Avis à lire par tous les lecteurs:

Les premiers articles du blog "Un médecin du sport vous informe" datent de 2013, mais la plupart sont mis à jour pour pouvoir coller aux progrè médicaux. Ce blog inter-actif répond à la demande de nombreux confrères, kinésithérapeutes, étudiants en médecine et en STAPS, patients et sportifs. Il est le reflet de connaissances acquises tout le long de ma vie professionnelle, auprès d'enseignants remarquables, connaissances sans cesse actualisées que je me suis efforcé de rendre accessibles au plus grand nombre par le biais d’images trouvées sur le Net, images qui sont devenues par la force des choses, la propriété intellectuelle de tous; si cela dérange, ces images seront retirées.

Certains articles peuvent apparaître un peu plus polémiques que d'autres et indisposer, mais il n'est pas question pour l'auteur de tergiverser ou de se taire, quand il s'agit de problèmes d'éthique, en particulier en matière de dopage et quand la santé des sportifs est en jeu, compte tenu du nombre élevé de blessures liées au surentraînement et à une pratique imbécile d'une certaine musculation, qui n'est plus au service de la vitesse et de la force explosive utile (et non de la force maximale brute), qui sont les deux qualités physiques reines, qui ne respecte pas les règles de la physiologie musculaire et qui, au lieu d'optimiser la performance, fait ressembler certains sportifs body-buildés à l'extrême, davantage à des bêtes de foire gavées aux anabolisants, qu’à des athlètes de haut niveau.

Ce blog majoritairement consacré à la traumatologie sportive, est dédié à mes maîtres les Prs Jacques Rodineau, Gérard Saillant et à tous les enseignants du DU de traumatologie du sport de Paris VI Pitié Salpétrière et en particulier aux docteurs Jean Baptiste Courroy, Mireille Peyre et Sylvie Besch. L'évaluation clinique y tient une grande place: "la clinique, rien que la clinique, mais toute la clinique" et s'il y a une chose à retenir de leur enseignement, c'est que dans l'établissement d'un diagnostic, l'examen clinique, qui vient à la suite d'un bon interrogatoire, reste l'élément incontournable de la démarche médicale. Toutefois dans le sport de haut niveau et guidé par la clinique, l'imagerie moderne est incontournable : radiographie conventionnelle, système EOS en trois dimensions pour les troubles de la statique rachidienne, échographie avec un appareillage moderne et des confrères bien formés, scanner incontournable dans tous les problèmes osseux et enfin IRM 3 Tesla, le Tesla étant l'unité de mesure qui définit le champ magnétique d'un aimant; plus le chiffre de Tesla est élevé et plus le champ magnétique est puissant ("à haut champ") et plus les détails des images sont fins et la qualité optimale.

Hommage aussi au Pr Robert Maigne et à son école de médecine manuelle de l'Hôtel Dieu de Paris ou j'ai fais mes classes et actuellement dirigée par son fils, le Dr Jean Yves Maigne. Je n'oublie pas non plus le GETM (groupe d'étude des thérapeutiques manuelles) fondé par le Dr Eric de Winter et ses enseignants, tous des passionnés; j'y ai peaufiné mes techniques et enseigné la médecine manuelle-ostéopathie pendant 10 années.

Dr Louis Pallure, médecin des hôpitaux, spécialiste en Médecine Physique et Réadaptation, médecin de médecine et traumatologie du sport et de médecine manuelle-ostéopathie, Pr de sport et musculation DE, ex médecin FFRugby et USAP Perpignan, Athlé 66, comité départemental 66, ligue Occitanie et Fédération Française d’Athlétisme, médecin Etoile Oignies Athlétisme.

A l'attention des lecteurs de ce blog : certains d'entre vous m'interrogent pour des problèmes de santé en rapport avec les différents articles. Pour une raison que j'ignore les questions posées ne me parviennent pas comme auparavant, et je ne peux donc pas y répondre. Merci de me faire parvenir vos éventuelles questions sur ma boîte Mail : p6654@msn.com Dr LP
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lundi 1 février 2016

Visite médicale d'aptitude chez les jeunes sportifs

Pour un enfant ou un adolescent, faire le choix d'une activité sportive c'est faire le choix d'une pratique physique exigeante, porteuse de valeurs, soutien efficace au quotidien et bénéfique sur le plan de la scolarité qui doit rester l’objectif prioritaire.
De 7 à 20 ans, fin de la période de croissance, l’enfant va subir un bouleversement physique et psychologique. Dans les sports collectifs et sur le plan du jeu, cette période va être celle de l’apprentissage du geste juste basé sur le sens kinesthésique, base de la technique individuelle, très facilement assimilable à cet âge là. Quant à la technique collective (intelligence tactique) capitale dans les sports collectifs de haut niveau, elle demeurera perfectible tout le long de la vie sportive.
L'intelligence tactique 
L'intelligence tactique est primordiale dans les sports collectifs, c'est 1 + 1 = 3
Cette intelligence tactique collective désigne les capacités cognitives d'une équipe de sport collectif (joueurs, éducateurs et environnement managérial) résultant des interactions entre ses membres. Chaque membre de l'équipe possédant une perception partielle de l'environnement global ne peut avoir conscience individuellement de la totalité des éléments qui portent vers l'excellence. Sous certaines conditions favorisantes, la synergie créée dans le groupe fait émerger des facultés de création et d'apprentissage supérieures à celles d' individus isolés, aussi doués soient ils. Cette intelligence tactique collective se perfectionne avec le temps et doit être une évidence pour tous. La responsabilité de l'équipe dirigeante et des managers sportifs est de créer l'espace pour favoriser cette intelligence collective.

La technique
Acquérir de la technique et contrairement à la citation de Bernanos " un monde gagné par la technique est perdu pour la liberté " , c’est au sens large, gagner en liberté d’action et même être capable comme Fosbury le fit en saut en hauteur , de tourner un jour le dos à la technique classique. L’enseignement de la technique sportive individuelle permet de construire des compétences et de remplir les objectifs de l’éducation physique et l'âge d'or pour acquérir de la techniques se situe entre 7 et 12 ans, au delà, il sera difficile de rattraper toute carence.
Les 4 règles de la motricité (FF Athlétisme)
1- Avant 3 ans, le bébé réalise une motricité archaïque qui ne concerne pas l'apprentissage sportif.

2- Entre 4 et 7 ans, c est la motricité usuelle : 1 seule activité à la fois seulement : s’asseoir, se lever, sauter, courir doivent être séparés. Ces 3 années entre 4 et 7 ans doivent permettre au jeune de pratiquer une activité sportive de base comme l'athlétisme ou la Gym sous forme d’un conte pour enfant : chaque fois qu’il a réalisé un progrès, il reçoit une couleur qui lui permettront à la fin de reconstituer un arc-en-ciel. Chaque séance doit durer 45 mn et chacun reçoit sa récompense au bout de 5 séances.
3- De 7 à 12 ans, c’est la motricité complexe: c’est l’âge d’or des apprentissages ! il s’agit de ne pas louper cet âge car après, on ne peut quasiment plus rien rattraper. Le jeune doit apprendre à réaliser 2 actions en même temps : attraper un objet pendant qu’il court. Il est inutile de lui apprendre des taches plus complexes comme par exemple en athlétisme, un saut en longueur complet avec course-impulsion-suspension-ciseau-ramené. 
Un document sous forme de « passeport » doit suivre l'enfant entre 4 et 12 ans. 
4- Apres 12 ans, c'est la motricité diverse et athlétique. Il faut lui apprendre à produire de l’énergie puis à la restituer de façon efficace ! C’est maintenant qu’il peut courir, impulser et franchir un obstacle comme « aller le plus loin possible »
Le mental
C'est le processus psychologique qui pousse tout individu à se surpasser, son rôle dans la performance est fondamental. Souvent présent chez l'enfant et l'adolescent sportif, c'est le meilleur des stimulants. S'il fait défaut chez certains, il ne faut pas hésiter à chercher à l'améliorer par la pratique d'activités sportives comme le Judo, la Lutte ou la Boxe éducative.




Les qualités physiques naturelles ne sont pas suffisantes s'il n'y a pas le profond désir de les cultiver en s'entraînant depuis l'enfance. A l'inverse, quel que soit le mental il n'y a pas de performance possible en cas d'aptitude physique limitée, soit par insuffisance de qualités naturelles, soit par paresse.

