomie unilatérale pour décompression bilatérale, de la laminotomie bilatérale et de la laminotomie de division du processus épineux par rapport à la laminectomie traditionnelle sur l'incapacité fonctionnelle, la récupération perçue et les douleurs de jambe sont de qualité faible ou très faible. Par conséquent, d'autres recherches sont nécessaires pour déterminer si ces techniques fournissent une alternative sûre et efficace à la laminectomie traditionnelle. Les avantages suggérés de ces techniques sur l'incidence de l'instabilité iatrogène et les maux de dos postopératoires sont plausibles, mais les conclusions définitives sont limitées par une mauvaise méthodologie et une mauvaise qualité de la consignation des mesures des résultats par les études incluses. Des recherches futures sont nécessaires pour déterminer l'incidence de l'instabilité iatrogène utilisant des définitions normalisées de l'instabilité clinique et radiologique à des intervalles de suivi comparables. Les résultats à long terme de ces techniques font actuellement défaut.
Conclusion de la revue Cochrane sur la nécessité ou non d'opérer un canal rétréci
Compte tenu du peu d'évidence (absence de preuves), on ne peut pas déterminer si le traitement chirurgical est ou non plus efficace qu'une approche conservatrice en cas de sténose du canal lombaire, et il n'est pas possible de proposer en 2017, de nouvelles recommandations pour orienter la pratique clinique. Cependant, il convient de noter que le taux d'effets secondaires variait de 10% à 24% pour les interventions chirurgicales et qu'aucun effet secondaire n'a été rapporté, quel que soit le traitement conservateur. Aucun bénéfice clair n'a été mis en évidence suite à une intervention chirurgicale par rapport à un traitement non chirurgical. Ces résultats suggèrent que les cliniciens devraient être très prudents lorsqu'ils informent les patients au sujet des options de traitement possibles, d'autant plus que les traitements conservateurs constituent une option qui n'a entraîné aucun effet secondaire rapporté. Des recherches de grande qualité sont nécessaires afin de comparer les prises en charges chirurgicales versus conservatrices pour les patients souffrant d'une sténose du canal lombaire.
Conclusion
Lombalgies + radiculalgie (s) + paresthésies des membres inférieurs + réduction du périmètre de marche + soulagement en antéflexion du tronc (signe du caddie) et couché en chien de fusil = canal lombaire rétréci jusqu'à preuve par l'imagerie (radios et scanner (IRM en cas d'indication chirurgicale) du contraire, de traitement médical en première intention quand c'est possible, et chirurgical en cas d'évolution défavorable par laminotomie classique.

