Le mental est, avec le geste technique et l’entraînement physique, le troisième pilier de la performance sportive et une donnée essentielle (Meriem Salmi, psychologue INSEP) dans la quête de l’excellence. Il relève de la génétique et de la personnalité, mais ce côté inné du mental peut quand même être entraîné et très fortement enrichi à partir d’une préparation mentale que dispensent avec bonheur certains psychologues spécialisés, avec l’objectif d’optimiser les performances individuelles.
Dans le milieu très fermé du rugby des années 70 et 80, le regretté Raoul Barrière, l’immense entraîneur de l’équipe du grand Béziers avec ses 13 titres majeurs en 13 ans, l’avait déjà compris avant tout le monde. Il s’était entouré en son temps des meilleurs spécialistes de médecine sportive et d’un sophrologue qui ont aidé cette génération dorée de joueurs de rugby biterrois à améliorer leur maîtrise de soi et leur capacité de concentration, à gérer le stress et aborder toujours positivement les grands rendez-vous. Plus près de nous, notre meilleur judoka Teddy Rinner et nos plus grands nageurs, Florent Manaudou, Camille Lacourt, Frédéric Bousquet, Fabien Gillot ont été ou sont suivis régulièrement par des psychologues du sport, avec les résultats que l’on sait. Selon Aimé Jacquet, entraîneur de l’équipe de France championne du monde de Football 1998, la force mentale s’appuie sur 3 facultés psychologiques qui interviennent dans la haute performance: l’audace qui fait tenter des choses difficiles et fait appel à la confiance en soi, la persévérance qui demande de la constance, de l’obstination, de l’opiniâtreté et de la ténacité dans l’effort, l’intelligence, la faculté reine, celle qui module audace et persévérance, permet de comprendre vite, de s’adapter facilement et d’être rationnel sans brider son intuition et ses propres sensations.
La préparation mentale
Avoir du mental est donc la marque de fabrique de nos plus grands champions en athlétisme (Renaud Lavillenie, Kevin Mayer, Mélina Robert-Michon), et c’est là qu’intervient la préparation mentale qui, en accélérant le processus d’optimisation des performances, va rendre l’entraînement physique et technique encore plus efficace et les athlètes plus forts en compétition. Coupler entraînement physique et préparation mentale permet donc d’accélérer considérablement l’évolution positive de la performance et fait progresser l’athlète plus vite. Pour le médecin de terrain cette préparation mentale a également l’avantage, en jouant sur la concentration, de diminuer le risque de blessures macro-traumatiques. Malgré l’intensité de l’entraînement et le stress de la haute compétition, l’athlète reste toujours conscient de ses mouvements et lucide quoi qu'il arrive.
Dans cette préparation mentale et à côté des entraîneurs, des préparateurs mentaux et des kinésithérapeutes, le médecin de terrain a toute sa place et, comme l’a écrit si joliment DL Poppé, le médecin est avec l’entraîneur le compagnon des mauvais moments; non seulement on compte sur sa compétence et son expérience pour vous tirer d’un mauvais pas, mais aussi sur son humanité, et sur la relation positive et confiante qu’il sait établir avec des gens pressés et stressés.
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