Sur le plan des qualités physiques, se rappeler que toutes doivent se mettre au service de la vitesse, la plus aristocratique de toutes. 
Pour développer les différentes qualités physiques, rien de tel que les activités sportives de base comme la Gymnastique et surtout l'Athlétisme. A propos des qualités de Force (améliorable par la musculation naturelle et sans charge additionnelle jusqu'à 18 ans) et de Vitesse (qualité naturelle au niveau de la puissance et améliorable par un entraînement spécifique au niveau de la capacité) elles sont fonction de la maturité du système neuro-musculaire. Elles ont besoin du coup de fouet hormonal pour se mettre en place et il est logique de ne les introduire dans la préparation physique de l'enfant et de l'adolescent qu'à partir de 18 ans (il y a tant de choses à faire avant) et de les dispenser par du personnel qualifié à titre individuel à cause de la trop grande disparité au sein d'un groupe. 
Si le Mental, la Technique individuelle, l'Endurance, la Coordination, l'Adresse, la Souplesse, autant de domaines perfectibles sont déficitaires et n'ont pas été développés avant l'âge de 20 ans ou s' ils font défaut en tant que qualités naturelles, ce sera très compliqué pour le jeune adulte d'accéder au haut niveau.
Le médecin de club
Un médecin du sport est généralement un médecin performant choisi par un club ou une fédération sportive aussi bien pour ses qualités professionnelles qu'humaines. Il ne saurait être un médecin au service de la performance qui ne respecterait pas les délais physiologiques de cicatrisation et laisserait faire, ou pire couvrirait des programmes d'entraînement potentiellement dangereux pour la santé des sportifs dont il a la charge, ou des conduites dopantes, sa priorité étant la préservation de la santé, moyen le plus sur d'éviter pour un sportif toute contre-performance. La sollicitation des systèmes cardio-respiratoire et ostéo-articulaire dans la pratique sportive est suffisamment importante pour que la préservation de l’intégrité de ces 2 appareils fasse l’objet d’une attention soutenue de la part du médecin de club dont le rôle est avant tout le maintien de la santé.
Ce maintien de la santé va parfois à contre - courant de la volonté des jeunes sportifs qui feignent d’ignorer des lésions micro-traumatiques chroniques accumulées au fil des ans, la fatigue, une récupération plus lente et surtout une fragilité psycho-affective par rapport à leurs aînés.
Le médecin doit composer aussi avec un environnement managérial qui se laisse parfois fâcheusement tenter par la passion et le résultat à court terme. Il a également une mission d'importance qui est celle de sensibiliser les jeunes joueurs et leurs parents sur les dangers de l'utilisation de substances dopantes+++.
La visite médicale d’aptitude préalable à la pratique sportive
La délivrance d’une licence par les différentes fédérations sportives est subordonnée à la signature par un médecin attestant de l’absence de contre indications médicales. Cette signature qui engage la responsabilité du médecin est trop souvent encore remplie sur un coin de table et sans véritable examen clinique et paraclinique.
Nous recommandons vivement que cette visite d'aptitude soit véritablement effective et complète et qu’elle soit du ressort du médecin de famille jusqu’aux Benjamins et d’un centre médico-sportif dans lequel exercent des praticiens spécialisés à partir de la catégorie Minime. 
L’examen 
1- L’interrogatoire 
C’est le 1er temps de l’examen médical et peut être le plus important. 
Il va s’enquérir: 
- des antécédents familiaux et personnels 
- s’intéressera à ses résultats scolaires, à ses loisirs 
- de sa motivation et de son appétence pour les efforts physiques en général et le rugby en particulier. 
Le médecin expliquera à l’enfant 
- le bien fondé de cet examen et tout le profit qu’il peut retirer d’un suivi médical jusqu’à ses 20 ans et plus généralement tout le long de sa vie sportive 
- il l'informera sur les dangers potentiels du dopage. 
A la fin de ce tête à tête particulier, le médecin a déjà une bonne idée de la personnalité du jeune sportif qu'il vient d'interroger. 
2- Les données biométriques: 
sont successivement appréciés: 
- poids, taille 
- mesure de l’indice de masse corporelle 
- périmètre thoracique inspiratoire et expiratoire 
- mesure de l’épaisseur du pli sous cutané abdominal, scapulaire, de la face postérieure du bras 
- recherche d’une hyper-laxité globale++ et danger pour les épaules et les chevilles. 
3- L’inspection: 
- répartition et symétrie des masses musculaires. 
- recherche d’une asymétrie ou d’une malformation cervicale et thoracique. 
- recherche d’une gibbosité, d’une hyper-cyphose ou d’une hyper-lordose rachidienne. 
- examen de la symétrie des EIAS, de la ligne des épaules, de la taille, de la ligne bi-iliaque; la symétrie des fossettes de Michaélis à la recherche d’une nutation du bassin. 
- la recherche d’une anomalie de la voûte plantaire par l’examen au podoscope. 
4- Etude de la marche: phase oscillante et d’appui ; les 4 temps du déroulé du pas. 
5- Etude des mobilités 
- rachidiennes: la distance doigts- sol, les inclinaisons latérales et les rotations. 
- la recherche d’une inégalité de longueur des membres inférieurs.
- l' étude des mobilités de hanches, de genoux, de chevilles, d’épaules, de coudes, de poignets et des mains. 
6- Vérifications 
- de la perméabilité nasale 
- examen bucco dentaire 
- acuité visuelle et auditive. 
7 - L’examen cardiorespiratoire: 
TA; fréquence cardiaque; auscultation des orifices du coeur; palpation des pouls périphériques; ECG (électrocardiogramme) de repos. 
8- Les épreuves fonctionnelles 
- test de détente verticale pour l’explosivité. 
- test de Martinet (20 flexions de jambes avec prise de la TA en fin d'exercice) ou de Ruffier- Dickson ( 30 flexions de jambes et prise de la fréquence cardiaque avant, en fin d’effort et après récupération d’une minute). 
- épreuve aérobie sous-maximale d’Astrand sur bicyclette ergométrique: il s'agit de pédaler pendant 6 minutes à puissance constante, après échauffement préalable, jusqu’à l’obtention d’une fréquence cardiaque stable voisine de 140 pulsations par minute, la dernière minute de l'exercice). 