lundi 9 mai 2016

Prise en charge des traumatismes chez les sportifs

Epidemiologie
L’activité physique et sportive est un fait de société, pratiqué par un grand nombre de nos concitoyens de tous âges, de tous sexes et de tous niveaux avec un profil type particulièrement exposé aux traumatismes sportifs: homme jeune, sportif de loisir ou de sports collectifs.
Chaque année, 3.5 millions de jeunes athlètes de moins de 14 ans sont traités aux Etats Unis pour cause de blessures sportives (sources luxembourgeoises) et 50% des blessures observées chez les jeunes athlètes sont des blessures de surcharge (micro-traumatologie) par évolution délétère de la pratique sportive chez les jeunes:
- spécialisation précoce 
- saisons de plus en plus longues 
- absence de coupure entre les saisons 
- engagement dans plusieurs équipes 
- pression de l’entourage 
Physiopathologie
A coté des traumatismes sportifs par mécanisme lésionnel unique et violent et signes cliniques immédiat, il existe de plus en plus des lésions plus sournoises de sur-utilisation (dys-entraînement) comme les tendinopathies, les fractures de fatigue chez les adultes (à l’exemple de ce que l’on retrouve dans la vie professionnelle avec les accidents musculo- squelettiques) et des ostéo-chondroses en période de croissance chez les jeunes sportifs. 
Tous les éléments du système locomoteur (os, articulations, tendons, ligaments, muscles, ménisques, aponévroses, etc) peuvent être touchés avec des degrés de sévérité variable.
Primauté à l'évaluation clinique par un praticien confirmé
Une majorité de lésions tendino-musculaires sont sous-tendues par des dérangements inter-vertébraux qu'il faut dépister pour les prévenir, traiter par manipulations vertébrales ou infiltrations si nécessaire  concomitamment à la lésion périphérique et surveiller afin d'éviter l'évolution vers la chronicité ou les récidives. 
Pour une lésion donnée, il existe un médecin adéquat et bien formé pour le diagnostic et la conduite à tenir: cela va du médecin généraliste ou du médecin du sport, au spécialiste: médecin ou chirurgien, du haut niveau et vigilance extrême envers tous les demi-sel pseudo-scientifiques qui gravitent dans l'entourage des clubs et des sportifs (et parfois même dans le haut niveau) et leurs techniques non évaluées scientifiquement et tous les appareils miracles qui ne font guère mieux que l'effet placébo. 
Intérêt majeur de la clinique dans le diagnostic des lésions traumatiques, la clinique, rien que la clinique, mais toute la clinique (Jacques Rodineau) et de la règle des 3M de la Pitié Salpétrière: quel Malade (son profil spécifique)? quel mécanisme lésionnel (a engendré la blessure)?, quel Médecin (ou chirurgien) est le mieux placé pour intervenir ? 
Intérêt et respect des règles d’Ottawa dans l’entorse de cheville, lésion la plus fréquente dans la vie courante, et des critères diagnostiques de Stiell dans les traumatismes aigus du genou.

Règles d'Ottawa pour les entorses de cheville (lésion la plus fréquente)

L'imagerie de 1er et 2ème niveau
Guidé par la clinique, le recours à l'imagerie de 1er niveau: binôme radiographies+échographie est non seulement indispensable, mais le plus souvent nécessaire et suffisant.
La prescription des examens complémentaires de deuxième intention (scanner, IRM, arthro-scaner, arthro-IRM, etc), importante source de dépenses de santé, doit être réfléchi et devraient n'être l'apanage que du seul praticien spécialiste, afin d'éviter toute redondance. 
Les règles d'or de la prise en charge d'un traumatisme sportif et le recours aux injections d'acide hyaluronique et de PRP
L’interruption immédiate de l’activité sportive, le glaçage, le béquillage et l'immobilisation dans une attelle dans les cas sévères constituent les 4 règles d’or dans la dans la prise en charge d'une lésion traumatique aigüe chez un sportif.


Dans les traumatismes articulaires qui ne sont pas chirurgicaux d’emblée, le recours à des injections d’acide hyaluronique et en cas d'échec de ces dernières, les injection de facteurs de croissance type PRP sont des traitement de choix qui préservent au mieux l’avenir de la fonction articulaire. 
En prévention 
Se rappeler, qu'un bon mental peut faire des miracles, qu'il ne saurait y avoir de pratique sportive de qualité sans une bonne hygiène alimentaire, une hydratation correcte et donc des urines claires, un bon sommeil réparateur, le respect des grands principes de l'entraînement: progressivité, respect des temps de repos, etc, et une pratique intelligente de la musculation dont le but est d'optimiser la performance et non d'alourdir les morphotypes. 
Vigilance extrême envers toute forme de dopage
L'utilisation de substances dopantes ou de toute technologie dans un but d'amélioration illicite de la performance est un mal absolu qui lèse une majorité d'athlètes et qu'il faut combattre sans pitié et tous ensemble (médecins, athlètes, coaches, fédérations sportives).

samedi 4 avril 2015

La hanche traumatique et non traumatique (épiphysiolyse) de l'adolescent sportif et de l'adulte jeune