9-Peuvent être proposés aussi à partir de la catégorie Cadet des tests plus spécifiques comme:
- le test de force/vitesse sur bicyclette ergométrique (étalonnée) en pédalant avec la plus grande fréquence possible contre une résistance élevée pendant quelques secondes (de 5 à 8 secondes. Il teste la filière anaérobie alactique.
- le test de Wingate, le sujet pédalant le plus vite possible pendant 30 secondes contre une résistance variable en fonction de l’âge ( il teste la filière anaérobie lactique et alactique jusqu'au pic de courbe vers 7 à 8 secondes d'effort maximal).
Les 1ères secondes du test de Wingate jusqu'au pic de puissance explorent la relation force/vitesse.
NB: il est toujours possible à partir de la catégorie minime de proposer si l'on dispose de matériel adapté (tapis Mercury) et d'un environnement sécurisé, le Test de Bruce modifié en interrompant le test lorsque la fréquence cardiaque atteint 170 battements par minute.
Durée palier (min) - Vitesse (km/h) - Pente (%)
1er palier: 3 2.7 0
2ème palier: 3 2.7 5
3ème palier: 3 2.7 10
4ème palier: 3 4 12
5ème palier: 3 5.4 14
6ème palier: 3 6.7 16
7ème palier: 3 8 18
8ème palier: 3 8.8 20
9ème palier: 3 9.6 22
10-Les tests de terrain
- un seul test de terrain des Benjamins jusqu’ aux Juniors est incontournable, même s’il est imparfait à cause de la méconnaissance de l’allure de course, du stress et du degré de motivation qui influencent les résultats: c'est le test de Cooper qui explore les qualités aérobies (endurance générale); il consiste à faire courir la plus grande distance possible en 12 minutes.
- deux tests d'élasticité: le Squat-jump à partir d'une position accroupie à 90° qui ne teste que l'aspect contractile et le Countermovement-jump à partir de la position debout suivie d'une flexion-extension.
NB : chez les adultes et plus spécifiquement en course à pied, la meilleure façon de tester les qualités d'endurance sera d'évaluer la Vitesse maximale aérobie (VMA) à partir du demi test de Cooper sur 6 minutes (le plus facile à mettre en place) ou du Vam-éval de Cazorla et Luc Léger; c'est la VMA qui permet d'atteindre la consommation maximale d'oxygène (VO2 Max) ou la PMA (puissance maximale aérobie).
Pendant une épreuve sportive, il s'agira de maintenir une fraction de la VMA la plus élevée possible, c'est l'endurance maximale aérobie (EMA). 
Un autre facteur intervient également c'est la notion de seuil ventilatoire: à partir d'1 certain niveau d'effort, le volume d'air expiré et donc le volume rejeté de CO2 va être supérieur à la consommation d'oxygène et le quotient respiratoire (VCO2 / VO2) ne sera plus égal à 1; c'est le seuil ventilatoire qui une fois franchi verra les lactates s'accumuler et le rythme du match ralentir. 
Chez les jeunes et moins jeunes: test de Cooper ou demi- Cooper, tests de détente verticale (les 2 tests proposés par Bosco), l'épreuve d'Astrand et le test de Wingate sont nécessaires et suffisants pour explorer le potentiel physique d'un sportif, ces différents tests balayant les 3 filières intervenant dans la pratique sportive (les 2 filières anaérobies et la filière aérobie).
NB: pour plus de précisions, se référer dans le Sommaire à la Biologie de la performance physique.
LE DEPISTAGE CARDIO-VASCULAIRE 
Il est possible lors de cet examen d’aptitude de dépister certaines cardiopathies frustes généralement assez bien tolérées fonctionnellement.
Mais c'est la découverte d’anomalies isolées qui posent le plus de problèmes diagnostiques.
I/ Découverte d’un souffle cardiaque isolé 
Rappelons pour le lecteur non médecin, qu’un souffle est un bruit anormal perçu à l’auscultation cardiaque, surajouté par rapport aux 2 bruits perçus lors d’une auscultation normale (au début et à la fin de la systole qui correspond à la contraction du muscle cardiaque). 
1- le plus souvent il va s’agir de souffles fonctionnels systoliques de siège méso-cardiaque ou à la base du cœur et dont la valeur est nulle sur le plan lésionnel. Ils sont généralement peu intenses et n’irradient pas. Leur perception est variable au changement de position. L’activité physique leur est favorable. 
2- quelquefois un souffle peut être perçu immédiatement après les 2 bruits du cœur, c’est un souffle diastolique toujours pathologique, le plus souvent d’insuffisance aortique. 
3- d’autres souffles systoliques dits lésionnels par rapport aux souffles fonctionnels sont foncièrement différents. Ils sont forts et permanents et occupent un des 4 foyers d’auscultation et ont des irradiations caractéristiques (de la pointe du coeur à l’aisselle pour l’insuffisance mitrale; de la base du coeur et irradiant vers le cou pour le rétrécissement aortique). 
4- la cardiomyopathie obstructive (CMO) représente la contre-indication absolue à la poursuite de toute activité sportive; le risque de syncope ou de mort subite potentielle est très élevé dans la CMO; sa détection peut se faire lors de cette visite d’aptitude, le signe d’appel est la découverte d’un souffle systolique méso-cardiaque d’allure pseudo fonctionnelle. Le diagnostic de certitude sera confirmé par le spécialiste cardiologue qui réalisera une échocardiographie++. 
5- le prolapsus de la valve mitrale touche 10% de la population; il se présente souvent comme un souffle fonctionnel ; il n’y a également pas de problème de tolérance à l’effort; un avis cardiologique avec écho-cardiographie est quand même nécessaire, un risque de trouble du rythme étant toujours possible. 
II/ Découverte d’une HTA isolée 
Une hypertension artérielle isolée chez un enfant est toujours pathologique et le recours au cardiologue doit être systématique. Si la palpation simultanée des pouls est très asymétrique: le pouls huméral ample et le pouls fémoral quasi imperceptible, c’est vraisemblablement une coarctation aortique. 
LE DEPISTAGE OSTEO-ARTICULAIRE 
Il n’est pas rare de dépister chez les jeunes, des dystrophies osseuses de croissance. Nous renvoyons le lecteur au chapitre sur les ostéo-chondroses de l’enfant (articulaires avec risques potentiels graves, apophysaires moins graves). 
En ce qui concerne les fractures et les arrachements apophysaires, ce sont des lésions traumatiques qui sortent du cadre du dépistage. 
A noter également lors de ces visites d'aptitude, la constatation de séquelles d'entorses de cheville, des articulations métacarpo-phalangiennes du pouce, des inter-phalangiennes des doigts, de traumatismes de l'épaule au niveau des acromio-claviculaires et du bourrelet glénoïdien, d'accidents musculaires dont le médecin doit s'assurer qu'ils sont parfaitement cicatrisés et correctement rééduqués sur le plan proprioceptif pour ne pas nuire à la poursuite de la pratique sportive 
Quant aux tendinites, nous rappelons qu'elles n'existent pas chez l'enfant bien que la symptomatologie puisse prendre une allure pseudo tendineuse. 
CONCLUSION 
La visite annuelle d'aptitude de début de saison sportive est essentielle:
- c'est une sécurité avant tout pour les familles et pour l'enfant ou l'adolescent sportif de se savoir en bonne santé et de pouvoir se consacrer en toute confiance à l'apprentissage de son sport favori.
- c'est rassurant pour les éducateurs qui peuvent dispenser leurs savoir faire sans arrière pensée. 
- c'est une garantie pour l'équipe dirigeante de ne pas avoir à gérer dans l'urgence un accident de santé aigu. 
- c'est une lourde responsabilité pour le médecin de club de s'assurer de la bonne santé des enfants et des adolescents qui lui sont confiés par l'encadrement, tellement les pièges médicaux sont nombreux et terribles les conséquences si une pathologie potentiellement dangereuse parvenait à échapper à leur vigilance. 
- enfin c'est un honneur pour tous les acteurs de la filière enfants et adolescents d'appartenir et de servir la grande famille du sport avec rigueur et désintéressement.

samedi 4 mai 2013

Filières physiologiques des efforts de courte durée: anaérobie alactique et lactique.
Les 2 filières anaérobies analactique et lactique correspondent physiologiquement à l'utilisation des réserves de phosphagène dans les muscles qui travaillent pour la filière alactique et au processus de régénération de l'ATP à partir de la dégradation incomplète en anaérobie des glucides avec production de déchets lactiques pour la filière lactique.
En anaéorobiose, le bilan énergétique provenant de la dégradation d'une molécule gramme de glucose est de 2 ATP; la cellule musculaire aura donc besoin de 19 fois plus de glucose que pour un travail effectué en aérobie (rendement 19 fois inférieur au métabolisme aérobie). Deux filières interviennent dans le renouvellement anaérobie des molécules d'ATP dont l'une va produire des déchets lactiques.
1- La filière du Phospagène ou filière ATP-PC anaérobie alactique est la 1ère filière Anaérobie conduisant au renouvellement de l'ATP; elle représente l'ensemble des réserves d'ATP et de Créatine phosphate (PC) présentes au niveau des muscles. C'est la filière énergétique de la vitesse. Elle intervient dans les efforts brefs et de grande intensité de quelques secondes en puissance de vitesse (qualité naturelle peu améliorable et correspondant au débit du robinet) et jusqu'à 20 secondes en capacité (qualité acquise grâce à un entraînement spécifique dit de capacité de vitesse et correspondant au réservoir). Cette filière ne produit pas de déchet (filière alactique)
2- La filière Lactique (AL) est la 2ème filière Anaérobie de production d'ATP. Elle utilise comme carburant le glucose. Elle aboutit à la production d'Acide lactique, poison musculaire qui s'accompagne de douleurs et de contractures musculaires locales caractéristiques et d'une fatigue réelle.
 Cette filière lactique capable de fournir de l'énergie pendant 30 secondes à une minute en puissance (robinet) et jusqu'à 3 minutes en capacité (réservoir) n'atteint son débit maximal qu'après quelques secondes; elle intervient dans les efforts supra-maximaux (400 m en athlétisme, 100 m en natation).
 EVALUATION DES 2 FILIERES ANAEROBIES
On évalue les 2 filières anaérobies avec une batterie de tests de terrain ou de laboratoire qui doivent être adaptés en fonction de l’âge, du niveau et des besoins du pratiquant et permettre d’évaluer les caractéristiques des grandes voies du métabolisme énergétique du sujet: anaérobie alactique, anaérobie lactique et aérobie.
 Chacune des 3 voies métaboliques se caractérisant par une valeur de puissance maximale (grosseur du robinet pour le débit), et de capacité maximale (importance du réservoir).
QUELQUES DEFINITIONS PREALABLES
1- La
 Force
 maximale est la force qui varie en fonction du type de contraction musculaire (allongement / raccourcissement) et en fonction de la Vitesse de réalisation du mouvement.

- à vitesse nulle, elle se nomme force
 maximale 
isométrique.

- pour des mouvements concentriques on l’appelle force maximale concentrique qui équivaut à 1 RM ( charge maximale à 100% des possibilités du moment ne pouvant être développée qu'une seule fois).
- pour les mouvements excentriques, c'est la force maximale excentrique (très supérieure à la force maximale concentrique avec coefficient multiplicateur de 1,3 à 1,5 suivant les auteurs).
- pour les mouvements explosifs, on parle de détente.
2- La 
Puissance correspond au produit de la force par la vitesse. Elle est maximale pour des vitesses légèrement inférieures à la moitié de la vitesse maximale; elle est quasiment nulle si la Vitesse est très lente et si la Force est maximale. La Puissance est quasiment nulle si la Vitesse est très élevée et
 la
 Force
 minimale.

3- La Détente correspond à la capacité à déplacer verticalement ou horizontalement son corps ou son centre de gravité à l’aide
 de
s 
seuls 
muscles extenseurs des membres inférieurs (fessiers, quadriceps, triceps sural du mollet),
 depuis 
une 
position
 immobile.
 
- la détente horizontale correspond à la distance parcourue
 depuis la position initiale jusqu’à la position
 terminale.

- la détente verticale correspond à la différence entre les
 hauteurs atteintes sans sauter (envergure) et les hauteurs
 atteintes 
lors
 du 
saut.

- l'appel
, 
c’est
 la 
phase 
d’un
 saut
  consécutif à une phase d’élan (course), correspondant au dernier contact avec le sol (appui) qui permet la réorientation de la trajectoire
 du
 centre 
de 
gravité 
du
 corps
 avant 
l’envol
 (suspension).

- l'impulsion c’est la quantité de mouvement (donnée mécanique enregistrée 
en
 laboratoire sur une 
plateforme
 de 
force.

1- Evaluation de la filière alactique A.T.P.-P.C.
Le système du phosphagène permet de fournir des efforts intenses de courte durée.
 La puissance de ce système est évaluée par des tests de terrain ou de laboratoire d'une durée inférieure à 7 secondes et la capacité sur des durées incluses entre 15 secondes et 20 secondes.
a- tests de force explosive


                                                 

- Le test de détente verticale ( Sargent-test-1921) consiste en un saut vertical sans élan avec ou sans légère flexion préalable des genoux‚ le mouvement des bras étant autorisé (plusieurs variantes). Il mesure la force des membres inférieurs. Modalités: on dispose une planche contre un mur de 3,50 m graduée en centimètre à partir de 1,30 m. Le sujet part les pieds joints, les doigts imprégnés de craie. D'abord il lève le bras verticalement et fait une marque; ensuite sans prendre d'élan, il saute aussi haut que possible avec le bras en extension et fait à nouveau une marque. La différence entre les deux marques donne le résultat. Finalité du test: évaluation de la force explosive ou puissance
 optimale. 
C’est
 un 
test de 
Puissance
 Anaérobie
 Alactique.
 Résultats: Détente
 h <30cm
;  de 30 à 40; de 40 à 60; 
 de 60 à 80
; plus de 80 cm. 
Performance
 Faible;
 Moyenne
; Bonne
; Très
Bonne;
 Excellente
.
- Le squat-jump (Abalakov- 1931) est une variante du précédent test. Le sujet part les genoux fléchis à 90°, dos droit et mains sur les hanches, sans contre mouvement. Ce test, amélioration du Sargent-test, mesure la force concentrique des membres inférieurs. Résultats: <30cm = faible; 40cm = moyen; 50cm à 60cm = bon; 60cm à 70cm = très bon; 80cm = excellent.
 Finalité
 du
 test
:

 évaluation 
de 
la 
force 
explosive 
des
 membres
 inférieurs et mesure de la qualité de démarrage en partant à l’arrêt. Les meilleurs à ce test sont ceux qui partent le plus vite. Il mesure la qualité de détente non‐pliométrique et l’aptitude à développer beaucoup
 de 
force
 concentrique 
en 
un
 temps 
très
 court
 (explosivité).

- Variante 
avec 
charge le 
Squat‐Jump
 Body
 Weight
 (SJBW)
Finalité
 du
 test
: évaluation de la force explosive des membres inférieurs en situation
 de 
surcharge.
 Cette variante permet une analyse de la relation Force/Vitesse du
 sportif à partir d’un travail réalisé avec des charges élevées (20/40/60/80/100 kg). L’équilibre Force /Vitesse devrait être
 réalisé (selon  BOSCO, 1992) pour une charge égale au
 poids corporel. Il permet en outre la détermination de la charge
 optimale d'entraînement à partir de charges légères
 (5/10/15/20/25/30
kg).

Modalité 
d'exécution
 du 
Squat‐Jump
 Body
 Weight
 (SJBW)
:
 ou aptitude
 du 
sportif à 

mobiliser 
une 
charge 
égale
 à
 son 
poids
 de 
corps
 de 
façon 
explosive 
(une
 barre
 de
 musculation
 sur 
les 
épaules): t
est 
réservé
 aux 
athlètes 
confirmés 
(sprinters,
 sauteurs) ou 1/2 poids du corps pour les autres. Bon résultats aux 2 tests SJ+ SJBW = fort et rapide; Bon sans charge et faible avec charge = manque de force; Faible sans charge et bon avec charge =  manque de vitesse.
- Counter-
Movement Jump
 sans
 bras

 (CMJ). Finalité
 du 
test
:

 évaluation
 de 
la 
force
 explosive
 des 
membres 
inférieurs.
 Modalité d'exécution: l’épreuve prévoit un saut à partir d'une position bien droite avec les mains sur les côtés et avec une action libre de « contre‐mouvement » (plier les jambes et enchaîner par une
 réaction
 rapide
 en
 poussant).

 
Le CMJ permet de mesurer la capacité à développer de la force dans un temps plus long que pour le SJ. Il ne fait pas intervenir l’élasticité musculaire du sportif. Il évalue principalement la puissance 
du
 quadriceps
 (excentrique
+
concentrique).
 Le 
CMJ
 permet
 d’améliorer 
la 
performance 
de 
8 
à
 10
 cm
/
SJ.

- Counter-
Movement 
Jump 
avec 
bras

 (CMJB). C'est le même saut que le précédent mais en s'aidant des bras. Cela
 permet
 de
 voir 
si
 les 
bras 
sont 
bien 
utilisés
 lors 
des 
sauts, la participation des bras augmentant encore la durée de l’impulsion. Ce test mesure principalement la puissance des cuisses (excentrique 
+ 
concentrique 
+
 action 
des
 bras
 +
 coordination).
 Bilan : les bras peuvent permettre de gagner 10 cm par rapport au saut précédent. Si la différence est plus faible, c’est une indication de 
travailler
 la
 coordination
 bras‐jambes 
dans 
les 
sauts.


b- tests de vitesse (capacité à accomplir des actions motrices dans un temps minimal).
- test de puissance de vitesse sur 40 mètres (qualité naturelle de  grosseur du robinet).
- test de capacité de vitesse sur 200 mètres mesure la possibilité de courir le plus longtemps possible dans la voie métabolique anaérobie alactique (importance du réservoir); s'améliore par un entraînement spécifique. Le rapport puissance / capacité doit se rapprocher de 1 pour être considéré comme un excellent résultat.
c- tests pliométriques:
- Test de détente en contrebas: drop jump (DJ), l’athlète se laisse tomber de différentes hauteurs (20, 40, 60 ou 80 cm) sur un tapis pour rebondir (mains sur les hanches)  et effectuer un saut vertical. Finalité 
du
 test
:

 évaluation 
de 
la 
force 
réactive 
pliométrique
. Modalité d'exécution : il s’agit d’exécuter un rebond depuis un contre-haut à partir duquel on saute (marche, banc, chaise, table, plinth). La hauteur est fixée au préalable à partir du terrain (quelques hauteurs standard: 20 à 60, 80, 100 cm). On utilise généralement
 des 
hauteurs
 de 
20
 à
 60 
cm 
(hauteur 
d’un
 banc). Le DJ évalue principalement la « puissance explosive » du mollet (cycle étirement – détente) : préactivation + excentrique + concentrique.Les meilleurs sauteurs en hauteur obtiennent
 leurs 
meilleurs
 résultats 
avec
 des 
chutes 
de 
110 
cm
.
d - tests de réactivité: 
- les 6 sauts à l’aide des mains, avec faible flexion des genoux; il mesure la qualité du rebond que l’on retrouve dans le sprint et les lancers.
 Finalité 
du 
test 
:
 évaluation 
de 
la 
force 
réactive

. Modalité 
d'exécution
:

 il s’agit d’exécuter 6 sauts enchaînés sans pause, « en pied » et 
avec
 les 
genoux 
bloqués.
 La consigne est de « sauter 6 fois en pliant très peu les genoux, avec         
l'aide 
des 
bras
».
 On 
retient
 la
 hauteur
 moyenne 
des sauts.