Entre 14 et 25 ans chez un jeune sportif, la hanche traumatique est essentiellement représentée par les arrachements apophysaires du bassin et les accidents tendino-musculaires. Avant 18 ans, le diagnostic de déchirure musculaire trop souvent porté avec facilité, doit toujours être sujet à caution jusqu'à preuve par l'imagerie du contraire car tendons et muscles sont trop puissants et trop plastiques par rapport à leurs insertions apophysaires qui vont s'arracher en cas de  contraction brutale des muscles agonistes.  En effet dans la chaîne os/tendon/muscle, le noyaux apophysaire d'insertion du tendon se soude tardivement et constitue une zone de faiblesse. Quant à la hanche non traumatique, entre 13 et 18 ans, elle est essentiellement représentée par l'épiphysiolyse.
I/ La hanche traumatique
1/ Les arrachements apophysaires (surtout épines iliaque antéro-supérieures et antéro-inférieures (EIAS et EIAI); crêtes iliaques; branches ischio et ilio- pubiennes). 


Mécanisme lésionnel: 
- le plus souvent sur ML unique: mouvement ample, excentrique, d'étirement brutal sur un muscle non relâché (accélérations, sprint).
- mai aussi par micro-traumatismes répétés.
Sports affectés
Athlétisme, football, gym sportive et rythmique, patinage, danse.


Clinique: douleur brutale; impotence fonctionnelle; flexum; syndrome clinostatique à l'examen: impossibilité de décoller le talon du lit; mais les rotations de hanche sont toujours possibles, jambes tendues sur le plan du lit d'examen.

        

La prise en charge
Le repos seul est souvent suffisant; il sera de de 4 semaines avec quelques jours strict au lit en décubitus dorsal hanche fléchie. Après 5 à 8 jours, la marche peut être reprise sous couvert de cannes anglaises. La reprise d’une activité physique progressive ne sera possible que lorsque les tests isométriques seront entièrement négatifs (en contraction et en étirement). La compétition sera autorisée après le troisième mois. 
L’indication chirurgicale est exceptionnelle : vis, broche, agrafe, peut se discuter en cas d’arrachement volumineux très déplacé, supérieur ou égal à 2 cm. L'interruption sportive laissée à l'appréciation du chirurgien est d'au moins 6 mois.
La complication principale est la survenue d’un ostéome colonisant l’hématome post traumatique, en rapport avec des massages locaux intempestifs qui doivent être formellement interdits.
Le traitement chirurgical de l’ostéome ne peut être envisagé qu’après refroidissement complet de la lésion, c'est à dire après une année post traumatique.

La Pseudarthrose, parfois non douloureuse et évalué à 60 % des cas est proportionnelle à l'importance du déplacement initial (ischion++). 
2/ Les arrachements tendineux
Sports à risque
- ski nautique++ et bien d'autres.