 Bilan: on compare le test de Réactivité au test CMJB. 
Les 2 performances doivent être égales pour un bon sprinter et supérieures en CMJB pour les joueurs de sports collectifs. 
Une grande différence met en évidence la faiblesse des mollets (TR) ou des cuisses (CMJB). Cette épreuve mesure principalement la puissance
 des 
mollets
 et
 la
 solidité 
de 
l’articulation 
de
 la
 cheville.
- test de puissance qui consiste à rebondir pendant 15 sec le plus haut possible (flexion à 90°); mains aux hanches; il mesure l’aptitude à résister à la fatigue dans des sauts répétés ( peut être élargi à une durée de 30 secondes ou de 1 mn pour les spécialistes de ½ fond et du fond). Finalité 
du 
test 
:

 évaluation 
de 
l’Endurance
 de 
Force
. Modalité d'exécution : 15 sauts enchaînés, de 15/30/60
 secondes
 de 
sauts.
 Les consignes sont de « sauter en enchaînant les sauts, jusqu’à la fin du test, les mains sur les hanches, avec une flexion des genoux à 90°. Le test mesure la possibilité d'enchaîner plusieurs sauts en gardant une bonne qualité de détente. C’est un test 
de 
résistance 
à
 la
 fatigue (importante en fin de match dans les sports collectifs).

d- test de l’escalier de Margaria: en 1966 Margaria a proposé un test de mesure de la puissance maximale anaérobie qui consiste à monter à vitesse maximale un escalier.
La vitesse de montée est mesurée suivant les protocoles, soit entre les 4ème et  8ème marches soit entre les 6ème et 12ème marches. Une course d'élan sur un palier horizontal précède cette montée qui est réalisée deux marches par deux ou trois par trois selon le protocole. Le test de Margaria n'est plus utilisé car il ne reflète pas P max car pour obtenir des valeurs  précises il faudrait lester les sujets pour avoir des conditions optimales de force et de vitesse. Le désintérêt actuel pour ce test n'est peut-être que temporaire, une modifications des protocoles et l’utilisation des techniques actuelles devraient améliorer la faisabilité de cette épreuve.
e- Le test de force vitesse sur bicyclette ergométrique permet de mesurer la puissance anaérobie alactique d'un sujet (pour Vandewalle il faudrait qualifier ces tests de tests de puissance mécanique maximale). Celui-ci pédale durant 5 à 8 secondes avec la plus grande fréquence possible (la durée est fonction de l'inertie de l'ergocycle de 2 à 3 secondes pour un ergocycle Monark et 1 seconde sur les ergocycles actuels), la roue étant freinée par une résistance élevée. Ce test de force-vitesse correspond au pic de puissance de la 1ère partie du test de Wingate envisagé plus loin. Il est très sensible à l’apprentissage.
g- Autres tests: tractions, pompes, abdominaux; tests 1 RM en salle de musculation.
2-Evaluation de la filière lactique
Le système de la glycolyse anaérobie permet de fournir un effort d'une grande intensité de 30 à 50 secondes (grosseur du robinet et débit) à pleine puissance et entre 2 et 3 mn en capacité (importance du réservoir). Les tests explorant le métabolisme lactique doivent s'adresser uniquement à des sportifs confirmés et sont à éviter chez les jeunes.
a- Le test de terrain de Lemon : sur une piste d'athlétisme balisée chaque 50 mètres, le sujet doit courir à la vitesse la plus élevée un 500 mètres. On chronomètre le 2ème 50 mètres et le dernier 50 mètres. On calcul la différence, l'objectif étant d'obtenir la plus petite différence. Cela donne un indicateur des capacités anaérobies lactique (importance du réservoir). Ce test peut être reproduit dans d'autres disciplines, sur des groupes musculaires spécifiques, etc.
b- Le Test de laboratoire Wingate (Ayalon et coll 1974).
Ce test explore le métabolisme anaérobie alactique et lactique. Le sportif effectue un effort violent sur bicyclette ergométrique de 30 secondes dont la résistance est fonction du poids corporel et de la cadence de pédalage. La capacité anaérobie lactique est difficile à distinguer de celle du métabolisme anaérobie alactique en raison de l’intervention physiologiquement quasi immédiate de la glycolyse  anaérobie avec production de  lactates dès les premières secondes de l’exercice. Elle prend en compte la P max (puissance maximale) observée dans les 5-8 premières secondes (en prenant en compte l'inertie de l'ergocycle) et la capacité lactique (puissance moyenne sur les 30 secondes).Trois indices peuvent être retenus pour ce test:
- Puissance pic ( des 5-8 première secondes). Le pic de puissance correspond à la puissance maximale alactique.
- Puissance moyenne sur toute la durée du test de 30 secondes = puissance métabolisme anaérobie lactique + alactique (après avoir atteint le pic de puissance maximale, on observe ensuite une baisse continue de puissance).
- Endurance anaérobie lactique = faculté de soutenir un fort pourcentage de la Puissance pic (Ppic/Pfin test).
Résultats du test: ce test est intéressant dans les sports de haut niveau à forte capacité anaérobie comme le cyclisme sur piste, le patinage de vitesse, le hockey sur glace, etc. 
Il peut être aussi utilisé pour le contrôle du développement musculaire après blessure ou pour suivre les effets d'un entraînement spécifique.
NB: approche critique du test de Wingate (Vandewalle)
Pour Wandewalle, il est actuellement abusif de dénommer tests d’évaluation de la puissance maximale anaérobie alactique des tests fondés sur la mesure d'une puissance mécanique. Ceci suppose implicitement que le métabolisme énergétique (resynthèse de l’ATP) représente le facteur limitant la performance à ces tests.
 Puisque actuellement l’ensemble de ces tests consistent à mesurer une puissance mécanique, Wandewalle propose de les appeler tests de puissance mécanique maximale et non pas tests de puissance maximale anaérobie alactique, même si c’est ce métabolisme qui assure l’essentiel de l’apport énergétique.
c-L’ergomètre cyclus 2 (de type électronique et isocinétique) est parfait dans sa conception pour le test anaérobie de Wingate, les paramètres du test pouvant être réglés facilement dans le masque de saisies.
 L’effort demandé sera fonction du poids du sujet et de la force de pédalage (il est possible d'effectuer le réglage comme il est courant de le faire sur un ergomètre Monark, kilogramme par kilogramme de poids du corps).
 Le sujet roule graduellement pour obtenir la fréquence de pédalage de début de test, puis accélère à fond après l’avoir atteint.
 En fin d'effort, les résultats d’évaluation sont indiqués sur l’écran de contrôle et peuvent être recueillis sur une imprimante connectée au cyclus 2.
 Les tests d’évaluation constituent une appréciation portée sur une activité sportive et sur le pratiquant, selon des critères préalablement définis. Elle éclaire la décision de l'éducateur sportif dans de nombreux domaines : orientation sportive du débutant, détection du talent sportif, sélection du compétiteur, organisation et suivi de l'entraînement, etc.
 Quels que soient les tests utilisés ceux ci montrent que les valeurs de puissance maximale anaérobie  sont supérieures chez les athlètes pratiquant des sports de puissance et de vitesse et lorsque les épreuves sont proches des exercices réalisés à l’entraînement ou en compétition et nettement plus faibles chez l'enfant que chez l'adulte. Elles décroissent avec le vieillissement.
Les activités de vitesse , d'adresse, de détente, de souplesse et de coordination sont des activités de type neuro-musculaire qui avec la force ont toutes besoin du tissu nerveux pour déclencher la contraction musculaire.
A PROPOS DE LA LA VITESSE 
"Elle est la plus aristocratique des qualités physiques "  et en rapport avec la présence d'un pourcentage élevé de fibres ultra-rapides de type II X. Les autres qualités physiques d’endurance, de force ou de souplesse ne peuvent en revendiquer autant, tout au plus ne peuvent-elles que se combiner à la vitesse pour lui donner une orientation spécifique. Le terme de vitesse doit s'entendre comme la rapidité à exécuter toutes les actions motrices. C'est l'élément de base de l'élasticité musculaire et de l'habilité motrice.


C'est un effort d' intensité maximale et brève en relation avec la filière Anaérobie du Phosphagène. Un sujet bien entraîné atteint sa vitesse maximale après 40 mètres de course et il est capable de la maintenir pendant 270 mètres, soit un temps d'effort compris entre 25 et 30 secondes.
Dans l'effort de Vitesse, on distingue:
1- la puissance de vitesse qui met en jeu les facteurs musculaires intrinsèques propre à chaque individu que sont la vélocité et la qualité du couple contraction / relaxation musculaire ainsi que les bras de levier ostéo-musculaires. Plus la puissance de vitesse est élevée et plus le sujet est rapide. Son déterminisme est génétique et non améliorable par un entraînement spécifique (potentiel inné de fibres à contraction rapide).
2- la capacité de vitesse met en jeu les réserves énergétiques du muscle à libération immédiate: phosphagène, glycogène musculaire et différentes enzymes permettant la dégradation anaérobie du glucose. Plus la capacité de vitesse est élevée et plus le sujet est capable de maintenir sa vitesse maximale sur une plus longue distance. Elle est améliorable par un entraînement spécifique (potentiel acquis).
PROCEDES DE DEVELOPPEMENT DE LA VITESSE
Les procédés sont multiples et les distances vont de 30 à 150 mètres avec départ en bloc, en positions diverses, en tombant, en pente douce à la montée et à la descente et en combinant montée et descente, montée d'escaliers, vitesse lancée. Ils cherchent à améliorer à la fois la capacité de vitesse et la coordination, l'amplitude des mouvements et la forme physique.
Pour améliorer le démarrage, un travail de force explosive, enchaînant exercices de gainage en isométrie de 10 secondes (chaise romaine), exercices pliométriques ( 10 sauts de détente verticale) suivi de 10 sprints sur 10 mètres est excellent. Ce travail de force explosive, peut même servir de test.
LES TESTS DE VITESSE
- test de puissance de vitesse sur 40 mètres (qualité naturelle)
- test de capacité de vitesse sur 200 mètres (mesure la possibilité de courir le plus longtemps possible dans la voie métabolique anaérobie alactique); s'améliore par un entraînement spécifique. 
Le rapport puissance / capacité doit se rapprocher de 1 pour être considéré comme un excellent résultat.
DONNEES NOUVELLES SUR VITESSE ET FIBRES MISCULAIRES DE TYPE IIX ULTRA-RAPIDES (avec la participation du coach d'athlétisme : PJ Vazel)
Un troisième type de fibre super-rapides a été décrit récemment chez des étoiles du sprint (Colin Jackson où le sprinter fauve).


Ce troisième type de fibres (fibres II X), on les rencontre chez les sprinters, les astronautes et les grands paralysés. C'est une découverte que nous devons au docteur Scott Trappe, directeur du laboratoire de performance humaine à l’université d’Etat de Ball (Indiana) et chercheur pour la NASA, qui a analysé un prélèvement de la cuisse de Colin Jackson, détenteur du record du monde du 60 m haies (7 s 30). Son étude « Skeletal Muscle Signature of a Champion Sprint Runner », tout juste publiée dans le Journal of Applied Physiology, décrit pour la première fois dans une revue scientifique la composition des fibres musculaires d’un sprinteur de classe mondiale.
Colin Jackson est double champion du monde du 110 m haies, dont il détient toujours le record d’Europe depuis 1993), mais aussi sprinteur : champion d’Europe du 60 m en salle avec 6 s 49, un temps qui le situe à un dixième seulement du record du monde actuel. Il a fallu deux ans pour finaliser l’analyse d'une biopsie musculaire de Colin pour conclure qu'il possède une quantité de fibres « super-rapides » observée seulement chez des sujets atteints de traumatisme de la moelle épinière et d’une puissance comparable à celle du lion et du caracal. « Les exemples dans le monde animal sont plus en lien avec nos résultats pour cet athlète et donnent davantage de sens à ces mesures. »
Autrefois, les analyses se fondaient sur la couleur des fibres: muscles blancs et rouges . Aujourd’hui, les fibres sont classées selon leur vitesse de contraction et il existe un véritable continuum entre les plus lentes (type I) et les plus rapides (type IIx) en passant par tous les intermédiaires. Leur répartition varie d’un individu à l’autre et selon la fonction des muscles : le soléaire, qui permet de stabiliser la jambe ne contient environ que 10 % de fibres rapides, tandis que le muscle orbiculaire, qui fait cligner les yeux en a 90. Chez les sportifs, les biopsies sont généralement pratiquées dans le vaste externe de la cuisse. La proportion de fibres lentes et rapides y est pratiquement égale chez les humains, ce qui permet de distinguer les athlètes plutôt endurants et ceux plutôt explosifs.
En ce qui concerne Colin Jackson, pas ambiguïté : dans le continuum que compose l’ensemble des fibres musculaires de son vaste externe, l’équipe du docteur Trappe n’a compté que 29 % de fibres lentes (I), et surtout 32,5 % de fibres rapides pures (IIx) et selon le docteur Trappe, au regard des données de Colin Jackson, « il apparaît que le profil de type de fibres et la puissance générée par les fibres rapides fournissent une base solide pour suggérer que ces caractéristiques expliquent en bonne partie les succès en sprint accomplis par cet individu. »

samedi 16 mars 2013



Visite médicale d'aptitude à la pratique du rugby


Dr Louis Pallure, médecin Ecole de rugby de l'USAP


Un médecin du rugby et plus généralement un médecin du sport, est généralement un médecin performant choisi par un club ou une fédération sportive aussi bien pour ses qualités professionnelles qu'humaines. Il ne saurait être un médecin au service de la performance qui ne respecterait pas les délais physiologiques de cicatrisation et laisserait faire, ou pire couvrirait des programmes d'entraînement potentiellement dangereux pour la santé des sportifs dont il a la charge, ou des conduites dopantes, sa priorité étant la préservation de la santé, moyen le plus sur d'éviter pour un sportif toute contre-performance.
Pour un enfant ou un adolescent, choisir le jeu de Rugby, c'est faire le choix d'une activité sportive exigeante, porteuse de valeurs et bénéfique sur le plan de la scolarité qui doit rester l’objectif prioritaire et soutien efficace au quotidien.
PREALABLE 
Jouer au rugby demande un mental de fer et une intégrité physique indispensables pour une pratique en toute sécurité et il est de la responsabilité du médecin de club de s'en assurer, assisté dans cette belle entreprise par les parents, les éducateurs, les cadres dirigeants, les médecins de famille et par délégation les médecins de centre médico- sportif.
PARADOXE

Les éducateurs  ont la délicate mission d’apprendre à nos enfants toutes les finesses de la technique individuelle du rugby tout en conservant pour les plus jeunes un côté ludique indispensable chez les tout- petits.Ils ne peuvent à eux seuls, compte tenu du peu de temps qui leur est imparti, s’occuper après le nécessaire échauffement préalable à toute activité sportive, du développement des qualités physiques et mentales indispensables à la pratique du rugby qui doivent impérativement être acquises avant l’âge de 20 ans .
Développement physiologique et apprentissage du jeu


De 7 à 20 ans, fin de la période de croissance, l’enfant va subir un bouleversement physique et psychologique. 
Sur le plan du jeu  cette période va être celle de l’apprentissage du geste juste basé sur le sens kinesthésique (technique individuelle: passe, placage, jeu au pied, etc) très facilement assimilable à cet âge là. Quant à la technique collective (intelligence tactique) capitale dans le rugby de haut niveau,  elle demeurera perfectible tout le long de la vie sportive. 
La technique.
 Acquérir de la technique et contrairement à la citation de Bernanos " un monde gagné par la technique est perdu pour la liberté " , c’est  au sens large, gagner en liberté d’action et même être capable comme Fosbury le fit en saut en hauteur , de tourner un jour le dos à la technique classique. L’enseignement de la technique sportive individuelle permet de construire des compétences et de remplir les objectifs de l’éducation physique.
NB+++: les 4 règles de la motricité (travail de la FFA)
1- Avant 3 ans, le bébé réalise une motricité archaïque qui ne concerne pas l'apprentissage sportif.
2- Entre 4 et 7 ans, c est la motricité usuelle : 1 seule activité à la fois seulement : s’asseoir, se lever, sauter, courir doivent être séparés. Ces 3 années entre 4 et 7 ans doivent permettre au jeune de pratiquer une activité sportive de base comme l'athlétisme ou la Gym sous forme d’un conte pour enfant : chaque fois qu’il a réalisé un progrès, il reçoit une couleur qui lui permettront à la fin de reconstituer un arc-en-ciel. Chaque séance doit durer 45 mn et chacun reçoit sa récompense au bout de 5 séances.