Localisation
- ischio-jambiers (IJ)++; adducteurs.
Lésion: 
- soit rupture partielle avec cliniquement boiterie et de traitement médical avec repos sportif++.
- soit rupture totale avec impotence fonctionnelle, de traitement chirurgical dont les modalités et la reprise sportive sont laissées à l'appréciation du chirurgien.
Diagnostic:
Confirmation diagnostique par l'imagerie (échographie d'abord +++ et éventuellement IRM) qui visualisera la lésion partielle ou totale.
3/ Les accidents musculaires: 
Elongations, déchirures, claquages, ruptures ne se différencient pas de ceux de l'adulte (voir plus en détail les autres articles du blog: claquages des IJ, Adducteurs, droit fémoral)).
Clinique:
Testing musculaire classique en étirement, en contraction résistée et à la palpation.
On compléte l'évaluation clinique du muscle lésé par l'évaluation du rachis thoraco-lombaire à la recherche d'une épine irritative d'origine vertébrale à type de douleurs projetées du syndromes cellulo téno périosto myalgique de Maigne qui fait le lit des accidents tendino-musculaires tout comme chez l'adulte+++.
Traitement
Il faut traiter concomitamment, la lésion musculaire et le rachis thoraco-lombaire par les thérapeutiques manuelles (manipulations vertébrales+++).
II/ La hanche non traumatique est représentée essentiellement par l'épiphysiolyse (décollement de l'épiphyse supérieure du fémur)
Anatomie:
L'épiphyse fémorale supérieure du fémur, s'articule avec le Cotyle du bassin pour former l'articulation de la hanche; séparée du col du fémur par le cartilage de croissance.
Schéma de droite: vascularisation par l'artère circonflexe postérieure de l'extrémité supérieure du fémur, du massif des tubérosités fémorales (petit et grand trochanter) et col du fémur.
Définition: 
L'épiphyse supérieure du fémur correspond à l'extrémité supérieure du fémur. Chez l'enfant et l'adolescent qui sont en période de croissance, cette épiphyse est séparée du col du fémur et du reste du fémur, par du cartilage de conjugaison. L'épiphysiolyse correspond à un décollement de l'épiphyse qui glisse vers l'arrière ou vers le dedans et de manière aiguë brutale ou plus lentement de manière chronique insidieuse.
Généralités: 
Vers 13 à 15 ans et jusqu'à 18 ans, l'épiphysiolyse = décollement épiphysaire vers l'arrière ou Coxa Retorsa ou en dedans: Coxa Vara; touche surtout le garçon (2,5 fois plus de garçons que de filles) obèse ou longiligne ayant beaucoup grandi; à début brutal ou progressif et à évolution longue. Rôle du sport (lancers en athlétisme par exemple). Dans 30% des cas l'affection est bilatérale mais rarement simultanée, frappe l'autre hanche plutôt à 18 mois d'intervalle.
Le glissement 
Il est le plus souvent progressif; Il peut être brutal et correspond alors à un véritable décollement épiphysaire non traumatique. Il est aigu et instable. 
Le diagnostic
Il est hélas souvent porté avec retard (douleur dans le pli de l'aine, boiterie qui devrait immédiatement alerter tout médecin consciencieux) en raison de la rareté et des formes trompeuses que peut prendre cette affection (douleurs ressenties dans le genou). L'examen clinique mettra en évidence le plus souvent une asymétrie de mobilité spécialement en rotation interne genou tendu posé sur le plan de la table d'examen, ou de la flexion croisée (flexion, adduction, rotation interne), genou fléchi à 90°. Des radiographies de hanche, éventuellement comparatives mettront en évidence le glissement de la tête fémorale, soit vers l'arrière, soit vers le dedans.
L’évolution spontanée 
Elle est dominée par la majoration du déplacement et le risque de survenue d’un glissement « aigu » qui peuvent s'associer à des complications précoces (coxite, ostéonécrose…) et à long terme (arthrose secondaire).
Le traitement 
Il est affaire de chirurgien orthopédique spécialisé (souvent chirurgien orthopédiste pédiatrique). Il vise à stopper la progression du glissement pour éviter les complications dont la fréquence augmente avec l’importance du déplacement:
- dans les formes peu déplacées et stables, la fixation en place par une vis canulée est la méthode de choix et donne de bons résultats chez la majorité des patients.
- dans les formes instables ou à grand déplacement, le traitement reste controversé. Un diagnostic précoce reste le meilleur facteur pronostique dans cette affection.
A retenir+++:
Entre 13 et 18 ans, tout adolescent sportif présentant une boîterie de hanche avec des douleurs localisées dans le pli de l'aine et irradiant jusqu'au genou et à l'examen physique genou fléchi une limitation fonctionnelle de la flexion croisée: flexion/adduction/rotation interne, doit être considéré comme une épiphysiolyse avec interdiction formelle de poursuivre toute activité physique et sportive +++ jusqu'à preuve radiologique du contraire et avis d'un chirurgien orthopédique+++.