3- De 7 à 12 ans, c’est la motricité complexe : c’est l’age d’or des apprentissages ! il s’agit de ne pas louper cet âge car après, on ne peut quasiment plus rien rattraper. Le jeune doit apprendre à réaliser 2 actions en même temps : attraper un objet pendant qu’il court. Il est inutile de lui apprendre des taches plus complexes comme par exemple en athlétisme, un saut en longueur complet avec course-impulsion-suspension-ciseau-ramené.

Un document sous forme de « passeport » doit suivre l'enfant entre 4 et 12 ans.

4- Apres 12 ans, c est la motricité diverse et athlétique. Il faut lui apprendre à produire de l’énergie puis à la restituer de façon efficace ! C’est maintenant qu’il peut courir, impulser et franchir un obstacle comme « aller le plus loin possible »
L' intelligence tactique collective en rugby ou 1+ 1 = 3
L'intelligence tactique collective désigne les capacités cognitives d'une équipe de rugby  (joueurs, éducateurs et environnement managérial) résultant des interactions entre ses membres. Chaque membre de l'équipe possédant une perception partielle de l'environnement global ne peut avoir conscience individuellement de la totalité des éléments qui portent vers l'excellence. Sous certaines conditions favorisantes, la synergie créée dans le groupe fait émerger des facultés de création et d'apprentissage supérieures à celles d' individus isolés, aussi doués soient ils. L'intelligence tactique collective dans une équipe de rugby se perfectionne avec le temps et doit être une évidence pour tous. 
La responsabilité de l'équipe dirigeante et des managers sportifs est de créer l'espace pour favoriser cette intelligence collective.
Sur le plan du mental qui est le processus psychologique qui pousse l'individu à se surpasser, son rôle dans la performance est fondamental. Souvent présent chez l'enfant et l'adolescent qui pratiquent le rugby, c'est le meilleur des stimulants.
S'il fait défaut, il ne faut pas hésiter à chercher à l'améliorer par la pratique d'activités sportives complémentaires comme le Judo, la Lutte ou la Boxe éducative.



Les qualités physiques naturelles ne sont pas suffisantes s'il n'y a pas  le profond désir de les cultiver en s'entraînant depuis l'enfance. 
A l'inverse, quel que soit le mental il n'y a pas de performance possible en cas d'aptitude physique limitée, soit par insuffisance de qualités naturelles, soit par paresse.

Sur le plan des qualités physiques, se rappeler que toutes doivent se mettre au service de la vitesse , la plus aristocratique de toutes. 
Il ne faut pas hésiter pour les développer à se tourner au moins à l'intersaison, vers les activités sportives de base comme  la Gymnastique jusqu'en benjamin et l'Athlétisme à partir des minimes, surtout si elles font défaut naturellement. A propos des qualités de Force (améliorable par la musculation naturelle et sans charge additionnelle jusqu'à 18 ans) et de Vitesse (qualité naturelle au niveau de la puissance et améliorable par un entraînement spécifique au niveau de la capacité) elles sont fonction de la maturité du système neuro-musculaireElles ont besoin du coup de fouet hormonal pour se mettre en place et il est logique de ne les introduire dans la préparation physique de l'enfant et de l'adolescent qu'à partir de 18 ans (il y a tant de choses à faire avant) et de les dispenser par du personnel qualifié à titre individuel à cause de la trop grande disparité au sein d' un groupe. 
Si le Mental, la Technique individuelle, l'Endurance, la Coordination, l'Adresse, la Souplesse, autant de domaines perfectibles sont déficitaires et n'ont pas été développés avant l'âge de 20 ans  ou s' ils font défaut en tant que qualités naturelles, ce sera très compliqué  pour le jeune adulte d'accéder au haut niveau.
Le médecin de club
Même si les règles du jeu de rugby sont plutôt bien adaptées à une physiologie en période de croissance, la sollicitation des systèmes cardio-respiratoire et ostéo-articulaire dans la pratique de ce sport spécifique est suffisamment importante pour que la préservation de l’intégrité de ces 2 appareils fasse l’objet d’une attention soutenue de la part du médecin de club dont le rôle est avant tout le maintien de la santé.
Ce maintien de la santé va parfois à contre - courant de la volonté du jeune joueur qui feint d’ignorer des lésions traumatiques chroniques accumulées au fil des ans, sa fatigue,  une récupération plus lente et surtout une fragilité psycho-affective par rapport à ses aînés.
Le médecin doit composer aussi avec un environnement managérial qui se laisse parfois fâcheusement tenter par la passion et le résultat à court terme.
le médecin de club a également une mission d'importance qui est celle de sensibiliser les jeunes joueurs et leurs parents sur les dangers de l'utilisation de substances dopantes++.
La visite médicale d’aptitude préalable à la pratique du rugby
La délivrance d’une licence par la FFR est subordonnée à la signature par un médecin attestant l’absence de contre indications médicales. Cette signature qui engage la responsabilité du médecin est trop souvent encore remplie sur un coin de table.
Nous recommandons que cette visite d'aptitude soit véritablement effective et complète et qu’elle soit du ressort du médecin de famille jusqu’aux Benjamins et d’un centre médico-sportif dans lequel exercent des praticiens spécialisés à partir de la catégorie Minime. 
L’examen 
1- L’interrogatoire 
C’est le 1er temps de l’examen médical et peut être le plus important. 
Il va s’enquérir: 
- des antécédents familiaux et personnels 
- s’intéressera à ses résultats scolaires, à ses loisirs 
- s’il pratique d’autres activités sportives (si ce n'est pas le cas il faut recommander les sports de base que sont la gymnastique et l'athlétisme et les sports de combat éducatifs). 
- de sa motivation et de son appétence pour les efforts physiques en général et le rugby en particulier. 
Le médecin expliquera à l’enfant 
- le bien fondé de cet examen et tout le profit qu’il peut retirer d’un suivi médical jusqu’à ses 20 ans et plus généralement tout le long de sa vie sportive 
- il l'informera sur les dangers potentiels du dopage. 
A la fin de ce tête à tête particulier, le médecin a déjà une bonne idée de la personnalité du jeune joueur qu'il vient d'interroger. 
2- Les données biométriques:
sont successivement appréciés: 
- poids, taille 
- mesure de l’indice de masse corporelle 
- périmètre thoracique inspiratoire et expiratoire 
- mesure de l’épaisseur du pli sous cutané abdominal, scapulaire, de la face postérieure du bras 
- recherche d’une hyper-laxité globale++ et danger pour les épaules et les chevilles. 
3- L’inspection
- répartition et symétrie des masses musculaires. 
- recherche d’une asymétrie ou d’une malformation cervicale et thoracique. 
- recherche d’une gibbosité, d’une hyper-cyphose ou d’une hyper-lordose rachidienne. 
- examen de la symétrie des EIAS, de la ligne des épaules, de la taille, de la ligne bi-iliaque; la symétrie des fossettes de Michaélis à la recherche d’une nutation du bassin. 
- la recherche d’une anomalie de la voûte plantaire par l’examen au podoscope. 
4- Etude de la marche: phase oscillante et d’appui ; les 4 temps du déroulé du pas. 
5- Etude des mobilités 
- rachidiennes: la distance doigts- sol, les inclinaisons latérales et les rotations.
- la recherche d’une inégalité de longueur des membres inférieurs.
- l' étude des mobilités de hanches, de genoux, de chevilles, d’épaules, de coudes, de poignets et des mains. 
6- Vérifications 
- de la perméabilité nasale 
- examen bucco dentaire 
- acuité visuelle et auditive. 
7 - L’examen cardiorespiratoire: 
TA; fréquence cardiaque; auscultation des orifices du coeur; palpation des pouls périphériques; ECG (électrocardiogramme) de repos. 
8- Les épreuves fonctionnelles 
- test de détente verticale pour l’explosivité. 
- test de Martinet (20 flexions de jambes avec prise de la TA en fin d'exercice) ou de Ruffier- Dickson ( 30 flexions de jambes et prise de la fréquence cardiaque avant, en fin d’effort et après récupération d’une minute). 
- épreuve aérobie sous-maximale d’Astrand sur bicyclette ergométrique 
(pédaler pendant 6 minutes à puissance constante, après échauffement préalable, jusqu’à l’obtention d’une fréquence cardiaque stable voisine de 140 pulsations par minute, la dernière minute de l'exercice). 



9-Peuvent être proposés aussi à partir de la catégorie Cadet des tests plus spécifiques comme:
- le test de force/vitesse sur bicyclette ergométrique (étalonnée) en pédalant avec la plus grande fréquence possible contre une résistance élevée pendant quelques secondes (de 5 à 8 secondes. Il teste la filière anaérobie alactique.
- le test de Wingate, le sujet pédalant le plus vite possible pendant 30 secondes contre une résistance variable en fonction de l’âge ( il teste la filière anaérobie lactique et alactique jusqu'au pic de courbe vers 7 à 8 secondes d'effort maximal).

 Les 1ères secondes du test de Wingate jusqu'au pic de puissance explorent la relation force/vitesse.
NB: il est toujours possible à partir de la catégorie minime de proposer si l'on dispose de matériel adapté ( tapis Mercury) et d'un environnement sécurisé, le Test de Bruce modifié en interrompant le test lorsque la fréquence cardiaque atteint 170 battements par minute.
Durée palier (min) - Vitesse (km/h) - Pente (%)
          1er palier:         3 2.7 0
          2ème palier:    3 2.7 5
          3ème palier:    3 2.7 10
          4ème palier:    3 4 12
          5ème palier:    3 5.4 14
          6ème palier:    3 6.7 16
          7ème palier:    3 8 18
          8ème palier:    3 8.8 20
          9ème palier:    3 9.6 22
10-Les tests de terrain
- un seul test de terrain des Benjamins jusqu’ aux Juniors est incontournable, même s’il est imparfait à cause de la méconnaissance de l’allure de course, du stress et du degré de motivation qui influencent les résultats: c'est le test de Cooper qui explore les qualités aérobies (endurance générale); il consiste à faire courir la plus grande distance possible en 12 minutes.
- deux tests d'élasticité: le Squat-jump à partir d'une position accroupie à 90° qui ne teste que l'aspect contractile et le Countermovement-jump à partir de la position debout suivie d'une flexion-extension.
NB : dans le Rugby adulte comme en course à pied, la meilleure façon de tester les qualités d'endurance sera d'évaluer la Vitesse maximale aérobie (VMA) à partir du demi test de Cooper sur 6 minutes (le plus facile à mettre en place) ou du Vam-éval de Cazorla et Luc Léger; c'est la VMA qui permet d'atteindre la consommation maximale d'oxygène (VO2 Max) ou la PMA (puissance maximale aérobie).
Pendant un match, il s'agira pour le joueur et ses partenaires, de maintenir une fraction de leur VMA la plus élevée possible, c'est l'endurance maximale aérobie (EMA). 
Un autre facteur intervient également c'est la notion de seuil ventilatoire: à partir d'1 certain rythme de jeu, le volume d'air expiré et donc le volume rejeté de CO2 va être supérieur à la consommation d'oxygène et le quotient respiratoire ( VCO2 / VO2) ne sera plus égal à 1; c'est le seuil ventilatoire qui une fois franchi verra les lactates s'accumuler et le rythme du match ralentir. 
Chez les jeunes et moins jeunes: test de Cooper ou demi- Cooper, tests de détente verticale (les 2 tests proposés par Bosco), épreuve d'Astrand et test de Wingate sont nécessaires et suffisants pour explorer le potentiel physique d'un joueur; ces différents tests balayant les 3 filières intervenant dans la pratique du rugby (les 2 filières anaérobies et la filière aérobie).
NB: pour plus de précisions, se référer dans le Sommaire à la Biologie de la performance physique.
LE DEPISTAGE CARDIO-VASCULAIRE 
Il est possible lors de cet examen d’aptitude de dépister certaines cardiopathies frustes généralement assez bien tolérées fonctionnellement.
Mais c'est la découverte d’anomalies isolées qui posent le plus de problèmes diagnostiques.
I/ Découverte d’un souffle cardiaque isolé 
Rappelons pour le lecteur non médecin, qu’un souffle est un bruit anormal perçu à l’auscultation cardiaque, surajouté par rapport aux 2 bruits perçus lors d’une auscultation normale (au début et à la fin de la systole qui correspond à la contraction du muscle cardiaque). 
1- le plus souvent il va s’agir de souffles fonctionnels systoliques de siège méso-cardiaque ou à la base du cœur et dont la valeur est nulle sur le plan lésionnel. Ils sont généralement peu intenses et n’irradient pas. Leur perception est variable au changement de position. L’activité physique leur est favorable. 
2- quelquefois un souffle peut être perçu immédiatement après les 2 bruits du cœur, c’est un souffle diastolique toujours pathologique, le plus souvent d’insuffisance aortique. 
3- d’autres souffles systoliques dits lésionnels par rapport aux souffles fonctionnels sont foncièrement différents. Ils sont forts et permanents et occupent un des 4 foyers d’auscultation et ont des irradiations caractéristiques (de la pointe du coeur à l’aisselle pour l’insuffisance mitrale; de la base du coeur et irradiant vers le cou pour le rétrécissement aortique). 
4- la cardiomyopathie obstructive (CMO) représente la contre-indication absolue à la poursuite de toute activité sportive; le risque de syncope ou de mort subite potentielle est très élevé dans la CMO; sa détection peut se faire lors de cette visite d’aptitude, le signe d’appel est la découverte d’un souffle systolique méso-cardiaque d’allure pseudo fonctionnelle. Le diagnostic de certitude sera confirmé par le spécialiste cardiologue qui réalisera une échocardiographie++. 
5- le prolapsus de la valve mitrale touche 10% de la population; il se présente souvent comme un souffle fonctionnel ; il n’y a également pas de problème de tolérance à l’effort; un avis cardiologique avec échocardiographie est quand même nécessaire, un risque de trouble du rythme étant toujours possible. 
II/ Découverte d’une HTA isolée 
Une hypertension artérielle isolée chez un enfant est toujours pathologique et le recours au cardiologue doit être systématique. 
Si la palpation simultanée des pouls est très asymétrique: le pouls huméral ample et le pouls fémoral quasi imperceptible, c’est vraisemblablement une coarctation aortique. 
LE DEPISTAGE OSTEO-ARTICULAIRE 
Il n’est pas rare dans cette tranche d'âge de dépister des dystrophies osseuses de croissance. Nous renvoyons le lecteur au chapitre sur les ostéo-chondroses de l’enfant. 
En ce qui concerne les fractures et les arrachements apophysaires, ce sont des lésions traumatiques qui sortent du cadre du dépistage. 
A noter également lors de ces visites d'aptitude, la constatation de séquelles d'entorses de cheville, des articulations métacarpo-phalangiennes du pouce, des inter-phalangiennes des doigts, de traumatismes de l'épaule au niveau des acromio-claviculaires et du bourrelet glénoïdien, d'accidents musculaires dont le médecin doit s'assurer qu'ils sont parfaitement cicatrisés et correctement rééduqués sur le plan proprioceptif pour ne pas nuire à la poursuite de la pratique du rugby. 
Quant aux tendinites, nous rappelons qu'elles n'existent pas chez l'enfant bien que la symptomatologie puisse prendre une allure pseudo tendineuse.
CONCLUSION
 Cette visite d'aptitude de début de saison sportive est essentielle:
- c'est une sécurité avant tout pour les familles,  pour l'enfant ou l'adolescent de se savoir en bonne santé et de pouvoir se consacrer en toute confiance à l'apprentissage de ce sport magnifique et exigent, bénéfique au quotidien ainsi que dans leur future vie d'adulte responsable et qui leur laissera pour leurs vieux jours des souvenirs plein la tête.
- c'est rassurant pour les éducateurs qui peuvent dispenser leurs savoir faire sans arrière pensée. 
- c'est une garantie pour l'équipe dirigeante de ne pas avoir à gérer dans l'urgence un accident de santé aigu. 
- c'est une lourde responsabilité pour le médecin de club de s'assurer de la bonne santé des enfants et des adolescents qui lui sont confiés par l'encadrement, tellement les pièges médicaux sont nombreux et terribles les conséquences si une pathologie potentiellement dangereuse parvenait à échapper à leur vigilance. 
- enfin c'est un honneur pour tous les acteurs de la filière enfants et adolescents d'appartenir et de servir l'USAP Association avec rigueur et désintéressement.
Les différentes équipes de l'école de rugby de l'USAP et des cadets, saison 2012-2013